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Trailer pour embêter Mr Magnum

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Trailer pour embêter Mr Magnum - Page 5 Empty Re: Trailer pour embêter Mr Magnum

Message par Hysteric Fairy Sam 15 Sep - 19:04

Le wagon était désert. Le train avançait vers la banlieue de Paris avec une lenteur affolante, et Dur Estel s'était isolé sur une banquette à l'écart pour observer le paysage avec un enthousiasme peu commun, sans doute dû à ses nouveaux yeux.

« Bon maintenant qu'on est au calme et pas près d'arriver, tu pourrais peut être éclaircir quelques points ?

-Voyons… par où commencer… fit Angel Aeris en portant sa main droite à sa tempe pour tortiller machinalement une mèche de cheveux.

-On dirait que tu sais comment on a reçu nos capacités, déclara Popolman. Commence par là.

-En fait, il y a quatre mois, Sephy Roshou, une membre éminente du forum est décédée dans des circonstances étranges. Ni blessures, ni la moindre trace de poison, rien qui ne prouve qu'elle ait été tuée, et pas de signes de maladie mortelle.

-Je me rappelle vaguement, avant de partir de Traumen et de fonder le CastelElfe. Peut être que je l'ai entraperçue, mais sinon, rien, déclara Dur Estel, avant de retourner à sa rêverie.

-On est partis il y a déjà longtemps. Enfin, moi en tout cas, dit Ma d'une voix sombre. Quel rapport avec cette fille ?

-Quand elle est morte, d'autres membres de la Communauté ont eu besoin de comprendre le pourquoi. On ne savait pas de quoi elle était morte, et là, Mr. Magnum a eu l'idée d'organiser des voyages dans l'Au-Delà. Ça paraissait fou, mais ils l'avaient envisagé. Pour elle.

-Partir dans l'Au-Delà ? ça relève du n'importe quoi, commenta Klenval d'une voix hautaine.

-Peut être, mais certains sont revenus.

-Non ? s'exclama Ma.

-Si. Parmi eux, Darkenshin. Et c'est pas tout, ils ont trouvé le moyen de revenir, certes, mais aussi, ils ont dressé une sorte de « carte » du Royaume des Morts. Voilà, selon la manière dont on meurt, on ne part pas pour la même « région ». Jusque là, on n'a eu des infos que d'un groupe, qui est revenu du monde des Dieux Nordiques. Puisque Magnum a mis à exécution son plan immédiatement, Dragon Noir a pris les rênes du projet, et organise des groupes selon les différentes manières de… mourir, continua-t-elle fébrilement. Par contre, on a perdu Hilde et Sephira semblerait-il.

-Connais pô, remarqua Klenval.

-Hilde si, rappelle toi, Greg. Par contre, l'autre… ça me dit très vaguement quelques chose, déclara sa fiancée. Enfin qu'importe, reprit-elle après une brève hésitation.

-Bref, on ne sait pas ce qui est arrivé aux disparus, notamment à Mr. Magnum, K-ro, Furioso et Erwan qui sont partis en premier sans réfléchir. Les plus motivés, et surtout les plus téméraires.

-Et nous dans tout ça ? En quoi ça nous regarde ? On ne les connaît pas, reprit le jeune homme.

-Quand avez vous commencé à avoir des pouvoirs paranormaux ? demanda Angel Aeris.

-Euh… il y a deux mois je pense, répondit Klenval en fronçant les sourcils.

-Et où avez vous commencé à développer votre forme de personnage virtuel avec pouvoirs ? »

Ma hésita un moment, penchant la tête en arrière, son regard dirigé vers le plafond, sans pour autant qu'elle ne voie, perdue dans des souvenirs incohérents. Dur Estel continua sa contemplation extatique du paysage, sans avoir l'air d'avoir entendu l'interrogation. Klenval poursuivit après un long silence, plus occasionné par le refus d'admettre la réponse que par réflexion.

« Sur Traumen, mais très partiellement et uniquement au départ. Après…

-C'est suffisant, trancha Angel Aeris. Et surtout, c'est notre seule piste. Dans le monde des morts, les esprits de ceux qui sont partis puis revenus ont pris la forme qu'ils ont virtuellement. Nous avons quelques pouvoirs qui se rapprochent de ceux que nous avions virtuellement. Ce n'est pas un hasard. Ça ne peut pas être un hasard.

-Nous n'avons pas des pouvoirs de ce genre virtuellement. Pas moi, objecta Popolman.

-Moi non plus, admit Ma.

-Ce n'est pas l'essentiel, l'interrompit son petit ami. Soit, Flo, supposons que tu aies raison, comment tu rapproches ça à la mort de… comment elle s'appelle déjà ?

-Sephy Roshou.

-Ouais, comment tu fais le parallèle ? Je veux dire, peut être que–

-Mais c'est évident ! s'exclama la jeune fille vivement. Nous ne faisons pas partie de ceux qui partent pour l'Au-Delà. Papy et moi, c'est par choix. Vous, c'est par ignorance des faits. Pourtant nous avons aussi des pouvoirs, certes minimisés ! Il y a donc quelque chose qu'on doit faire ici, chez les vivants aussi ! Nous avions été désignés dès le moment où nous avons été classés comme membres hors expédition.

-N'importe quoi tout ça, ronchonna Popolman à son tour.

-Moi j'aime pas être classé, renchérit Dur Estel, sans se détourner de la fenêtre.

-Si nous avions été définitivement oubliés de la Communauté Traumen, nous ne serions pas concernés. Pourtant nous voyons des choses étranges ici aussi. Je pense que–

-Tu crois qu'on a une mission ? la coupa le papy abruptement. Très peu pour moi, on n'a pas décidé de s'exclure des groupes de volontaires pour agir, même ici. Je n'avais pas peur de mourir, je n'avais simplement pas le temps de mourir. Pas le temps pour la sauver. Pas le temps pour sauver le monde ou je ne sais quoi. Et ne dis pas le contraire, je sais que tu penses la même chose.

-Il ne s'agit pas de le vouloir, répliqua-t-elle calmement. On est déjà dedans. Avec nos pouvoirs.

-Tu proposes quoi alors ? demanda Klenval.

-Pour commencer je vais aller vérifier un truc. Ensuite, j'aimerais qu'on soit au même point que toute la communauté.

-Qu'est-ce que ça veut dire ?

-Je veux savoir ce qui se passe avec les flics, ce qu'ils veulent. Je veux savoir ce que Dragon Noir nous cache. Je veux savoir s'ils ont des pouvoirs. Je veux savoir qui est Lord Satana. Ce type qui semble faire bande à part. Que j'ai jamais vu. Je veux le trouver. »

Et savoir si c'est bien lui qui terrorise Dragon Noir. Ces yeux…
« Tu veux beaucoup de choses. Qui te dit qu'on trouvera ? dit lentement Dur Estel, enfin arraché à sa méditation extatique face au paysage de banlieue, qui pourtant était loin d'inspirer un lyrisme bucolique.

-Peut être, mais on ne peut pas laisser une force supérieure contrôler notre avenir. J'ai besoin de comprendre. »

Le groupe se tut longuement, dans un de ces silences pesants, devenus partie intégrante de leurs habitudes alors qu'ils venaient à peine de se rencontrer. Elle fixa ses genoux, ses doigts joignant ses mains à ce niveau. Popolman posa enfin une main sur sa tête et l'ébouriffa affectueusement.

« D'accord, Koubio. Je vais chercher avec toi. On va essayer de comprendre. Je voudrais savoir aussi, et je ne supporte pas qu'on décide de ce que je dois faire.

-Je suis partante ! s'exclama Ma. Je peux plus supporter le bruit permanent dans ma tête, c'est intenable pendant les cours. Il faut qu'on résolve l'énigme.

-Un bruit permanent ? dans ta tête ? demanda Angel Aeris.

-Je pense que j'arrive à manipuler les souvenirs des gens, mais souvent je fais de la télépathie en même temps. C'est gênant. »

Angel Aeris baissa la tête, ses joues devenant pivoine sur l'instant, alors qu'elle semblait être tombée en admiration devant ses genoux. Popolman considéra longuement la jeune femme avec une méfiance mêlée à de l'appréhension, levant un sourcil circonspect. Ma les regarda, surprise, ses yeux allant de l'un à l'autre avant de comprendre la cause de cette soudaine gêne.

« -Je ne peux pas lire dans les vôtres ou contrôler vos souvenirs… Apparemment ça ne fonctionne qu'avec ceux qui n'ont pas de pouvoirs. »

Le train atteignit son terminus, interrompant la conversation. Klenval se joignit à Ma en descendant du train, et tous les quatre avancèrent vers la sortie de la gare régionale. Angel Aeris sourit timidement à sa grande sœur virtuelle, avant de se retourner vers la dernière personne, restée près du train sur le quai.

« Joffrey ? »

Dur Estel les fixa longuement, sans mot dire alors que le groupe s'était arrêté près des marches de l'escalier.

« Je n'ai aucune raison de vous aider.

-C'est vrai, admit Angel Aeris après avoir dégluti lentement. Mais si un jour les responsables de ton état viennent te demander des comptes, ne compte pas sur nous.

-J'ai pas vraiment peur de ça. Mais je pense quand même venir avec vous.

-Trop aimable.

-Je le ferai pour toi. C'est tout. »

Elle baissa les yeux, s'interrogeant sur l'attitude à tenir. Lui rappeler ce qu'elle en pensait, et perdre un allié pour l'enquête, ou flatter son ego dans l'hypocrisie pour mieux s'assurer sa pseudo-loyauté ?

« Merci, murmura-t-elle au terme du silence. »



****

La porte était entrouverte. Elle poussa celle-ci précautionneusement, et passa la tête à l'intérieur, sursautant alors que le chien dévalait les escaliers en aboyant avec force.

« Eh du calme, c'est moi. »

Sa seule réponse fut de continuer à aboyer tandis qu'un jeune homme brun à la peau mate descendait dans le séjour de la maison en ordonnant au chien d'arrêter.

« Ah c'est toi cousine ? Qu'est-ce que tu fais là ? Tu manges ici ce soir ?

-Non, je passais avec des amis, ils sont dehors.
-Fais les rentrer…

-Je voulais juste demander avant, répliqua-t-elle avant d'appeler le groupe des quatre personnes restées dehors. »

Ils s'installèrent sur le sofa et les chaises disponibles, alors qu'Angel Aeris présentait brièvement son cousin.

« Voilà, Yves, alias SupraShadow, qui est passé très rapidement sur Traumen, il y a un bout de temps.

-Ah je me souviens ! fit Klenval en se tapant brusquement le front. SupraShadow alias Sam dans le Seigneur des Anneaux Parodié réalisé par Alice ! Même que j'étais caméra-man ! »

Dur Estel plongea sa tête entre ses mains en soupirant avec condescendance. Popolman le regarda froidement, résistant à l'envie furieuse de lui donner un coup de poing.

« Alice ? demanda Ma suspicieuse. Qui ça, Alice ?

-Une fille qui était aussi brièvement sur Traumen.

-Je m'en souviens pas, moi, marmonna SupraShadow. Enfin bon en même temps j'm'en foutais un peu hein. Alors tu venais pourquoi, cousine ?

-Je pensais voir ta sœur.

-Ah, elle est en haut, c'est bien pour ça que c'était ouvert, non ?

-Elle a dit qu'elle m'ouvrirait, donc bon… Mais c'est tout aussi bien que je te voie ! »

Elle joignit à nouveau ses doigts en baissant les yeux, et croisa le regard intrigué de Popolman qui se demandait toujours où elle voulait en venir. Dur Estel tenta désespérément d'éviter le chien, qui l'accula dans un coin de la pièce.

« Est-ce qu'il s'est passé des trucs bizarres récemment, chez vous ?

-Euh… des trucs bizarres ? répéta-t-il.

-Ouais… Enfin, des phénomènes que t'arrives pas à expliquer, des objets qui tombent tout seuls, des trucs que t'entends qui n'existent pas… »

SupraShadow la fixa longuement, puis la considéra de haut en bas. Il tendit sa main vers son front, puis la plaqua contre la peau de sa cousine, faisant mine de prendre sa température avant d'éclater de rire.

« Des trucs paranormaux ? C'est ça ? dit-il, essuyant des larmes de rire. Non, non, rien de tout ça, pourquoi, tu t'y intéresses maintenant ? »

Il repartit dans son fou rire, consternant toutes les personnes en présence. Le chien remonta en trottinant les escaliers.

« Par contre si tu veux une personne bizarre, reprit-il avec sérieux, y a bien la nouvelle copine de Syvie.

-Qu'est-ce qu'elle a ? demanda-t-elle immédiatement.

-Elle a les yeux vairons. »

Et il recommença à rire.

« C'est pas drôle… grommela Ma. »

A cet instant, des bruits de pas dans les escaliers les interrompirent. Le son caractéristique des talons sur le bois annonçait apparemment que les deux jeunes femmes arrivaient. Dur Estel grimaça de douleur en se bouchant les oreilles.

« Justement la v'la, tu pourras la voir.

-Oh, bonjour Flo ! Je ne savais pas que tu étais arrivée ! fit Sylvie en descendant les escaliers.

-Salut ! »

Popolman commença à la détailler avant d'ouvrir des yeux hébétés devant la personne qui la suivait. La « nouvelle amie » de la cousine d'Angel Aeris avait en effet de quoi surprendre. Ses cheveux, apparemment noirs, coupés au carré, avaient les reflets métalliques d'une coloration mauve qui avait mal pris, homogène, mais fort foncée, ce qui lui donnait pourtant cet air qui inspire le respect et le silence. Vêtue d'une veste grise qui allait de pair avec son regard froid, elle contrastait en tout point avec Sylvie, enjouée et visiblement fashion-victim née, entre ses cheveux bouclés, sans doute à grand renfort de permanente, et sa robe courte.

« Je suis désolée, je ne t'ai pas présentée Onega, c'est une collègue, elle vient d'arriver dans l'entreprise.

-Onega hein ? dit Popolman.

-Je suis originaire de Russie, répondit la jeune femme avec un sourire félin.

-Tu dis ça parce que t'es fière de tes yeux vairons ? lança SupraShadow, moqueur.

-C'est mieux que de faire des sports à bas risques qui donnent des cicatrices pour mieux se convaincre qu'on est un homme, rétorqua Onega. »

Popolman jeta un coup d'œil à Angel Aeris qui hocha la tête. L'armoire où se trouvait la vaisselle vacilla, tandis qu'un verre à pied se fracassait sur le sol.

« Mince ! Encore ? s'exclama Sylvie en allant chercher une balayette. Ne vous inquiétez pas, je m'en occupe.

-Comment ça, encore ? demanda Popolman.

-Vous ne regardez pas les informations ? ah oui, peut être que ça ne passe que dans le journal régional, reprit Sylvie. Récemment, on a des mini secousses dans notre département. C'est rare, mais ça arrive encore une fois par mois.

-Mais je n'ai rien senti ! s'étonna Klenval.

-Ce n'est pas très important, ça ne provoque pas de dégâts lourds. Mais bon, c'est la première fois qu'on perd de la vaisselle, si ça continue, on va devoir racheter un set complet ! »

Tandis que Ma tentait d'aider Sylvie, Onega s'approcha d'Angel Aeris.

« Bonjour quand même, Florence. »

Elle lui fit la bise avant d'aller vers les autres personnes. Le contact avec sa peau fut glacial. Pire encore alors qu'elle reculait, une voix effrayante résonna au fond de son esprit. Je t'ai trouvée. Naryu Genoko.


****

« On se retrouvera donc demain, devant la Bibliothèque Nationale ?

-Je pense que c'est un bon endroit pour se retrouver, on verra après où on tournera les recherches.

-Par contre… intervint Ma. Je pense que par rapport à tout à l'heure…

-Onega, elle te fait aussi une drôle d'impression ? demanda Popolman.

-Euh… non, non, je voulais parler de ton cousin, Flo… »

S'attendant à cette remarque, elle l'écouta attentivement. Et à elle aussi, il lui avait bien semblé que…

« Tu m'as demandé de lui effacer la partie de ses souvenirs où l'on parle de pouvoirs paranormaux.

-Oui. S'il ne sait rien, il vaut mieux qu'il oublie. Au cas où on l'interrogerait.

-Je n'ai pas réussi. »

Fin de l'épisode 2


Dernière édition par le Sam 15 Sep - 20:14, édité 1 fois
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Message par Lady Omega Sam 15 Sep - 19:46

"Onega", hein ?
*Sourire en coin*


Très brouillon. Les dialogues méritent d'être repris, car j'ai eu plusieurs fois du mal à comprendre qui parlait (voir même, parfois, je n'ai pas réussis à le savoir). Ajouter quelques indications "Dit AngelAeris", "rétorqua Popolman", "gémis Dur Estel"... etc. ne serait pas un mal, loin de là.

DE est parfaitement insuportable, ça lui colle bien, c'est parfait. J'avais envie de lui foutre des baffes tout le long.
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Message par Hysteric Fairy Sam 15 Sep - 20:00

Ceux qui ont lu Marc Lévi (Vous revoir) comprendront pour Onega ^o^
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Message par Nina Dim 16 Sep - 13:58

Zut, je l'ai lu et j'ai pas plus compris. Devrait peut-être aller le relire.
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Message par Hysteric Fairy Dim 16 Sep - 14:35

C'est pas important, Onega mourra dans d'atroces souffrances dans les premières lignes du prochain épisode
....
Non quand même -_-

CHAPITRE 4 !
« Un, deux et trois, c’est ouvert !
-Allez-y ! Il ne restera pas très longtemps ouvert !
-Et qu’est-ce qu’on fera une fois qu’on les aura trouvés ?
-On avisera, dépêche toi, le passage est trop instable !
-Dites moi ce qu’il s’est passé !
-Vite !
-Je ne partirai pas avant de le savoir !
-Ta sœur est morte !

-Ah ! »

Angel Aeris se réveilla en sursaut dans une chambre qui commençait à lui devenir familière. Cette fois-ci, elle n’avait vu personne, parmi les gens qu’elle connaissait. Cette fois-ci, elle n’avait pas entendu la voix des gens qu’elle avait déjà rencontrés. Pourtant, la voix enfantine de cette ombre surréaliste lui donnait une étrange impression. Différente de celle du déjà-vu. Différente de toutes les impressions qu’elle aurait jamais pu ressentir. Une voix plaintive qui lui étreignait le cœur sans savoir pourquoi ni comment. L’impression douloureuse d’avoir oublié quelque chose d’important. L’appel d’une inconnue qui l’empêcher de se raisonner convenablement et rationnellement. Il faisait encore nuit noire, et aucun rayon de lune ne traversait les nuages lourds chargés de pluie qui battait les carreaux de la chambre. Une larme inexplicable sur son visage. Pourquoi ?
« Rémi ? »
Aucune réponse. Elle jeta un œil sur le lit. Il ne dormait pas. Et le lit était pourtant défait. Peut être était-il allé prendre un verre d’eau. Elle se leva et soulevant son oreiller, saisit rapidement le bout de papier froissé qu’elle cacha dans la poche de son pyjama, avant d’allumer la lumière. Elle tendit l’oreille pour deviner ses pas, ce qu’il faisait, mais n’entendit rien. Elle se dirigea naturellement vers le salon, pour y trouver l’homme assis sur le sol, près de la table basse, les mains posées à plat sur le bois, dans un état de concentration impressionnant. Et plus elle s’approchait de lui, plus l’air lui semblait pesant… Non. Ses jambes n’arrivaient plus à la porter plus près de lui. Chaque pas lui était plus difficile, comme si elle entrait dans un espace hors du temps, hors de leur monde, un espace infiniment insondable et tellement… froid. Que faisait-il ? Elle aurait voulu qu’il arrêtât, alors qu’elle continuait à s’approcher, de plus en plus difficilement. Et s’il avait ouvert ce fameux passage ? Où était la lumière dont tous parlaient ? Ne fais pas ça… Tu vas crever… Papy… Tu fais quoi… Le froid irréel l’entourait, comment faisait-il pour ne pas le sentir ? Le sentait-il ? Etait-il vivant ?

Au bout d’un temps infini, elle posa sa main sur son épaule. Immédiatement l’atmosphère douloureuse se dissipa sans même qu’elle n’ait eu le temps de s’en apercevoir et alors qu’elle baissait les yeux elle croisa ceux furieux de Popolman.
« Qu’est-ce que tu fais là ? demanda-t-il froidement.
-Je… je… balbutia-t-elle. Je me demandais ce que tu faisais… T’étais pas dans la chambre…
-Je testai une des méthodes de spiritisme. Mais ça ne fonctionne pas on dirait. Je n’ai pu apercevoir que des images diffuses et incompréhensibles.
-Vu ? répéta-t-elle.
-Ouais, j’ai utilisé ma prescience pendant la séance. Mais ça n’aboutit à rien. On essaiera peut être ensemble demain soir, déclara-t-il d’une voix monocorde.
-Pourquoi forcément le soir ?
-Je sais pas. Sinon, c’est pas propice, si ?
-Je pense que ce sont des préjugés. Les esprits n’existent pas, puisqu’on sait qu’ils vont tous dans les différents mondes. On devrait essayer aussi pendant la journée, ça coûte rien. Hein ?
-Si tu veux, répondit-il, fronçant les sourcils. »
Il tourna les talons et se dirigea vers la cuisine. Elle lui suivit sans mot dire, et s’installa sur une chaise, à la table, pendant qu’il prenait de l’eau.
« Qu’est-ce que tu as vu ? demanda-t-elle.
-Ce que j’ai vu… »
Il s’assit en face d’elle, sans la regarder, baissant les yeux vers son verre, comme s’il regardait le futur dans le reflet déformé que lui renvoyaient les ondes de l’eau.
« Je n’ai pas vu grand chose. C’est comme si j’étais entré dans le rêve de quelqu’un d’autre. Il n’y avait rien de familier, rien de cohérent.
-Tu te souviens de quelque chose ? insista-t-elle doucement.
-Oui. Il y avait une femme. Non. Deux femmes. Je n’ai vu que leurs ombres. Et trois silhouettes masculines.
-Ils faisaient quoi ?
-Je sais pas. L’endroit était sombre. Comme une cave. Il y avait une forte lumière derrière eux, concentrée en un point.
-Tu as entendu quelque chose ? Que faisaient-ils ? Ils ont parlé ?
-Etrangement… je n’entendais rien. Comme je te dis, c’est comme si j’étais entré dans le rêve de quelqu’un d’autre. Puis une des silhouettes masculines a disparu en s’approchant de la lumière. D’un autre côté, tu sais bien que dans mes visions, je n’entends que très rarement les choses…
-Et les femmes ? Les deux ?
-L’une avait des cheveux coupés très courts… maintenant que tu me le dis, sa coupe me rappelle celle d’Onega, en plus court. Tu crois que… j’ai vu Onega ?
-Je sais pas, murmura Angel Aeris. Je sais pas…
-L’autre, elle avait des longs cheveux un peu bouclés. Une des silhouettes masculines la tenait par le bras, comme pour la jeter vers la lumière, comme si c’était une prisonnière. »
Angel Aeris leva des yeux grands ouverts d’effroi vers Popolman, qui continuait à parler, les yeux toujours rivés sur son verre.
« Puis l’autre silhouette féminine l’a tirée par l’autre bras. »
C’était impossible. C’était impossible. Je ne partirai pas ! Ils étaient dans des pièces très proches. Ils n’étaient séparés que par quelques mètres. Dites moi ce qu’il s’est passé ! C’était une mauvaise blague. Un effet secondaire de leurs pouvoirs. Pourquoi pleurait-elle alors ?
« Et ils ont disparu dans la lumière. Tous. Et j’ai voulu m’en approcher à mon tour. Et tu m’as sorti de ma concentration à ce moment.
-Rémi, dit Angel Aeris, sa voix se frayant un passage à travers les sanglots qui étranglaient sa gorge.
-Oui ?
-Rémi, tu es entré dans mon rêve. »
L’homme leva les yeux vers elle, et les plongea dans les siens. Les pupilles de la jeune fille étaient dilatées, comme si elle observait un horizon lointain qui n’existait pas. Mais c’était seulement la surprise qui lui avait rompu le souffle.
« Pourquoi tu dis ça ?
-Je n’avais pas l’image. J’avais le son. J’ai entendu les voix. Tout correspond.
-Les voix de qui ?
-Je sais pas. Je sais plus. Jusqu’à maintenant j’avais des rêves avec des voix que je connaissais, je ne sais plus qui, mais je savais que je les connaissais. Cette fois… Cette fois, il n’y avait personne. Il n’y avait que des inconnus… Et pourtant, il y avait une voix de fille, que…
-Que ?
-Que je reconnaissais. Pas par ma mémoire. Par… par je sais pas quoi… »
Popolman baissa à nouveau les yeux, lâchant un soupir irrépressible. L’impasse dans laquelle ils s’étaient laissés piégés semblait maintenant se refermer en un labyrinthe insoluble.
« Tu saurais mettre un nom sur cette voix ? demanda-t-il au terme d’un long silence.
-Naori. »


« La planche spirite ? demanda Ma, perplexe.
-En d’autres termes, la technique du verre à pied. On utilise plus fréquemment un verre à pied pour des raisons évidentes de pratique : Les magasins vendant des planches spirites ne courent pas les rues, et par ailleurs, les prix sont peu raisonnables. Et ça sans compter que cette technique n’aboutit absolument à rien, conclut Popolman.
-Je ne suis pas d’accord, interrompit Dur Estel. J’ai déjà tenté dans le passé et…
-On te demande pas ton avis, Joffrey, la méthode a été testée avec nos capacités actuelles, le coupa brutalement Klenval.
-Mes capacités actuelles ne peuvent pas me faire contredire l’existence des forces occultes ! Vous savez, ce n’est pas un sujet à plaisanterie, et je vous jure que… reprit le jeune homme.
-Peu importe, rétorqua Popolman. Nous avons tenté, Mathilde et moi-même cette méthode. Elle n’aboutit absolument pas et ne doit être que le fruit de l’imagination humaine qui, comme on le sait, est débordante en matière d’arnaque ésotérique en tout genre. La discussion sur la planche spirite est close, acheva-t-il sur un ton ferme. »
Dur Estel marmonna des paroles inintelligibles, et se renfonça dans son siège en croisant les bras. Angel Aeris tortillait nerveusement une mèche de cheveux entre ses doigts, triturant quelque chose dans sa poche de son autre main, elle avait le regard perdu dans un horizon invisible. Ma rouvrit le livre dont elle venait de faire l’acquisition la veille, moyennant quelques menues économies, et tourna rapidement les pages qu’ils venaient d’examiner. Klenval lut à haute voix les pistes déjà épuisées.
« Hypnose, laisse tomber, prières sataniques, laisse tomber aussi…
-Depuis quand il y a des prières sataniques dans les bouquins d’ésotérisme ? s’étonna Popolman. »
Klenval lui lança un regard condescendant qui eut pour réponse un froncement de sourcil plus qu’équivoque.
« C’était une blague, répondit-il sobrement au terme de leur duel silencieux.
-Ha, ha, rétorqua Popolman sur le même ton. Très drôle. Très spirituel, vraiment. Mathilde, trouves-tu autre chose ? »
Ma ouvrit enfin le livre sur le chapitre des pentacles et invocations par sceaux. Elle posa le livre au milieu de la table et pointa du doigt certains symboles, tous de type circulaire. En tout, une dizaine de symboles étaient représentés sur la page.
« On n’a pas encore essayé l’invocation par cercle, je pense, dit-elle.
-Les fameuses tables tournantes ? demanda Angel Aeris, qui semblait être revenue mentalement dans la pièce.
-Pas tout à fait. Les tables tournantes s’apparentent trop à la planche spirite. L’invocation par cercle ça relève plus de la sorcellerie.
-Mais tu sais, dit Dur Estel d’un ton ironique. On ne cherche pas à invoquer des démons.
-Si on se fie à la vision obtenue par les gens revenus de l’au-delà, rétorqua Klenval, cinglant, les démons n’existent pas. Alors, maintenant, vas-tu me dire ce qu’invoquent les sorcières ?
-Des esprits maléfiques, reprit Dur Estel avec véhémence. On ne peut pas se permettre d’invoquer n’importe qui n’importe où sous prétexte qu’on cherche le chemin vers le monde des morts ! Qui sait ce qu’on rencontrerait ? Des expériences de spiritisme ont viré au drame parce que les esprits invoqués étaient mauvais !
-Les expériences ont viré au drame parce que les concernés n’étaient pas concentrés et qu’ils ne savaient pas ce à quoi ils avaient à faire, répondit lentement Ma.
-Nous non plus ! insista Dur Estel.
-On sait ce qu’on cherche. Et on a les armes contre ceux qui pourraient venir nous ennuyer, coupa à nouveau Popolman. »
Le bruit strident de l’interphone résonna dans l’appartement. Popolman se leva précipitamment et se dirigea vers le hall d’entrée pour décrocher le téléphone mural. Il échangea rapidement quelques politesses avant d’appuyer sur le bouton, puis de raccrocher. Quelques instants plus tard, le Kanar entrait dans l’appartement, envahi par un silence et une lumière feutrée. Dur Estel se renfrogna à nouveau en le voyant arriver.
« Euh, vous pourriez pas allumer la lumière, dites ? La nuit tombe, remarqua le nouvel arrivant.
-Surtout pas. C’est plus facile pour les invocations, répondit Ma.
-Les invocations ? s’exclama le Kanar. Quelles invocations ? »
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Trailer pour embêter Mr Magnum - Page 5 Empty Re: Trailer pour embêter Mr Magnum

