Cérémonie de clôture
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Re: Cérémonie de clôture
Jour 2, 9h02, Aran Valentine :
Il n’y avait aucune douleur plus grande que celle-là. Celle de perdre un être cher. Non. Celle de perdre l’âme sœur. Nina avait été touchée trop près du cœur pour espérer s’en remettre sans potion X. Et l’indicible vérité s’offrait à lui, nue. La chemise de l’hybride tigrée commençait à se teindre de rouge en commençant par le point où elle avait été frappée. La pivoine de mort s’ouvrit sur sa poitrine, lentement, inexorablement, et il refusait de relâcher son étreinte sur la jeune femme. Elle lui sourit à travers les larmes. Lui ne pouvait que se contenter de la regarder, aussi blême qu’elle. Tout se mélangeait dans son esprit. Les souvenirs. Le bruit de la fusillade. Les pupilles fines de Nina qui se plongeaient dans les siens dans un dernier sentiment sourd et muet qui apparaissait clairement dans son esprit. Il ne voulait pas la perdre. Il ne pouvait pas la perdre. Pas après tout ça. Si seulement… Si seulement il ne s’était jamais arrêté de marcher, ils auraient peut être eu une chance. Si seulement il… avait prévu… Elle articula lentement son nom.
« A…ran… »
Lorsque sa voix faible atteignit ses oreilles il crut mourir de douleur tant son cœur s’était alourdi dans sa poitrine. Elle allait mourir. Devant ses yeux. Elle allait mourir et il ne pouvait rien faire.
« Nina, non ! Je t’en prie ! »
Elle lui sourit et malgré le sang sur son visage, elle lui parut rayonnante. Un être de lumière et de pureté n’aspirant qu’à son bien.
« Aran… je t’aime… »
Ces derniers mots… comme un adieu.
« Ne dis pas ça comme ça ! Tu dois vivre Nina ! NINA ! »
Elle respira lentement et ferma les yeux. Le corps s’affaissa petit à petit entre ses bras. « Je t’aime… »
Il n’étouffa plus son sanglot et l’étreignit avec l’énergie du désespoir contre lui.
« Je t’aime aussi Nina… »
Sans voir son visage, même en refusant de la voir exhaler son dernier souffle, il vit se matérialiser dans son esprit le sourire de bonheur qui étira les lèvres de la neko. Les larmes l’étranglaient et l’asphyxiaient. Il devait mourir lui aussi maintenant. Il devait…
Nina expira et son corps inerte retomba sur lui. L’instant d’une éternité. Elle était morte.
Fille n°4, Nina. Reste 18.
Jour 2, 9h06, Draco Dynasty :
« Donc si on suit tes déductions, K-ro vise à ce qu’on se mette tous sur la face à cet endroit, reprit Night Beast en traçant un chemin sur le plan de leur cachette actuelle jusqu’à l’endroit hypothétiquement indiqué par Draco Dynasty.
-Voilà.
-Mais question dans ce cas : Pourquoi ne l’a-t-elle pas fait plus tôt si elle voulait qu’on se rétame la tronche entre nous ? Je veux dire, c’était plus simple d’organiser un Super Smash Brawl sur un petit endroit étriqué que de nous mettre tous sur un bout de terre flottant. »
Draco Dynasty devait admettre que là, Night Beast marquait un point. Mais K-ro étant un être humain comme les autres, elle pouvait aussi se lasser du jeu qu’elle avait mis en place et l’amener à son terme plus rapidement que prévu. Cela dit… ça ne tournait pas rond. La manière dont elle les pousserait, toujours hypothétiquement, à tous se rencontrer n’était pas du tout cohérente. Et légèrement moins construite que ce qui avait été fait jusqu’à maintenant en matière de zones interdites. Il n’y avait pas de logique continue. Et cela l’agaçait vraiment. Le temps leur était compté maintenant. Avant onze heures, il faudrait évacuer la zone. En sortant maintenant, il pouvait espérer atteindre le quartier des généraux, mais il était sans doute trop dangereux de s’aventurer par là. Mais cela dit. Ça paraissait tellement fou qu’il pouvait tenter de le faire. La zone avait été interdite de nombreuses fois, et ceux qui l’avaient habitée à un moment n’étaient sans doute pas assez stupides pour y retourner à chaque fois. Il pouvait s’agir d’un bon refuge. Il exposa l’idée à Night Beast, qui, trop content de quitter les lieux, s’empressa d’approuver.
« Ce n’est pas très loin. En passant par ici, on devrait pouvoir y être sans trop de difficulté. Je pense qu’on peut compter une heure en prenant nos précautions.
-Une heure pour faire huit cents mètres ! Bon sang, mais tu vas y aller en rampant ou quoi ?
