La narmée n'à K-ro
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Onirie

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Message par Séphy-Roshou Ven 6 Juil - 23:17

Ce texte n'a pas de but, sauf celui de montrer de jolies images que j'ai eu dans un rêve bizarre.
Et peut-être plus.
*sourire félin*


______________



Elle court, splatch, perdue dans des couloirs absurdes, des escaliers dans tous les sens, à l’endroit à l’envers, en haut en bas, à droite à gauche, à l’horizontal et vertical.

Elle suffoque, ploc, son cœur se soulève, menace de passer par-dessus ses lèvres, splatch, elle s’embourbe dans son propre sang, ploc ploc, dégoulinant sans fin le long de ses bras exsangues.

Elle court toujours, splatch splatch fait le sol souillé par ses pieds rouges, splatch splatch il fait comme pour la narguer alors qu’elle court, qu’elle fuit l’ombre après elle.

Elle ne doit pas se retourner, ploc, sinon l’ombre l’attrapera, splatch, elle doit toujours avancer, ploc ploc, toujours la suit à la trace, splatch splatch, elle ne peut que fuir, ploc ploc fait le sang qui goutte comme une pluie joyeuse.

Elle aperçoit une porte, elle se jette dessus plus qu’elle ne l’ouvre, splatch ! , s’étale de tout son long sur un miroir d’eau.


L’ombre rugit derrière, râle, vexée, elle lui a échappé, trop de lumière dans cette pièce, elle ne la supporte pas. Dans un dernier rugissement, l’ombre disparait dans un souffle hivernal.


Elle se relève, maculée de sang, trempée, regarde autour d’elle.
Le ciel n’est qu’une immensité blanchâtre, dans laquelle se discerne à peine un soleil opalin.
Sous la voute laiteuse, une mer d’encre noire qu’aucun souffle ne ride, sol étrange aux profondeurs inquiétantes, si démentielles que rien ne s’y reflète à la surface.
Perdu comme un îlot dans ce rien gigantesque, deux silhouettes.
Elle s’avance dans cette direction, le miroir d’eau tinte sous ses pas.
Elle marche, longtemps lui semble-t-il, le soleil ne bouge pas au-dessus d’elle, le temps en suspens semble se ricaner d’elle. Enfin, elle les atteint, les deux silhouettes.
Deux femmes qu’une table basse, bois noir et plateau de marbre sur lequel repose des cubes colorés, sépare.


La première, l’Idole, pâle dans ses atours de dentelle noire, d’une beauté terrible, si terrible que l’on voudrait hurler d’émerveillement et mourir d’effroi en la voyant.
D’argent en fusion sa chevelure ondoyante, telle une multitude de serpents sinueux sur ses épaules.
Poison brûlant que ses yeux, tantôt mutins comme ceux d’un chaton, tantôt féroces comme ceux d’une lionne.
Des papillons de soie que ses cils noirs, démesurés, sur la peau crémeuse de ses joues.
Blanc comme l’écume ses crocs que révèlent ses lèvres, dans un demi-sourire mystérieux, récifs pâles sur fond de mer sanglante.
Pattes de velours que ses mains pâles, ses longs doigts qui caressent tendrement de leurs ongles nacrés, courbes comme des griffes, les cubes colorés sur la table basse entre elles.

Ses manches bruissent, alors qu’elle avance le bras pour saisir un cube de jade, comme des clochettes cristallines qu’une brise légère cajole.
Ses lèvres écarlates s’entrouvrent, et le dé glisse dans le gouffre humide.

Sa compagne, l’Autre, la regarde, silencieuse.
Elle semble jaillir du lac-miroir, comme une fleur des ténèbres abyssales.
Petite et frêle, une enfant triste en adoration devant l’Idole.
Elle est l’Ombre et l’Ombre la contient tout entier.
Si seule.
« Partout » est son monde, « nulle part » sa destination, enfant du Néant, né du silence de ces lieux.
Tout d’ombres est son être, si noires que la lumière ne saurait l’atteindre.
Noir transmuté de bleu comme une longue nuit d’hiver, noir moiré de rouge comme un début de nuit d’été, ses ombres se mouvent et ondulent, comme dotées de leur propre vie.
Elles suintent et dégoulinent, comme de l’eau, tandis qu’elle se balance d’avant en arrière, les bras enserrant. Elles gouttent, épaisses, font ploc !, comme du sang, tandis que sa tête dodeline doucement.

Elle était si seule. Jusqu’à ce que l’attire la débauche colorée de l’Idole.
Alors l’Autre la boit à la coupe de ses yeux d’ombres aveugles.
Et l’Idole, sous le regard amoureux de l’Autre, ne se lasse pas d’être admirée.

La langue de l’Idole jaillit, toute rose et tendue, un joli dé d’émeraude posé dessus.
L’Autre, délicatement, l’en déleste, ses doigts effleurant la chair tendre et humide.
Le joyau étincela entre l’ombre de ses doigts, avant de se consumer, de retomber en fines cendres sur la table, puis se reconstituer en un nouveau cube, améthyste cette fois.

Alors, l’Idole et l’Autre tournèrent leurs regards sur Elle.

Pathétique, le visage qui un temps avait dû être magnifique, ravagé par l’angoisse et la peur.
Exsangue, les veines bleues que laissaient voir la peau devenue quasi-transparente.

Alors l’Idole éclata de rire.
Mais les sons qui sortaient de sa gorge n’étaient pas un rire.
Ce qui sortait de sa gorge de cygne étaient les notes vibrantes, graves et puissantes d’un violon hurlant sa détresse.

Alors l’Autre se mit à pleurer.
Mais ses larmes n’étaient pas d’eau salée.
De ses yeux ruisselait des torrents de lait, et plus elle pleurait, plus le soleil disparaissait dans le ciel.

Alors Elle se mit à danser.
Et alors qu’elle tournait, tournait, tournoyait, que l’Idole et l’Autre la rejoignait dans sa ronde folle, elle murmurait :

« Belle petite poupée, dans ta boîte à musique, tu danses sans arrêt et tu pleures et tu pleures, tu pleures, pour un amour tordu ... »



~ Fin ~



Note : Non, j'avais rien fumé.
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Message par IL Ven 6 Juil - 23:36

Etrange ce texte m'évoque cette image de Manah de Drakengard entouré d'un décor rouge...mhm glauque j'aime ^^
IL
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Message par Gorgon_Roo Ven 6 Juil - 23:39

Mon avis est déjà connu, et j'ai échoué dans une reconnaissance que j'aurais pu avoir si j'avais été attentif.

Beau texte, et les images sont prenantes.
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