Message par Hysteric Fairy Dim 17 Aoû - 23:33

Angel Aeris entreprit d’expliquer brièvement l’acquisition de leurs pouvoirs à chacun, et le fait qu’ils avaient été, tous, inexorablement attirés par une visite de la capitale. Cependant, peu tentés ou dans l’impossibilité de faire le grand saut vers l’au-delà, ils se heurtaient à l’incompréhension et l’impression dérangeante d’être manipulés. D’où la seule solution d’utiliser l’ésotérisme comme alternative à la mort. A ce jour, ils avaient détectés essentiellement leurs pouvoirs personnels : Popolman était donc doté de prémonitions, Ma de facultés de manipulations des souvenirs des personnes dépourvues de pouvoir, Klenval de pouvoirs d’illusionniste, Dur Estel de sens auditifs et visuels grandement accrus, et elle-même d’empathie par contact. Il se pouvait que d’autres personnes aient acquis des pouvoirs, du fait que cela touchait la communauté Traumen dans sa plus large définition. Popolman continuait tracer des arabesques à la craie sur la table pendant que le Kanar, remis de ses émotions par un verre d’eau, dévoilait les informations qu’il possédait actuellement.
« Il y a quelques jours, Lord Satana s’est confronté à Raphaël, directement, lors d’un rendez-vous à son appartement. Il lui a reproché de nous cacher, à tous, des informations essentielles sur le monde des morts.
-Attends, l’interrompit d’emblée Angel Aeris. A-t-il dit « Il distille les informations pour nous donner celles qu’il veut et uniquement celles qu’il veut. » ?
-Exactement, c’est à peu près ça, bafouilla le Kanar après avoir recherché rapidement l’information dans sa mémoire. Tu n’étais pas présente ce jour-là ?
-Non, mais vas-y continue, je t’en prie…
-Apparemment, Raphaël connaît un moyen d’utiliser nos pouvoirs virtuels dans le monde réel. Mais il n’a jamais partagé le secret avec nous. Nous qui étions pourtant volontaires pour aller sauver Sephy-Roshou, nous qui donnions notre vie sous ses ordres. Satana… et nous, avons perdu confiance en lui. On pensait qu’il partagerait toutes ses connaissances avec tout le monde. En fait, il s’est juste approprié une place de chef, enfin c’est les mots de Satana. Lui, il nous propose d’aller chercher Sephy-Roshou par nos propres moyens, mais aussi de nous montrer comment acquérir les pouvoirs virtuels sur Terre. En fait j’étais un peu perdu après la grande fuite, j’arrivais plus à joindre les autres… alors je me suis rallié à Satana parce que je pensais apprendre ce qu’on ignorait auprès de lui. Le problème, c’est qu’on n’a pas la pilule. »
Dur Estel s’esclaffa sans aucune discrétion. Personne ne lui prêta attention. Il ne chercha même pas à paraître penaud.
« La pilule pour revenir de chez les morts. C’est Raphaël qui l’a. Malheureusement, en fuyant son autorité, on a aussi perdu cette pilule. Pas de pilule, pas de retour. Du coup, on cherche encore une solution, mais le plus important c’est peut être de développer nos pouvoirs pour nous confronter à Raphaël. »
Il s’arrêta un instant avant de reprendre avec une voix timide mais pleine d’espoir.
« Mais avec vous maintenant, si vous avez des pouvoirs sans même vous entraîner, alors on a peut être un moyen, une nouvelle issue !
-Justement, lança Klenval sombre. Nous on n’a rien demandé à personne. On n’ira pas repêcher quelque inconnue que ce soit, avec des pouvoirs dont on ne sait d’où ils viennent et qui nous les a donnés.
-De plus, je pense que nous n’avons aucun rapport avec vos affaires de résurrection, renchérit Popolman. Des pouvoirs sans rapport avec nos pouvoirs virtuels nous sont donnés, un jour, comme ça, alors qu’on ne s’en doute pas. Trop de différence pour établir un lien quelconque. Mais, peut être, Raphaël est au courant. Après tout il est le premier d’entre vous à avoir eu des pouvoirs, et il ne les a peut être pas entraînés. Donc il est notre clé. »
Le plus âgé d’entre eux répandait maintenant du sel sur la figure tracée avec soin à la craie, pendant que Ma refermait le livre, et le plaçait à gauche de Popolman, autour de la table.
« Joignez les mains, Nicolas à côté de moi, Joff’ à côté de Nicolas, puis toi, Flo, et Gregory, tu fermeras le cercle avec Rémi, déclara d’un ton ferme Ma. Pas de protestations, c’est le plan obligatoire pour la circulation d’énergie. »

Au centre de la table, s’était dessiné, alors que leur attention était occupée par le récit du Kanar, un cercle bien régulier, complété en son intérieur par trois cercles plus petits tangents, et deux arcs de cercles symétriques joignant les points de tangence. Ils posèrent leurs mains jointes sur la table, et Ma intima à Dur Estel d’arrêter de pouffer de rire. Popolman lança une formule dans une langue étrangère, suivi par Ma. L’incantation semblait n’avoir aucun sens, et même leur ton n’était pas porteur outre mesure. Le public était sceptique, peu concentré, et le silence devint pesant au bout de quelques minutes. Le son d’une mouche prisonnière dans l’appartement le rompit par secondes, puis s’éteint après quelques bruits de chocs contre la fenêtre. Personne ne rit, mais personne n’y crut, et Klenval lâcha un début de soupir lorsque Ma tendit sa main, qui tenait celle du Kanar, vers le centre de la table. Chacun l’imita dans un mouvement circulaire de ola autour de la table, sans grande conviction. Arrivé au tour de Klenval, Popolman ferma les yeux. Un claquement sec puis un crépitement au centre de la table. Chacun réprima un sursaut, et le cercle fut rompu entre les six personnes. Angel Aeris entendait battre à ses tempes son pouls affolé, mais aussi celui des autres.
« Alors ? s’enquit Ma auprès de Popolman, d’une voix incertaine. »
Celui-ci fixait intensément une tache noire au centre précis de la figure. L’odeur de bois brûlé atteignait maintenant leurs narines.
« Alors on a trouvé quelque chose… répondit lentement l’homme. Je crois qu’on a trouvé une porte… »
Angel Aeris fit un geste sec du poignet, se dégageant de la poigne de Dur Estel, qui pensant assister à une nouvelle séance d’invocation dans l’immédiat, lui avait prestement repris la main.
« Pardon… marmonna-t-elle à l’adresse de toute l’assistance.
-Tu disais ? lança Klenval à Popolman, en ignorant la jeune fille.
-En me concentrant suffisamment avec Mathilde, on a provoqué cette étincelle au milieu de la table, fit-il en pointant du doigt la trace noire, dégagée de toute fumée, sur la table.
-Et la porte ne s’ouvre pas ? demanda avidement le Kanar, voyant là une aubaine pour son groupe de sortir de l’au-delà sans aide de pilule.
-Ce n’est pas si simple, dit Ma. D’abord, on ne sait pas où mène cette… ouverture. Ensuite, on ne sait pas si on peut y passer matériellement. En fait, c’est juste une ouverture, elle permettra peut être de voir au travers, mais peut être qu’on y verra juste rien du tout. De toute manière, elle est fermée maintenant. »
Le Kanar s’affala avec fatalisme sur la chaise, alors qu’il avait placé tant d’espoirs dans les premières paroles de Popolman.
« Et pourquoi s’est-elle fermée ? On a pourtant établi un contact… On est d’accord là-dessus, non ? murmura Angel Aeris.
-Il y a plusieurs explications… commença Popolman.
-Soit le cercle n’est pas adapté au groupe et ne permet pas de générer assez d’énergie, généralement, les cercles sont conçus pour une ou deux personnes, et sont donc absolument inadaptés pour nous qui sommes six. Cependant, nous sommes pourtant dans le meilleur nombre pour les invocations infernales, on peut donc aussi supposer que quelques uns d’entre nous manquaient de concentration, ou de conviction. »
Cinq paires d’yeux se tournèrent vers Dur-Estel, encore debout et apparemment très fier de sa prestation. Il dévisagea longuement Ma avant de continuer.
« Tu vois que ce n’est pas parce que je m’oppose à ce genre de trucs que j’en ai peur ou quoi, j’en connais un rayon.
-Et qui pouffait de rire quand on en a parlé ? répliqua un Klenval acerbe.
-Je pouffais parce que je pense qu’on est totalement hors-sujet. Et je le pense toujours.
-C’est peut être bien à cause de ça qu’on ne s’en sort pas, l’interrompit Ma. »
Le regard du Kanar vogua d’une personne à une autre, perplexe. Il ne comprenait même plus ce qu’il faisait là, alors qu’apparemment l’expérience était ressortie infructueuse et lui faisait par ailleurs perdre du temps alors que dans son propre groupe, ils entraînaient leurs pouvoirs. S’il comprenait bien, ils avaient eu besoin de lui pourquoi au juste ? Pour être en nombre exact et pour lui extorquer des informations qui ne les intéressaient en rien d’ailleurs. A tout hasard il tourna la tête vers Angel Aeris. Elle ne prenait pas part à la conversation et ne semblait pas s’intéresser au problème. Pourtant c’était bien elle qui avait eu l’idée de rassembler leurs forces pour mieux comprendre ce qu’il leur arrivait. Peut être avait-elle abandonné. Peut être qu’elle avait réalisé, contrairement aux autres membres du groupe, qu’il était déjà trop tard et qu’ils étaient jouets d’un destin qui leur échappait. Condamnés. Elle était dotée d’empathie par contact. Les autres avaient des pouvoirs qu’ils contrôlaient, eux. Il eut l’impression de comprendre le cri silencieux d’injustice que la jeune fille retenait dans sa gorge, en regardant débattre les autres autour de la table. Après tout, c’était bien ce qu’ils avaient ressentis, les Traumeniens voués à sauver Sephy Roshou, lorsqu’ils avaient enfin vu la vérité des pouvoirs de Dragon Noir leur sauter au visage, comme un diable sortant d’une boîte. Voyons voir ce que valait ce pouvoir… il attrapa le poignet de la jeune fille. Elle se tourna vers lui, le regard interrogateur.
« Nicolas ? Qu’est-ce qu’il y a ? demanda-t-elle.
-Rien, rien… »
Pas de réaction. Angel Aeris continua à le regarder, perplexe.
« Raphaël… murmura-t-elle doucement.
-Qu… quoi ? bégaya le Kanar. »
Sa main atteignit à la vitesse de l’éclair le front du garçon pour toucher sa tempe de deux doigts. Elle rompit à la même vitesse le contact. Le Kanar la fixa à son tour. Elle détourna les yeux. Avait-elle compris ce qu’il avait fait ? Finalement, Ma et Popolman se mirent d’accord pour tracer un nouveau cercle, soi-disant plus adapté. Avec la pratique venant l’habileté, en cinq minutes, ils furent en place pour une nouvelle invocation, alors que le soleil déclinait à l’horizon.

Les estomacs commençaient à réclamer leur dû à grand renfort de cris d’agonie lorsqu’ils achevaient la sixième invocation. La nuit était désormais définitivement tombée et depuis la première invocation, il n’y avait plus eue aucune manifestation, même en reproduisant le même cercle, pour la dernière séance. Ma sentit les cernes lui alourdir les yeux pendant qu’elle se concentrait dans l’obscurité sur la prochaine incantation.
« Il faut arrêter, déclara Klenval. On peut pas continuer comme ça, ça n’aboutit à rien !
-On va bien finir par y arriver enfin ! On a réussi la première fois ! insista Popolman.
-C’était peut être une coïncidence, une lampe qui a claqué… ajouta le Kanar.
-Les lumières étaient éteintes, objecta Dur Estel d’un air pragmatique.
-Un phénomène d’électricité statique alors qu’en sais-je ? reprit Klenval.
-Tu connais beaucoup de phénomènes du genre qui carbonisent le centre précis de la table ? ironisa Angel Aeris.
-Mais bon sang, on est crevés à force de concentration, on ne peut plus continuer sur une route barrée, rien ne fonctionne ! s’énerva Klenval.
-S’il n’y a rien, rétorqua Dur Estel, c’est qu’il y en a un qui a des mauvaises ondes ici ! »
Trois regards éloquents se tournèrent vers lui à l’instant même où il achevait sa phrase. « Je n’accusais personne ! reprit-il avec la même force.
-Si vous êtes tous fatigués, je propose qu’on aille manger un bout et se calmer avant de reprendre. Gregory a raison, on va dégénérer si ça continue, fit Popolman d’un ton las. »

« Les spaghettis n’ont pas de goût », pensa furtivement Angel Aeris en tournant et retournant sa fourchette dans le plat. Pourquoi diable avoir choisi un restaurant italien pour se remonter le moral ? Elle tourna les yeux vers le Kanar avait pris le plat le moins cher, du fait qu’il avait oublié son porte feuille et se retrouvait à manger sur le compte de Popolman. Une grimace morne doublée d’une humeur maussade régnait sur les visages.
« Ma, dit Angel Aeris en repoussant son assiette. Tu as vu d’autres méthodes de spiritisme dans ton bouquin ?
-Elles requièrent des conditions relativement complexes, sans compter des sacrifices d’êtres vivants, mais sinon pour répondre à ta question, oui, il y en a.
-On pourrait sacrifier Dur Estel, ça nous ferait des vacances, lança d’un ton sarcastique Klenval. »
Le sus-nommé ne prit même pas la peine de répondre, considérant qu’il était hors de ce genre d’injures.
« On peut pas, le sang est hautement impur, chuchota Angel Aeris à l’oreille de Popolman, qui contint son rire.
-Je suis sûre qu’on était bien partis avec les cercles. C’est la seule solution tangible qui ait donné des résultats. Continuons quand nous serons remis d’aplomb, au moins jusqu’à la fin de cette journée, dit Ma.
-Il y a autre chose de tangible tant que j’y pense, déclara alors Popolman. Hier soir, je testais la méditation comme méthode. Et apparemment j’ai lu dans le rêve de Flo au moment où je cherchais Raphaël avec la prémonition. Ce qui est un résultat relativement surprenant.
-En fait, Papy voyait le rêve, moi je l’entendais. Mais j’ « entends » mes rêves depuis un bout de temps, des phrases, prononcées par les gens partis à la recherche de Sephy Roshou depuis un moment déjà.
-Que se passe-t-il dans ce rêve ? demanda Ma.
-Cinq personnes, deux filles et trois gars, sont en face d’une lumière très forte et disparaissent dans la lumière un par un, résuma synthétiquement Popolman.
-L’une des filles demande des explications, et on lui dit que sa sœur est morte, et que la porte restera pas ouverte très longtemps, ajouta Angel Aeris. »
Un silence pesant envahit la table.
« La… porte ? demanda Klenval.
-La lumière sans doute, expliqua Popolman.
-Les cinq personnes… leur groupe est composé de la même manière que le nôtre… est-ce possible que ça soit notre futur que… dit lentement Dur Estel.
-Impossible, Mathilde et moi sommes filles uniques, coupa immédiatement Angel Aeris.
-Alors ce n’était qu’un rêve, conclut le Kanar.
-Non. J’ai reconnu une voix, protesta la plus jeune de deux filles.
-Et la prémonition de Popolman ne lui permet de voir que des choses se produisant effectivement, renchérit Ma. Son pouvoir ne lui montre pas d’illusion. C’est très étrange votre affaire tout de même, dites-moi.
-Qui as tu reconnu ? demanda Dur Estel.
-Naori, la sœur virtuelle de Naryu Genoko, ma propre représentation virtuelle. Si c’est bien elle, Naryu est donc morte.
-J’y comprends plus rien, fit le Kanar. Naori ? Un rêve ? Qu’est-ce que c’est que ce charabia ? Et comment as tu reconnu la voix d’un personnage virtuel ? »
Autant de questions sans réponse faisaient de nouveau surface. Mais Popolman le pressentait. Ce qu’ils attendaient était proche.
En quittant le restaurant, Angel Aeris murmura furtivement quelque chose à l’oreille de Ma, qui ouvrit grand ses yeux de surprise. Puis elle hocha la tête dans un signe d’accord tacite.

« Flo peut donc aussi voir des choses qui se passent ailleurs dans ses rêves, fit Dur Estel.
-Pas voir, entendre, corrigea celle-ci.
-Peu importe pour le moment. Reprenons cette huitième séance, ordonna Ma. »
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Message par Hysteric Fairy Dim 17 Aoû - 23:36

« Il était temps… »
Onega avança dans la lumière incertaine du lampadaire de rue. Naori sautilla dans la direction opposée et monta sur le parapet du pont en chantonnant une comptine sur le ton adapté, tenant en équilibre précaire. La silhouette masculine s’avança à son tour, jetant sa cigarette sur le sol, marchant dessus au pas suivant pour tendre sa main vers celle déjà tendue d’Onega. Ils se serrèrent froidement la main.
« J’ai cru qu’on allait jamais vous retrouver, lança le jeune homme à lunettes sur un ton réprobateur. Où étiez-vous ?
-Déjà en quête d’indices, contrairement à certains, répliqua Onega. Et cette Naori ne me facilite pas la tâche, pourquoi fallait-il que je la trouve avant ? Elle ne cesse de lambiner. »
Il ne répondit pas. Elle continua.
« Où sont les autres ? »
Une lueur d’intérêt éclaira les yeux vert-doré du garçon. Il la fixa longuement, comme pour la dévisager, puis lui répondit.
« Ils préfèrent travailler de nuit, à notre différence.
-Je suppose que tu veux dire que tu as retrouvé leur trace, vu que tu as tant travaillé, apparemment, lança Onega moqueuse.
-Je n’ai pas dit ça. Qu’en est-il de ton côté ?
-Je les ai vus.
-Qui ?
-Mais j’ai perdu leur trace immédiatement après, poursuivit très vite Onega.
-Tu veux parler des créateurs ?
-Ouais. Ouais… les créateurs.
-Ah. »
Onega regarda, outrée, le jeune homme lui tourner le dos et avancer de quelques pas.
« C’est tout ce que tu trouves à dire ? « AH » ?
-Je les ai vus aussi dans ce cas. Mais je les ai perdus.
-Tu mens.
-Tu en feras ce que tu voudras.
-Je me fiche de les voir eux. Je cherche le mien, de créateur. Aran Valentine.
-Tu peux chercher seule si tu veux. »
Onega fronça les sourcils et rougit de colère.
« Non, je préfère qu’on s’occupe d’abord de ceux-là, ils doivent savoir où il est.
-Comme tu voudras. »
Naori se pencha avec imprudence au dessus du reflet argenté de la lune dans l’eau de la Seine. Elle trébucha et une main salvatrice la retint à temps. Elle se retourna avec un grand sourire enfantin vers son sauveur.
« Je savais que tu serais toujours là, fit-elle, radieuse.
-Qu’est-ce que c’est que ce pied gonflé ? eut pour toute réponse l’autre.
-C’est ma robe, répondit-elle naïvement.
-Le vol de ta robe, tu veux dire, ajouta Onega. A courir comme tu le faisais n’importe qui se serait tordu la cheville. Tu t’en tires pas mal.
-Et le genou ?
-C’est ma robe, répéta la jeune fille comme une enfant. »
Il sortit un long ruban blanc de sa poche et elle dénoua les lacets de sa botte gauche. Il enroula le ruban autour des blessures rapidement et l’aida à se relever.
« C’est laid, remarqua Onega.
-Moi j’aime, fit Naori.
-L’Ermite Crâbe et l’autre vagabond nous rejoignent demain matin à l’aube. En attendant trouvons un endroit pour nous poser, déclara le jeune homme en prenant Naori par la main comme on attrape la main d’un enfant.
-Y a plutôt intérêt, grommela Onega.
-Elle n’est pas morte, hein, Nii-san ? dit Naori sans écouter le moindre mot de leur conversation. Hein, Nii-san Stefen ? »


Le neuvième cercle était on ne peut plus lisible. Un cercle parfait tracé à la craie et au sel sur le bord de la table. A son centre, le vide. Sur ses bords, à intervalles réguliers, des mains jointes par deux. La dernière chance. Six personnes. Six espoirs. Six opposés que rien ne prédestinait à chercher ensemble à résoudre une quête qui ne les concernait en rien.
« Vous êtes prêts ? demanda Ma.
-Prêts. »
Ils avaient changé le plan d’énergie engendré par les personnes présentes. Le cercle commençait toujours par Popolman, nommé « médium » de la séance pour l’occasion, suivi de Dur Estel dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. Le Kanar se trouvait maintenant entre Angel Aeris et Dur Estel, Ma ayant été alertée par une concentration d’énergie particulièrement négative entre les deux concernés. Klenval puis elle-même fermaient le cercle.

Je vous appelle, Ô Forces de la Nature invisibles à l’Homme, invisibles à nos sens
Invisible Lumière qui éteint la Raison, apparais devant nous, offre nous cette grâce
Azur horizon de l’Ame, franchis les Océans et combats les Vents, aussi mince soit-elle,
Porte hors de notre vue,
La maison ci ne te demande, non pas haine de la Vie,
Forces des Eaux, Forces des Vents, Territoires inconnus,
Ouvrez nous la Voie,
Voix de Sagesse,
Au delà de la Flamme Puissante, et par la Terre Maîtresses de nos Aïeux,
Guidez-nous vers votre Monde, Daignez-nous écouter
Dans l’imploration, Entendez notre Eternelle Requête.

Six mains jointes au centre de la table, doublées de six paires d’yeux cernés, se fixèrent avec l’énergie du désespoir le cercle. Il ne pleuvait plus, l’orage ne grondait pas. Aucun signe quelconque de paranormal. Etait-ce définitivement la fin de tout espoir ? Aucun nouvel événement paranormal depuis le début de la soirée. Aucun résultat. Aucun échappatoire. Ma fixa avec des yeux ronds des arabesques se dessiner d’elles mêmes en partant de l’endroit où leurs mains étaient jointes. De son autre main tremblante, elle pointa sans toucher la table le dessin se former lentement dans le cercle, les mots étant restés prisonniers de sa gorge. Chacun tourna les yeux vers le motif compliqué qui prenait vie sur la table. Le Kanar étouffa une exclamation de surprise, et Dur Estel, lui, ne cacha pas une lueur vive d’intérêt. Angel Aeris retira vivement sa main du centre du cercle et recula, fébrile. Les cinq autres personnes rompirent immédiatement le contact alors qu’une lumière orangée apparaissait à l’endroit même où ils avaient précédemment posé leurs mains.
« Il était temps… Je me demandais quand nous allions enfin prendre contact. »
La voix masculine était effrayante. Stéréotypée, à savoir caverneuse et grave, mais effrayante. Une ombre capée jaillit hors de la lumière orangée, l’image qu’elle projetait au centre de la table était incertaine, même ses contours s’effaçaient par endroit, comme un hologramme peu net. Dur Estel tomba sur sa chaise, les yeux grands ouverts, en état de choc.
« Je vous en prie, asseyez-vous, tous. Nous avons à nous entretenir pendant un certain temps.
-Qui êtes-vous ? osa enfin demander Popolman.
-Oh c’est toi, médium… tu es celui qui m’a invoqué. Sachez avant tout que je suis votre ami, et que ces pouvoirs sont un cadeau de ma part. Vous n’avez rien besoin de savoir de plus.
-Qui êtes-vous ? recommença Ma.
-Et toi, tu as organisé cette répartition d’énergie parfaite pour que je puisse vous apparaître… bien… très bien…
-Mais enfin, allez-vous répondre à notre question ? demanda le Kanar.
-Peu importe qui je suis, nous n’avons pas le temps pour ces broutilles. Revenons à vous. »
La voix déclinait effectivement en puissance. Ils se turent alors que « l’ombre » entamait une longue tirade.
« Vos expériences avec la Mort ont troublé les Esprits de vos Aïeux. Le Monde des Morts entier s’en est trouvé ébranlé. Vos escapades impromptues dérangent les âmes. Mais pire encore, vous avez ouvert des brèches vers votre Monde. En troublant le cycle de la Vie, et en ramenant vos camarades imprudents, vous avez ouvert autant de portes qui permettent de circuler entre nos deux Mondes. Ainsi lorsque les imprudents voyageurs n’ont pu emprunter la porte vers le Monde des Vivants, s’en est échappé une créature impure. Ces créatures vagabondent maintenant dans votre Monde…
-Une minute, interrompit Popolman. Il n’y a pas qu’un monde des morts à notre connaissance. Il y a autant de mondes que de circonstances différentes de morts. Que voulez-vous nous faire croire avec vos portes ?
-Tu es perspicace, médium. Effectivement, il existe de nombreux Mondes différents à l’échelle de celui où j’erre actuellement. Mais les conséquences de votre circulation entre ces différents Mondes restent les mêmes. Vous avez provoqué des Bouleversements dont vous n’avez pas une seule idée. A cause de votre inconscience, des Etres malveillants ont rejoint votre Monde.
-Des êtres malveillants ? s’étrangla le Kanar.
-Oui… Alors que les incarnations virtuelles de vos camarades les assistent lorsqu’ils séjournent dans Nos Mondes, des incarnations maléfiques ont été libérées dans votre Monde.
-Pourquoi ? Que veulent-ils ? Où sont-ils ?
-J’ignore où ils se trouvent actuellement. Mais vous avez été choisis. Vous six… attendez… murmura la silhouette en se tournant vers le Kanar. »
Les regards convergèrent vers le jeune homme, qui manifestait autant de surprise que les autres.
« Tu n’as pas été Elu, déclara l’ombre d’une voix tremblante.
-De quoi de quoi ? s’exclama le Kanar.
-Peu importe. Il est important que vous écartiez les innocents. La Voie où nous nous engagerons ensemble est dangereuse et…
-Et si nous refusons ? fit Popolman sur un ton de défi.
-Vous êtes en danger. De mort. Au cas où vous ne l’auriez pas encore compris. Vous n’avez pas le choix. Médium, tu devrais l’avoir déjà réalisé. »
Popolman se tut et baissa légèrement les yeux. Les deux jeunes filles reculèrent au fond de leur chaise, les mains toujours posées sur la table. Le Kanar était encore trop surpris pour réagir. A côté de lui, Dur Estel prit la parole, avide d’en savoir plus.
« Nous avons été Elus ? demanda-t-il, fébrile.
-Vous avez été Elus, effectivement. Maintenant que nous nous sommes rencontrés, je peux vous remettre vos pleins pouvoirs, pour lutter contre le Mal qui vous guette.
-Quelles sont ces incarnations du mal ? enchaîna Dur Estel.
-Excellente question, sage Elfe. Elles sont des incarnations de ce que vous-même avez créé dans le monde virtuel. Alors que les incarnations virtuelles de vos camarades morts sont obligées de rester dans notre Monde, les vôtres ont été corrompues par les vices, leurs vertus les ayant quittés pour venir vous habiter. Ce sont vos propres créations, maintenant hantées par la haine et le désir de pouvoir, qui sont venues dans votre Monde. C’est pourquoi vous seuls étiez aptes à les arrêter. »
Un silence s’imposa autour de la table. L’ombre se fit de moins en moins nette.
« Je n’ai plus beaucoup de temps. Le chaos a aussi envahi notre Monde. Je vous remets votre dû. Puisse la Chance vous guider.
-Attendez ! s’exclama Angel Aeris. Où sont nos amis ? Ceux qui visitent les Morts ? Prouvez nous au moins qu’ils vont bien ! Qui nous dit que ce que vous dites est vrai ? »
L’ombre se tourna lentement, ses contours s’effaçant à chacun de ses mouvements, pour faire face à la jeune fille, qui levait un regard suppliant vers l’entité immatérielle.
« Tu es une fée fougueuse. Soit, puisque tel est ton vœu, je peux vous l’accorder pour preuve de ma bonne foi. Voyez vos amis perdus. Mais il nous reste peu de temps. Lors je dois disparaître, et l’énergie que vous avez réunie n’est pas suffisante pour leur parler. »
L’ombre disparut, pour laisser place à une autre image, du même type, peu nette, ressemblant toujours à un hologramme, une ouverture vers un autre monde. Au milieu d’un champ de verdure, sous un grand arbre, se tenait un homme, jeune adulte vêtu de noir, aux longs cheveux améthyste. Popolman, Dur Estel et Ma poussèrent une exclamation de surprise en reconnaissant Aran Valentine, sous son apparence virtuelle. Le regard sombre d’Angel Aeris était rivé sur la tombe blanche à côté de laquelle leur camarade, parti depuis à peine quelques jours, se tenait.
« Il ne tient qu’à vous de réussir la mission pour laquelle vous avez été Elus. Votre avenir en dépend.
-Attendez ! Attendez, à qui est cette tombe ? Où sont Aran Valentine et les autres ? Répondez ! s’écria Angel Aeris en se levant de sa chaise. »
Il n’y eut aucune réponse. Le silence s’installa de nouveau.
Lorsque l’atmosphère pesante quitta la pièce et que toute ombre paranormale eut disparu, Ma saisit un canif ouvre-lettre et Klenval un grand couteau de cuisine. Popolman contempla d’un air désabusé un stylo, tandis qu’Angel Aeris touchait pensivement du bout du doigt une fourchette. Dur-Estel fixa abasourdi le vide sur la table devant lui. Un bruit dans le vestibule d’entrée les sortit brutalement de leur torpeur et ils saisirent leurs armes de fortune. C’était donc ça les pleins pouvoirs ? Dur Estel voulut en rire. Le cri de Ma l’interrompit net dans son élan.
« NICOLAS ! Où est Nicolas ? demanda-t-elle avec une lueur folle dans les yeux. »
Ils se précipitèrent dans le vestibule, où le garçon brun était en train de ranger ses affaires précipitamment avec l’intention de disparaître au plus vite. Angel Aeris l’attrapa par l’épaule et il laissa échapper une exclamation à la fois surprise et contrariée.
« Attendez, mais qu’est-ce que vous allez…
-C’est à toi qu’on pose la question, où tu allais comme ça ? répliqua Dur Estel, furieux, à la fois par l’absence de son plein pouvoir et par la fuite de voleur du Kanar.
-Mais je… »
Ma claqua des doigts sans lui laisser le temps de dire un mot de plus. Popolman, Dur Estel et Klenval la regardèrent abasourdis, alors que le Kanar ouvrait puis refermait la porte derrière lui, les yeux vides, et sa mémoire altérée.
« Mais pourquoi avez-vous… commença Popolman.
-Il est… continua Klenval.
-On ne pouvait pas lui permettre de repartir après tout ça pour en parler à Satana, tenta de se justifier Angel Aeris.
-Mais Satana aurait largement pu nous aider à régler le problème de nos créations maléfiques ! protesta Dur Estel.
-Faux ! Satana aurait vu là le moyen d’ouvrir des portes, exactement comme Nicolas l’a dit tout à l’heure. Plus on ouvrira de portes et plus on aura de problèmes, vous n’avez pas encore compris ça ? reprit Ma.
-Mais les gens continuent de mourir et de revenir du côté de Dragon Noir ! rétorqua Popolman.
-La vérité c’est que… commença Angel Aeris. La vérité c’est que Nicolas n’a pas l’air d’avoir une telle rancune envers Raphaël. Et ça, ça me chiffonne. Je ne sais pas ce qu’il veut.
-On ne saura jamais maintenant, fit Klenval.
-On ne peut pas révéler à tout le monde et n’importe qui qu’on a des pouvoirs dont on veut se débarrasser. Vous le comprenez ça, j’espère ? déclara Ma en les regardant chacun à leur tour. »
Ils hochèrent la tête affirmativement, sans grande conviction. Une autre chose revint à l’esprit de Popolman alors qu’ils rangeaient le matériel et décorum de l’invocation. L’esprit, ou la chose qui leur avait parlé, avait bien mentionné six personnes élues ?