-Si on se déplace sans prendre suffisamment de précautions, par ce terrain-ci – il montra du doigt une zone complètement déboisée entre deux postes de guet – on va se faire tirer dessus comme des lapins à l’ouverture de la saison de chasse. Tu comprends ? Il faut essayer de faire le tour. »
Night Beast ne protesta pas. Apparemment l’image avait été assez frappante pour lui. Ou alors il était plus pressé de sortir de cette zone potentiellement dangereuse que d’avoir le dernier mot de la dispute. Or ce genre de choses était habituellement un mauvais signe, venant de sa part. Se déplacer avec lui pouvait être dangereux. Ou mortel même. Mais maintenant qu’il était là, il n’avait que deux choix : Le tuer ou le garder avec lui. La deuxième option méritait réflexion : Il avait eu plusieurs bonnes intuitions durant tout le temps où ils avaient été ensemble et de plus, n’avait rien tenté contre lui durant la nuit. Il s’arma et décida qu’il était encore trop tôt pour se débarrasser de son dernier reste d’humanité. Il était temps de partir.
Jour 2, 9h07, Fab :
Lorsqu’il revint vers Aran, Nina était morte entre ses bras, couverte de sang, mais elle portait sur les traits de son visage une expression douce et tranquille. Aran leva des yeux flamboyants de colère.
« Tu l’as eu ? demanda-t-il froidement.
-Non. Il s’était planqué dans les alcôves de l’arène. Je n’aurais p… »
Il n’eut pas le temps de finir sa phrase quand Aran le saisit à la gorge. Sa poigne lui broyait littéralement la trachée et les vertèbres.
« Tu n’as pas réussi à l’avoir… Ou tu es complice ? l’interrogea-t-il avec un regard effrayant. »
C’était donc avec cela qu’il avait détruit son monde d’origine. C’était la première fois qu’il voyait la véritable colère de l’avatard de la Vie et de la Mort. Et franchement, il préférerait ne l’avoir jamais vue. Il commençait à étouffer, mais tint bon pour tenter de le raisonner.
« Mais bon … bon sang, Aran ! … J’étais avec toi, j’ai été touché !
-Tu l’as tuée !
-Arrête ! Calme toi !
-Je vais te…
-C’est ce qu’elle aurait voulu ?
-N’invoque pas son nom ! »
Il le lança avec une force peu commune contre un des arbres adjacents. Il secoua la tête pour retrouver rapidement ses esprits et évita un coup de masse sur la tête. L’arme se planta dans l’écorce de l’arbre pour ne plus s’en déloger, vu la force avec laquelle il avait été lancé. Aran écumait de colère.
« Bordel Aran, qu’est-ce qui te prend ?!
-Il… »
L’homme en face de lui n’était plus dans son état normal. Et heureusement qu’il avait mis le meurtrier en fuite, car dans un tel état, ils étaient l’un comme l’autre des proies de premier choix, à s’entretuer. Quoique seul Aran cherchait à le tuer, lui…
« Il faut que je la rejoigne. Là bas, déclara doucement Aran.
-Dis pas n’importe quoi ! Il faut qu’on continue le combat ! Pourquoi… Pour quoi serait-elle morte sinon ? Tu crois vraiment qu’elle aurait voulu que tu la suives ? Allez Aran !
-Je ne peux pas continuer, gémit l’autre en tombant à genoux.
-Aran, tu vas pas tout lâcher maintenant !
-Si. Elle m’attend.
-Mais t’es CON ou quoi ? Ressaisis toi ! Nina n’aurait jamais voulu que tu meures ! Allez tu viens maintenant ! »
Après tout, qu’est-ce que cela changeait si Aran mourait là ? Il se dit qu’après avoir vu sa manière de se comporter, son espoir de s’en sortir avec Nina, il ne pouvait pas décemment le laisser mourir comme un chien. Lui. Cela dit, l’emmener avec lui était dangereux, vu qu’il le ralentirait largement. Soudain, alors qu’il était plongé dans une réflexion à peser le pour et le contre, Aran se releva. Fab se redressa, légèrement surpris.
« D’accord je continue. Uniquement pour massacrer celui qui a fait ça. Je ne mourrais pas avant que cet enfoiré se noie dans ses tripes. »
Fab l’approuva d’un petit hochement de tête, et cependant, en regardant le cadavre de la jeune femme, ne put s’empêcher de penser, et à raison d’ailleurs : « Comme s’il allait se montrer devant nous à brailler qu’il a tué Nina… » Il se massa la nuque et le cou, encore meurtri par l’étranglement par Aran. Quelque chose lui disait que tel un couple d’inséparables, la douleur d’Aran et son aveuglement vers la vengeance finiraient par l’achever dans très peu de temps. Bien sûr, il n’aimait pas ça. Mais maintenant il était trop tard. Et cela ne pouvait malheureusement que l’aider à gagner. En comptant bien sûr sur le fait qu’Aran ne l’élimine pas avant, par accès de colère et de passion meurtrière.
