Aviator

Que dire, mon dieu, que dire ? Les adjectifs me manquent. Aviator ou l’histoire d’un homme excentrique à souhait, un homme dont la vie se devait d’être retranscrite au cinéma. Voilà qui est chose faite, et de belle manière.

Howard Hugues, fils d’un riche possesseur d’une entreprise de récupération du pétrole aux USA, est un passionné d’aéronautique. Mais par dessus tout, à travers cette passion qui n’est finalement qu’un prétexte, c’est le défi qui l’attire irrémédiablement. Pour notre plus grand plaisir. L’on commence par suivre le « gamin » sur son tournage du plus ambitieux film sur la seconde guerre mondiale. Immédiatement, l’on s’accoutume à l’un de ses traits caractéristique : sa richesse. En effet, dès les premières scènes, le voilà engageant sans faire attention (« j’ai vu votre CV, intéressant. Vous êtes engagé. ») un gestionnaire de sa fortune, en lui proposant le plus simplement du monde le double de son salaire. On ne résiste pas à un homme fortuné, de nos jours comme des siens. Les premiers points d’interrogations se posent : s’il paraît évident que l’on a là affaire à un gamin capricieux qui joue avec les millions comme avec autant de carottes alléchantes, ce serait bien vite le juger. Est-ce là justement un caprice ou un calcul prudent ?

Tout au long du film, le mystère planera sur ce personnage central, qui confère à ce film semi action, semi mœurs, un caractère psychologique incroyable. Ici, pas de scène d’action impressionnantes, pas de renfort d’effets spéciaux, pas d’excès de mise en scène. Les vols tiendront ce rôle quasi-optionnel. C’est bien là un des nombreux paradoxes de ce film : la biographie d’un aviateur qui tourne plus autour de sa vie mondaine que de ses expériences aéronautique. Facilement explicable aux vues des richesses scénaristiques et psychologique proposées par le héros. Caprice ou audace ? Insouciance ou génie ? Folie ou courage ? Il est juste un peu taré, ce rassureront certains. Insaisissable accepteront les autres. Terriblement complexé mais assurément libéré. Aux heures monotones que nous vivons, c’est bien le genre de héros que le public veut voir. Doué d’une volonté hors du commun, audacieux, perfectionniste, intelligent, passionné… Que dire de plus ? Que ce fut une erreur d’attendre jusqu’à ce jour pour révéler cette homme au grand public, et que ce genre de film réalise le défi d’être à la fois impressionnant et totalement accroché à la réalité (un documentaire ne saurait renier les informations données sur Hugues Howard).

N’oublions pas le jeu fantastique de Di Caprio. Où est donc le puérile amoureux transit sans envergure de Titanic ? Oublié, effacé. Faites place au roi Howard, héros du peuple et statue vivante d’une jeunesse entreprenante. Les filles lanceront toujours leurs « il est beau ! » mais cette fois-ci, les garçons accompagneront par un « quelle classe ! ». Et c’est terriblement vrai, nom d’un lardon ! Parfait complexé, grandiose aviateur, charismatique courtiseur, fantastique orateur… Il n’est de trait de la personnalité du désormais mythe que l’acteur n’accompagne pas de son jeu étrange. Etrange et génial ! La scène de la « joute verbale » contre le sénateur restera sûrement gravée dans nombre d’esprit, et certainement pas « seulement » par le talent du dialoguiste. Car l’éloquence est un fait, le charisme en est un autre. Quant l’un se marie à l’autre, le spectacle éblouit. A vos lunettes de soleils, cinéphiles !

Et les autres, direz-vous ? Eclipsés, noyés, ballottés. Aucun ne saurait réellement accompagner le jeune homme dans son rayonnement hypnotique, ni les personnages ni les acteurs. Le « scénario » (car ce n’est pas une fiction) ne semble être là que pour glorifier Hugues et les rebondissements sont surtout des tremplins à son ascension. Tant et si bien qu’on ne saurait dire si le film n’est pas en fait un théâtre manipulateur et manipulé. Et à travers toutes ces actions transpirent nombre de réflexions. Si la plus grande reste le rapprochement entre l’audace et le caprice, n’oublions pas cet exutoire à la volonté humaine, ce questionnement sur la fuite de la société, cette remise en cause de cette société, justement… J’en passe certainement.



Passons sur cet aspect subjectif pour insister sur la clé du chef-d’œuvre : l’exemple du héros unique, excentrique à souhait, et pourtant si éloquent. Pourquoi donc ? Parce qu’on voit un homme proche d’apparence et, au fond, si lointain. Et c’est bien là le secret de l’attraction du film : Aviator réussi le tour de force de nous montrer à la fois ce que l’on veut voir et ce que l’on a besoin de voir.



PS: Je m'aime.

Je suis pas allé le voir...

*applaudissements*
Quelle superbe critique de K-Ro!!

Bah, au prix que ça coûte une place de ciné, maintenant, je vais pas aller voir n'importe quoi non plus...

Mais il existe d'autres moyens pour voir des films, maintenant...

Combien sont légaux?

Euuuh... Pas des masses, je le crains...
Tu peux:
-le téléch... ah non.
-te faire prêter le dvd par un ami.
-prendre e-Mule pour le... ah non.
-te le faire offrir pour un anniversaire.
-te faire prêter le DivX... euh non.
-attendre qu'il passe à la télé.
-le téléch... ah non.