Angel Aeris replia à nouveau la lettre qu’elle avait relue pour la énième fois. Qui était mort ? Pourquoi une tombe blanche ? Pourquoi seul Aran se trouvait devant ? Night Beast aurait-il pu être…
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Message par Hysteric Fairy Lun 18 Aoû - 13:11

En fait je viens de me rendre compte qu'il manque des chapitres oO J'ai pas posté pendant des lustres
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Message par Hysteric Fairy Mar 16 Sep - 11:57

[Ecran noir]
[Narration écrite : Lorsque la mort vous entoure…]
(Chanson) (Voix d’enfant) : Le voile de la mort t’a engloutie…
[Images en flash d’un cimetière où une cinquantaine de personnes assistent à un enterrement, puis salle de brasserie sombre où Mr.Magnum parle.]
Mr.Magnum (Voix off) : On doit pouvoir la retrouver.
[… et que votre destin semble détenu par un inconnu…]

(Chanson) : Mais tu ne le sais pas… tu préfères l’ignorer…
[Images en flash d’un train régional où cinq personne sont assises dans un wagon, puis Angel Aeris agenouillée au sol à côté de Popolman, inerte.]
Angel Aeris (Voix off) : Alors… alors… que dois-je faire ?
[Quelle raison peut bien vous sauver des Ténèbres ?]

(Chanson) : Nous, ombres refoulées, serons présents…
[Images en flash de Dur Estel, hébété, face à une fille aux cheveux bleus qui tend les mains vers son visage, puis terrasse d’un café sous le soleil.]
(Chanson) : Pour vous le rappeler… ce qui échappe à vos… sens…
[Ecran noir]
[Une lumière éclaire progressivement en partant du centre une table ronde entourée de six personnes.]
Popolman et Ma (incantation) : … des Territoires inconnus, ouvrez nous la Voie.
[Arabesques se traçant en traits de flammes sur la table à vive allure]
[Crissement de pneus]
[Plan sur le visage horrifié de Ma puis celui, tendu, de Popolman] [Hurlements]
Ma : GREG !
Popolman : FLO !
[Images en flash Angel Aeris, couchée, regardant au plafond dans une chambre plongée dans l’obscurité, puis écroulée en larmes sur le sol.]
Night Beast (Voix off) : J’irai, que ça te plaise ou non !
[Avez vous déjà été oubliés ?]

[Flash successifs : Angel Aeris serrant une feuille de papier entre ses doigts, Dur Estel fulminant de rage, le poing sur la table, Klenval posant ses mains sur le sol, en transe, Popolman et Ma invoquant]
Dur Estel (Voix off) : J’attends de voir ça…
Klenval (Voix off) : Dans trois heures…
[Avez vous déjà supporté une peine illégitime ?]

[Plan sur le bas d’un visage féminin, des lèvres mauves déformées par un sourire mauvais]
Angel Aeris (Voix off) : Adieu…
[Explosion de la vitrine du café]

Les Oubliés de Traumenschar (Remasterizaid)
Le 21 septembre sur la n’armée n’à K-ro…


Notes : les [Ecran noir] correspondent à un changement de musique de fond (la chanson chantée par la gamine est le début de "Melody" de l'OST de Noir avec des paroles par dessus, et le deuxième écran noir correspond au début de "Leave you far behind") (On fait c'qu'on peut avec c'qu'on a)
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Message par Lady Omega Dim 5 Oct - 22:02

*Dépoussière après le cataclysme*

Floooo !
Le récit à disparut !
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Message par Hysteric Fairy Mar 7 Oct - 13:07

Je remettrai le récit quand quelqu'un lira ET quand j'aurai le courage de remettre les balises u_u
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Message par Lady Omega Mar 7 Oct - 19:18

Je l'ai lu, je le rappel à tout hasard.
*Sourire innocent*

"T'as perdu ton oeil de verre ?"
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Message par Hysteric Fairy Mer 22 Oct - 23:59

Quelle était cette chanson ? Elle avait une musique persistante qui résonnait dans sa tête, dans ses oreilles, sans qu’elle ne puisse se souvenir de son origine. Où avait-elle déjà entendu ces paroles ? Ces paroles qui lui semblaient si familières, si… réelles. Comme si elle pouvait en comprendre la teneur.

« Omoidasu ba haruka haruka
Mirai wa doko made mo kagayaiteta
Kirei na aozora no shita de
Bokura wa sukoshi dake obieteita

Natsukashii iro ni
Mado ga
Somaru…
»

Peut-être d’un jeu vidéo. Peut être d’un monde virtuel. Maintenant qu’elle y pensait ça lui revenait. Un monde virtuel… Elle tendit sa main gauche vers le robinet marqué d’un petit point rouge et le tourna distraitement, les yeux fermés, la tête levée vers un ciel invisible depuis la salle de bains, la bouche entrouverte, tandis que des volutes vermeils commençaient à colorer la surface de l’eau. Il lui semblait avoir vu le futur, dans ce rêve assombri par les nuages d’un crépuscule aux tons flamboyants. C’était bien cela. Une représentation plutôt fidèle. Aurait-elle pu en soutenir la réalité malgré ce que cela lui impliquait de sacrifier ? La vapeur lui brouilla la vision, elle saisit ses lunettes recouvertes de buée, en tâtonnant sur le rebord de la baignoire. Il fallait bien qu’elle se sente présentable, même dans ce genre de situations où finalement rien n’aurait d’importance que la position dans laquelle elle était plutôt que la présence des lunettes sur son nez. Un « plop » sonore lui arracha un petit cri de rage et elle plongea sa main dans l’eau rougeâtre pour récupérer la paire de verres qui avait glissé sournoisement au fond du bain. La douleur la fit hurler mentalement alors qu’elle était en train de pester contre l’outil qui lui permettait d’ordinaire de lutter contre la cécité. Le ciel de son esprit avait un goût amer et pourtant doux, sa couleur grise avait cet attrait dangereux qui l’appelait à se jeter dans un abîme sans fond. L’eau était réellement brûlante. Elle ouvrit les yeux et vit le robinet enclenché qui ne cessait de couler, seulement du côté « point rouge ». Un cri d’horreur fit trembler les murs de la pièce qui ressemblait désormais à un sauna. L’eau rouge déborda de la baignoire.

Ne mors pejor qua oblivione erat ?

« Bon sang de … ! J’ai encore inondé la salle de bains ! »
Elle attrapa la serpillière déjà trempée du fait du centimètre d’eau dans lequel baignait également le tapis de bain, puis épongea le sol en désespoir de cause avec la serpillière de secours, vidant la baignoire de l’eau trouble des effluves et restes divers de perles de bain et paillettes effervescentes. L’eau rougeâtre s’écoula en un gargouillement inintelligible, avalée par un trou béant. Elle regarda le tourbillon disparaître en rinçant du plus vite qu’elle pouvait les restes de savon sur les parois de la baignoire. Un bruit léger mais distinct de pas dans les escaliers la fit tressaillir et elle accéléra la cadence en tentant de cacher le tapis de sol trempé dans un coin de la salle. En laissant échapper un juron.
« Bordel ! »
La porte s’ouvrit à la volée et elle se maudit de ne pas avoir tourné la clé. Elle jeta la serpillière derrière elle et serra une serviette trop courte contre sa poitrine alors que sa mère apparaissait dans l’encadrement de la porte.
« Flo ! Tu fais quoi ?
-M… moi ? répondit-elle d’un air qui se voulait détaché. Je sors du bain pourquoi ?
-J’ai entendu un bruit de chute, tu n’es pas tombée ?
-Mais non ! protesta l’adolescente.
-Et toute cette eau par terre ? Où est le tapis de bain ? continua sa mère, d’un air inquisiteur.
-Je… Rah, tu sais bien maman, quand je prend un bain, il y a toujours de l’eau partout, le tapis je l’ai mis sur le côté, expliqua-t-elle tant bien que mal en pointant du pied le tapis trempé à côté du lavabo. Parce que j’avais peur de mettre du savon dessus, ajouta-t-elle timidement.
-Tu peux le mettre à sécher, c’est raté. »
Elle soupira de soulagement pendant que sa mère lui lançait une serviette de bain sur la tête. Elle tiqua légèrement tout de même alors que sa mère la laissait seule face au désastre, et avant de quitter son champ de vision lança une pique brève et sarcastique.
« La prochaine fois, tu seras de corvée pour laver le tapis si tu continues à inonder la salle de bains comme ça ! Je n’imagine pas ce que ça serait avec une cabine de douche ! »
D’un autre côté elle ne pouvait pas lui reprocher de s’énerver, cela faisait trois fois en une semaine qu’elle laissait l’eau déborder de la baignoire pendant qu’elle prenait un bain. C’était aussi la première fois qu’en une semaine elle prenait trois bains. Elle avait plutôt l’habitude des douches.

Il y avait forcément rapport. Rapport entre la mort de Sephy Roshou et toutes ces morts suspectes qu’elle avait pu relever dans les journaux, dans la catégorie « faits divers ». Rapport entre ces phénomènes étranges et ce qui lui arrivait à elle. Qu’avait projeté Mr.Magnum déjà lors de l’enterrement ? Il avait parlé de voyager dans l’au-delà. Comme s’il se fut s’agit d’une terre quelconque à visiter, à explorer. Voyager. Aussi simple que cela. Elle n’y avait pas cru au début, tout bonnement parce que ça lui paraissait trop… dément. Ou peut être parce qu’elle avait eu peur. Dans tous les cas, elle n’aurait pu les suivre et participer au projet. Ses études lui tenaient trop à cœur, et elle était encore sous la responsabilité de ses parents. Elle n’aurait jamais eu le droit de sacrifier leurs efforts pour un rêve étrange sans fondement. Mais le vide des forums creusait sa solitude et son regret. Mais aucune excuse ou prétexte quelconque n’aurait pu l’y pousser à y aller. Elle aurait refusé. Quoiqu’il arrive.

Elle se sécha les cheveux et rejoignit l’ordinateur. La fenêtre MSN s’enclencha et elle se mit immédiatement en mode Absente. L’œil alerte, elle repéra le pseudonyme « Ermite crâbe », et fit apparaître une fenêtre clignotante en deux clics.
« Bonjour Papy !
-Bonjour Koubio. Comment va ?
-Bien. Plus ou moins on va dire. Et toi ?
-Je connais ça. Raconte à papy ce qui ne va pas.
-J’en sais trop rien. Je crois qu’on devra parler de choses pas drôles, pour la prochaine réunion.
-C’est vrai que depuis l’enterrement, on ne se voit plus vraiment « comme avant.
-Popo, tu sais… »
« On s’est jamais vraiment « vus » avant » avait-elle voulu écrire. Elle lâcha le clavier et posa sa tête entre ses mains. Une seconde. Peut être plus. L’instant d’une éternité. Popolman n’était pas parti lui non plus. Quant aux raisons… elles ne le regardaient que lui, tout comme les siennes ne regardaient qu’elle et elle seule. En outre, quand ces groupes partaient chercher Sephy Roshou, s’étant qualifiés de Traumenschar, les troupes de Traumen, pouvaient-ils vraiment, l’un comme l’autre, encore se prétendre membre de Traumen ? Lutter pour une cause désespérée et qui n’aboutissait pas pour le moment, au nom d’un groupe dispatché et démantelé dans le monde, autant par sa définition géographique que mentale. Nombre d’anciens membres avaient cessé de donner des nouvelles. Et pour eux…
Les clignotements et signaux sonores persistants la poussèrent à reprendre finalement la conversation.
« J’ai buggué, écrivit-elle pour tenter de se justifier.
-J’ai vu.
-Tu disais ?
-Je disais… Finalement, est-ce qu’on ne serait pas en train de refuser de faire son deuil ?
-Mais pourquoi on devrait faire son deuil alors qu’on ne sait pas pourquoi elle est morte ?
-De là à envoyer des personnes vivantes avec un risque de non retour ?
-Ne dis pas ça… »
Elle ne voulait pas voir ces noms s’afficher sur l’écran. Elle ne voulait pas, même si certaines d’entre elles l’avaient fait souffrir, même si elle gardait la rancœur toujours aussi présente dans son esprit envers l’ « autre là ». Elle aurait voulu que jamais on ne lui dise. Elle aurait voulu avoir rayé à jamais le pseudonyme d’un organisateur d’équipes qui ne méritait peut être pas sa place de son carnet d’adresses, au lieu de devoir s’en remettre à lui et voir parfois des comptes-rendus qui valaient mieux d’être cachés, au lieu d’exhiber un échec, une amertume dont on ne savait pas vraiment comment se débarrasser, du fait que l’espoir et le désarroi se mêlaient dans cette âpre constatation.
« Et K-ro n’est pas revenue. »
Les mots s’inscrivirent impitoyablement sur l’écran, achevant de lui rappeler tous les souvenirs qu’elle voulait oublier, ou chasser dans un coin brumeux de sa mémoire. Elle fixa longuement le pseudonyme affiché sur son écran, les lettres le composant finissant par se décomposer, puis les pixels à lui meurtrir les yeux alors que sa vision se brouillait. Elle se leva, quitta le bureau et se moucha bruyamment dans sa chambre.
« Je sais. »
S’il avait entendu le ton de sa pensée, nul doute qu’il l’eût bien plus mal pris. Elle s’était installée de nouveau, tenant dans une main la lanière d’un sac noir. Il n’était pas question de se mettre à avoir des remords maintenant que tout était déjà déterminé. Maintenant qu’elle voyait « ça ».
« -Ecoute, Papy, je… Je pense qu’il n’y aura pas que ça.
-Qu’est-ce que tu veux dire ? Si tu veux parler de Sephira, Hilde…
-Oui… et non. Je pense qu’il y a autre chose.
-Explique toi.
-C’est ton vieux cerveau qui ne comprend rien, Papy. On se retrouve demain. »
Un émoticone de vieillard ronchon apparaissant la tempe gonflée au front lui répondit sur l’écran. Elle sourit faiblement. C’était la première fois depuis longtemps.
« D’accord, alors on discutera de ça demain. Pourquoi pas autour d’un bon thé ? »
C’était bien son genre, à elle. Elle appuya son index contre sa tempe, pensive. Dragon Noir ne donnait plus aucune nouvelle depuis pratiquement une semaine. Une semaine. Il y avait plus de deux mois qu’elle avait ressenti les premiers « signes ». Dragon Noir donnait des nouvelles qui bien que brèves étaient extrêmement précises et ciblées. Et c’est dire les efforts qu’il faisait pour renseigner le peu de personnes qui ne pouvaient pas « se donner la peine », selon ses propres mots, de rester en contact et disponible pour une éventuelle mission, même en mode vivant. Il y avait une semaine qu’il n’écrivait donc plus. Et ce n’était sans doute pas par orgueil. Quoique le connaissant, il aurait pu. Mais le rendez vous fixé pour le lendemain témoignait du fait qu’il désirait certainement leur parler de vive voix. Qui seraient les prochains à partir ?
« Hey Papy ? Tu nous invites au restau demain soir ?
-Non.
-Pourquoi ? Bad(
-DN paiera. »
Que s’était-il passé il y a une semaine pour que son cœur martèle sa poitrine alors qu’elle repensait aux événements récents ?
« Alors dans ce cas, je vais manger avec mes cousins.
-Koubio, fais pas l’enfant. On a besoin de ce temps.
-Je crois pas être d’une importance cruciale. Il y aura du monde. Je crois même qu’Aran a déjà reçu la visite du flic. Il s’expliquera à ce sujet.
-Dans ce cas moi non plus. Je t’inviterai bien ailleurs.
-C’est ambigu.
-Non. »
Elle réfléchit et se dit qu’elle avait demandé l’après midi et la soirée à ses parents. Après tout… Après tout elle ne les avait pas revus depuis novembre.
Pas qu’elle avait hâte de savoir ce qu’ils avaient vus, enfin, pour ceux qui étaient revenus.
Pas qu’elle avait hâte d’en revoir certains.
Pas qu’elle avait hâte de leur parler de ces choses là.
Simplement qu’elle voulait retrouver un peu d’assurance après ce qu’elle avait vu.
Simplement qu’elle voulait retrouver ceux qui, comme elle, avaient refusé pour des raisons personnelles ou parce qu’ils ne le pouvaient pas.
Simplement parce qu’il y avait une chose dont elle voulait s’assurer.
« Tu sais, Papy…
-Ouais ?
-En fait, je crois qu’ils me manquent. Je crois que ça me fait peur, qu’ils me manquent.
-T’as un gentil p’tit cœur, koubio, c’est pour ça. »
Un gentil petit cœur. Ce n’était pas tellement approprié. Mais ça lui faisait plaisir.
« ça ne dérange pas ta famille au moins, qu’on vienne comme ça ?
-ça ira, vous n’êtes que deux. Et puis c’est pas comme si c’était le gros squatt sauvage. »
Une lumière blanche l’aveugla. Elle plissa les yeux et claqua des doigts. Oui. C’était une semaine auparavant que le cristal lévitant qui trônait dans sa chambre avait éclaté en morceaux.

Cela faisait maintenant près de trois mois que K-ro, Erwan, Fury et Mr.Magnum avaient disparu dans des conditions encore cachées/indéterminées. Deux pour Hilde et Sephira. Ceux qui étaient revenus de leur éprouvant voyage devaient être réellement exténués. Elle pensa notamment à Darkenshin qu’elle n’avait pas revue avant l’enterrement depuis bien deux ans. Allait-elle revenir ? Vite ? Le temps passait vite. Trop vite. Elle se sentait paradoxalement inquiète, après avoir prévenu Ma de la situation et du départ de celle qui avait été autrefois l’une de ses meilleures amies. Voire peut être sa sœur virtuelle. Angel Aeris n’avait jamais appris les circonstances de leur éloignement, mais elle supposait meilleur de l’ignorer. Bien qu’elle ne cessât pas d’informer Ma, qui semblait s’intéresser tout de même au problème. Et s’y intéresser de trop près pour que cela paraisse anodin. Elle devait avoir une raison. Et autre chose lui disait que cette raison était bien celle qu’elle soupçonnait.
Elle priait pour qu’elle revienne. Ou plutôt elle priait pour qu’ils reviennent. Sains et saufs. Elle sentait qu’il lui était important de les revoir. De leur parler. Sinon… sinon que pourrait-il se passer ? Quelque chose… qu’elle ne contrôlerait pas. Dragon Noir n’avait pas si mal fait en les « conviant » chez lui. Parce qu’ils s’inquiétaient, tous, même ceux qui n’avaient pas voulu participer. Et le principal instigateur ayant disparu, l’organisateur se voyait chargé de cette tâche qui n’était pas des plus simples au vu de ses relations houleuses avec certains membres. Et peut être d’autre chose. Un problème qui les dépassaient et qui demeurait dans l’ombre. C’est pourquoi il avait jugé bon que ceux qui en étaient revenus en parlent. Puis ça permettrait de poser à plat la situation et d’avoir plus de cerveaux à réfléchir sur une solution, une hypothèse, une idée, un espoir. Ou peut être trouver une sortie de secours, au vu du rythme auquel les choses avançaient.
Un groupe entier de perdu. Par bonheur ils avaient trouvé le moyen quasi fiable de revenir depuis. Mais où étaient les autres, et ceux qui s’étaient perdus ? Non pas que Hilde tint une place particulièrement chère à son cœur, pas plus que Sephira à laquelle elle n’avait jamais parlé que deux fois. Mais si la situation s’aggravait, qui le voyait ? Avait-il réellement pensé aux conséquences ?
Son portable vibra, elle jeta un coup d’œil rapide au nom du correspondant, puis décrocha avec humeur.
« Allo ? »
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Message par Hysteric Fairy Mer 22 Oct - 23:59

L’homme regarda sa montre d’un œil contrit. Cela faisait déjà bien un quart d’heure qu’il attendait, debout dans la rue malodorante. Il fixa rageusement un berger allemand et son propriétaire qui tournaient en rond autour de lui depuis maintenant cinq minutes. Pourquoi l’attendre là alors qu’elle aurait très bien pu lui proposer un MacDonald©, un restaurant, ou la Tour Eiffel même. Saleté de message imprévu. Saleté de gosse imprévisible. Il donna un coup de pied dans un tas de feuilles et pesta bruyamment lorsque son orteil rencontra une brique.
« Wouaiiïï !! geignit-il avec un manque d’élégance peu commun.
-Eh papy, toujours à t’énerver contre les murs ? »
La voix féminine qui s’était élevée dans son dos lui était très vaguement familière.
« Koubio ! s’exclama-t-il soulagé en se retournant. Tu es en retard comme toujours !
-Tu es arrivé depuis…
-Une demi heure, s’insurgea-t-il d’un air outragé bien que calomnieux.
-C’est de ta faute alors, tu es venu trop tôt, je n’y peux rien, conclut-elle dans un grand sourire. »
Il grommela face à ses yeux malicieux. Il restait le seul qui n’avait pas changé après tout cela. Inébranlable et fier, paternaliste et affectueux malgré l’adversité, il avait su rester un ami sur qui compter, un frère qui partage la peine en silence, ou un adulte simplement, qui avait su retenir la nostalgie d’une adolescence presque comme les autres dont il avait su, lui, tirer les leçons. Ou pas. En fin de compte quelqu’un qui savait reconnaître qu’il avait grandi et même prendre des responsabilités qui n’étaient pas siennes.
« Oui donc, pourquoi m’as tu fait venir si tôt ? rouspéta-t-il pour changer de sujet. Tu as une bonne raison j’espère !
-Papy, tu ne voulais pas être tout seul avec ton tout-tout-ptit Koubio préféré ? fit-elle d’un ton qui se voulait suppliant malgré le fou rire qu’il dissimulait. »
Il éclata de rire. Elle lui adressa un sourire franc et se retint de rire alors qu’il tentait de reprendre son calme. Chose qu’il réussit, à sa grande surprise, très rapidement.
« Oui d’accord, mais sérieusement ?
-Anthony arrive à midi, déclara-t-elle d’un ton posé en évitant son regard.
-Tu parles d’un heure pour arriver, marmonna le plus âgé des deux en continuant à traîner les pieds dans les feuilles mortes. Il veut se faire inviter à manger ?
-Papy ! s’exclama-t-elle sur un ton de reproche.
-C’est vrai quoi, roh…
-Papy… pourquoi tu n’es pas parti avec eux ? »
Il se tut et elle comprit immédiatement qu’elle avait posé une question gênante, autant pour lui que pour elle. Elle baissa la tête et fixa le bout de ses chaussures avec une apparente concentration, pendant que le silence gêné se prolongeait.
« Je… commença-t-il. »
Elle croisa son regard et y lut une confusion mêlée à ce qui semblait être de l’angoisse. Après tout, ça ne pouvais pas être pire que ses raisons à elle. C’était vrai qu’il n’avait pas à s’expliquer. Elle s’en se serait presque voulu s’il n’avait pas repris la parole à ce moment. De toute manière, elle en était certaine, dans quelques jours au plus, les vérités tomberaient, telles des couperets, dans la communauté, qui n’en était d’ailleurs plus vraiment une. Déchirure, colère, disputes. Peu de mots pouvaient décrire l’état « psychaotique » d’une ancienne famille désolidarisée. Qu’allait-il advenir de leurs vérités, à eux ? Oserait-elle ?
« Je ne saurai pas le dire vraiment, reprit-il. Je ne saurai pas le dire vraiment, reprit-il. A vrai dire, je tiens à mon boulot et j’ai besoin d’être disponible. C’est peut être cela la première raison. D’un autre côté, ce n’est pas seulement ça. Magnum a trouvé le temps. Ouais, mais il y avait autre chose. Quelque chose qui me retient. Ici. Peut être que je ne suis pas assez attaché à la « communauté », sans doute même que… ça fait trop longtemps que je l’ai quittée… »
Angel Aeris serra brusquement la main contre son cœur et eut un rictus de douleur l’espace d’un instant. Popolman ne le remarqua pas.
« La preuve que si… murmura-t-elle.
-Pardon ?
-Papy, tu sais que j’ai refusé de participer au projet. Mais là tout le monde sait pourquoi. Ce n’est pas le plus grave.
-Grave ? Pourquoi « grave » ? Quel rapport ?
-Ce n’est pas le fait ou non de prendre part au projet. C’est d’y être impliqué, déclara-t-elle d’une voix tremblante.
-Tu t’y impliques ? répéta Popolman d’une voix surprise. Et depuis quand ?
-Tu n’as pas compris. On nous y implique… répondit la jeune fille dans un souffle. Ce n’est pas quelque chose qui se décide, je ne sais pas, mais il se passe clairement quelque chose depuis… depuis qu’ils sont partis.
-Qu’est-ce que tu veux dire ? Tu crois… qu’on serait affectés ? Mais par quoi ? Et pourquoi nous ? demanda-t-il, plus pour lui même qu’en attente d’une réponse.
-C’est ce que je veux découvrir. Aujourd’hui. Cette semaine. »
Puis se tournant vers celui qu’elle appelait l’homme aux mille discours paternalistes, elle se mit à murmurer presque sans qu’aucun son ne franchit ses lèvres. Lui aussi, il aurait dû le savoir. Lui aussi, il aurait pu le remarquer. Si seulement elle ne s’était pas sentie si… seule.
« Tu as dû le sentir toi aussi, hein ?
-Quoi ? fit-il, sursautant comme pris au dépourvu. »
Le bruit d’un fracas épouvantable le fit se retourner, il vit alors un échafaudage instable s’écrouler sur un femme qui continuait à marcher malgré le danger quasi immédiat. Son sang ne fit qu’un tour alors qu’Angel Aeris s’arrêtait net de marcher et qu’il poussait la femme quelques mètres plus haut. Un flot d’injures et de reproches jaillirent.
« Pourquoi m’avez vous pouss… »
Un vacarme assourdissant couvrit le reste de ses paroles, et Popolman sauta sur la droite. La femme en resta muette. Les planches qui un instant plus tôt se trouvaient au dessus de sa tête formaient un tas informe, épée de Damoclès n’ayant jamais atteint son but, plâtre, débris et poussières à la gauche de l’homme.
« Comment… est-ce possible… ? »