Il observa avec une douleur muette Aran enterrer, seul, la femme qu’il aimait. L’avatard se recueillit pendant un temps qui lui parut infini. Il se releva finalement et se dirigea vers l’entrée du camp. Fab lui proposa d’aller à l’intérieur l’arène pour trouver des indices sur la personne qui les avait attaqués. Il ne lui répondit jamais. Pas même un hochement de tête ou un regard. Fab se demanda pendant un long moment s’il l’avait ignoré ou si simplement, il n’était plus en état d’écouter quiconque, ou même de ressentir l’appel de ses nerfs meurtris par les blessures dans le dos. Cependant, il décida de suivre son plan et de tenter de retrouver des traces du meurtrier de Nina.
Jour 2, 9h24, Nyarla :
« Allez Nyarla, fais pas la tête, on t’aime bien, tu le sais ! dit Angel of fear.
-Foutez moi la paix ! Vous aviez eu ce que vous vouliez non ? Lâche moi maintenant !
-Mais Nyarla, puisqu’on te dit qu’on veut t’aider ! reprit l’autre.
-Je ne veux pas de votre aide !
-Euh tu sais, lança à son tour Vendetta, je veux pas t’embêter, mais tu vas vers le bord du camp, et tu sais ce qu’il y a à la frontière non ?
-Laissez moi tranquille ! s’exclama à nouveau Nyarla. »
Son sentiment était mixte. Autant elle se sentait terrorisée par le fait de parler à deux « morts ». Car oui, physiologiquement, biologiquement et médicalement, il n’y avait aucun doute là-dessus. L’un comme l’autre étaient morts. Autant elle avait un besoin oppressant de ne pas être seule. Elle l’avait ressenti juste après la mort de IL. La perspective terrifiante d’être seule.
« Si vous vous ennuyez autant, pourquoi n’allez-vous pas parler à votre pote là, vu que vous avez mis tant d’efforts à m’aider à le tuer ?
-Ah tu veux qu’il vienne aussi te parler c’est ça ? s’exclama Angel of fear avec un sourire de ravissement.
-Je… Non !! Mais enfin, puisque j’ai accompli votre revanche, vous devriez me laisser en paix, mince à la fin !
-De toute manière, IL ne peut pas te parler… reprit Angel of fear en ignorant sa dernière remarque.
-Mais nous on ne voulait pas seulement tuer IL… on veut aussi que tu gagnes, Nyarla ! ajouta Vendetta. »
Quelle blague. Et puis quoi encore ? Parler aux morts, qui ne ressemblaient en rien à leurs reflets vivants, qui réfléchissaient et lui donnaient des conseils, certes avisés, mais totalement… déroutants. Elle débattit longuement avec sa conscience de si elle devait écouter ces voix ou simplement s’en passer et les semer à la première occasion. Ou, encore mieux, se réveiller de ce long cauchemar.
Il n’y avait aucune douleur plus grande que celle-là. Celle de perdre un être cher. Non. Celle de perdre l’âme sœur. Nina avait été touchée trop près du cœur pour espérer s’en remettre sans potion X. Et l’indicible vérité s’offrait à lui, nue. La chemise de l’hybride tigrée commençait à se teindre de rouge en commençant par le point où elle avait été frappée. La pivoine de mort s’ouvrit sur sa poitrine, lentement, inexorablement, et il refusait de relâcher son étreinte sur la jeune femme. Elle lui sourit à travers les larmes. Lui ne pouvait que se contenter de la regarder, aussi blême qu’elle. Tout se mélangeait dans son esprit. Les souvenirs. Le bruit de la fusillade. Les pupilles fines de Nina qui se plongeaient dans les siens dans un dernier sentiment sourd et muet qui apparaissait clairement dans son esprit. Il ne voulait pas la perdre. Il ne pouvait pas la perdre. Pas après tout ça. Si seulement… Si seulement il ne s’était jamais arrêté de marcher, ils auraient peut être eu une chance. Si seulement il… avait prévu… Elle articula lentement son nom.
« A…ran… »
Lorsque sa voix faible atteignit ses oreilles il crut mourir de douleur tant son cœur s’était alourdi dans sa poitrine. Elle allait mourir. Devant ses yeux. Elle allait mourir et il ne pouvait rien faire.
« Nina, non ! Je t’en prie ! »
Elle lui sourit et malgré le sang sur son visage, elle lui parut rayonnante. Un être de lumière et de pureté n’aspirant qu’à son bien.
« Aran… je t’aime… »
Ces derniers mots… comme un adieu.
« Ne dis pas ça comme ça ! Tu dois vivre Nina ! NINA ! »
Elle respira lentement et ferma les yeux. Le corps s’affaissa petit à petit entre ses bras. « Je t’aime… »
Il n’étouffa plus son sanglot et l’étreignit avec l’énergie du désespoir contre lui.
« Je t’aime aussi Nina… »
Sans voir son visage, même en refusant de la voir exhaler son dernier souffle, il vit se matérialiser dans son esprit le sourire de bonheur qui étira les lèvres de la neko. Les larmes l’étranglaient et l’asphyxiaient. Il devait mourir lui aussi maintenant. Il devait…
Nina expira et son corps inerte retomba sur lui. L’instant d’une éternité. Elle était morte.