« C’est lui là bas ? Ohé !! An-tho-nyyyy !! hurla Angel Aeris à travers la gare. »
Popolman retint un bras impatient de l’adolescente alors qu’elle faisait un signe à Night Beast.
« Maieuh papy ! geignit-elle. C’est pour qu’il nous voie !
-Je veux bien qu’il te voie de loin mais bon sang, arrête de gigoter comme ça sur place tu me donnes mal au crâne ! »
A peine eut-il fini sa phrase qu’un Night Beast surexcité lui tomba dans les bras en piaillant d’une voix suraigue : « Papyyyyyyy ! ». Il soupira de plus belle en tentant d’ignorer la boule de nerfs qui tournait maintenant en rond autour de lui.
« Je ne suis pas ton grand père !
-T’as pourtant l’âge de l’être ! répliqua Night Beast en s’écartant aussitôt de la trajectoire de la main *velue* de Popolman qui avait apparemment pour objectif sa joue droite. »
Le regard du plus jeune se tourna alors vers Angel Aeris et une lueur inquiétante y apparut. Il bondit vers sa nouvelle proie pour l’embrasser langoureusement avant de prendre une main bien placée sur le visage. La baffe cinglante et sonnante attira le regard de quelques personnes attendant encore le train dans la gare.
« Maieuhhh ! se plaignit Night Beast en frottant sa joue rougie et endolorie.
-Voilà maintenant tu l’as eue, rétorqua la jeune fille avec un grand sourire. »

« C’est très gentil à vous de nous accueillir pour les jours à venir, Monsieur, fit Angel Aeris en entrant dans l’appartement.
-Ne vous en faites pas… Je suis tout disposé à avoir de la compagnie, répondit l’oncle de Popolman, un sourire aimable aux lèvres. »
Night Beast marmonna quelque chose d’incompréhensible dans sa barbe, puis prit la parole en changeant de sujet.
« Alors demain, on devra aller à la Défense et se lever aux aurores pour écouter la salamandre ? dit-il en baillant de façon peu élégante.
-Je pense que c’est important, non ? Après tout ça fait une semaine que… nous n’avons plus de nouvelle, répondit Angel Aeris. Sinon, aussi… »
Elle attendit que leur hôte soit sorti de la pièce en ayant refermé la porte derrière lui pour terminer sa phrase.
« Il faut qu’on voit pour l’hôtel. Je ne veux pas abuser de la bonté de ton oncle, Rémi…
-On verra ça, déclara Popolman. Je suis sûr que ça ne le dérange pas. Mais t’as raison, dans un sens. »
Le portable d’Angel Aeris vibra avec virulence et elle demanda l’emplacement des toilettes. Elle s’éclipsa pendant quelques minutes, pendant lesquelles Popolman observa d’un air réprobateur Night Beast lancer ses affaires ça et là dans la pièce.
« Je n’veux pas voir la salamandre ! grommela Night Beast en jetant une serviette de bain sur la tête de son aîné.
-Il le faudra bien, t’es là pour ça, non ? rétorqua Popolman avec humeur.
-Pas tout à fait… »
La jeune fille regagna la chambre et Night Beast se tut brusquement, en continuant de farfouiller dans son sac. La serviette de bain précédemment lancée sur Popolman lui revint en pleine figure et il trébucha avant de s’affaler dans le lit.
« Bonne idée, Papy ! reprit-il en saisissant la serviette. Je vais prendre un bain ! Angeeeell ! Tu viens avec moi ?
-Dans tes rêves ! répliqua celle-ci. »

« Et là ? demanda Angel Aeris en pointant l’hôtel Ibis de son index.
-Sans réservation ça va être dur, te le dis moi… répondit Night Beast après un moment de réflexion.
-Tu es fauché, ma parole…
-Nan ! La preuve… »
Et il se rua sans prévenir dans un magasin proche. Elle étouffa un cri de surprise puis se précipita à sa suite. Lorsqu’elle entra dans le magasin, le garçon avait déjà saisi une lame fantaisie factice et battait l’air dans toutes les directions autour de lui.
« Anthony, arrête avec ça bon sang de Dieu !
-Maieuh je ne fais rien de mal-heu ! lança-t-il de sa voix la plus enfantine.
-Lâche ça tout de suite ! fit-elle d’un ton inquiet, malgré le fait que la lame ne fût pas tranchante.
-Ce n’est qu’un couteau. Pas comme si j’allais me blesser ou mourir. »
Mourir… le mot résonna dans son esprit, comme s’il n’y avait plus rien eu d’important à ses yeux à cet instant donné. La voix de Night Beast se répercutait en écho dans sa tête. C’était idiot. Il n’allait pas mourir pour si peu. Mais… si cela venait à arriver, un jour, à un moment où elle ne s’y attendrait pas ? Qui était-il dans son cœur, elle qui avait vu disparaître K-ro, Darkenshin… ? Elle pensa à ce qui était réellement important, ce qui tenait sa raison, ses sentiments, son esprit en la personne cohérente qu’elle s’efforçait d’être. Elle repensa à ce qui était important dans la vie. Qu’y avait-il d’essentiel, qu’elle semblait pourtant avoir oublié ? Elle regarda longuement Night Beast, lequel continuait à s’extasier sur les peluches dans le magasin. Le sens d’une vie… La raison de vivre… Mourir… Vivre…
« Angel ? fit Night Beast en s’approchant d’elle. »
Elle releva la tête vers lui. Mourir. Vivre. Elle avait choisi une voie, certains en avaient choisi une autre. Et elle ne s’était jamais sentie aussi mal. Le douleur de réaliser qu’elle ne savait finalement pas ce qui était cher à son cœur. La douleur de constater passivement qu’elle ne savait pas prendre les décisions qu’il fallait. Et s’il venait à mourir… et s’il venait à disparaître… Ses pensées s’embrouillaient, autant que ses sentiments, elle avait l’impression de s’éloigner de sa solution. Mourir… Si, un jour, il pouvait…
« Hé ho ! reprit Night Beast en passant sa main devant les yeux de la jeune fille. Ça va la vieille ? »
Elle baissa brusquement les yeux et refoula avec un effort considérable les larmes qui commençaient à lui venir. Au pire moment qui plus est. Elle eut un hoquet qu’elle maudit mentalement, et sortit du magasin sans crier gare, cherchant avec désarroi un mouchoir dans sa poche, s’appuyant contre la vitrine du magasin. Elle faillit s’étouffer de rage et de tristesse inexplicable, avant de recevoir un mouchoir en papier sur la tête. Elle releva les yeux pour croiser le regard insondable de Night Beast, qui eut presque l’air gêné.
« Nan mais c’était pour rire, hein… Pleure pas pour ça, c’est débile ! lança-t-il en reprenant le mouchoir pour lui tendre proprement. »
Elle le saisit et se moucha rapidement, rouge de honte.
« J’aurais jamais pleuré pour tes insultes, rétorqua-t-elle entre deux hoquets.
-Cool, maintenant que tu as mon mouchoir, tu me payes un peluche ? demanda-t-il d’un ton enjoué. Allez, steplé !
-Pas question, tu n’en as pas besoin ! reprit Angel Aeris. Et d’abord je croyais que t’étais pas fauché ! »
Elle reprit la route en soupirant alors que Night Beast la tirait par le bras. Elle eut un faible sourire. Qu’importe ce qui comptait vraiment. Elle savait déjà ce qui comptait tout court dans sa vie.

« C’est sympa chez ton oncle, mais j’espère que Night Beast ne fera pas trop de siennes avant qu’on ne parte.
-Vous en faites pas, je partirai avant toi, tu auras tout le temps de t’excuser pour moi, interrompit celui-ci en entrant dans la pièce. »
La jeune fille se retourna, les yeux hagards.
« Pardon ? dit-elle lentement.
-Je pars avec Aran. Dans deux jours. Ils m’ont appelé la semaine dernière.
-Et tu ne me l’as pas dit ? hurla Angel Aeris.
-S’il te plaît Koubio… murmura Popolman. »
Incertitude…
« Pourquoi ? cria-t-elle, en retenant des larmes de rage. Je pensais que ça ne te disait rien et –
-J’ai changé d’avis. Je n’ai pas peur, dit-il d’un ton détaché.
-Pourquoi… »
Incompréhension…
« Je n’ai rien à perdre, je pense. Après tout c’est une expérience ! lança à nouveau Night Beast avec force.
-Tu vas y aller… et tu me l’as caché ! s’exclama-t-elle en ignorant presque ce qu’il venait de dire. »
Doute…
« Tu ne me l’avais pas demandé ! répliqua-t-il.
-Tu avais accepté dès le début, avoue ! reprit-elle avec colère.
La lumière de la chambre vacilla brutalement pendant un instant puis l’éclairage redevint régulier.
« Et alors, tu ne vas pas te mêler de mes affaires non plus, tu n’es pas ma sœur, et encore moins ma mère ! rétorqua Night Beast, les yeux brillants. J’irai dans le monde des morts, je l’ai décidé, que ça te plaise ou non !
-Ce n’est pas une question de plaisir ! Mais tu ne m’as rien dit tout ce temps-là !
-C’est pour cette raison précise que je ne l’ai pas dit. »
Il se leva et quitta la pièce en grommelant un « bnuit ». Popolman resta longtemps silencieux, hésitant entre l’exaspération et la compassion, pendant qu’Angel Aeris serrait les dents de colère et de désarroi. Et dire que… comment avait-elle pu ne pas le voir…
« C’est justement parce que je ne suis pas de ta famille que ça me fait mal… souffla-t-elle, effondrée sur le sol en tremblant de tous ses membres.
-Koubio… commença-t-il.
-Pardon Rémi, j… j’en peux plus. »
Hésitation…
« Tu veux rentrer ?
-Je ne peux pas. Je ne peux plus. »
Elle ne pouvait pas l’admettre. Elle ne pouvait pas admettre qu’elle l’avait délibérément ignoré. Cela lui coûtait trop. Elle l’avait su. Mais elle avait préféré fermer les yeux et se plonger dans l’illusion qui lui plaisait. Mais quelque part… elle avait su que ce jour arriverait. Et elle avait senti aujourd’hui qu’il fallait qu’elle le réalise. Elle installa le matelas sur le sol et s’y étendit. Il éteignit la lumière et le cauchemar commença.
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Message par Hysteric Fairy Jeu 23 Oct - 0:06

Premier jour : Contact.

« Tu peux fuir, mais tu ne m’échapperas pas !
-Je crois qu’on les a semés…
-Tu crois ?
-Aucune trace de femme en blanc.
-Prêts à sauter vers l’inconnu ?
-C’est l’enfer où on jette les morts…
-Koubio ?
»
Elle ouvrit les yeux, encore hagarde. Les murs verts… la lumière du jour entrant timidement à travers les rideaux.
« Papy ?
-Ouais, Papy. Tu avais l’air agitée, ajouta-t-il.
-Ce n’est rien, murmura-t-elle en se massant le crâne.
-Dépêche toi, on part dans une demi-heure. Les RER sont moins fréquents pendant ces périodes-ci. En plus on n’a plus assez de tickets pour le sale gosse.
-Laisse le se débrouiller seul, on partira à l’heure dite, il arrivera en retard, c’est tout… grogna la jeune fille en rabattant la couette sur sa tête.
-Je ne suis pas d’accord ! Je suis pas un sale gosse ! tonna une voix quelque peu étouffée, derrière la porte. »

Un vent glacial soufflait entre les figures d’art moderne de la Défense, pendant qu’un groupe de personnes vêtues d’une manière quelque peu hétéroclite se rassemblait au pied d’une énorme masse pierreuse dont la forme défiait les lois de l’art contemporain. Popolman s’arracha à sa contemplation du pseudo monument lorsque la voix de Dragon Noir s’éleva au dessus du brouhaha causé par les discussions entre groupes et le souffle du vent.
« A tous, bonjour et merci. »
Un murmure familier parvint à l’oreille du Vieux Crâbe.
« Abrège !
-Je disais, continua Dragon Noir imperturbable, que nous avons aujourd’hui pour objectif de faire le point sur ce qui a été mis en œuvre pour retrouver Sephy Roshou et ce qui est envisagé dans l’immédiat. Pour commencer, parlons de bonnes nouvelles…
-Il parle toujours autant, même IRL, grommela Popolman à voix basse, au terme de dix longues minutes stériles de monologue dragonien qui oscillait entre assurance et indécision.
-Chut ! intima le plus jeune. J’essaie d’écouter ce qu’il dit.
-Comme si ça t’intéressait, chuchota Angel Aeris en haussant les épaules, mais en gardant une oreille attentive.
-Je te signale quand même que je pars demain ! rétorqua Night Beast.
-Raison de plus, marmonna-t-elle en se renfrognant.
-Bon les enfants, c’est pas tout ça mais je ne suis pas venu me les geler à la Défense pour entendre vos chamailleries, fit Popolman, presque amusé par la dispute. »
Après tout ce n’était plus maintenant qu’ils changeraient tous les deux. L’alchimie explosive que formait leur duo était à la fois agaçante et attendrissante. Mais ce n’était pas pour autant demain la veille qu’il laisserait le sale gosse corrompre son « Koubio adoré ».
« Il y a deux semaines, Halvorc et Soulblighter sont revenus d’Yggdrasil, sains et saufs, preuve que les pilules mises au point par Hilde sont efficaces. Malheureusement, ils n’ont pas retrouvé Sephy-Roshou, et par ailleurs, le tribut a été lourd, puisqu’ils ont perdu Sephira lors du retour, qui s’est fait dans des circonstances assez mouvementées.
-Ils sont partis à trois seulement ? s’interrogea Angel Aeris. Je pensais qu’ils partaient au minimum à quatre… sans compter Fury, mais puisqu’il n’est pas revenu… »
Elle se mordit la lèvre inférieur en prononçant sa dernière phrase.
« Tous deux ont dû se reposer après cet éprouvant retour, mais maintenant et pour l’avenir, ils peuvent témoigner et donner d’assez bonnes conceptions de ce qui attend les prochains à partir, continua Dragon Noir.
-Il y avait forcément quelqu’un d’autre avec eux… Voyons voir… fit Night Beast. »
Halvorc toussota bruyamment et l’orateur lui lança un regard en biais. Mais finalement, parler des circonstances du réveil des trois membres de l’équipe fraîchement ramenée lui était difficile, surtout en cachant la vérité à ceux qui devaient l’ignorer. Il s’écarta du centre du groupe et invita son ancien ami à prendre sa place. Angel Aeris suivit du regard le garçon brun qui prit la parole. Puis son portable vibrant avec virulence, elle s’écarta de la foule pour répondre en grommelant un vague « Encore ?! ». Le plus âgé des trois derniers arrivés écouta distraitement le discours du revenant, traitant du monde des Dieux Nordiques post-mortem qu’ils avaient visités, des indices qu’ils avaient pu recueillir sur Sephy Roshou, qui était bel et bien passée par ce monde, en y semant par ailleurs une pagaille chaotique et en y laissant un esprit fou à lier, mais aussi de la perte de Sephira Strife qui était donc malheureusement « morte » dans ce monde. Tout en se demandant finalement pourquoi il était venu. Bien sûr, tout ce remue-ménage l’intéressait, mais que l’avait poussé jusqu’à venir à deux cents kilomètres de chez lui pour ne même pas prêter attention à ce qui était dit, voire à ne pas vouloir s’en mêler ?
« Désormais, nous savons que Sephy Roshou peut passer d’un monde à l’autre, puisqu’elle a filé du monde des tueurs en série vers celui des Dieux Nordiques, le tout en emmenant Erzébeth Bathory avec elle. Par ailleurs, une fois passés de l’autre côté, nos esprits, ou plutôt nos âmes prennent une forme différente de notre enveloppe physique. Nous prenons l’apparence de notre personnage virtuel de Traumen, et par conséquent, avec cela, nous obtenons les pouvoirs que nous nous sommes attribués virtuellement. En un mot, nous devenons la personne que nous avons crée en tant qu’identité virtuelle. Tout porte donc à croire que le pouvoir que nous aurons et les possibilités qui nous seront offertes à l’avenir dans les autres mondes dépend uniquement de notre imagination. Cependant… il est possible de « mourir » une fois de l’autre côté. Ce qui s’est passé avec Sephira… mais… »
Halvorc s’arrêta finalement après quelques balbutiements. Il cherchait ses mots. Pour lui ou pour ménager les futurs troupes ?
« Elle a été touchée à la tête mortellement par une flèche, mais nous lui avons tout de même fait avaler la pilule, ajouta Soulblighter. Et malgré nos efforts elle n’est pas revenue.
-Il est probable qu’elle soit passée dans un autre monde, comme Hilde semble avoir été envoyée dans un monde infernal suite à l’invocation de Gilles de Rais, expliqua Dragon Noir. »
Alors que Dragon Noir reprenait la parole, Angel Aeris rejoignit le groupe, l’air troublé.
« J’ai loupé quelque chose ? chuchota-t-elle.
-Pas grand chose… Tout va bien ? Tu es blême… murmura Popolman.
-Oui, oui… répondit-elle en se passant la main sur le front.
-Qui était-ce ? s’enquit Popolman.
-Mes parents. »
Sa voix tremblait.
« Tu mens mal ! lança Night Beast moqueur, sans se retourner.
-Grâce aux missions employées jusqu’à ce jour, continua Dragon Noir, il a été possible de dresser une forme de géographie du monde des morts. C’est à dire une carte d’exploration. Actuellement Sephy Roshou reste introuvable, mais avec cette idée de géographie, l’espoir mince de la retrouver est viable. Elle, comme tous ceux qui sont « perdus ». Maintenant que nous sommes sûrs de pouvoir revenir. »
Il semblait chercher ses mots. Lui aussi. Incertitude. Incompréhension. Doute. Une carte ? De quoi ? D’où ? Comment ? N’était-ce pas là un mensonge pour mieux leur faire miroiter un espoir de plus en plus lointain ? Il l’avait signalé lui même. Pire que de ne pas l’avoir retrouvée dans des délais rapides, plusieurs personnes avaient été perdues. Pourquoi les avoir réunis, s’il ne gérait plus cette situation ?
« Lui aussi, il ment mal, répéta Night Beast. »
La jeune femme tourna un regard inquisiteur vers lui. Il ne cilla pas et continua à fixer Dragon Noir.
« En ce qui concerne les futurs groupes qui partiront, ceux que j’ai déjà contactés sauront de quoi je parle. Plus précisément demain, les concernés partiront pour l’Etna en Italie. Je leur demande donc de bien vouloir se rendre à l’aéroport à l’heure prévue… J’y serai pour les derniers détails, et pour vérifier si certains ne brisent pas leurs engagement, ajouta-t-il d’une voix moins assurée.
-Nous ne te devons rien. Absolument rien, s’éleva une voix dans le groupe.
-Qu’est-ce que ça veut dire ? rétorqua Dragon Noir, en toisant celui qui avait parlé.
-Oh non, soupira Popolman en se tapant le front du plat de la main.
-Que nous ne te devons rien. Surtout pas à toi. Il n’y a pas à vérifier ou non, ou à faire des sous entendus désobligeants, reprit Aran Valentine.
-Je voulais juste donner les dernières recommandations, mais je peux aussi les donner dès maintenant devant tous.
-Arrête ça. Tu gères peut être les départs, mais arrête ce petit jeu.
-C’est toi qui interprètes tout, répondit Dragon Noir en haussant les épaules. Et bizarrement ça ne m’étonne pas. »
A peine eut-il fini sa phrase qu’un poing arriva de sa droite, qu’il esquiva de justesse par un réflexe inhumain, qu’Angel Aeris ne remarqua pas à l’instant même. Les lunettes du jeune homme volèrent et tombèrent sur le sol un mètre plus loin.
« Répète le si tu l’oses ! Tu peux en parler, toi qui ne prends pas les risques ! »
Cette fois, ce fut Dragon Noir qui perdit son sang froid.
« J’aurais déjà dû partir avant, mais des évènements imprévus et indépendants de ma volonté m’en ont empêché. Et puis, oui, quand on a un couple, pourquoi partir hein, pour chercher dans la mort une amie dont on ne se soucie guère… »
Aran se jeta sur lui sans mot dire et cette fois il n’en démordrait pas. Elle le savait. Elle le sentait. Ce qu’avait dit Dragon Noir n’était pas pardonnable pour lui. Les deux hommes roulèrent sur le sol, sous les yeux effarés des personnes les entourant.
« Tu vas la fermer ?! Tu vas la fermer bon sang ? fit Aran en le saisissant par le col.
-Romain ! hurla Nina. »
Les autres membres présents réussirent à séparer les deux combattants qui en réchappèrent finalement sans un coup. Aran essuya du revers de la main ses lèvres et tourna les talons, quittant les lieux avec Nina. Angel Aeris ramassa les lunettes tombées non loin d’elle et les remit à leur propriétaire. Une image fugace traversa son esprit tandis qu’elle venait d’effleurer la peau de l’organisateur, qui marmonna un vague « merci » à son adresse et que Razael Aurélie lui dédia un regard étrangement féroce. Ne s’en rendant même pas compte, elle resta figée un moment. Ces yeux… J’ai tellement… peur…

« Vous ne trouvez pas qu’il y avait moins de monde que prévu ? demanda Popolman.
-Si, répondit sobrement Aran Valentine.
-Tiens j’ai pas vu IL, lança Night Beast entre deux boulettes de viande. »
Il contint une grimace à grand peine lorsque Nina lui donna un coup de coude dans les côtes. Tout en continuant de manger bruyamment son plat.
« C’est vrai ça, IL n’était pas déjà parti dans une expédition ? reprit Angel Aeris. Où était-il alors ?
-Je pense qu’il devait se reposer, répliqua brièvement mais sèchement Aran. Je crois qu’il a dû rentrer chez lui après son retour, à cause de ses parents.
-Si tu le dis… fit Popolman d’un ton peu convaincu. »
Nina changea rapidement de sujet, en signalant qu’il fallait que Night Beast et eux mêmes se rendent chez Dragon Noir dans l’après midi pour récupérer les billets d’avion. Angel Aeris tenta de se remettre de la vision qu’elle avait eue plus tôt. Fallait-il leur en parler maintenant qu’ils partaient ? Fallait-il lui en parler ? Quel était ce sentiment de terreur pure qui l’avait traversée en voyant ces yeux ? Ces pupilles carmines…
« Je veux pas aller chez la salamandre moi ! reprit Night Beast en râlant de plus belle.
-Et tu crois que j’en ai foutrement envie ? rétorqua Aran Valentine, en repensant à leur altercation. »
Night Beast se tut, et eut un sourire goguenard suivi d’un rot sonore qui lui valut un nouveau coup de coude. De la part d’Angel Aeris.
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Message par Hysteric Fairy Jeu 23 Oct - 0:07

Le garçon marmonna sans retenue aucune en traînant des pieds dans les feuilles amassées au niveau du caniveau, et en donnant des coups de pieds dans les détritus humides.
« Arrête enfin, pesta Angel Aeris en brisant le silence pesant qui s’était imposé depuis qu’ils étaient sortis de la station de métro.
-J’fais ce que je veux, grogna Night Beast en contemplant son œuvre à ses pieds, en ébauchant un sourire sardonique de ses lèvres minces.
-Elle a raison, arrête, on ne sait pas ce qu’il y a sous les feuilles, ajouta Nina. »
Le garçon frappa soudainement dans ses mains en sautant sur le trottoir, rejoignant ses aînés qui marchaient à vive allure vers le bâtiment où habitait Dragon Noir.
« J’ai un point de côté, geignit-Night Beast de nouveau. »
Popolman lança un coup d’œil circonspect vers le coin de la rue qui donnait sur une avenue beaucoup plus fréquentée. Le bruit régulier des voitures leur parvenaient, lointain.
« Pourquoi vient-elle ici, maintenant ? Je le sens mal, mais alors très mal… murmura-t-il à voix si basse que seule Angel Aeris tourna les yeux vers lui tandis que le plus jeune sautait maintenant partout autour d’eux, du fait qu’ils ralentissaient à l’approche du bâtiment où habitait Dragon Noir.
-Arrête de sautiller partout ! ordonna Aran d’une voix autoritaire.
-Mais Papaaaaaaa, gémit plaintivement Night Beast.
-Allons-y, proposa aimablement Nina en affichant un sourire qui calma immédiatement Aran, sur le point calmer lui-même à la main les ardeurs de son pseudo-fils.
-Attendez, où est Wee ?
-Il nous rejoindra… Et puis lui, il s’en fiche pas mal de cogner Raphaël. Pas vrai ? risqua Night Beast à l’adresse de l’autre blond du groupe.
-On lui dira que vous êtes montés, déclara Angel Aeris. S’il vient.
-On vous rejoint plus tard. A tout à l’heure. »
Wee arriva à peine une minute plus tard, et prit la direction de l’entrée, ayant reconnu le trio qui poussait la porte de l’immeuble. Elle ne tenta même pas de le saluer d’un geste de la main. Inquiète, elle se tourna vers Popolman, qui fixait toujours l’entrée de la rue d’un regard vide, les lèvres tremblantes. Elle devina presque immédiatement ce qu’il s’était passé pour qu’il perdit contact direct avec la réalité au point de ne pas avoir suivi une seule parole de la conversation précédente, tandis que leurs trois amis quittaient l’entrée de l’immeuble pour s’engouffrer dans un couloir derrière la vitre blindée. Elle posa un bras prudemment sur son bras, puis secoua doucement celui-ci.
« Papy…
-Hein quoi ? heu… où est la voiture ?
-La… voiture ? »
Elle tourna ses yeux vers l’endroit que Popolman fixait depuis un moment, et blêmit à son tour en voyant un homme d’une trentaine d’années marcher le long du trottoir comme s’il attendait… quelqu’un ? « …ou plutôt une voiture… » pensa-t-elle. Sa pensée se confirma à son plus grand damne, alors qu’une voiture entrait dans la rue dans un vrombissement assourdissant de moteur, accompagné d’une sirène qui lui déchirait les tympans. Son sang ne fit qu’un tour, et elle jeta précipitamment son sac entre les mains de Popolman, qui lui répondit d’un regard hébété.
« Koubio qu’est-ce que tu f… commença-t-il.
-Tu les as vus ! Ils viennent pour eux ! s’exclama-t-elle, affolée, tout en surveillant l’homme qui parlait maintenant au conducteur de la voiture.
-J’ai…
-Tu tires sur le sac, et tu cours ! Vite ! ordonna-t-elle d’un ton sans réplique. »
Elle sentit les battements de son cœur s’accélérer tandis qu’elle retenait son sac par la lanière, qui glissait entre ses mains à mesure que Popolman tirait dessus avec autant de conviction qu’un acteur débutant. Ce qu’ils étaient en fait devenus tous les deux à l’instant où cette voiture –ou plutôt cet homme– avait débarqué sans prévenir dans la rue. Le son de pas précipités dans son dos. Le conducteur de la voiture avait dû descendre en hâte pour s’engouffrer le plus vite possible à l’intérieur de l’immeuble. Pourquoi avait-elle si peur ? Cela pouvait être pour n’importe quel autre habitant, un voisin de Dragon Noir, qu’importe ? Mais…
« Tu m’revaudras ça, grogna Popolman en courant dans la direction opposée à toutes jambes, son sac entre les mains. »
Et lorsque les pas s’approchèrent, elle ne put même pas s’empêcher de hurler.
« Au voleur ! Il m’a volé mon sac ! Au secours ! »
Elle tourna sur elle-même, comme si elle cherchait désespérément de l’aide, puis se mit à courir en faisant claquer ses talons. Son regard croisa celui, surpris, du plus jeune des deux nouveaux arrivants. Celui qui avait attendu la voiture. Elle s’arrêta net en le voyant. Avait-il surveillé les lieux depuis longtemps ? Avait-il informé l’autre officier de ce qui se tramait chez Dragon Noir ? Elle se précipita à sa rencontre.
« Je vous en prie, aidez-moi ! geignit-elle de la voix la plus plaintive qu’elle put simuler. J’ai tous mes papiers à l’intérieur ! »
Celui qu’elle avait abordé jeta un regard inquiet à l’autre homme, qui haussa les épaules et continua son chemin d’un pas pressé vers l’intérieur du bâtiment. Elle tira sur sa manche pour insister à nouveau.
« Je vous en prie… je ne peux pas courir comme ça ! reprit-elle. »
Elle tourna la tête pour voir Popolman atteindre le coin de la rue. Puis le policier qu’elle avait interpellé se lancer à sa poursuite. « Il court vite » pesta-t-elle mentalement, tandis que plus loin un cri mental qui signifiait synthétiquement « Jour maudit ! » lui faisait écho. Elle espérait juste que Popolman avait pris suffisamment d’avance pour trouver un endroit où se cacher plus haut. Il avait d’ailleurs déjà disparu au coin de la rue. Elle jeta un regard inquiet à l’autre policier, apparemment non seulement plus vieux et plus gradé, mais, surtout, pas plus soucieux de cette dispute entre ados, puisqu’il se dirigeait vers l’intérieur du bâtiment, sans plus leur prêter un regard. Et là, elle sentait que la situation allait bientôt se gâter. Elle chercha rapidement le nom de Night Beast sur la liste des numéros sur son portable et l’appela en priant pour que le bougre ait pris son téléphone, et qu’il l’ait laissé allumé.
« Ecoute moi bien ‘Tony, s’il y a le moindre problème, on se rejoint sur la place, où tu sais.
-Att… »
Elle raccrocha précipitamment en voyant l’agent de l’ordre public rappliquer à grande vitesse, le visage rougi par l’effort. Il s’arrêta pour reprendre son souffle à son niveau tandis qu’elle jouait la jeune fille inquiète.
« Désolé je n’ai pas pu le rattraper, mais j’ai une urgence actuellement et…
-Oh mais vous n’êtes pas trop épuisé, Monsieur ? minauda-t-elle de sa voix la plus féminine. Je suis désolée de vous avoir fait courir comme ça je…
-Je suis pressé, la coupa-t-il en se mettant à courir vers le bâtiment.
-Attendez, je voudrais vous remercier…
-Plus tard ! »
Elle suivit des yeux attentivement la trajectoire du bouton de pantalon de son interlocuteur qui avait sauté alors qu’il se pliait en deux en respirant bruyamment. Parce que je ne peux pas y croire… C’est impossible. Il rougit et ramassant son bouton à la hâte, il tenta désespérément de le raccrocher, avant qu’une sonnerie peu discrète ne lui fit reprendre ses esprits, et il se rua alors vers l’immeuble. Elle le surveilla du coin de l’œil puis courut dès qu’il fut hors de son champ de vision, vers l’endroit où Popolman avait disparu. Elle chercha à droite et à gauche sitôt le coin franchi et paniqua quand elle ne vit personne. Et faillit hurler lorsqu’une main l’agrippa par l’épaule pour l’attirer à l’écart.
« Calme-toi ! fit Popolman alors qu’elle se débattait en mordant et en griffant. C’est moi ! C’est MOI !
-Tu m’as fait peur ! Idiot ! geignit-elle en essayant de calmer tant bien que mal les battements de son cœur.
-Je te signale que c’était TON plan ! rétorqua Popolman qui faisait de même de son côté. C’est pas tout ça mais quelque chose me dit qu’on devrait se tirer d’ici et vite.
-Je sais ! s’exclama Angel Aeris en reprenant son sac. »
Il fut le premier surpris par la vitesse à laquelle elle l’entraîna par le bras dans une nouvelle course, sans qu’aucun des deux ne remarqua un homme à lunettes qui les observait depuis quelques minutes déjà, sur le trottoir opposé.