Fille n°4, Nina. Reste 18.
Jour 2, 9h06, Draco Dynasty :
« Donc si on suit tes déductions, K-ro vise à ce qu’on se mette tous sur la face à cet endroit, reprit Night Beast en traçant un chemin sur le plan de leur cachette actuelle jusqu’à l’endroit hypothétiquement indiqué par Draco Dynasty.
-Voilà.
-Mais question dans ce cas : Pourquoi ne l’a-t-elle pas fait plus tôt si elle voulait qu’on se rétame la tronche entre nous ? Je veux dire, c’était plus simple d’organiser un Super Smash Brawl sur un petit endroit étriqué que de nous mettre tous sur un bout de terre flottant. »
Draco Dynasty devait admettre que là, Night Beast marquait un point. Mais K-ro étant un être humain comme les autres, elle pouvait aussi se lasser du jeu qu’elle avait mis en place et l’amener à son terme plus rapidement que prévu. Cela dit… ça ne tournait pas rond. La manière dont elle les pousserait, toujours hypothétiquement, à tous se rencontrer n’était pas du tout cohérente. Et légèrement moins construite que ce qui avait été fait jusqu’à maintenant en matière de zones interdites. Il n’y avait pas de logique continue. Et cela l’agaçait vraiment. Le temps leur était compté maintenant. Avant onze heures, il faudrait évacuer la zone. En sortant maintenant, il pouvait espérer atteindre le quartier des généraux, mais il était sans doute trop dangereux de s’aventurer par là. Mais cela dit. Ça paraissait tellement fou qu’il pouvait tenter de le faire. La zone avait été interdite de nombreuses fois, et ceux qui l’avaient habitée à un moment n’étaient sans doute pas assez stupides pour y retourner à chaque fois. Il pouvait s’agir d’un bon refuge. Il exposa l’idée à Night Beast, qui, trop content de quitter les lieux, s’empressa d’approuver.
« Ce n’est pas très loin. En passant par ici, on devrait pouvoir y être sans trop de difficulté. Je pense qu’on peut compter une heure en prenant nos précautions.
-Une heure pour faire huit cents mètres ! Bon sang, mais tu vas y aller en rampant ou quoi ?
-Si on se déplace sans prendre suffisamment de précautions, par ce terrain-ci – il montra du doigt une zone complètement déboisée entre deux postes de guet – on va se faire tirer dessus comme des lapins à l’ouverture de la saison de chasse. Tu comprends ? Il faut essayer de faire le tour. »
Night Beast ne protesta pas. Apparemment l’image avait été assez frappante pour lui. Ou alors il était plus pressé de sortir de cette zone potentiellement dangereuse que d’avoir le dernier mot de la dispute. Or ce genre de choses était habituellement un mauvais signe, venant de sa part. Se déplacer avec lui pouvait être dangereux. Ou mortel même. Mais maintenant qu’il était là, il n’avait que deux choix : Le tuer ou le garder avec lui. La deuxième option méritait réflexion : Il avait eu plusieurs bonnes intuitions durant tout le temps où ils avaient été ensemble et de plus, n’avait rien tenté contre lui durant la nuit. Il s’arma et décida qu’il était encore trop tôt pour se débarrasser de son dernier reste d’humanité. Il était temps de partir.
Jour 2, 9h07, Fab :
Lorsqu’il revint vers Aran, Nina était morte entre ses bras, couverte de sang, mais elle portait sur les traits de son visage une expression douce et tranquille. Aran leva des yeux flamboyants de colère.
« Tu l’as eu ? demanda-t-il froidement.
-Non. Il s’était planqué dans les alcôves de l’arène. Je n’aurais p… »
Il n’eut pas le temps de finir sa phrase quand Aran le saisit à la gorge. Sa poigne lui broyait littéralement la trachée et les vertèbres.
« Tu n’as pas réussi à l’avoir… Ou tu es complice ? l’interrogea-t-il avec un regard effrayant. »
C’était donc avec cela qu’il avait détruit son monde d’origine. C’était la première fois qu’il voyait la véritable colère de l’avatard de la Vie et de la Mort. Et franchement, il préférerait ne l’avoir jamais vue. Il commençait à étouffer, mais tint bon pour tenter de le raisonner.
« Mais bon … bon sang, Aran ! … J’étais avec toi, j’ai été touché !
-Tu l’as tuée !
-Arrête ! Calme toi !
-Je vais te…
-C’est ce qu’elle aurait voulu ?
-N’invoque pas son nom ! »
Il le lança avec une force peu commune contre un des arbres adjacents. Il secoua la tête pour retrouver rapidement ses esprits et évita un coup de masse sur la tête. L’arme se planta dans l’écorce de l’arbre pour ne plus s’en déloger, vu la force avec laquelle il avait été lancé. Aran écumait de colère.
« Bordel Aran, qu’est-ce qui te prend ?!
-Il… »
L’homme en face de lui n’était plus dans son état normal. Et heureusement qu’il avait mis le meurtrier en fuite, car dans un tel état, ils étaient l’un comme l’autre des proies de premier choix, à s’entretuer. Quoique seul Aran cherchait à le tuer, lui…
« Il faut que je la rejoigne. Là bas, déclara doucement Aran.
-Dis pas n’importe quoi ! Il faut qu’on continue le combat ! Pourquoi… Pour quoi serait-elle morte sinon ? Tu crois vraiment qu’elle aurait voulu que tu la suives ? Allez Aran !
-Je ne peux pas continuer, gémit l’autre en tombant à genoux.
-Aran, tu vas pas tout lâcher maintenant !
-Si. Elle m’attend.
-Mais t’es CON ou quoi ? Ressaisis toi ! Nina n’aurait jamais voulu que tu meures ! Allez tu viens maintenant ! »
Après tout, qu’est-ce que cela changeait si Aran mourait là ? Il se dit qu’après avoir vu sa manière de se comporter, son espoir de s’en sortir avec Nina, il ne pouvait pas décemment le laisser mourir comme un chien. Lui. Cela dit, l’emmener avec lui était dangereux, vu qu’il le ralentirait largement. Soudain, alors qu’il était plongé dans une réflexion à peser le pour et le contre, Aran se releva. Fab se redressa, légèrement surpris.
« D’accord je continue. Uniquement pour massacrer celui qui a fait ça. Je ne mourrais pas avant que cet enfoiré se noie dans ses tripes. »
Fab l’approuva d’un petit hochement de tête, et cependant, en regardant le cadavre de la jeune femme, ne put s’empêcher de penser, et à raison d’ailleurs : « Comme s’il allait se montrer devant nous à brailler qu’il a tué Nina… » Il se massa la nuque et le cou, encore meurtri par l’étranglement par Aran. Quelque chose lui disait que tel un couple d’inséparables, la douleur d’Aran et son aveuglement vers la vengeance finiraient par l’achever dans très peu de temps. Bien sûr, il n’aimait pas ça. Mais maintenant il était trop tard. Et cela ne pouvait malheureusement que l’aider à gagner. En comptant bien sûr sur le fait qu’Aran ne l’élimine pas avant, par accès de colère et de passion meurtrière.
Il observa avec une douleur muette Aran enterrer, seul, la femme qu’il aimait. L’avatard se recueillit pendant un temps qui lui parut infini. Il se releva finalement et se dirigea vers l’entrée du camp. Fab lui proposa d’aller à l’intérieur l’arène pour trouver des indices sur la personne qui les avait attaqués. Il ne lui répondit jamais. Pas même un hochement de tête ou un regard. Fab se demanda pendant un long moment s’il l’avait ignoré ou si simplement, il n’était plus en état d’écouter quiconque, ou même de ressentir l’appel de ses nerfs meurtris par les blessures dans le dos. Cependant, il décida de suivre son plan et de tenter de retrouver des traces du meurtrier de Nina.
Jour 2, 9h24, Nyarla :
« Allez Nyarla, fais pas la tête, on t’aime bien, tu le sais ! dit Angel of fear.
-Foutez moi la paix ! Vous aviez eu ce que vous vouliez non ? Lâche moi maintenant !
-Mais Nyarla, puisqu’on te dit qu’on veut t’aider ! reprit l’autre.
-Je ne veux pas de votre aide !
-Euh tu sais, lança à son tour Vendetta, je veux pas t’embêter, mais tu vas vers le bord du camp, et tu sais ce qu’il y a à la frontière non ?
-Laissez moi tranquille ! s’exclama à nouveau Nyarla. »
Son sentiment était mixte. Autant elle se sentait terrorisée par le fait de parler à deux « morts ». Car oui, physiologiquement, biologiquement et médicalement, il n’y avait aucun doute là-dessus. L’un comme l’autre étaient morts. Autant elle avait un besoin oppressant de ne pas être seule. Elle l’avait ressenti juste après la mort de IL. La perspective terrifiante d’être seule.
« Si vous vous ennuyez autant, pourquoi n’allez-vous pas parler à votre pote là, vu que vous avez mis tant d’efforts à m’aider à le tuer ?
-Ah tu veux qu’il vienne aussi te parler c’est ça ? s’exclama Angel of fear avec un sourire de ravissement.
-Je… Non !! Mais enfin, puisque j’ai accompli votre revanche, vous devriez me laisser en paix, mince à la fin !
-De toute manière, IL ne peut pas te parler… reprit Angel of fear en ignorant sa dernière remarque.