Les trois personnes qu’ils avaient quittées deux heures plus tôt les rejoignirent à l’entrée des Jardins du Luxembourg. Angel Aeris leur tendit une bouteille d’eau à chacun, s’en suivit un long silence durant lequel elle consulta Popolman des yeux, à qui elle n’avait finalement pas encore confié son principal souci.
« Si on allait dans un endroit plus calme pour …
-On n’a pas vraiment le temps, murmura Aran.
-Que s’est-il passé alors ? reprit Popolman. Les flics, ils…
-Vous les avez vus ? demanda Aran abruptement.
-Oui, on a tenté de les retarder un peu… Faute de mieux.
-Il s’avère qu’ils ont débarqué chez Dragon Noir. En même temps on avait un problème, autrement plus important. »
C’était bien pour eux qu’ils étaient venus. Et cette personne qu’elle avait entrevue le matin même ? Serait-il possible que…
« Lord Satana a défié Dragon Noir. Il y a quelque chose d’étrange avec lui. Avec eux. Pas que j’en ai quelque chose à faire, mais c’est assez inquiétant. Bref, on a trouvé The Maker grièvement blessé, on a perdu des membres et… »
Aran hésita longuement avant de continuer.
« On a du laisser les congélo sur place. Par contre on a retrouvé Darkenshin, Dalisc et… »
Elle réagit au pseudo de sa sœur virtuelle, ou plutôt ex-sœur virtuelle. Comme à des liens qui ne s’effaçaient et ne s’effaceraient jamais en elle.
« Où sont-ils ? demanda-t-elle.
-Qui donc ?
-Eux, là… Lord Satana, Dragon Noir et tout… Darkenshin aussi ?
-Aucune idée. Dragon Noir avait apparemment un plan d’évacuation vers les Catacombes, mais on n’en sait pas plus. Q-po et lui disent revenir plus tard. Lord Satana a disparu dans la foulée, avec sa bande. Je… hésita Nina.
-On doit y aller, coupa Aran Valentine. On se rejoint demain à l’aéroport ?
-Très bien, répondit Popolman.
-Au fait, ‘Tony, commença la jeune fille une fois que le couple eût disparu dans une bouche de métro, d’où te vient cette marque sur la joue ? »

Qu’avait voulu dire Aran par « il y a quelque chose d’étrange avec lui » ? Et plus elle en venait à y croire, plus elle se refusait à l’accepter. Prendre le dessus sur leurs volontés, enfreindre leurs désirs, et leurs pires ressentiments refoulés, celles-là n’étaient pas des choses qu’elle acceptait. Une force supérieure ? Elle n’y croyait pas. Mais là étaient bien les faits. Et plus elle voyait, plus elle ressentait le courant d’une rivière tortueuse l’emporter, de plus en plus vite, et avec elle Popolman qui n’avait lui non plus rien demandé. Et si leur refus avait été la clé ? Elle avait besoin de réponses, et maintenant que Dragon Noir avait disparu, la tâche ne serait pas des plus aisées.
« Angeeeell… »
La voix la tira de sa torpeur. Elle se tourna vers lui, et manqua d’aller à la rencontre d’un poteau en avançant sans regarder où elle mettait les pieds.
« Tu veux aller où alors ?
-Je ne sais pas. »
Parce que passer du temps avec toi avant la fin me sera nécessaire mais pas suffisant.
« Ici ! Ici !
-Si tu veux, marmonna-t-elle, lasse.
-Il y a des jolies peluches, tu m’en payes une, alors ?
-Plutôt mourir ! Et puis tu en ferais quoi ? Demain tu… »
Epiée. Observés. Surveillée. Ecoutés. Elle balaya d’un regard circulaire les environs, mais ne vit personne d’inquiétant. Les passants allaient et venaient, quelques touristes prenaient des photos. Aucune connaissance. Peut être ces « yeux » qui l’avaient tant troublée. Cette force supérieure ? Qui pouvait bien leur prêter autant d’attention pour qu’elle le ressente jusqu’au bout de chacun de ses nerfs ?
Il ronchonna en sortant du magasin, elle s’attarda au niveau des bandes dessinées, puis saisissant une peluche bleue, elle paya et sortit du magasin. Lui glissa discrètement dans la main. Il la regarda, surpris. Après tout, passer du temps avec lui, rire, parler d’un avenir dont elle ne savait pas s’il existerait était important pour elle, et sans doute pour elle seule. Et puis quoiqu’elle lui donnerait, il ne se rappellerait jamais d’elle que comme d’une femme comme une autre. Mort ou vif. Le garçon accrocha la peluche à son téléphone mobile et le fit osciller devant ses yeux tel un enfant ébahi par un insecte qui venait de se poser sur sa main.
« Emily ?
-Je pensais que tu l’aimais bien.
-Ouais. »
Ils marchèrent un long instant en silence, côte à côte. Son cœur battait fort. Un homme à la terrasse d’un café se leva en jetant des injures d’une voix forte et impitoyable tandis que la serveuse tentait d’éponger, confuse, le contenu du verre qui s’était répandu sur la table et la veste de l’homme, après qu’elle ait fait éclater l’objet qu’elle tenait alors assurément en main. Elle baissa les yeux et fixa le sol, en continuant d’avancer, mais la main de Night Beast la retint par le poignet. Elle rencontra son regard, lentement, et presque au ralenti, il exerça une traction sur son bras pour la rapprocher de lui. Son cœur battit la chamade, affolée et surprise à la fois. Et se plaça soudainement devant elle, la lâchant quelques mètres derrière lui. Elle leva les yeux et vit face à eux un jeune homme à l’allure familière. Des cheveux châtains qu’elle crut reconnaître sans pouvoir placer un nom sur ce visage qui existait quelque part au fin fond de son esprit.
« Anthony Froissant… murmura l’inconnu avec mépris. Je savais que je finirai par te trouver. Avec…
-Anthony, tu le connais ? demanda-t-elle anxieuse. C’est un ami ? Je…
-Bien sûr, fit celui-ci avec un léger sourire, les yeux déterminés. Bien sûr, et toi aussi tu le connais. Hein, Joffrey ?
-Jo… Dur-Estel ? souffla-t-elle, une expression d’horreur sur son visage.
-Evidemment.
-Anthony, tu ne… commença-t-elle avec colère. »
Il plaça un bras sur le côté, l’empêchant de faire un pas de plus. Elle ne voulait pas que cela recommence. Pas maintenant. Et il refusait qu’elle s’interpose. Non…
« Qui aurait cru que je te trouverai aussi vite en plein centre de la capitale, hein ?
-Pourquoi es-tu là ? reprit Night Beast avec nonchalance. Tu passais pour me voir ? ajouta-t-il avec un grand sourire.
-Pas vraiment. Mais tant que tu étais ici, l’occasion était vraiment trop belle.
-Et comment le savais… »
Le blond se tourna vers la jeune fille qu’il avait écartée, et qui continuait à fixer Dur Estel avec une stupéfaction mêlée à de la crainte.
« C’était à lui que tu parlais hier, hein ? C’est bien ça ? Mais à quoi tu penses…
-Non ! C’est faux ! Je ne savais pas qu’il était ici ! répondit-elle avec terreur. Je ne sais même pas…
-Laisse tomber, Anthony, lâcha Dur Estel. Je ne connais même pas cette fille.
-Oh si, fit son interlocuteur avec un sourire sarcastique. Bien sûr que si tu la connais. Hein, Angel ? »
Il avait ouvert de grands yeux étonnés, presque pétrifié par la révélation de Night Beast, lequel s’approcha dangereusement de lui, un sourire machiavélique aux lèvres. Dur Estel jeta un regard plein de détresse à la jeune femme qui baissait obstinément les yeux, n’osant soutenir son regard. Pas après ce qu’elle avait fait.
« Flo… ptit ange ?
-Heh, plus le moment de l’appeler, je croyais que tu voulais me voir, reprit Night Beast.
-Arrêtez ! hurla-t-elle. »
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Message par Hysteric Fairy Jeu 23 Oct - 0:07

Les deux garçons s’arrêtèrent net alors que Dur Estel semblait vouloir en venir aux mains. Des lames dans le cœur, des larmes dans l’âme. Elle essuya ses yeux du revers de la main et les pria encore une fois d’arrêter.
« Ecoute Joffrey, je suis vraiment désolée, mais je vous demande de vous calmer. Anthony, tu sais pourquoi. Joffrey, je… Je t’expliquerai sans doute dans les plus brefs délais.
-Mais je n’ai pas de raison d’arrêter, ça fait siiiiiii longtemps que je voulais te voir, Joff’chéri, répliqua Night Beast en formant un cœur de ses lèvres sous les yeux dégoûtés de l’autre.
-Flo… murmura Dur Estel en tentant d’ignorer les mimiques puériles du blond.
-Je sais que tu n’as pas de raison de me croire. Mais j’ose croire que si tu es là… En cette période… C’est la même raison que moi qui t’a poussé à venir.
-J’étais venu pour… parce qu’ils m’avaient dit, lâcha-t-il, l’air las.
-Je m’en doutais… Alors vous aussi, vous avez su ? fit-elle à voix basse.
-Peut être… J’attends des réponses. Je t’attends. Depuis tout ce temps.
-Désolée. On se reverra alors demain. Là où je leur ai dit.
-Je… peux quand même ? tenta-t-il, alors qu’elle entraînait un Night Beast interrogateur et réticent à l’opposée de sa direction.
-Non. Je ne peux pas vous permettre.
-Mais je m’en fiche ! hurla le plus jeune en se débattant. »
Elle n’eut même pas le temps de réagir qu’il se libérait de sa poigne et se retournant, esquiva souplement le poing adverse qui s’abattait sur son visage. Retenant le coup suivant, il susurra à son oreille les pires souvenirs qu’il aurait voulu jamais oublier. Les yeux en fureur, les joues empourprées par l’émotion, Dur Estel lui enfonça son autre poing dans le ventre, coup que Night Beast ne put éviter, mais encaissa avec un sourire presque spontané.
« Evidemment il n’y a que la force que tu connaisses pour te défendre. Dommage que ça ne soit pas ton fort non plus.
-Tu ne sais pas te défendre autrement que derrière ton écran, cracha-t-il.
-Tu ne sais pas vivre autrement.
-Parle pour toi !
-Arrêtez ! hurla-t-elle. »
Pour la seconde fois. La dernière. Elle ne pouvait pas lutter. Elle. Dans n’importe lequel de ses combats, elle ne pouvait pas se battre. Mais si seulement elle pouvait…
« Bon sang, mais vous avez vu de quoi vous avez l’air ? On dirait deux chiens enragés ! Pourquoi êtes vous toujours obligés… même maintenant…
-Parce qu’il le mérite ! grogna Dur Estel.
-Parce qu’il est assez stupide pour croire tout ce qu’on lui raconte ! Tu crois aussi qu’elle est ton amie alors que…
-STOP ! ça suffit maintenant tous les deux ! s’énerva Angel Aeris. »
Décidément, elle ne tirerait rien de ces deux-là tant qu’ils ne seraient pas séparés. Elle se décida à réagir de la manière « moindre mal », et tira Night Beast par le bras.
« On doit rentrer, sinon la nuit sera tombée avant qu’on y soit et Papy va râler. Allez, chéri. »
Il sembla comprendre la manœuvre et y voyant là un nouveau moyen de faire enrager son ennemi préféré, il la ramena contre lui, et elle rougit de plus belle, tandis qu’il tirait la langue à un Dur Estel hébété.

Il fallait qu’elle en sache plus sur le sujet. Lord Satana. La disparition d’IL. Les hésitations de Dragon Noir. Que cachaient toutes ces manœuvres ? Désormais elle savait que Popolman voyait. Quant à elle… Ce n’était pas… permanent. Les SMS se firent insistants et répétés. Ma avait l’air inquiète. Peut être… Non, c’était certain. Où étaient réellement les corps si les flics étaient entrés chez Dragon Noir ? Night Beast leur avait dit qu’ils avaient déjà été déplacés. Chez… Il fallait qu’elle puisse retrouver Lord Satana. Ou Dragon Noir. Ses yeux s’agrandirent de stupeur. C’était évident. Voilà ce qui comptait maintenant. Si elle retrouvait l’un ou l’autre, elle en saurait forcément plus. Du moins, elle l’espérait. Comment les retrouver maintenant ? Elle esquissa un sourire. Tout se réalisait. Tout s’enchaînait. Comme si quelqu’un avait vraiment pris le dessus sur leurs destinées. Maintenant, il fallait retrouver les concernés. Tous. Parce que dès demain, elle le perdrait. Comme les autres.
« Qu’est-ce que tu lis ? »
Popolman l’avait interrompue dans ses pensées. Night Beast sauta dans le canapé pour se coller à elle, et lui vola le livre qu’elle ne lisait plus depuis un bon quart d’heure.
« Les Thanatonautes, lut Night Beast sur la couverture. Un ramassis de bêtises ce truc ! Le Monde des morts n’est même pas comme ça ! ajouta-t-il.
-C’est très instructif au contraire, objecta Angel Aeris. Et d’ailleurs, comment peux tu savoir comment il est le monde des morts, tu n’y es même pas encore… »
Popolman prit le livre des mains de son cadet et lut brièvement la quatrième de couverture en levant un sourcil circonspect.
« Tu crois que c’est en lisant ça que Magnum a eu l’idée de partir ? Après tout on dirait que ça donne une vision assez précise des moyens pratiques pour « décoller », ce qu’il a appliqué dans son expérience anté-enterrement, déclara Popolman en se souvenant du récit de son ami maintenant disparu.
-Il y a diverses manières de détacher son âme de son corps qui y sont décrites, mais toujours de manière à ce que l’âme soit liée au corps. Contrairement à ce qu’on a constaté, le corps doit rester en bon état. Il me semble que Dragon Noir a constaté la régénération des corps mutilés par le Serial Killer lors de la résurrection de Gorgon et compagnie, rappela Angel Aeris.
-Hé Angel, lança Night Beast en baillant. Tu viens dormir avec moi ?
-Laisse les grandes personnes discuter, rétorqua sèchement Popolman.
-Maieuh, gémit Night Beast en rentrant dans la chambre. »
Popolman attendit qu’il eût franchi le seuil de la chambre et refermé la porte pour poursuivre la conversation en tapotant le livre contre la paume de sa main.
« Donc pas tout à fait exact leur description, reprit-il.
-Non. Mais à vrai dire, avec leur technique, je pense que c’est tout juste bon à donner des hallucinations, ceci explique cela. Je ne pense pas qu’il existe des personnes qui soient mortes puis revenues avec des pilules dont personne ne connaît la composition.
-Je ne l’ai pas encore lu en entier, tu me le prêtes ? demanda-t-il. Ça vaut peut être la peine d’être potassé.
-Si tu veux… Je n’ai pas lu la fin, dit-elle.
-Pas important la fin. L’important, c’est le départ. »
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Message par Hysteric Fairy Jeu 23 Oct - 0:08

« Dur Estel, si tu veux ta réponse, c’est maintenant, murmura-t-elle face à la fenêtre qui donnait sur la rue. »
Elle fit quelques pas vers la fenêtre côté rue, et vit une ombre se détacher de l'obscurité sous la lumière incertaine de l'éclairage public. La réponse ne s’était pas faite attendre. Elle hocha la tête en murmurant quelques mots : « J'arrive, attends en bas. » Elle leva les yeux vers le canapé où Popolman s'était endormi, une canette posée sur la table qui portait encore les stigmates d'une beuverie tardive. Elle avisa les clés qui dépassaient de la poche du Papy et pesta alors qu'il se retournait, lui présentant son dos. La poche était maintenant inaccessible.
Elle s'approcha lentement du canapé et fixa intensément l'objet convoité en envisageant toutes les excuses possibles et imaginables à fournir s'il venait à se réveiller pendant la manœuvre. Elle s'accroupit et tendit la main vers la poche gauche de Popolman. Un grognement la surprit, elle bascula en arrière et tomba assise sur le sol, dos contre la tranche de la table basse. Son coeur battant la chamade, elle tenta vainement de calmer le flot de sang qui refluait vers son visage, des gouttes de sueur commençant à perler le long de ses tempes, puis de ses joues –non, après tout elle ne faisait rien de mal, elle regardait son Papy dormir- Popolman remua sa jambe droite étrangement, et les clés glissèrent lentement hors de la poche, presque comme dans un liquide fluide sur le tissu tendre du canapé, pour tomber sur le carrelage dans un petit son métallique. Les yeux arrondis de stupeur devant la chance inespérée, elle saisit le trousseau et s'enfuit par la porte en refermant silencieusement derrière elle. Elle prit les escalier puis rejoignit le hall d'entrée. Le brun suivit ses mouvement à travers la porte vitrée tandis qu'elle sortait dans la rue, les yeux rivés sur le sol.

« Tu n'oses même plus me regarder ? commença-t-il sur un ton acide.
-Ne va pas croire que ça a rapport avec toi.
-Autant pour moi, reprit-il sur le même ton. Tu as dit que tu avais des réponses. J'attends.
-Tu as dû entendre mes conversations avec Rémy depuis, rétorqua-t-elle.
-Contrairement à ce que tu crois, je n'espionne pas. Je voulais juste retrouver cette ord-
-Viens en aux faits. Tu as gagné des attributs paranormaux, et tu décides d'aller à Paris, comme ça, par hasard, maintenant et ici. Trop de coïncidences pour être un hasard.
-J'ai voulu rejoindre la capitale, je ne saurais t'expliquer pourquoi. Puis j'ai entendu Greg et Ma dire qu'ils venaient te rejoindre. J'étais deux fois plus heureux, si tu savais...
-Je suppose que ton autre attribut est à l'origine de l'absence de lunettes sur ton nez, interrompit-elle en changeant de sujet.
-Ouais. Je ne suis pas le seul à ce que je vois. On est combien ? demanda-t-il avidement.
-Je ne sais pas. Rémi a quelque chose, c'est certain, mais après -
-Et toi, c'est pas la même raison qui t'a poussée à venir ? Ne me dis pas que tu es venue ici pour... l'autre là ? Hein ? reprit-il après une hésitation.
-Non. Mais je n'ai pas de pouvoir permanent, comme toi.
-Mais cette histoire de pouvoirs, et on est plusieurs en plus, elle vient d'où ?
-Tu n'as pas beaucoup cherché, marmonna-t-elle. Je pensais à notre appartenance à Traumen.
-J'n'en fais plus partie, répliqua très vite Dur Estel.
-Moi non plus. Mais je pense qu'on en parlera demain avec les autres.
-Tu m'avais promis des réponses.
-Je t'en ai données. »
Il se tut longuement, ses yeux fixant les lumières d'un feu tricolore au bout de la rue. La voie était déserte. La lampe municipale les éclairant vacilla légèrement.
« Pourquoi ce type ? Tu sais aussi bien que moi ce qu'il vaut. Tu dois le savoir, ajouta-t-il lentement. Et si tu ne sais pas -
-Je sais.
-Alors...
-Cela ne concerne pas notre problème majeur.
-Mais le mien si ! s'emporta le garçon.
-Je te déconseille de chercher à lui nuire.
-Il te nuit bien, lui !
-Ecoute Joffrey, j'ai peut être eu de l'affection pour toi. Mais n'espère pas de charité de ma part, si tu tentes quoi que ce soit sur nous.
-Je l'ai su quand je t'ai vue. J'ai tellement de peine à savoir combien tu dois souffrir avec lui. »
La lumière vacilla violemment, la rue se trouvant presque plongée dans la pénombre pendant l'espace de deux secondes. Puis la clarté revint timidement.
« Si tu agis contre nous, si tu veux leur nuire alors...
-J't'en prie, arrête... Tu sais comment je suis. »
Elle leva les yeux vers lui, fixant avec une froideur implacable la silhouette déjà imprécise dans la nuit, alors qu'il s'éloignait, les yeux baissés.
« Je devrais te tuer. »
Dur Estel se figea, alors qu'il se retournait.
« J'attends de voir ça. Bonne nuit, Flo.
-Bonne nuit, Joffrey. »

Elle attendit vainement le sommeil, emmitouflée dans la couverture, fixant le plafond de ses yeux humides. C’était le lendemain que commençait la vraie solitude de son cauchemar.
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Message par Hysteric Fairy Jeu 23 Oct - 13:35

Deuxième jour : Tensions.

« Crève !
-Aucune trace des femmes en blanc ?
-Quelle folie !
-Qu'est-ce que tu fiches ? Dépêche toi !
-Tu ne pourras rien faire contre quelque chose que tu ignores.
-J'm'en fous de tout ça ! Lâchez moi !
-Moi, j'avais envie de te rencontrer.
-Je crois qu'il a fondu un plomb...
»

Elle se réveilla en sursaut. A nouveau des voix. Cette fois-ci elle en était certaine, elle avait entendu la voix de K-ro. Et quelques autres personnes. Familières. S’étaient-ils rencontrés dans la Mort ? Se pouvait-il qu’ils les ramènent, enfin ? Peut être ceux partis avec Darkenshin… A peine eut-elle ouvert les yeux que les souvenirs fugaces s’évanouirent dans la lumière du jour. Elle se leva lentement avant sentir une pression au niveau de son tibia, et croisa le regard de Night Beast qui grimpait sur son lit et commença à y bondir avec ferveur.
« Wouhou ! »
Les ressorts grincèrent alors qu’elle poussait un cri de surprise, cachant son pyjama à fleurs sous la couette. Il lui lança un sac dans la figure, et elle geignit de douleur.
« Eh ne me lance pas des sacs comme ça ! ça fait mal ! cria-t-elle en se massant l’épaule, touchée, et s’extirpant du lit avec le drap en même temps.
-J’pars pour la Sicile et c’est TOI qui gardes mes affaires ! Wouhou ! »
Le garçon retomba sur le postérieur et repartit de plus belle pour une suite ininterrompue catégorisés « Tigrou » ou tigre monté sur ressorts , ce qui n’allait pas tarder à se montrer d’un réalisme surprenant au vu du bruit incongru que produisait le lit sous la violence répétée des assauts. Un oreiller l’interrompit en pleine crise de délire, le plaquant contre les couvertures défaites. Il se tortilla d’une douleur feinte digne d’un jeu d’acteur de série B.
« Bien joué, commenta Angel Aeris en jetant le sac dans un coin de la chambre.
-Merci, fit Popolman, alias le lanceur d’oreiller, avec un léger sourire.
-Mai-euuh, gémit la pseudo-victime étendue maintenant sur le sol, ce qui était sans doute une conséquence d’un lit mal fait, que de glisser sur les draps. Vous n’avez aucune pitié pour les mourants ! »
Angel Aeris lui donna un léger coup de pied dans le dos et il se recroquevilla sur lui même en piaillant.
« Pas comme si tu ne l’avais pas décidé toi même, marmonna-t-elle. Allez, debout ! »
Elle lui tendit la main et il la saisit sans hésiter, avant de se relever très vite, puis de se précipiter vers la porte.
« Alors tu… viens ? demanda-t-il en la voyant rester sur place, le regard vide. »
Popolman s’inquiéta en entendant l’hésitation dans les paroles de Night Beast, et se précipita dans la chambre, sans même prendre le temps de refermer la porte d’entrée qu’il venait d’ouvrir. Angel Aeris s’écroula à genoux sur le sol, pâle…. Et il sentait qu’il détestait ces yeux hébétés. Elle ferma brusquement les yeux tentant de lutter avec l’énergie du désespoir contre le flux d’images discontinu qui envahissait son esprit. Elle porta ses mains à ses tempes, ses ongles s’enfonçant dans sa chair tandis que des visages familiers apparaissaient devant ses yeux, et des sentiments qui ne lui appartenaient pas l’envahissaient. Raphaël… c’est Raphaël… Nicolas… Où est-ce qu’il est ? Pourquoi… Et d’abord c’est moi qui aurais dû la lui mettre ! … les flics… Et pourquoi… Cette lumière…Et dans le chaos, une voix inconnue résonnant comme l’écho d’un micro mal réglé… Il distille les informations qu’il a pour nous donner celles qu’il veut et uniquement celles qu’il veut. Elle rouvrit les yeux, une expression de terreur gravant ses traits.
« C’est un MENSONGE ! hurla-t-elle. Mensonge !
-Koubio ! »
Elle le regarda longuement, avant de reprendre ses esprits. Elle se massa le front.
« Je me sens mal… murmura-t-elle.
-Soigne toi alors ! lança Night Beast. On y va ou quoi ? »

Les passagers du vol AX6566 à destination de Palerme sont invités à rejoindre la salle quinze pour embarquement immédiat… Passengers for the flight AX6566…
« Ben j’imagine qu’on se sépare là, dit Wee d’un air badin, alors que le groupe approchait des portes de sécurité menant aux salles d’embarquement. »
Des bandes oranges délimitaient les couloirs d’attentes inutiles à ce moment précis, puisque le terminal lui même était loin d’être aussi bondé qu’aux périodes de vacances. Quelques personnes en tenues décontractées portant des sacs à dos imposants, ainsi que quelques autres vêtues de complets noirs, sans bagage, dont l’allure professionnelle contrastait avec les premiers, faisaient exception au silence dans le terminal. Le petit portique de sécurité était surmonté d’un gigantesque panneau disproportionné annonçant de la vente de produits hors taxe au delà de la limite, lesquels produits étaient acceptés à bord des avions. Wee détourna le regard, désintéressé, pour se concentrer sur une femme en tailleur, chargée du contrôle de sécurité. Les quatre futurs passagers n’avaient aucun bagages, sauf peut être Nina, portant un petit sac à dos.
« Ouais on s’envole ! s’exclama soudain Night Beast.
-Fais pas cette tête, Flo, lança Aran. On dirait que tu vas à un enterrement.
-C’est pas tout à fait faux en même temps, intervint à nouveau Night Beast.
-On reviendra, répliqua Nina, qui semblait quelque peu agacée par les tours que son fils virtuel effectuait autour de leur groupe sans discontinuer.
-C’est pas tout ça, mais on partira pas du tout si on reste là, interrompit Wee en franchissant la porte et en leur adressant un signe de main en guise de salut. »
Aran serra la main de Popolman tandis que Nina tapotait l’épaule l’épaule d’Angel Aeris, laquelle semblait secouée d’un hoquet étrange, son visage caché derrière un mouchoir. Le couple suivit bientôt Wee de l’autre côté de la porte. Night Beast se baissa pour planter son regard dans celui d’Angel Aeris, et elle détourna immédiatement les yeux pour se cacher à nouveau dans son mouchoir. Popolman haussa les épaules et tendit la main à Night Beast qui la lui serra avec un air exagérément solennel. Puis il fouilla dans ses poches et en extirpa un objet rond sous plastique qu’il fourra dans la main de la jeune fille avec le mouchoir trempé. Surprise, elle voulut regarder, et il profita d’un moment d’inattention pour lui coller un baiser baveux sur les lèvres sous les yeux écarquillés de Popolman. Un battement de cœur. Avant qu’il ne s’enfuit en toute hâte vers le portique de contrôle.
« Pour ne pas avoir de regret ! cria-t-il depuis la porte tandis qu’elle tentait de le rejoindre précipitamment en passant sous les bandes orangées.
-Tu n’as qu’à crever ! P’tit con ! répondit-elle, les larmes glissant le long de ses joues.
-Garde tout pour mon retour ! Surtout mon truc là ! »
Elle fut arrêtée par une barrière de verre et se pencha par-dessus pour entrapercevoir une dernière fois la silhouette du blond. Puis s’écroula contre la surface transparente en laissant enfin éclater sa tristesse, alors que Popolman montrait son poing avec un léger sourire à ceux qui partaient. Mourir. Vivre. Maintenant qu’il était parti, qu’allait-elle décider ? Aran fut le dernier à leur adresser un signe de la main. Elle ne vit pas Night Beast ralentir, puis se retourner en la cherchant du regard, puis après un échec, reprendre sa route en essayant d’esquisser un sourire confiant. Popolman posa sa main contre son épaule en silence, alors qu’elle essuyait rageusement ses larmes.

« Tu voulais me parler de quelque chose ? demanda Popolman. J’ai préféré aborder le sujet seulement après leur départ, j’espère que je n’ai pas eu tort…
-Non, je préfère qu’on en parle entre nous, puisque apparemment, ils ne sont pas concernés, répondit Angel Aeris. »
Popolman prit le chemin du périphérique, et ralentit à l’approche d’un radar.
« Bien, alors allons-y, maintenant, suggéra-t-il.
-Je t’ai dit qu’on nous y impliquait, tu te souviens ? lui rappela-t-elle.
-Dans ce projet énorme et un peu chimérique qu’est le Traumenschar ? Ouais je m’en souviens.
-Tu as gagné un pouvoir paranormal. Tu le sais, déclara-t-elle lentement. »
Il tressaillit, mais poursuivit sa route en tentant de restant concentré sur la voiture qui le dépassait par la droite. Il donna un coup d’accélérateur pour calmer ses ardeurs, puis reprit la conversation en voyant qu’elle attendait une réponse de sa part.
« Sans doute, oui, dit-il. Et ?
-Je crois que moi aussi. Et…
-Oui ? »
Il ne savait pas où elle venait en venir. Et, oui, peut être qu’effectivement, il prenait trop à la légère les phénomènes qui leur étaient tombés dessus sans crier gare. Mais il ignorait lui-même la nature exacte de ces pouvoirs paranormaux.
« J’ai rencontré Dur Estel, aussi. Il est concerné.
-Quoi ?!
-J’étais avec Anthony. Il nous a trouvés, sans l’aide de portable ou d’infos précises. Puis le soir…
-Quand ?
-Quand tu étais en train de cuver la bière, répondit-elle avec un flegme quasi britannique, l’accent en moins.
-Mais je ! s’exclama Popolman en s’empourprant.
-Je l’ai « appelé ». Pas sur téléphone. Je l’ai appelé. Et il est venu.
-Où, quoi, comment ?
-En bas de chez ton oncle.
-Tu n’es pas consciente de ce que tu fais ?! Il viendra te harceler maintenant qu’il sait… s’indigna Popolman.
-Tu n’as pas compris, Rémi. Il peut me repérer à n’importe quel moment. Où que je sois. Rien qu’avec le son de ma voix.
-Il peut donc entendre et discerner les voix à distance, commenta l’aîné.
-Il peut aussi voir loin, ajouta Angel Aeris.
-Des pouvoirs d’elfe, commenta-t-il à nouveau.
-Exact. »
Elle baissa les yeux et prit une inspiration avant de poursuivre.
« Tu n’es pas curieux de savoir d’où viennent ces pouvoirs ? Est-ce que ça ne t’inquiète pas ? J’ai l’impression qu’on se fait embarquer sans le vouloir dans une situation qui nous dépasse.
-Je… commença-t-il.
-Je ne veux pas me laisser faire, protesta Angel Aeris contre un interlocuteur invisible. Personne ne décidera de ce que je ferai de ma vie.
-Je comprends rien, fit enfin Popolman.
-C’est important qu’on sache quand et comment on s’est retrouvés avec des pouvoirs. Qui est concerné. Sinon… »
« Sinon je ne sais pas ce qui pourrait arriver » avait-elle voulu dire, mais il avait compris. S’ils ne se décidaient pas à agir quelqu’un d’autre pourrait bien le faire à leur place. Et ce n’était pas avec les secrets de Dragon Noir qu’ils allaient pouvoir y voir plus clair. Popolman se surprit à penser qu’il aurait dû y réfléchir avant. Une force inconnue l’avait poussé à venir à Paris. Une force supérieur l’avertissait de ce qui allait se produire dans l’avenir proche. Il contrôlait mal ces visions. Et bizarrement ses migraines s’étaient accumulées ces derniers temps. Quelles seraient les conséquences à long terme de ce don qui pourrait se révéler dangereux ? A ce moment, il n’imaginait pas qu’une quête vers les origines de son pouvoir l’amènerait à collaborer avec certains individus…
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Message par Hysteric Fairy Jeu 23 Oct - 13:37

« Mathilde ? Ah super, tu es déjà arrivée… J’ai cru que tu t’étais perdue dans le métro ! Nous sommes au Mac Do, à l’étage. »
Angel Aeris referma le téléphone puis se tourna vers les deux garçons qui se dévisageaient avec une hargne non dissimulée.
« Bien, euh… commença-t-elle.
-Oui ? lança Popolman à son adresse. Je suis curieux de savoir combien d’ennemis congénitaux tu as encore à me présenter, Koubio. »
Son regard levé vers le visage de Popolman se durcit.
« On a un problème commun, tu ne voudrais pas faire un effort ? fit-elle en levant légèrement le ton.
-Nous n’avons rien de commun ! s’exclamèrent-ils en chœur.
-On a acquis un pouvoir paranormal. Toi, Joffrey, tu peux le maîtriser.
-Si ça se trouve c’est juste un fouineur, marmonna Popolman.
-Je suis devenu aussi sensible qu’un elfe, ce que je suis virtuellement d’ailleurs, s’enorgueillit Dur Estel.
-Toi… grogna Popolman.
-Stop ! On n’est pas là pour se battre. Même si je sais que c’est pas l’envie qui te manque Papy…
-Parce que toi, tu n’as pas envie peut être ?! rétorqua Popolman.
-Je veux surtout essayer de comprendre. Tu vois ?
-Non, je vois pas, fit Popolman en montrant ostensiblement de la mauvaise volonté.
-Je crois que tu as des visions du futur proche, dit-elle lentement.
-Ah ouais ? Sans déc, reprit-il avec une pointe de sarcasme.
-Eh, c’est toi qu’as le pouvoir, pas elle, c’est bien à toi de savoir ! lança l’autre brun, resté étrangement silencieux depuis une minute, et qui n’avait apparemment pas compris le point épineux du problème.
-Il va se taire l’elfe de pacotille ?! lança Popolman. »
Dur Estel détourna le regard avec mépris, puis se fixa sur Angel Aeris.
« Et toi, Flo ? Quel est ton pouvoir ?
-Je n’sais pas trop. Je dirais télépathie par contact, mais c’est pas tout à fait ça. Peut être empathie par contact.
-C’est débile, grogna Dur Estel. L’empathie ne s’est jamais faite par contact. »
Elle se leva alors qu’arrivait un couple aux visages inconnus à Popolman. Angel Aeris serra chaleureusement la jeune femme dans ses bras, tandis que son compagnon restait à l’écart.
« Salut Ma.
-Bonjour, répondit la jeune femme d’une voix épuisée. »
Elle se retourna vers ses deux autres « compagnons » avec l’intention de les présenter.
« Rémi, Mathilde et –
-Je sais, coupa Popolman d’un voix morne, qui appuyait son humeur massacrante.
-Ravie de te rencontrer ! s’exclama Ma spontanément en lui tendant la main.
-Ouais. Enchanté, grogna Popolman en insistant lourdement sur le dernier mot, avant de lui tendre de mauvais grâce la main. »
Ma parut décontenancée et remit rapidement sa main dans sa poche, baissant la tête et fronçant les sourcils devant tant de froideur. Son compagnon resserra son étreinte contre son épaule, pressant fortement le bras de Ma, qui grimaça en murmurant un reproche inaudible. Le nouveau venu pressa Angel Aeris de reprendre, sans chercher à saluer les deux autres hommes.
« Où en étions-nous ? demanda Popolman.
-C’était l’empathie par contact, indiqua Dur Estel.
-Vous devriez peut être reprendre depuis le début, non ? suggéra timidement Ma. »
Popolman se tut, jeta un coup d'œil à l'escalier situé à sa droite, laissant Angel Aeris s'expliquer, mais elle avait perdu le fil de son problème. Les deux nouveaux venus ne parlant pas non plus, un curieux phénomène d'écho des conversations d'autrui se produisit. Dur Estel aspira bruyamment le fond de son verre de jus d'orange, rompant le silence local qui avait entouré la table d'une froideur paradoxale dans le fast-food bondé d'adolescents mangeant avec un semblant de convivialité. Ma se tourna vers lui, ses yeux courroucés parlant pour elle. La seule réponse du buveur bruyant fut un sourire niais.
« Tu nous as faits venir pourquoi au juste ? lança agressivement Klenval.
-Vous m'avez contactée. Mathilde en tout cas, ajouta Angel Aeris.
-Mauvaise blague. Je pensais qu'on aurait des explications. Pas qu'on se trouverait face à deux types fermés, dont un que je ne connais que trop bien.
-Greg… commença Ma.
-J'me tire. Je veux pas le voir, reprit Klenval.
-C'est pourtant bien vous qui lui avez dit que j'étais à Paris, objecta Angel Aeris.
-Je pensais pas que tu serais assez stupide pour nous convoquer ensemble. Qu'est-ce qu'il vient faire là ? Quel rapport avec lui ? Pourquoi lui ? J'en ai assez de ne pas comprendre. Vraiment.
-Attends, Greg ! Mais faites un effort bon sang ! gémit sa compagne.
-Moi j'attends pour les explications. Alors ? Que proposes-tu la mioche ? »
Dur Estel croisa les bras, s'appuyant sur le dossier de sa chaise d'un air grave. Popolman détourna le regard pour cacher un rire moqueur dans sa paume.
« Cessons de nous tirer dessus mutuellement. Gregory dit-il avec un frisson –bien que celui-ci fut incomparable à l'expression d'horreur qu'afficha Klenval en entendant son prénom prononcé par un de ses ennemis notoires– mêlé à un dégoût visible. Greg, si tu arrêtais de la houspiller, elle pourrait peut être parl–
-Ne me donne pas d'ordre ! Et ne… prononce pas mon nom ! le coupa brusquement Klenval. Mais pour qui tu te prends, hein ?
-Arrêtez ! cria soudainement Ma d'une voix anormalement aigue. »
Angel Aeris tressaillit alors que Ma était intervenue en tapant sur la table, et notamment en écrasant son petit doigt sous sa paume. Elle n’eut curieusement pas mal. Les autres clients du fast-food se turent un moment pour fixer d'un œil curieux le groupe de jeunes adultes se disputant clairement, assis dans le coin droit de la salle. Le silence doublé d'une quinzaine de paires d'yeux ronds fit pâlir Ma, qui se retourna lentement vers le reste de la salle, ses jambes vacillant légèrement.
« Mince la honte, ne put s’empêcher de dire Angel Aeris. »
Elle porta immédiatement sa main à ses lèvres, comme si elle n’avait jamais voulu prononcer ces paroles. Et d’ailleurs, même si une personne devait les prononcer, ce n’aurait pas été elle. La personne à qui appartenait la pensée à voix haute d’Angel Aeris tenta un sourire maladroit sans résultat, puis finalement leva la main et claqua des doigts.

Ils reprirent leurs conversations aussi vite qu'ils s'étaient arrêtés, le brouhaha permanent peuplant à nouveau le fond sonore de l'étage, comme s'il ne s'était rien passé. Angel Aeris, Dur Estel et Popolman se tournèrent à leur tour vers Ma, interloqués. Elle baissa les yeux, gênée. Puis fit un bref mouvement de main devant elle, comme balayant une poussière inexistante.
« Désolée…
-Tu… tu… Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demanda Popolman.
-Beh, me suis énervée, répondit-elle comme s'il se fût s'agi d'une évidence.
-Non, mais à l'instant, reprit Angel Aeris.
-Euh… on peut en parler… ailleurs ? Ils peuvent nous entendre… murmura Ma.
-On en parle depuis tout à l'heure, tu sais, soupira Popolman.
-ça fait du bruit, plaida la jeune femme à nouveau.
-Bon d'accord, d'accord, céda Angel Aeris en voyant la mine atterrée de sa sœur virtuelle. Papy ? »
Popolman fronça les sourcils.
« Tu te rappelles de ce que je t’ai dit sur le gros squatt ? A cinq, ça en serait un, de gros squatt, Koubio. »
Elle se raidit, et reprit avec un ton moins entreprenant.
« BON, alors je suppose qu'on ne peut pas aller ni chez Joffrey, ni chez vous, c'est ça ? continua-t-elle d'un ton acide.
-En fait je suis chez mes cousins, murmura Dur Estel.
-Nous on loge en banlieue, chez des amis. Mais je pense que vous pouvez venir…
-Il fallait qu’on se bouge de toute manière. J’ai l’impression de voir des flics partout, dit Popolman.
-Des flics ?! geignit Dur Estel.
-Quoi ? Pourquoi ? demanda Klenval. »
Angel Aeris se leva brusquement, un large sourire étirant, contrastant avec la colère blanche qu’elle avait affiché précédemment. Puis elle sortit son portable et le brandit à bout de bras, provoquant la frayeur des quatre autres personnes autour de la table.
« Je sais où on va aller, dit-elle simplement. »

Le wagon était désert pour un milieu d’après-midi, seules quelques personnes –une femme âgée, sans doute plus de la soixantaine, et un petit garçon qui l’accompagnait– occupaient une banquette à l’écart de la leur. Le train avançait vers la banlieue de Paris avec une lenteur affolante, et Dur Estel s’était isolé sur une banquette à l’écart pour observer le paysage avec un enthousiasme peu commun, sans doute dû à ses nouveaux yeux.
« Maintenant, on est au calme et pas près d’arriver, on va peut être pouvoir commencer à mettre ça au clair, fit Angel Aeris en portant sa main droite à sa tempe, tortillant machinalement une mèche de cheveux.
-Bien, commenta Popolman. Pour commencer, d’où viennent nos pouvoirs, d’après toi ?
-Eh bien, il y a quatre mois, Sephy Roshou –une membre éminente du forum Traumen–, ajouta-t-elle pour les quatre autre, est décédée dans des circonstances étranges. Ni blessures, ni la moindre trace de poison, rien qui ne prouve qu’elle ait été tuée, et pas de signes de maladie mortelle.
-Sephy Roshou, tu dis ? demanda Dur Estel. Je crois en avoir entendu parler brièvement avant la fondation de CastelElfe. Mais rien de plus, conclut-il en repartant dans la contemplation du paysage.
-On est partis il y a déjà longtemps. Enfin, moi en tout cas, renchérit Ma d’une voix éteinte. Quel rapport avec cette fille ?
-Quand elle est morte, d’autres membres de la Communauté ont eu besoin de comprendre le pourquoi, poursuivit Angel Aeris. On ne savait pas de quoi elle était morte, et là, un autre membre, Mr. Magnum, a eu l’idée d’organiser des voyages dans l’Au-Delà. Ça paraissait fou, mais ils l’avaient envisagé. Pour elle.
-N’importe quoi, commenta Klenval en esquissant une grimace hautaine.
-Peut être, mais certains sont revenus, rétorqua Popolman.
-Pas vrai ? s’étonna Ma.
-Et parmi eux, Darkenshin, elle est revenue il y a deux jours, ajouta Angel Aeris. Et c’est pas tout, ils ont trouvé le moyen de revenir de manière sûre, certes, mais aussi, ils ont dressé une sorte de « carte » du Royaume des Morts. Voilà, selon la manière dont on meurt, on ne part pas pour la même région. Jusque là, on n’a eu des infos que d’un groupe. Par contre, on a perdu Hilde et Sephira semblerait-il.
-Connais pas, remarqua Klenval.
-Mais si, Greg, insista Ma. Hilde était souvent avec Darko et moi. Et Sephira Strife, si je ne me trompe pas, faisait déjà partie du staff de la Corp depuis longtemps.
-En bref, on ne sait pas ce qui est arrivé aux disparus, notamment à Mr. Magnum, K-ro, Furioso et Erwan qui sont partis en premier sans réfléchir. Les plus motivés, et surtout les plus téméraires.
-Et nous dans tout ça ? En quoi ça nous regarde ? On ne les connaît pas, reprit le jeune homme.
-Quand avez vous commencé à avoir des pouvoirs paranormaux ? demanda Angel Aeris.
-Euh… il y a deux mois je pense, répondit Klenval en fronçant les sourcils.
-Et où avez vous commencé à développer votre forme de personnage virtuel avec pouvoirs ? enchaîna-t-elle, de manière à ce que le lien soit le plus net possible. »
Ma hésita un moment. Dur Estel continua sa contemplation extatique du paysage. Klenval poursuivit après un long silence, plus occasionné par le refus d’admettre la réponse que par réflexion.
« Sur Traumen, mais très partiellement et uniquement au départ.
-C’est suffisant, coupa Angel Aeris. Et surtout, c’est notre seule piste. Dans le monde des morts, les esprits de ceux qui sont partis puis revenus ont pris la forme qu’ils ont virtuellement. Nous avons quelques pouvoirs qui se rapprochent de ceux que nous avions virtuellement. Ce n’est pas un hasard. Ça ne peut pas être un hasard.
-Nous n’avons pas des pouvoirs de ce genre virtuellement. Pas moi, objecta Ma.
-Ce n’est pas l’essentiel, l’interrompit son petit ami. Soit, supposons que tu aies raison, comment tu rapproches ça à la mort de… comment elle s’appelle déjà ?
-Sephy Roshou, dit-elle.
-Ouais, comment tu fais le parallèle ? Je veux dire, peut être que… continua Klenval.
-Mais c’est évident ! s’exclama Angel Aeris vivement. Nous ne faisons pas partie de ceux qui partent pour l’Au-Delà. Papy et moi, c’est par choix. Vous c’est par ignorance des faits. Pourtant nous avons aussi accès à des pouvoirs, certes minimisés ! Il y a donc quelque chose qu’on doit faire ici, chez les vivants aussi ! Nous avions été désignés dès le moment où nous avons été classés comme membres hors expédition.
-N’importe quoi tout ça, ronchonna Popolman à son tour.
-Moi j’aime pas être classé, renchérit Dur Estel.
-Si nous avions été définitivement oubliés de la Communauté Traumen, nous ne serions pas concernés. Pourtant nous voyons des choses étranges ici aussi. Je pense que–
-Tu crois qu’on a une mission ? la coupa abruptement Popolman. Très peu pour moi, on n’a pas décidé de s’exclure des groupes de volontaires pour agir, même ici. Je n’avais pas peur de mourir, je n’avais simplement pas le temps de mourir. Pas le temps pour sauver le monde. Et ne dis pas le contraire, je sais que tu penses la même chose.
-Il ne s’agit pas de le vouloir, dit-elle calmement. On est déjà dedans. Avec nos pouvoirs.
-Tu proposes quoi alors ? demanda Klenval pour la deuxième fois de la journée.
-Pour commencer je vais aller vérifier un truc, commença Angel Aeris.
-Deux secondes, interrompit Ma. Explique nous tout en détails. Tu veux aller vérifier quoi ? Et puis cette histoire de police ? Si on veut pouvoir faire quelque chose il vaut mieux qu’on en soit tous au même niveau, non ? Qu’est-ce que vous en pensez ? »
Au même niveau… C’était vrai, elle n’allait pas se mettre à son tour à leur cacher des informations essentielles, comme Dragon Noir s’était permis de le faire à eux, qui ne devaient pas agir. Maintenant qu’elle demandait leur aide, la mise en commun de leurs efforts, il fallait tout de même réagir en tant que groupe. Et pas en tant qu’individu. Elle eut une pensée fugace pour Night Beast. Pourquoi lui ? Mort…
« Je voudrais aller vérifier si nous sommes les seuls de Traumen à avoir un pouvoir. Si même les gens qui ont connu très brièvement Traumen sont touchés, je pense que le problème risque de nous dépasser plus vite qu’on ne le pense. Il faut qu’on commence par limiter ça. Et pour ça, je vais aller voir mon cousin, Yves « SupraShadow », qui est venu une semaine sur Traumen, déclara Angel Aeris. »
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Message par Hysteric Fairy Jeu 23 Oct - 13:38

Le groupe se tut longuement, dans un de ces silences pesants, devenus de leurs habitudes alors qu’ils venaient à peine de se rencontrer. Elle fixa ses genoux, ses doigts joignant ses mains à ce niveau. Popolman posa enfin une main sur sa tête et l’ébouriffa affectueusement.
« D’accord, Koubio. Je vais chercher avec toi. On va essayer de comprendre. Je voudrais savoir aussi, et je ne supporte pas qu’on décide de ce que je dois faire.
-Et pour les flics ? reprit Klenval.
-Eh bien… fit Popolman. Apparemment les organisateurs du projet « Traumenschar », qui visait à visiter le monde des Morts, ont rencontré des problèmes imprévus. Avec les morts suspectes, les récupérations et disparitions des corps des gens partis en éclaireurs, je suppose qu’ils ont fini par attirer l’attention de la police. Et le jour du retour de Darkenshin, et en même temps que le réveil de son groupe, la police a débarqué chez Dragon Noir. C’est là qu’ils se sont enfuis on ne sait où.
-Le groupe est divisé, ajouta Angel Aeris.
-Oui exact, reprit Popolman. Il y a deux jours, on a eu des scissions dans le groupe, et certains ont reproché aux instigateurs de cacher des informations. Un certain Lord Satana s’est détaché du commandement et a donc formé son propre groupe. Dieu seul sait où ils sont maintenant. Aran a mentionné les Catacombes, pour le groupe de Dragon Noir. Mais avec les flics à leur poursuite, on sait pas où ils vont finir…
-Hé, attends, fit Dur Estel d’une voix blanche. On fait rien d’illégal, hein ?
-Nous ne sommes pas concernés… répondit Angel Aeris. Nous ne faisons même pas partie des expéditions. Maintenant vous en êtes au même point que nous. Qu’allez-vous faire ? demanda-t-elle. »
Ma se blottit davantage contre Klenval, sans doute par réflexe. Dur-Estel ne leur adressa pas un seul regard, toujours perdu dans le paysage. Angel Aeris se tritura nerveusement une mèche de cheveux en soutenant le regard de Klenval, et en serrant la manche de Popolman de son autre main.
« La question, lança Klenval, c’est ce que vous, vous allez faire, maintenant.
-Je pense qu’on peut essayer de retrouver la piste de Dragon Noir, ou celle de Lord Satana, parce que non content de cacher des choses à ceux qui voulaient partir, Dragon Noir nous a caché encore plus de choses à nous, qui n’étions pas de la partie, répondit Angel Aeris. J’ai… »
Elle hésita longuement, puis reprit, encouragée par un faible sourire de Ma.
« J’ai vu, lorsque je suis entrée en contact avec Dragon Noir, j’ai vu quelqu’un que je ne connais pas, mais qui avait ce regard effrayant, et qui… qui apparemment risque de troubler les futurs départs. Mais je ne le connais pas. Peut être qu’il s’agissait de Lord Satana. »
Et ses yeux sont peut être ceux qui terrorisent tant Dragon Noir… Ces…
« Et retrouver leur groupe… c’est faisable ? demanda Dur Estel d’un ton neutre.
-Avec votre aide, peut être, reprit Angel Aeris.
-Qui nous dit qu’on aura des réponses avec ça ? lança alors Klenval.
-Si nous n’en avons pas, alors nous continuerons à chercher, dit-elle.
-Où ? Chercher quoi ? demanda Ma.
-A chercher des membres, ou à contacter n’importe qui, qui puisse être de l’Autre Côté. Au mieux, on obtiendra des réponses, et les causes de nos pouvoirs. Au pire, on arrivera à recontacter Dragon Noir. Et on lui demandera des comptes sur tout ce qu’il sait. »
Elle avait dans ses yeux cette lueur de détermination qui brillait comme une flamme vive. Une main paternelle se posa contre son épaule.
« Ménage ta joie, lui dit Popolman. On ne sait pas ce qui va nous arriver avec des pouvoirs comme ça. On ne sait pas si ça peut évoluer, et si ça peut nous détruire. Si on veut retrouver les autres, peut être vaut-il mieux compter sur nos propres capacités de réflexion avant de faire appel à une force dont on ne connaît ni les limites, ni les inconvénients.
-Il a raison, approuva Ma. Dans la mesure du possible j’aimerais me passer de l’utilisation de mes pouvoirs. Ça me donne des maux de tête atroces avec tous ces souvenirs inconnus qui se bousculent.
-Premiers effets secondaires, répliqua Klenval avec un sourire. Moi j’ai pas trop de soucis à m’en servir pourtant.
-Rappelle toi du proverbe : « Plus ça arrive tard, plus ça fait mal », rétorqua Ma avec humeur. Heureusement que le pouvoir ne fonctionne pas avec vous quatre. Et alors, Rémi ? demanda-t-elle en se retournant vers celui-ci. Sans pouvoirs, que pouvons-nous faire ?
-Je pense que du côté des vivants, répondit Popolman, on pourra toujours trouver quelque chose dans le rayon des transferts d’âme, méditation, et spiritisme : A savoir qu’au lieu de passer chez les morts, on se mettra simplement en contact avec eux. Qui sait, peut être qu’on pourrait y retrouver des membres fraîchement partis qui auraient des nouvelles de Dragon Noir ou de Lord Satana.
-D’accord, faisons comme cela : On va commencer par chercher au moins une personne du groupe des volontaires, une que vous connaissez bien de préférence… Et ensuite, on verra pour le spiritisme, proposa Klenval. Si rien ne fonctionne, on laissera sans doute tomber parce qu’on aura perdu assez de temps comme cela…
-Je suis d’accord avec le plan, soupira Angel Aeris. Je dois juste parler à Yves aujourd’hui, commençons les recherches demain.
-Je te suis, Koubio, c’est bien parce que c’est toi, déclara Popolman. »
Le train atteignit le terminus, interrompant la conversation. Klenval se joignit à Ma en descendant du train, et tous les quatre avancèrent vers la sortie. Angel Aeris sourit timidement à sa grande sœur virtuelle, avant de se retourner vers la dernière personne, restée près du train sur le quai.
« Joffrey ? »
Dur Estel les fixa longuement, sans mot dire alors que le groupe s’était arrêté.
« Je n’ai aucune raison de vous aider.
-C’est vrai, admit Angel Aeris après avoir dégluti lentement. Mais si un jour les responsables de ton état viennent te demander des comptes, ne compte pas sur nous.
-J’ai pas vraiment peur de ça. Mais je pense quand même venir avec vous.
-Trop aimable, commenta sarcastiquement Klenval.
-Je le ferai pour elle. C’est tout. »
Angel Aeris baissa les yeux, s’interrogeant sur l’attitude à tenir. Lui rappeler ce qu’elle en pensait, et perdre un allié pour l’enquête, ou flatter son ego dans l’hypocrisie ?
« Merci, murmura-t-elle au terme du silence. »