-Mais nous on ne voulait pas seulement tuer IL… on veut aussi que tu gagnes, Nyarla ! ajouta Vendetta. »
Quelle blague. Et puis quoi encore ? Parler aux morts, qui ne ressemblaient en rien à leurs reflets vivants, qui réfléchissaient et lui donnaient des conseils, certes avisés, mais totalement… déroutants. Elle débattit longuement avec sa conscience de si elle devait écouter ces voix ou simplement s’en passer et les semer à la première occasion. Ou, encore mieux, se réveiller de ce long cauchemar.
Hysteric Fairy- Enorme floodeur
- Nombre de messages : 2309
Age : 36
Localisation : CTS
Date d'inscription : 23/02/2005
Re: Cérémonie de clôture
Jour 2, 9h32, Furioso 306 :
Furioso se retrouva avec une certaine appréhension derrière le comptoir où il avait jadis servi. Alcools, cocktails, il était passé maître dans l’art de fabriquer des mixtures colorées et explosives. Jetant un rapide coup d’œil à sa réserve « ouverte » d’alcools, il constata qu’elle n’était pas sortie indemne du début de la « cérémonie ». Vidée de la partie Soho-Cabernet d’Anjou-Bières, elle avait été ouverte, et des bouteilles vides ou cassées traînaient sur le côté. Furioso 306 pesta devant les preuves de tant de maltraitances sur son bien le plus précieux du camp. Il vit également que le système balistique avait été manipulé durant son absence, bien qu’il ignorât par qui et n’avait pas le courage d’aller chercher et débrancher son système de surveillance. Par ailleurs il n’était même pas sûr que la machine fût encore en état de marche après un temps aussi long d’absence et de négligence. D’une combinaison experte de manipulations, il déploya son système de défense minimal, puis s’installa sur un tabouret, toujours derrière le bar.
« Quelqu’un veut à boire ? proposa-t-il sur un ton taquin, posant ses avant-bras sur le comptoir.
-Je veux bien, répondit Hysteric Fairy avec un léger sourire. Tu as de quoi faire un Shirley Temple ?
-Un Shirley Temple… Hm, voyons voir ça… Bon je vais te bricoler ça avec ce qu’il reste hein.
-Pas de souci. Je boirai n’importe quoi du moment que ça me permet d’oublier un peu ce sacré bordel dans lequel K-ro nous a tous fourrés.
-Deux Shirley Temple, lança Dur Estel à son tour.
-Petit organe l’elfe, rétorqua Furioso 306 sans ciller. Et moi je ne sers pas les tout petits organes. »
Dur Estel lui jeta un regard meurtrier, mais se tut en baissant les yeux sur son fusil pointé vers lui. Il grommela en se tassant sur son tabouret.
« Tu m’emmerdes, répondit-il simplement.
-Cool, ça m’évitera d’avoir à te parler.
-Vous avez fini oui ? On ne peut pas se permettre de s’entretuer comme ça ! les interrompit Hysteric Fairy.
-Bon bon. Voilà ton cocktail. »
La mixture avait une couleur anormale. Hysteric Fairy soupira en le buvant à même le verre, ce qui le fit tiquer légèrement. Mais qu’y pouvait-il ? Il n’y avait pratiquement plus rien d’utilisable dans le bar, et surtout pas les pailles. Mais ses réflexes étaient ce qu’ils étaient, et boire un beau mélange bien préparé dans les règles de l’art, à même le verre, était un beau gâchis de son effort.
« Qu’allons-nous faire en attendant ? demanda Commy la poupée.
-Attendre. Il est clair désormais qu’on ne pourra plus convaincre les gens de nous suivre. Par contre, avec le système de défense du bar, on peut pirater l’ordinateur de K-ro, commenta Hysteric Fairy.
-Hein ? s’exclama Furioso 306.
-Ou alors on peut essayer de lancer un missile artisanal. Non ?
-J’ai un système de défense, pas des missiles prêts à partir !
-Mais tu prépares des cocktails assez violents non ?
-Oui mais je…
-Bon, alors on devrait chimiquement pouvoir tenter quelque chose. Parce que personnellement, ça me tente pas trop de rester là les bras ballants sans rien faire. »
Furioso 306 se tut. Il n’y avait pas grand-chose à faire quand elle avait une idée en tête. Mais dans un sens, le temps passait et il ne voyait pas, lui non plus, de solution arriver. A terme, cela ferait la moitié du temps et toujours rien à l’horizon si ce n’était des cadavres. Et cela ne lui plaisait pas, mais alors pas du tout. Cependant, même s’il n’avait rien de particulier contre elle, si ce n’était sa tendance à donner des ordres, il avait beaucoup de mal à supporter les deux autres. L’une avait l’air complètement insensible et détachée du monde. Pourquoi devait-elle survivre ? Sous prétexte que son âme était celle jadis de Comet, la fille de Hysteric Fairy ? Quant à l’elfe, il était évident qu’il nourrissait des desseins obscurs et très mauvais pour eux, tous autant qu’ils étaient. Et ce danger, il aurait préféré s’en débarrasser immédiatement.