La porte était entrouverte. Elle poussa celle-ci précautionneusement, et passa la tête à l’intérieur, sursautant alors que le chien dévalait les escaliers en aboyant avec force.
« Du calme, c’est moi ! s’exclama-t-elle à l’adresse du chien. »
Sa seule réponse fut de continuer à aboyer tandis qu’un jeune homme brun à la peau mate descendait dans le séjour de la maison.
« Ah c’est toi cousine ? Qu’est-ce que tu fais là ? Tu manges ici ce soir ? lança-t-il en guise de salutation.
-Bonjour.
-Hein euh ouais, salut. Tu fais quoi alors ? reprit-il.
-Je reste pas, je suis avec des amis, je voulais passer voir Sylvie, expliqua-t-elle. »
Heureusement qu’elle s’était assurée de sa présence avant de venir. A bien y penser, il n’était pas certain qu’il restât bien en place chez lui, par un jour de vacances.
« Elle est en haut. Je crois que c’est pour ça qu’elle a laissé la porte ouverte, répondit son cousin. Fais rentrer tes potes, ça se fait pas de les laisser comme ça.
-Je voulais juste te demander avant, répliqua-t-elle avant d’appeler le groupe des quatre personnes restées dehors. »
Ils s’installèrent sur le sofa et les chaises disponibles, alors qu’Angel Aeris présentait brièvement son cousin et ses compagnons avant d’enchaîner timidement.
« Dis moi est-ce que t’as observé des trucs bizarres, récemment ? demanda-t-elle.
-Des trucs bizarres… ? répéta Yves. Comme quoi ?
-Des phénomènes paranormaux, ajouta Dur Estel. »
Angel Aeris lui lança un regard noir avant de se retourner vers son cousin.
« Il veut dire, des phénomènes que tu n’arrives pas à expliquer… reprit-elle. »
Popolman se frappa le front du plat de la main pendant que la jeune fille cherchait à se dépêtrer en enchaînant les sous-entendus inintelligibles.
« Hm, répondit Yves en se triturant le menton. Des phénomènes paranormaux… Ah je crois que j’ai un thermomètre dans l’armoire à pharmacie. »
Angel Aeris le regarda, interloquée.
« Pa… Pardon ? dit-elle après être restée un moment silencieuse.
-Tu as de la fièvre c’est clair ! s’exclama Yves en réprimant un fou rire. Par contre si tu veux une personne bizarre, reprit-il avec sérieux, y a bien la nouvelle copine de Sylvie.
-Qu’est-ce qu’elle a ? demanda-t-elle immédiatement.
-Elle a les yeux vairons. »
Et il commença à rire.
« C’est pas drôle… grommela Ma. »
A cet instant, des bruits de pas dans les escaliers l’interrompirent.
« Justement la v’la, tu pourras la voir, commenta-t-il.
-Oh, bonjour Flo ! Je ne savais pas que tu étais arrivée ! fit Sylvie en descendant les escaliers.
-Salut ! répondit Angel Aeris. »
Popolman commença à la détailler du coin de l’œil. Des mèches de cheveux décolorées, une permanente de professionnel, un maquillage plutôt tape-à-l’œil, une jupe à soixante euros de la nouvelle collection… avant d’ouvrir des yeux ronds devant celle qui suivait la cousine en question. La « nouvelle amie » de la cousine d’Angel Aeris avait en effet de quoi surprendre. Apparemment brune, ses cheveux avaient les reflets métalliques d’une coloration mauve qui n’avait pas pris, ce qui lui donnait pourtant cet air qui inspire le respect et le silence. Vêtue d’une veste grise qui allait de pair avec son regard froid, elle contrastait en tout point avec Sylvie, qui se montrait aussi vive et enjouée que pouvaient en témoigner ses vêtements.
« Je suis désolée, commença Sylvie. Je ne t’ai pas présentée Onega, c’est une collègue, elle vient d’arriver dans l’entreprise.
-Onega hein ? dit Popolman. »
« Pas avec un nom comme ça que ça va cacher quelque chose » pensa-t-il. Elle lui ressemblait trop. Trop pour que ce soit une coïncidence. Trop pour que leur rencontre soit le fruit du hasard. Etait-ce encore un tour de magie ? Quelque chose qu’Angel Aeris leur aurait caché ? A son regard aussi surpris que le sien, il se doutait que non. Elle était encore plus surprise de la trouver là que lui. Qui aurait cru qu’en cherchant seulement à évaluer l’étendue de la main mise sur leur destinée, elle tomberait nez à nez avec une fille ressemblant trait pour trait à celle qu’avait créée Aran Valentine, feu leur camarade ? Ou alors, c’était simplement une fan ayant voulu faire un cosplay –plutôt réussi, nota-t-il en passant– mais comment aurait-elle pu connaître ce personnage, et surtout, comment aurait-elle réussi à rejoindre leur groupe, maintenant détaché de Traumen ? L’inconnue l’intriguait et l’inquiétait tout à la fois.
« Je suis originaire de l’Europe de l’Est, dit Onega avec un sourire félin, comme en réponse aux questions qui se bousculaient dans l’esprit de Popolman.
-T’es fière de tes yeux vairons, hein ? ricana Yves.
-Non, mais il vaut sans doute mieux être fière de cela que de vulgaires cicatrices artificielles, répondit-elle, moqueuse et cinglante à la fois. »
Sa voix fit frémir Angel Aeris, qui se colla à Popolman. Un verre à pied laissé sur le bord de la table bascula et s’écrasa sur le carrelage dans un son cristallin.
« Mince, pas encore, s’écria Sylvie en fronçant les sourcils.
-Qu’y a-t-il ? demanda Ma en se baissant pour l’aider. Pourquoi « encore » ?
-Récemment notre région subit une série de secousses sismiques de très basse amplitude. Ce n’est pas la première fois que la vaisselle se brise toute seule, se plaignit Sylvie en prenant la balayette. Laissez, ça ira, ajouta-t-elle à l’adresse de Ma. »
Klenval jeta un coup d’œil à Dur Estel, occupé à éviter de croiser le chien, qui cherchait apparemment à l’acculer dans un coin de la pièce, puis à Popolman qui hocha la tête. Onega leur signala qu’elle devait rentrer pour voir des amis, puis les quitta poliment en serrant la main à chacun. Une véritable décharge électrique parcourut le bras puis l’échine d’Angel Aeris lorsque sa peau nue toucha les doigts fins de l’autre jeune femme. Une voix inconnue dont elle ne sut déterminer si elle était masculine ou féminine résonna dans son esprit pendant quelques instants.
« Je t’ai trouvée. Naryu Genoko.
-Hein ? »
Popolman la retint par le bras alors qu’elle perdait l’équilibre et titubait à reculons.
« Au revoir, disais-je, reprit Onega avec le même sourire inquiétant qu’elle arborait depuis qu’ils l’avaient rencontrée.
-Euh oui, au revoir… murmura Angel Aeris. On va pas tarder non plus, sinon on va manquer le dernier train pour Paris. »
« Ce n’est pas ce que j’ai entendu… et ce n’était pas sa voix non plus » pensa-t-elle l’espace d’une demi seconde.
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Message par Hysteric Fairy Jeu 23 Oct - 13:39

Alors qu’ils quittaient la maison, Klenval et Popolman reprirent la conversation à propos de la découverte d’un éventuel pouvoir de SupraShadow. Ma et Angel Aeris semblaient curieusement absentes, toutes deux étant absorbées par une réflexion apparemment assez angoissante. Dur Estel crut bon de vouloir les réconforter. Il passa un bras autour de l’épaule d’Angel Aeris, qui, surprise, s’esquiva immédiatement.
« Qu’est-ce qu’il y a, Joffrey ? s’exclama-t-elle en se mettant sur ses gardes.
-C’est plutôt à moi de te poser cette question, tu as l’air bizarre depuis que tu es partie de chez tes cousins, rétorqua-t-il.
-J’ai… commença-t-elle.
-C’est Onega, c’est ça ? demanda Popolman en revenant à leur niveau. Elle te fait aussi cette impression bizarre ?
-Non… j’ai clairement entendu quelque chose… Et j’ai ressenti… ce vide de sentiments… quand je l’ai touchée, bafouilla Angel Aeris.
-Un vide de sentiments ? demanda Dur Estel.
-C’est comme si elle ne ressentait rien… et pourtant je sais que je suis entrée dans… je sais pas comment l’expliquer, mais j’ai ressenti qu’elle n’avait aucun sentiment. Rien. Le néant. Ou peut être… Je sais pas, dit-elle, confuse.
-Et qu’as tu entendu alors ? s’enquit Popolman.
-Une voix, c’était pas la sienne, répondit-elle rapidement. Une voix d’ado qui mue, je dirai. Et elle m’a dit « Je t’ai trouvée, Naryu Genoko ».
-Elle a dit ton pseudonyme ! s’exclama Dur-Estel.
-Quelle perspicacité, rétorqua-t-elle d’un ton acide.
-Cette fille ressemble en tout point à Omega Hawwa, ce personnage virtuel qu’Aran a créé. Quelqu’un connaît une éventuelle fan d’Aran online ? demanda Popolman.
-Personne… déclara Angel Aeris lentement. Et puis surtout c’est ce vide… c’est horrible… tellement… froid… gémit-elle. Ça ne peut pas être humain !
-C’est inquiétant, effectivement, interrompit Klenval. Mais apparemment il y a pire. Vous avez entendu cette histoire de secousses sismiques ? »
Les trois autres approuvèrent en tournant la tête vers le couple. Ma était pâle. Plus pâle que d’habitude. Elle tremblait presque entre les bras de Klenval.
« J’ai pas réussi à effacer les souvenirs d’Yves, bégaya-t-elle. Je crois que ces pouvoirs nous ont déjà dépassés, ils ont atteint plus de monde qu’on le croyait…
-Du calme, fit Popolman. D’abord, il y avait Onega, qui sait ce que cette fille peut faire ou ne pas faire. Peut être qu’elle nous a embrouillés…
-Je ne peux pas effacer les souvenirs de ceux qui ont des pouvoirs, point barre ! s’écria Ma. Et si je n’ai pas réussi à effacer ceux d’Yves, ça veut dire qu’il en a ! »
Elle détourna le regard pour se cacher dans l’étreinte de Klenval.
« Désolée, fit-elle entre deux sanglots. Je crois que cette histoire m’angoisse trop.
-Si Yves a des pouvoirs, reprit Dur Estel, ce doit être de la télékinésie sismique, mais à amplitude très faible. Largement moins puissant que nos capacités.
-Ce n’est pas la question, Dur Estel, le coupa Popolman. Le problème, c’est qu’avec ça, des dizaines d’individus vont se retrouver avec des pouvoirs indéterminés, et ne sachant pas d’où ça vient, ils s’en serviront peut être n’importe comment. C’est le début de la fin si on n’arrive pas à canaliser tout ça. Il faut recontacter les anciens Traumeniens, savoir s’ils sont concernés, jusqu’à quelle date d’entrée dans le forum les gens sont touchés.
-Haut les cœurs, sortez les carnets d’adresse, lança Klenval avec un sourire étrange.
-On commence dès ce soir. Le plus tôt sera le mieux. Et demain, on cherchera les Trauméniens actuels. Quelqu’un a-t-il quelque chose à redire avec ce plan ? demanda Popolman. »
Dur Estel renifla avec mépris, mais acquiesça d’un hochement de la tête. Klenval fit mine d’avoir ignoré le discours et serra Ma, qui avait cessé de sangloter, contre lui. Ils étaient arrivés à la gare, prêts à repartir chacun vers leurs logements respectifs.

Alors qu’elle rentrait à l’appartement en compagnie de Popolman, elle lança un coup d’œil vers le croissant de lune qui brillait dans la nuit sans nuage. Elle ne s’était jamais sentie aussi seule dans ce songe éveillé où elle avait plongé malgré elle. Elle feuilleta son carnet d’adresses, sceptique. Elle nota rapidement les pseudos qui lui étaient sortis de la tête lorsque Popolman l’appela.
« Qu’est-ce qu’il y a Papy ? demanda-t-elle.
-Regarde moi ça, répliqua-t-il en lui montrant l’écran de l’ordinateur de l’index. »
Elle lança un regard circonspect à l’écran et ne reconnut même pas le site en question. Elle commença alors à lire le message qui y était indiqué.

« Chers tous,

après bien des hypocrisies et basses techniques de crépages de chignon qui ont crée une ambiance autant détestable sur ce lieu que je destinais avant tout à la détente, mais aussi parmi les (deux des) modérateurs qui au lieu de m'en parler face à face ont préféré jouer les innocents et se tirer dans les pattes avec témoins autres que moi (et l'un d'eux -que je ne citerai pas- voulait aussi recourir à du terrorisme pour pouvoir faire ce qu'il voulait sur un lieu qui appartient à UNE AUTRE qui PAYE pour héberger ce PUTAIN DE FORUM), j'ai décidé pour le bien de tous (et surtout pour ma tranquillité à moi) de supprimer ce forum demain soir (samedi).

Dans quelques temps, je supprimerai aussi la ShinRa Corp, afin d'en créer un neuf, petit, sans AUCUNE particularité qui fassent autant d'émules, de dégâts et d'idioties sans nom. Ce site me servira seulement à héberger mes oeuvres, et sera donc d'un intérêt moindre - mais la tranquillité n’a pas de prix.

Adieu à tous, il y a eu de mauvais moments, mais je me souviendrai surtout des bons.
»

Le message était signé d’Angie. Angel Aeris resta comme figée par les mots, les paroles.
« Hé ça fait combien de temps qu’on a quitté la Corp, Koubio ? demanda Popolman.
-J’en sais rien moi… De quand date le message ?
-Il a été entré aujourd’hui.
-Ah ouais… Comment ça se fait, ça ? Dès qu’on commence à chercher des infos, on tombe sur un mur… marmonna Angel Aeris. »
Popolman se tourna vers elle, la fixant intensément comme si elle venait de dire…
« J’ai dit une bêtise ? reprit-elle.
-Mais non… C’est surtout tout à fait exact…
-On n’est pas plus avancés, remarqua-t-elle.
-Mais si enfin ! Traumen a fermé pour couper les pistes que pourraient remonter les gens –nous par exemple– mais surtout les flics ! C’est pour ça que ça a fermé ! Grâce à ça, on risque beaucoup moins d’être pistés, nous ! s’exclama Popolman. Plus rien ne nous liera à cette affaire…
-Génial. Et en attendant, on fait quoi pour retrouver nos vieux camarades ? »

Elle contempla le plafond. Il était blanc. Blanc comme si rien n’avait pu l’affecter, pas même le temps. Peut être qu’il en était de même pour cette personne. Non. C’était certain. La mort ne pouvait l’avoir touché.
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Message par Hysteric Fairy Jeu 23 Oct - 14:59

Troisième jour : Alliance.

« Il est revenu !
-Tu pensais résoudre quelque chose, comme ça ?
-Avec cette formule dans ma calto…
-Tu comprends, il est parti.
-Elle n’est jamais venue ici.
-Maintenant tu n’as plus…

-NON ! »
Elle sursauta et se leva, comme victime d’une crise d’hydrocution imaginaire, dans son lit. Sa respiration était irrégulière, elle porta la main à sa poitrine comme pour calmer ses battements de cœur saccadés. Que s’était-il passé ? Elle avait entendu…
« Il y avait un type qui parlait de calto. Il n’y a qu’une personne qui parle de calto sur Traumen. Il n’y a qu’une personne au monde qui appelle ce truc une calto, murmura-t-elle pour elle-même. « Maintenant tu n’as plus… » Plus quoi ? Plus quoi ? s’exclama-t-elle, en colère contre sa mémoire. »
Elle s’était peut être réveillée trop tôt, elle n’avait pas entendu la suite. Qu’est-ce qu’elle n’avait plus ? Cette phrase lui était-elle destinée ? Pourquoi avait-elle oublié ? Avait elle réellement entendu ? Et cette cécité qui la touchait quand elle était au Royaume de Morphée… Qui avait dit ces mots, pour commencer ?

Sur un des ponts qui traversaient la Seine, une jeune fille aux longs cheveux ondulés fixait l’horizon de l’aube avec de grands yeux émerveillés. Elle chanta une comptine pour le soleil qui se levait et tourna sur elle-même sous les yeux intrigués d’un joggeur, qui continua sa course sans plus s’en soucier. Elle devait être une de ces sans abri, des marginaux gothiques aux cheveux multicolores. Et un peu dérangée par dessus le marché. Une jeune femme, un peu plus âgée marchait dans sa direction. Elle l’arrêta dans le cinquième tour qu’elle effectuait en lui posant sa main sur l’épaule.
« Ah ! Omega ! Il était temps !
-Tu attendais quoi pour me retrouver, sombre idiote ? protesta l’autre.
-Je ne suis pas idiote ! se plaignit la jeune fille de sa voix fluette.
-Bon, bon… céda l’autre. Maintenant on y va, et je m’appelle Onega, pas Omega ! »
La plus jeune tourna son regard vers l’autre, la fixant avec ses yeux verts grand ouverts. Onega balaya d’un air agacé une mèche de cheveux devant son visage avant de lui répliquer sèchement.
« Eh bien quoi ?
-Tu as les yeux bizarres, répondit l’autre fille en continuant à la fixer sans aucune gène apparente.
-Ils ont toujours été comme ça, rétorqua Onega.
-Où est ton œil de verre ? »
La jeune femme aux cheveux mauve améthyste réfléchit brièvement. « Un œil de verre ? » Depuis quand avait-elle un œil de verre ? Elle fut interrompue dans sa pensée par sa jeune et déjà agaçante interlocutrice.
« Je crois que cet œil était plus brillant avant, ajouta-t-elle en montrant du doigt l’œil gauche d’Onega. »
Elle n’avait pas prévu ça. Elle porta la main à son œil gauche, il était marron cerclé d’or, mais elle avait une raison amplement suffisante pour s’en justifier.
« Ce n’est pas un œil de verre ! s’exclama-t-elle, courroucée. Nous devons dissimuler notre nature ici, ce que tu n’as pas l’air de comprendre.
-Personne ne m’ennuie, répondit la jeune fille avec un air enfantin.
-Tu te fais trop remarquer, et même si les gens ne disent rien, ils finiront par te dénoncer à des autorités, et là, adieu nos recherches, poursuivit Onega.
-D’accord, fit l’autre en tapant dans ses mains. Je vais voir Nii-san ! Lui, il n’a pas peur.
-Ce n’est pas de la peur ! C’est de la prévention, répliqua l’aînée. »

La voiture roulait à vive allure, suivant la route vers le périphérique. Angel Aeris tendit la photo d’une jeune fille brune –ou rousse tout dépendait du point de vue– à Dur Estel, installé sur le siège passager avant, qui se mit à fixer l’horizon. Ses yeux devinrent gris acier. Elle ne l’avait encore jamais vu avec ce type de vision.
« Ton pouvoir a différents niveaux, Joffrey ? demanda Angel Aeris.
-Il y a une petite nuance entre le loin et le très loin. Je peux voir au maximum à environ dix kilomètres, mais ce n’est pas précis. Je ne peux reconnaître que certains traits, ou certains sons caractéristiques. A partir de deux kilomètres, je peux voir à travers les surfaces opaques, mais évidemment de près, il n’y a rien de précis. Tout est une question de mise au point, répondit-il en regardant circulairement les alentours.
-Récapitulons, commença Popolman au volant.
-Heureusement qu’il n’y a pas trop de brume aujourd’hui, ajouta Dur Estel, sans que personne ne se soucie de cette opinion superflue.
-J’ai appelé Dumah hier soir, dit Klenval à Popolman. Il n’a pas répondu, j’ai insisté six fois. Après j’ai arrêté, il était minuit. Je pense qu’il est soit parti en vacances, soit malade.
-Il n’a pas changé de numéro ? demanda Angel Aeris.
-Non, je l’ai revu il y a à peine trois mois et il n’est pas du genre à jongler entre les portables.
-Peut être malade donc… ou peut être en vacances en train de faire n’importe quoi avec ses pouvoirs, développa Popolman.
-Je pense qu’il est plus probable qu’il en vacances et qu’il a oublié son portable chez lui. Le portable n’était pas éteint, reprit Klenval.
-Moi j’ai réussi à avoir Neofox par mail… poursuivit Ma. En fait je lui ai envoyé un mail avant-hier, expliqua-t-elle en se triturant les mains nerveusement.
-T’avais prévu le coup, chapeau, remarqua Popolman.
-Euh, en fait non, je me disais que j’aurais bien aimé avoir de ses nouvelles, là, parce qu’on loge chez des amis communs, bafouilla Ma. Et… euh… donc, il est à l’hôpital.
-A l’hôpital ? demanda Angel Aeris. Qu’est-ce qui lui est arrivé ?
-Eh ben… Il vient d’avoir un accident domestique… enfin, nan, en fait c’est plutôt que la foudre est tombée chez lui au moment où il se trouvait dans la maison. Il a réussi à se tirer à temps de la maison, mais a été blessé par des débris.
-Et tu appelais ça un accident domestique ? s’exclama Popolman.
-Bah, j’avais pas trop d’idée sur le nom de ce genre d’accident, hein, marmonna Ma. C’était il y a une semaine, précisa-t-elle. »
Dur Estel restait étonnamment calme, ses yeux passant rapidement de droite à gauche, puis parfois, se reposaient sur la photo qu’il tenait en main, reprenant une couleur noisette normale pendant quelques secondes.
« On ne va pas assez vite, grommela Klenval d’une voix morne.
-Qu’est-ce que tu veux, on est sur le périph’, et on est limité à quatre vingt. En plus, c’est là qu’il y a le plus de radars, répondit froidement Popolman.
-T’as peur des radars ? Je peux arranger ça. Enfin… cela dit je n’ai jamais essayé sur un si gros matériel, fit-il.
-Quoi ? Qu’est-ce que tu comptes faire ? s’exclama Popolman, tandis que Klenval ouvrait la fenêtre à son niveau et posait sa main sur la carrosserie de la voiture. »
Il fronça les sourcils puis ferma les yeux. Une aura froide envahit l’intérieur de la voiture, et Popolman vit avec surprise un givre translucide recouvrir le pare-brise et toute la surface de la voiture. Klenval se mordit la lèvre inférieure, alors que le givre atteignait maintenant l’arrière de la voiture. Enfin, lorsque Ma constata qu’il n’y avait plus aucune parcelle épargnée, et alors que Popolman s’apprêtait à piquer une crise contre celui qui avait gelé sa voiture, elle tapota sur l’épaule de son petit ami, qui relâcha la prise sur la carrosserie, puis referma la fenêtre. Le givre disparut immédiatement, et la voiture bondit en avant. En gardant tant bien que mal le contrôle du véhicule, Popolman grommela à l’adresse de Klenval.
« Qu’est-ce que t’as fait ?
-J’ai le pouvoir de créer des illusions, en me servant des molécules d’air. Ce qui fait que la voiture est invisible maintenant. J’avoue que c’est la première fois que je tente une illusion de cette difficulté. Tant que je resterai concentré, une armure de molécules autour de la voiture la maintiendra cachée. Tu peux te permettre la grande vitesse, cette portion de périphérique est vide. »

Angel Aeris ne comprenait pas. Comment pouvaient-ils tous manipuler leurs pouvoirs à leur guise ? Pourquoi ne pouvait-elle pas contrôler les siens ? Pourquoi ne pouvait-elle pas lire dans la peur des gens quand elle le voulait ? Et pourquoi rêvait-elle de choses étranges ? C’était presque… injuste.
« On en était à Neofox, reprit Popolman.
-C’était un accident, ça ne peut pas être lié, si ? dit Ma.
-La foudre qui tombe sur une maison, comme par hasard la sienne, et à l’endroit où il se trouve, ça me paraît plutôt étrange comme accident hasardeux, répliqua Angel Aeris.
-Il faut insister. Il faut qu’on sache ce qu’il s’est passé. Convaincs le, à tout prix, déclara Popolman.
-Hey, c’est pas si facile que ça… ça fait longtemps qu’elle ne lui a pas parlé, objecta Klenval. Elle a déjà ramé pour lui écrire le mail…
-Greg ! s’exclama Ma, en rougissant avec gène. Maintenant que le contact est réétabli ça ne devrait plus poser problème, ajouta-t-elle timidement.
-Bien, tu sais quoi faire maintenant… dit Angel Aeris.
-Je ferai ce que je pourrais. »
Klenval grommela de rage contenue. Il n’aimait pas le ton que prenait Popolman. Il avait l’impression que des pouvoirs –non paranormaux– lui avaient été attribués, à juste titre, mais cela ne l’empêchait pas de ne pas être d’accord avec cet autoritarisme. Surtout quant il s’adressait à sa fiancée. Ma finit par s’adresser à nouveau à Angel Aeris, à voix basse.
« On n’a pas eu l’occasion de beaucoup parler depuis qu’on s’est vues, commença-t-elle.
-Ouais…
-Je ne pensais pas te retrouver dans une situation aussi… étrange, continua-t-elle.
-C’est vrai. C’pas terrible, hein ?
-Non, ça pourrait être mieux. Mais… on a réussi à trouver des compromis… c’est déjà ça… fit lentement Ma.
-Je suis très fatiguée. Je ne sais pas si je tiendrai.
-Ne dis pas ça, il faut qu’on tienne. Nous tous.
-Fais attention quand même, mon pouvoir garantit l’invisibilité, pas l’absence physique, remarqua Klenval alors que Popolman dépassait les cent trente kilomètres heure. Je peux pas t’éviter un accident.
-A droite ! s’exclama soudain Dur Estel. »
Popolman freina brusquement et fit une embardée sur la droite, rejoignant la file intérieure. La sortie était déjà de loin dépassée.
« Mince ! cria Dur Estel, je pense avoir aperçu quelque chose !
-Faisons demi tour, dit Ma.
-Je ne la vois plus, il fallait prendre cette sortie ! trépigna de nouveau l’autre.
-Du calme ! fit Popolman. Je vais prendre la prochaine sortie et refaire le tour. Tu as vu de quelle ville il s’agit ?
-Non… geignit Dur Estel.
-Moi j’ai vu le numéro de la sortie, déclara alors Angel Aeris. Allons-y. »
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Message par Hysteric Fairy Jeu 23 Oct - 15:01