Parfois, il avait du mal à comprendre ce que cherchait réellement Hysteric Fairy. Le temps pressait maintenant. Et plus l’heure tournait, plus son espoir de s’en sortir vivant avec les autres survivants s’étiolait pour se perdre dans des pensées morbides associant elfe, poupée et même ange dans des paysages apocalyptiques aux couleurs de sang et de mort.
Jour 2, 9h45, Squall :
Ses membres encore engourdis de la nuit lui rappelèrent au fur et à mesure que le temps passait, qu’il était relativement blessé et que continuer la chasse à l’homme dans cet état était de l’autodestruction pure et simple. Mais on n’était pas le souffre douleur de femmes tout de cuir vêtues sans quelques contreparties. Et sa résistance hors-normes en était une. Il trouverait sans doute quelqu’un aux cantines, maintenant qu’elles n’étaient plus interdites par K-ro. Après tout, c’était le premier endroit auquel avait pensé Popolman après le bar de Furioso 306, selon les dires de Mr.Magnum. Et c’était l’un des meilleurs refuges possibles, du moins, tant que K-ro n’était pas intervenue sur les moyens de défense qu’elles possédaient. Par ailleurs, s’ils étaient bien morts à cet endroit, Squall estimait qu’ils avaient droit à une sépulture décente, à défaut d’avoir pu les sauver, au moins pouvait-il leur offrir ce dernier présent, le respect plutôt que l’abandon, à pourrir à l’air libre. Il se mit prudemment en route vers le centre du camp, surveillant tous les endroits stratégiques postés en hauteur, qu’il connaissait parfaitement depuis le temps où il avait participé à un défi stupide suite à un jeu à boire avec Hilde. Cela avait consisté à lancer des sorts dévastateurs à grands renforts de Bâtin Crûleur du Millenium sur quiconque tentait de gagner l’extérieur du camp, que ce soit l’arène ou l’entrepôt à corvée de patates. K-ro avait très peu apprécié ce jeu, et pour cause, et il en avait fait les frais sous les rires moqueurs de sa compagne de galère. Expulsé du camp, enfermé en Enfer, il n’avait pu revenir que tête basse, des mois plus tard, subissant un regard réprobateur et perplexe de tous ses anciens compagnons, qui ne lui faisaient plus tout à fait confiance, du moins pendant un temps. Quand il y repensait, Hilde n’avait pas de quoi se plaindre, elle qui avait élu domicile dans les plus profonds des abysses infernaux. Lui, pour sa part, avait subi des mois de torture de la part de créatures ne ressemblant ni de près, ni de loin, à celles dont il avait fini par apprécier les séances de violence gratuite.
Aucun moyen de sortir du camp ? Aucun moyen de sauver tous ceux qui n’auraient jamais dû mourir ? Squall repensa à la Shinra Corp et sa directrice à la poigne de fer. Parmi les pires corporations de son époque, elle avait fait les couvertures et appartenu quasiment à chaque classement au top cinq des entreprises mégalomaniaques dangereuses pour la santé morale de ses employés. Et pourtant de ce qu’il avait pu voir en tant qu’employé bénévole et pas toujours volontaire de la Shinra Corp, rien n’arrivait à la cheville de ce qui leur arrivait à ce moment même. Angie avait passé son temps, à la direction de la Shinra Corp, à ramener des morts à la vie pour leur donner un travail au sein de l’entreprise. K-ro, elle, se contentait de donner la mort sans aucune raison, et pire que tout, de les forcer à se détruire. A se haïr. A se craindre entre eux. En voyant le regard miné de Hysteric Fairy lorsqu’il l’avait rencontrée dans cette lande morte près du quartier des généraux, il avait compris qu’elle attendait autre chose de la suite de sa vie. Il s’était mis en tête de faire ressortir en chacun la foi dans la survie commune. La communauté peut être pas. Mais ils ne pouvaient pas tous mourir là et ne rien porter par delà les murs du camp. C’était tellement bête. Il ne voulait pas y croire. Et pourtant il avait mal. Il se dit, sans savoir pourquoi, qu’il valait mieux poursuivre sa route, continuer le combat, plutôt que de se laisser mourir sur place. Sinon, pourquoi aurait-il survécu aux couloirs du vingt-deuxième étage de la Shinra Corp ? Pourquoi aurait-il rencontré toutes ces personnes ? Tuer pour vivre n’était pas sa solution, et mourir non plus. Il fallait vivre en croyant. Il crut avoir repéré l’ombre de Hilde justement un peu plus loin. Elle discutait avec une silhouette familière.