« Ouvre Aurélie ! S’il te plaît ! cria Ma en tapant à la porte.
Il n’y avait personne. C’était bien la poisse, cela voulait-il dire que pendant le temps qu’ils avaient mis pour arriver, ils étaient tous sortis ?
« ça ne sert à rien si elle ne veut pas ouvrir, lança Dur Estel.
-Mais on ne va pas l’assiéger pendant des jours ! grommela Angel Aeris.
-Ouvre ! Aurélie ! répéta Ma. »
La porte s’ouvrit soudain. Une jeune fille apparut dans l’encadrement de la porte, elle mâchait un chewing-gum avec nonchalance.
« Vous êtes fatigants. »
Ce furent ses mots d’accueil.
« Qu’est-ce que vous faites là ? Hein ? Je crois avoir essayé de vous faire comprendre que je ne veux pas vous voir. Et surtout pas elle, fit-elle en désignant Angel Aeris.
-On voulait juste te demander où est Raphaël, commença Angel Aeris.
-J’n’en sais rien. Et même si je savais je ne vous le dirais pas. Ça ne vous regarde pas.
-Si, ça nous concerne. Sans doute plus que tu ne le crois, répliqua Ma.
-Ah ouais ? Et en quoi ? Je crois que je ne connais personne de vous trois –elle désigna du doigt Dur Estel, Klenval et Ma– et ces deux-là, je me serais vraiment passée de les voir.
-Qu’est-ce qu’il s’est passé l’autre jour après le débarquement des flics chez Raphaël ? continua de la questionner Angel Aeris en ignorant sa remarque.
-Je ne sais pas ! hurla Razaël Aurélie. Fichez moi la paix, vous n’avez rien à foutre dans cette affaire ! »
Elle tenta de refermer la porte, mais Angel Aeris avait bloqué la porte de son pied. Razaël Aurélie baissa les yeux vers l’obstacle, puis poussa de plus belle la porte sur le pied, avant de relever la tête pour croiser le regard étrange de l’autre fille. Le regard d’un automate sans émotion.
« Raza. Où est Dragon Noir ? répéta Angel Aeris.
-Je l’ai déjà dit ! rétorqua l’autre un ton au dessus. Maintenant tu vas me faire plaisir et me foutre le camp d’ici avec tes potes emmerdeurs !
-Je ne t’ai rien fait. Pourquoi cette haine ? continua la jeune fille avec le regard toujours aussi vide, que Razaël Aurélie ne remarqua même pas.
-Rien ? cria-t-elle d’une voix aiguë. Mais voilà, ce que tu m’as fait ! Voilà ce que tu fous depuis qu’elle est partie ! Rien ! Et maintenant tu oses venir demander des comptes ? »
A peine la jeune femme rousse eut-elle le temps de finir sa phrase qu’elle fut projetée sur le mur derrière elle par la porte, qui s’était ouverte comme sous l’effet d’un courant d’air inversé. Elle ouvrit de grands yeux écarquillés de surprise, mais se releva aussitôt pour faire face à Angel Aeris qui s’était avancée dans l’appartement.
« Je crois que tu n’as pas bien saisi, Aurélie. On pose les questions, et tu réponds gentiment. »
Popolman voulut la retenir par l’épaule. Elle l’inquiétait. Quelle était cette voix grave qu’elle avait ? Quel était ce regard étrange qu’elle avait jeté à Razaël Aurélie ? Elle continuait d’avancer vers celle-ci, qui venait de se relever, ses yeux jetant des éclairs de fureur non contenue en direction d’Angel Aeris.
« Ose nier que tu n’as pas pleuré ! Ose seulement le nier ! s’écria Razaël Aurélie, les larmes aux yeux. Tu n’as rien fait pour elle, et de toute manière tu n’en avais rien à battre, hein ?
-Je ne pouvais rien faire, répondit Angel Aeris sans manifester aucune émotion quelconque. »

Elle reçut une gifle cinglante. Le silence qui suivit était entrecoupé des sanglots de rage de Razaël Aurélie, qui fulminait, et finit tout de même par ravaler ses larmes pour s’exprimer de manière intelligible alors qu’Angel Aeris ne chercha même pas à porter la main à sa joue, déjà rougie par le coup.
« Tu n’es qu’une foutue menteuse et lâche ! Si ça avait été toi, personne n’aurait été te chercher ! Tu ne mérites rien d’autre que du dégoût ! Va te faire foutre ailleurs avec tes excuses bidons ! reprit Razaël Aurélie. »
Pourquoi ne pleurait-elle pas ? Pourquoi fixait-elle Razaël Aurélie de cette manière ? Popolman secoua la tête et ne se sentit même pas la force d’intervenir immédiatement. Il était choqué. Il était perturbé. Où était Angel Aeris la petite fille naïve et sensible qui pleurait dès qu’on l’accusait de quelque chose, quoi que ce soit ? Il sentit que quelque chose ne tournait pas rond. C’était désormais plus qu’inquiétant. Il secoua à nouveau la tête puis décida qu’il fallait prendre les choses en main. Déjà, commencer par retrouver sa fichue petite fille. Il voulut poser sa main sur son épaule, et son geste lui sembla mettre une éternité à aboutir. C’était cela… Depuis le départ de Night Beast, elle avait ce comportement étrange. Qui faisait que de temps à autre, elle semblait dénuée de sentiments. De sens. De perception. Sa main se reposa sur l’épaule de la jeune fille. Elle ne réagit pas, Razaël continua à sangloter de plus belle, Ma et Klenval se tenant à l’écart sans savoir quoi faire. Peut être était-ce cette atmosphère pesante qui s’était posée dans le petit couloir à l’entrée… peut être étaient-ce les yeux rougis et gonflés de Razaël Aurélie. Dur Estel sifflota dans le couloir, semblant ignorer la situation. Popolman posa son autre main sur l’autre épaule d’Angel Aeris, puis la secoua brusquement.
« Koubio ! On se calme maintenant ! s’exclama-t-il. »
-Qu… quoi ? murmura-t-elle, ses yeux changeant du tout au tout, et le regard hagard dirigé vers un Popolman soulagé. »
Ma s’avança vers Razaël Aurélie, qui s’était appuyé contre le mur derrière elle, cherchant un mouchoir dans sa poche.
« Aurélie, s’il te plaît, on a un problème en rapport avec le projet Traumenchar. On voudrait juste savoir la vérité, rien de plus, rien de moins. Ça ne te coûtera rien de nous aider, vraiment, dit-elle de manière conciliante.
-Je… ça me tape vraiment sur les nerfs cette histoire. J’en peux plus… gémit Razaël Aurélie. Je ne sais pas où est Raphaël. Je ne comprends pas vraiment…
-On devrait peut être commencer par se poser, dit Klenval. Ce n’est pas une position pour discuter.
-Vous n’aviez rien à faire ici… rétorqua lentement Razaël Aurélie.
-Bien, alors restons ainsi, et discutons, reprit Popolman. Restons là à nous regarder en chiens de faïence. De toute manière, on ne partira pas avant d’avoir eu nos réponses. »
Il serra le bras d’Angel Aeris dans sa main et lui demanda tacitement d’un regard de s’écarter de la conversation. Elle avait toujours ce regard égaré. Celui d’une absente. Angel Aeris recula instinctivement et se plaça sous la protection de son aîné. Razaël Aurélie ne fit pas un seul geste conciliant, manifestant son intention d’en finir au plus vite.
« Je ne sais rien sur où est Dragon Noir. Il s’avère qu’il nous cachait des choses, à nous aussi, dit-elle avec une certaine hargne.
-L’autre jour. Quand les flics ont débarqué, tu étais là ? demanda Popolman calmement.
-Oui.
-Que s’est-il passé ?
-Quand ils ont forcé la porte, on s’est tous barrés. Voilà.
-Comment cela se fait-il que tu ne sais pas où il est ? continua Klenval.
-Tiens, répliqua-t-elle avec un sourire mauvais. On dirait que c’est vous qui êtes de la police maintenant.
-Tu sais qu’on partira pas, dit Ma, qui commençait à ne plus supporter les remarques impromptues de la jeune fille.
-Avant hier, on a fait sécession avec le groupe de Raphaël. Ici, vous êtes chez Satana, expliqua-t-elle. Vous ne le saviez pas ? »
Popolman ouvrit la bouche puis la referma très vite. Angel Aeris tressaillit en entendant le pseudonyme de Lord Satana. Popolman lui fit discrètement un geste pour lui intimer de se retenir, au moins jusqu’à ce qu’ils aient une petite piste.
« Si, si, on savait… mais on ignorait que vous vous étiez divisés, reprit Popolman.
-Vous vous êtes séparés à cause d’une guerre d’influence ? demanda Klenval.
-Non ! Dragon Noir nous a caché trop de choses, à nous, les troupes devant partir… dit Razaël Aurélie. Apparemment il est possible de développer des pouvoirs dans le monde réel, ici… Et il l’a fait, lui seul et son petit cercle. Nous, on n’y a pas eu droit. Et c’était injuste ! »
Klenval se tourna brièvement vers Popolman, qui hocha la tête.
« Tout ça, on ne l’a su qu’hier. Quand Satana nous l’a dit. Il va nous entraîner, pour qu’on puisse nous aussi obtenir ces pouvoirs.
-Tu veux dire qu’à l’heure actuelle, tu n’as pas de pouvoirs ? coupa Popolman.
-Bien sûr que non ! s’exclama Razaël Aurélie. Il faut développer ce genre de choses, et faire des efforts… Dragon Noir ne nous a rien dit du tout sur le comment ni le pourquoi de la chose. Mais je sais que ça ne s’obtient pas comme ça. »
Une voix désincarnée résonna dans la tête d’Angel Aeris. Il distille les informations pour ne nous communiquer que celles qu’il veut… que celles qu’il veut… et uniquement celles qu’il veut…Une paire d’yeux vermeils la fixait. Elle sortit de sa torpeur brutalement.
« Et maintenant, qu’allez-vous faire ? s’enquit Klenval.
-Retrouver Sephy Roshou par nos propres moyens. Rien de plus. Rien de moins. Maintenant, si vous voulez bien enfin me laisser tranquille…
-Ouais… dit lentement Popolman. »
Ils quittèrent l’appartement à la hâte, Popolman ayant passé son bras autour de l’épaule d’Angel Aeris, laquelle semblait complètement perdue, ses yeux vides ne paraissaient même plus percevoir la lumière du couloir. Elle se retourna soudain alors que Razaël Aurélie fermait la porte.
« Aurélie !
-Quoi ? répondit agressivement celle-ci.
-Est-ce que Satana a les yeux rouges ?
-Non, quelle question ! Juste, attendez encore un peu et vous le verrez. »
Elle eut un sourire narquois.
« Et de toute manière, je lui dirai qu’à l’avenir il ferait bien de tenir secret notre QG pour que des cloportes ne viennent plus nous trouver… ajouta-t-elle. »
Ma se tourna brusquement vers elle, en fronçant les sourcils. Elle tendit la main droite vers Razaël Aurélie.
« C’est impossible. Parce que tu n’as vu personne cet après midi. »
Le claquement de doigts réveilla Angel Aeris, alors que l’autre jeune fille refermait la porte en arborant un regard vide, comme si la vitalité l’avait quittée brutalement pour rejoindre de nouveau le corps d’Angel Aeris. La porte se referma dans un bruit sec.

Ma s’assit sur le petit muret de pierres à côté de Klenval pendant que Popolman, debout, essayait de démêler la situation. Dur Estel se tenait à côté de lui, debout aussi, mais silencieux comme personne ne l’avait jamais connu.
« Maintenant nous savons qu’il y a deux groupes. Dont un groupe qui ne sait pas trop où il va ni comment il va y aller, déclara Popolman.
-Ils vont donc commencer par s’entraîner en tant que vivants, ajouta Klenval.
-Les pouvoirs que peuvent développer Lord Satana et Dragon Noir, en comptant quelques amis proches de Déhen, sont des pouvoirs qui s’obtiennent en fournissant un effort, reprit Popolman. Donc de nature différente des nôtres, qui nous tombent dessus sans crier gare. Point numéro un.
-Pour l’instant ils ne savent pas comment revenir des morts sans l’aide de « pilules » détenues par Raphaël, renchérit Angel Aeris.
-Inutile de continuer à chercher de leur côté, alors… dit Dur Estel. C’est pas Dragon Noir qui va nous renseigner, leurs pouvoirs ne viennent pas de là.
-Il est exaspérant, marmonna tout bas Klenval à Ma.
-Maintenant on ne pourra plus les pister bien loin, la bande à Raphaël, objecta Popolman. Traumen vient d’être fermé, Angie a mis un message de fermeture hier.
-Ah bon ? s’exclama Ma. Je ne savais pas…
-Pas très important, reprit Klenval. Maintenant que fait-on, Rémi ? »
Un garçon brun surgit d’une rue adjacente et Angel Aeris se tourna vers lui, le reconnaissant immédiatement, bien que lui continuât sa route vers l’entrée du bâtiment.
« C’est… C’est le Kanar ! s’écria-t-elle. »
Elle lui fit des grands signes. Klenval haussa les épaules et Dur Estel haussa un sourcil interrogateur.
« Quel canard ? demanda-t-il.
-Nicolas, le Kanar, expliqua Popolman. Un trauménien.
-En plus on l’a connu, renchérit Klenval. »
Le Kanar se retourna surpris. Puis soulagé en reconnaissant le visage de la jeune fille. Il fit quelques pas pour les rejoindre, le sourire aux lèvres. L’imprévu pouvait se révéler utile… Popolman chercha à le sonder du regard, mais il ne put trouver la moindre trace d’arrière idée.
« Quelle surprise ! Qu’est ce que vous faites là ? demanda le nouvel arrivant.
-On voulait passer voir comment vous alliez, quelqu’un nous a dit que le groupe de Satana était ici… mentit Popolman. Vous avez fui l’autorité de Raphaël ?
-Eh bien, j’ai retrouvé leur groupe aujourd’hui aussi, et… commença le Kanar.
-Tu n’as pas fui avec eux ? l’interrompit Dur Estel.
-Hein ? Si, enfin… je n’ai pas pu les trouver dans un premier temps, mais… et puis d’abord, vous avez l’air bien renseignés, rétorqua le Kanar en arborant un air suspicieux pour repousser l’avalanche de questions dérangeantes qui l’assaillaient.
-Je logeais Night Beast, expliqua Popolman.
-Oh… d’accord… J’ai parlé à Satana seulement très récemment et là je crois qu’il est sorti…
-On ne le connaît pas ! s’exclama précipitamment Angel Aeris, on voulait vous voir, vous… on s’inquiétait.
-Et eux ? fit le Kanar en désignant Dur Estel, Ma et Klenval du menton.
-On s’est rejoints récemment… En fait, on aimerait retrouver Raphaël, mais j’imagine que t’en sais pas trop… fit-elle en déglutissant lentement.
-Hé bien… »
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Message par Hysteric Fairy Jeu 23 Oct - 15:02

Le garçon sembla hésiter, puis détourna les yeux brusquement, fuyant leurs regards inquisiteurs.
« Ouais, j’aimerais en savoir plus, moi aussi… Mais que savez-vous, exactement ? demanda le Kanar.
-Il nous arrive des choses étranges en ce moment, et on pense que Raphaël tient la réponse, continua-t-elle.
-ça m’étonnerait, reprit le Kanar. Vu que le groupe s’est scindé, et qu’il est poursuivi par les flics, je crois qu’il n’en sait pas beaucoup plus…
-C’est pas ce qu’affirme Satana, objecta Ma en soulevant un sourcil d’interrogation.
-Ah ? Euh non, mais je ne dis pas le contraire, bafouilla le Kanar. C’est juste qu’il doit avoir pas mal de problèmes insolubles actuellement… »
Le Kanar joignit ses index en les fixant intensément, ou plutôt en tombant en contemplation devant ses chaussures. Le petit groupe retint son souffle, maintenant le silence pesant qui s’était installé pour attendre la révélation du Kanar. Il changea de sujet sans même tenter une transition.
« Je pense qu’il y a encore un autre groupe. Lors du dernier retour, ou plutôt de l’avant dernier retour, le dernier était celui de Darkenshin, Pythagore et compagnie, un des membres a disparu, après son réveil. Un traître… Et il paraît qu’il a grandement retardé la progression. Il y a quelque chose d’occulte, que Raphaël ne veut pas nous dire, et qu’on ignore, puisque aucun des membres de ce groupe n’est venu avec Satana. Des fois je commence à douter de ce vers quoi nous nous engageons vraiment, en nous divisant ainsi, acheva-t-il.
-Tu pourrais nous aider, déclara Klenval.
-Aider à quoi ? Comment ? reprit le Kanar incrédule.
-On rencontre des phénomènes bizarres actuellement. Et on ne peut pas contacter Raphaël. Et toi aussi, non ? Tu cherches à le contacter… tu pourrais nous aider, déclara Popolman.
-A chercher Raphaël. Tu pourrais nous aider. En nous contactant dès que tu as une info ou quoi que ce soit qui soit relié, fit Klenval. Oui… tu penses que c’est envisageable ?
-On ne cherche pas Raphaël, on cherche un moyen de revenir des Morts sans pilule, pour trouver Sephy Roshou par nous mêmes… Néanmoins…C’est possible je peux vous aider, je pense, dit le Kanar. »
Il les considéra longuement de haut en bas alors qu’ils s’apprêtaient à repartir.
« Seulement… ajouta-t-il lorsque Popolman lui tendit la main pour lui signaler leur départ.
-Seulement quoi ? reprit Klenval agacé.
-C’est quoi votre problème au juste ? Je ne comprends pas trop…
-C’est que… commença Angel Aeris.
-On verra demain. Nous sommes encore très occupés aujourd’hui, coupa abruptement Ma. »
Le Kanar hocha la tête d’un air peu convaincu, et reprit sa route vers le bâtiment, alors qu’ils prenaient une direction opposée.

« Rien. »
Un livre atterrit lourdement sur le sol, soulevant une nuée de poussières sans charme.
« Rien. »
Le bruit mat du choc des deux couvertures de simili vieux cuir fit tressaillir Ma.
« Rien. »
La pile bascula et les trois livres formaient maintenant un tas informe de feuilles et de résidus de carton.
« Monsieur… tenta Klenval.
-Ah ! s’exclama l’autre. »
L’homme sans âge aux longs cheveux raides et noir corbeau brandit un ouvrage peu travaillé à la couverture quelconque. Le volume était moins épais que ses prédécesseurs de moitié, et avait une teinte verdâtre qui lui donnait le teint d’un livre ayant connu l’humidité des marais pendant quelques années. Ma se boucha le nez tandis que le vendeur s’apprêtait à ouvrir le livre.
« Euh, Monsieur, reprit Klenval entre deux toussotements, je crois que nous cherchons surtout un manuel dont les résultats et expérimentations sont avérés…
-Oh. »
L’homme parut déçu. Ma lut discrètement le prix du livre, affiché sur une étiquette neuve et brillante, collée sur le dos du livre. Soixante dix euros, y en avait qui ne se gênaient pas. Klenval suivit le vendeur vers le fond de la boutique, où celui-ci lui indiqua quelques volumes à la couverture souple, indiquant « Sorcellerie », « Invocation d’esprit », et divers autres thèmes ésotériques. Klenval opta pour un volume synthétique, et voulut le proposer à Ma. Qui avait disparu de son champ de vision. La jeune femme était dans un autre coin de la boutique, captivée par un livre d’un goût douteux, rouge vif, reliure cuir, sans doute dans les standards gothiques voire même sataniques.
« Mathilde, chuchota Klenval. On n’est pas là pour acheter ce genre de trucs, enfin…
-C’est pas ce que tu penses ! répondit Ma. Je crois que c’est le livre qu’il nous faut… il est assez complet, et visiblement, les sources sont assez fiables.
-C’est du pipeau, Ma ! s’indigna Klenval. C’est un truc industriel vieilli artificiellement ! Tu ne crois tout de même pas à …
-Tu fais ce que tu veux, je prends ce livre, avec mes économies. »
Le jeune homme se tut, vaincu, et tendit son portefeuille à Ma, d’un air presque résigné. Il n’était pas d’accord avec ce qu’ils faisaient. Il n’était pas d’accord avec leur vision des choses. Ou leur comportement. Mais apparemment, il n’avait plus vraiment le choix, maintenant qu’il s’était laissé embarquer dans leurs histoires.
« Merci, chuchota Ma. Il me reste que cinquante-huit euros sur mon compte… C’est léger pour finir la semaine. »
Elle sortit avec le volume imposant sous les bras pour rejoindre la bibliothèque à l’autre bout de Paris.

« J’ai horreur du métro, se plaignit Angel Aeris. C’est bondé, il fait chaud et je n’arrive pas à respirer.
-Arrête de râler, soupira Popolman.
-On a passé deux heures à faire les rayons ésotériques des magasins les plus louches de Paris, gémit de plus belle Angel Aeris. On a à peine réussi à avoir deux informations !
-De toute manière on était dans un goût vestimentaire qui colle, répliqua Popolman, moqueur. »
Elle lui donna un coup de poing dans le bras, puis secoua la main de douleur.
« Tssk pourquoi t’as des muscles toi, Papy ! »
La sonnerie stridente du métro interrompit la conversation, puis les portes se refermèrent derrière un jeune homme qui entra de justesse dans le véhicule. Elle baissa les yeux, et se pencha vers Popolman.
« J’ai bien envie d’une bière moi, commença Popolman, songeur. »
Angel Aeris fronça les sourcils, puis commença à jouer avec son téléphone portable.
« Comment tu peux penser à la bière dans des moments comme ça ? marmonna-t-elle en tapotant un message pour le Kanar.
-J’ai soif, à courir partout comme ça, se justifia Popolman.
-Mais on… »
Il lui pinça le poignet et elle sursauta de surprise, lui retournant un regard noir avide de vengeance.
« Quoi ?! s’exclama-t-elle d’un ton fâché. »
Il indiqua discrètement du menton le garçon qui venait justement de rentrer dans leur wagon, qui inspectait son sac, lequel sac venait d’éviter la mort par broyage dû à fermeture de portes. Elle l’observa attentivement lorsque contre toute attente, il fit tomber son portefeuille. Elle le ramassa et lui tendit avec un sourire.
« Merci ! dit-il d’un air enjoué.
-De rien. »
Elle se retourna vers Popolman, et il hocha la tête. Quelque chose qui ressemblait vaguement à un badge de police dépassait du bas du porte-feuille. Le métro s’arrêta. Elle chercha le nom de la station. Havre Caumartin. Alors que la sonnerie retentissait à nouveau, Popolman se leva, puis l’entraîna par le bras. Elle étouffa une exclamation de surprise.
« Oh on a failli oublié de descendre, lança-t-il à vive voix alors qu’ils descendaient du métro. »
La porte de referma, et elle se retourna vers la vitre, constatant que le jeune homme en question avait le nez collé contre la vitre, la bouche ouverte. Apparemment en tentant de les suivre. A moins que ce n’eut été encore une fois qu’une impression. Il lui semblait qu’il voulait leur dire quelque chose. Les lèvres de l’inconnu s’étirèrent encore une fois en deux syllabes incompréhensibles avant que le wagon n’emporte avec lui la signification de l’appel silencieux. Qu’ils s’étaient peut être mépris sur l’individu. Qu’il avait peut être quelque chose d’essentiel, qu’ils ignoraient.
« Je parie que tu sais comment aller à la ligne 14 en partant d’ici, lança Angel Aeris, sarcastique, à Popolman.
-Ne te moque pas de tes aînés, Koubio, je sais parfaitement me diriger en souterrains parisiens ! De toute manière, je préfère régler les problèmes dès qu’ils surviennent plutôt que de les accumuler. Comme si on n’en avait pas déjà assez comme ça !
-Et si on commençait par sortir du métro, il n’y a pas de correspondance ici… Faisons un tour de quartier, on trouvera peut être un plan. »
Popolman grommela et la suivit, sans perdre de vue le sourire triomphant de malice qu’elle arborait.
« Je savais que je l’avais mal sentie cette journée. En plus j’ai plus de ticket ! reprit-il.
-Ne t’en fais pas, je suis sûre que le bouquin que j’ai laissé chez toi était amplement suffisant, tu te souviens, les Thanatonautes ? »
Piqué au vif, Popolman lui donna une taloche monumentale alors qu’ils ressortaient à l’air libre parisien, plus respirable que ses courants d’air souterrains, et reçut en échange un gémissement plaintif. Ce n’était pas cette fille qu’il avait vue chez Razaël Aurélie. Ce n’était pas cette fille qui avait pu s’offrir une entrée brutale chez une jeune femme désespérée par la mort de sa meilleure amie, et qui en voulait, pas forcément à juste titre, à ceux qui avaient refusé de partir dans les troupes de sauvetage. Ces sautes d’humeur lui paraissaient presque naturelles, pour la petite fille qu’il avait rencontrée dans une communauté maintenant morte, mais à l’époque enracinée par des pieux et vains principes de cordialité, voire d’amitié. Ce qui l’inquiétait davantage était la lueur malsaine et inconnue qui avait animé Angel Aeris, et ces paroles neutres et brutes qu’elle n’avait pas hésité à lancer à Razaël Aurélie. Ce n’était pas ses manières. Ce n’avait jamais été son comportement. Pas envers ceux qu’elle n’avait pas assez aimés. Pas envers ceux qu’elle n’avait pas assez connus.

La jeune femme brune regarda avec agacement sa montre, avant de repousser une mèche qui tombait sur son front de ses doigts graciles derrière son oreille. La mèche retomba immédiatement à la même position. Elle fronça les sourcils et recommença le même geste un peu plus nerveusement. Cette fois, la mèche resta en place. Elle eut un sourire d’autosatisfaction et se mira dans la vitre de la boutique avec suffisance. La coupe au carré lui allait à ravir, mais peut être faudrait-il s’habituer au fait de laisser ses cheveux raides lui tomber sur le visage. La clochette du magasin tinta, alors qu’une personne franchissait la porte en trottinant. Elle tourna brusquement la tête, et la mèche retomba sur son visage. Ses yeux se dardèrent avec fureur sur la nouvelle venue, tandis qu’elle répétait son geste pour la troisième fois. Elle rajusta sa veste grise, et consulta pour la dernière fois sa montre.
« Tu as dix minutes de retard. Je t’avais dit qu’il ne fallait pas traîner là.
-Oh, Omega, minauda l’autre jeune fille d’une voix enfantine.
-Ne m’appelle pas comme ça ici, l’interrompit brusquement la femme aux yeux vairons. Ici, tu dois m’appeler…
-Je-sais, reprit son interlocutrice. Je t’appelle O-N-ega, fit-elle avec un grand sourire empli de naïveté. »
Onega posa son front contre la paume de sa main droite avec une expression consternée. L’autre fille sautilla sur place en la tirant par la manche.
« J’ai juste vu une robe magnifique à l’intérieur, viens voir !
-ça ne m’intéresse pas, rétorqua Onega avec lassitude.
-Mais j’aimerais bien l’avoir ! Je vais l’essayer ! insista-t-elle.
-Tu ne crois pas que tu te fais assez remarquer avec tes cheveux ?
-Et toi alors, Oneeee-chan ? reprit la jeune fille en chantonnant. »
Onega la fixa longuement avec exaspération. Elle avait tenté de faire passer discrètement ses cheveux mauves en les teintant avec une coloration noire, mais il n’y avait rien eu à faire, la couleur améthyste persistait sous le noir, paradoxalement. Et au lieu d’en faire de même, cette jeune idiote avait trouvé le moyen de rendre sa longue chevelure encore plus voyante qu’elle ne l’était déjà. Une décoloration en blonde, quelle idée ! Ses cheveux cyan avaient évidemment résisté au traitement, et elle se trouvait maintenant avec une crinière mi-blonde, mi-bleu pâle. Et non contente d’avoir une couleur atypique, il avait fallu qu’elle se fît des couettes et s’habillât en robes noires. Tout pour attirer l’attention des badauds dans la rue. Si cela continuait ainsi, ils allaient se finir par se faire repérer avant d’avoir pu recueillir la moindre information. Peut être qu’elle allait devoir s’en débarrasser plus vite que prévu. Elle regarda à travers la vitre et vit la jeune fille sortir de la cabine d’essayage. Elle soupira bruyamment. Si elles ne se dépêchaient pas, elles ne pourraient pas rejoindre les autres à temps.
Elle se retournait du côté de la rue, lorsqu’une alarme stridente retentit. Sans avoir le temps de se rendre compte de ce qu’il se passait, elle sentit une main lui tirer brutalement l’avant-bras. Et se mit à courir du plus vite qu’elle put sans même pouvoir réfléchir. Quand elle reprit ses esprits, quelques secondes plus tard, elle vit d’abord les couettes stupides de sa partenaire, puis le visage stupide de sa partenaire, puis la robe stupide que celle-ci venait d’essayer, avant d’entendre des cris lointains.
« Au voleur ! »
Elle se frappa le front de la paume de sa main en pestant de colère.
« Bon sang, mais tu ne peux pas t’en empêcher, hein ? hurla-t-elle à l’adresse de la jeune fille qui continuait sa course.
-Tu as dit qu’il fallait que je m’habille plus discrètement ! rétorqua l’autre.
-J’ai dit que tu te faisais trop remarquer ! Et c’est encore pire maintenant !
-Viens, allons-nous cacher dans cette ruelle !
-Naori ! hurla Onega au comble de l’exaspération. »
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