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Re: Cérémonie de clôture
Jour 2, 9h46, Hilde :
Ça y est, elle le tenait. Près des cantines, elle tenait enfin son homme. Aran Valentine avait longtemps été son centre d’intérêt, suite à une tentative ratée de séduction sur sa personne, lors d’un contexte un peu particulier de débauche d’alcools et d’autres choses scabreuses. Elle avait été grandement surprise par cet individu, capable de rire et s’amuser de tout avec ses camarades, mais d’une fidélité sans faille en ce qui concernait l’Amour. L’Amour et puis quoi encore ? Hilde n’avait jamais cru en l’Amour avec ce grand A ridicule. Elle faisait ce qui lui plaisait, prenait ce qu’il lui plaisait de prendre, et tout lui avait toujours été accessible. Le plaisir, la volupté, le matériel et tout ce que l’argent pouvait lui offrir après un pacte avec le diable. Elle se complaisait dans la concupiscence et cela ne la dérangeait pas du tout, au contraire même. Elle aimait avoir ce qu’elle désirait. Et elle ne désirait jamais rien au dessus de ce qu’elle pouvait obtenir. Le matériel lui plaisait, et elle s’en contentait amplement, parce qu’elle ne croyait pas à l’existence de quelque chose de supérieur. A quoi bon, après tout ? Le « là-haut », le « plus » était inutile pour elle, juste bon à lui prendre la tête avec des scrupules dont toute démone avisée ne s’embarrassait pas. Mais Aran Valentine… Aran Valentine était différent. Là où n’importe quel homme finissait par se laisser faire sans trop de protestations, Aran Valentine l’avait rejetée et l’avait dès lors regardée comme une chose sale et souillée. Quelque chose qui ne méritait pas qu’on y prêtât attention. Et cela, elle ne pouvait pas le supporter. Elle, un objet de dégoût ? Ou pire, un rebut ? Une chose inutile ou parasite ? Cela lui avait rappelé son enfance passée à survivre, une enfance où elle n’avait rien eu et où elle avait tout eu à gagner par elle-même. Et après cela, voulait-il encore lui faire croire qu’elle n’était rien ? C’était inadmissible. Elle pensait avoir oublié Aran Valentine, mais au fur et à mesure, elle se rendait compte que ce dernier avait laissé des traces indélébiles dans son esprit. Elle réalisa que tous les hommes qu’elle pensait obtenir par son talent et ses charmes ne voyaient en elle que la chose répugnante qu’Aran avait pointée du doigt en la dévoilant au grand jour. Il fallait donc se venger de cet homme. Elle avait arrêté de tirer pour cette unique raison, pour le conserver en vie.
En reconnaissant la silhouette imposante d’Aran Valentine, elle avait senti son cœur bondir dans sa poitrine. « La vengeance est un plat qui se mange froid » pensa-t-elle furtivement. Elle profiterait de cette trop belle aubaine pour l’éliminer ni vu ni connu, sous la bénédiction de K-ro, qui, il fallait le dire, servait à quelque chose au moins pour une fois.
« Euh… Aran ? »
Elle recula d’un pas leste et pencha la tête en arrière dans un geste ample et souple, alors que la masse d’Aran faisait un tour circulaire autour de lui. Il se retourna enfin, et garda la masse en position d’attaque vers elle.
« Hilde…
-Yo, Aran. Ça fait un bail, répondit-elle d’un ton badin en lui faisant un léger signe de la main comme pour le saluer.
-Qu’est-ce que tu fais là ? C’est quoi ton arme ?
-Hein ? J’ai une assiette en porcelaine… reprit-elle innocemment. »
Aran la fixa longuement sans mot dire. Elle soutint son regard avant de briser à nouveau le silence.
« Est-ce que tu vas faire le jeu de K-ro et tuer tout le monde, toi ? demanda-t-elle.
-Pourquoi es-tu blessée ? »
Il n’était pas enclin à la discussion. Il ne cherchait qu’une chose. Si seulement il savait qu’il l’avait en face de lui. Elle ricana intérieurement sans aucune pitié. L’Amour, tout ça, elle lui montrerait que c’était faux. Nina était morte, et il la remplacerait comme n’importe quel homme, comme n’importe quel animal le ferait. Il ne pouvait pas valoir mieux. Et puis d’abord, s’il tenait tant que ça à cette femme, Nina, alors il serait en train de décimer le camp, non ? Tous des faibles, vraiment. Elle tenta de se remémorer rapidement de noms de boucs émissaires à donner.
« J’ai été attaquée… mais j’ai réussi à m’enfuir. Je souffre atrocement Aran, gémit-elle plaintivement.
-Tu as descendu ceux qui t’attaquaient ? enchaîna-t-il sans avoir l’air de prêter attention à ses jérémiades.
-Nan, j’pouvais pas, avec une assiette en porcelaine enfin ! rétorqua-t-elle en feignant l’indignation. Aran, tu vas pas me tuer ?
-Où est ton arme ?
-Dans mon sac. »
Pour signe de bonne grâce, elle ouvrit son sac, et lui montra deux morceaux de porcelaine brisée. Aran les observa en silence pendant un moment, puis la dévisagea. Il brisa les restes de l’assiette sous son talon, et continua sa route sans plus lui prêter d’attention. Elle fit mine de la suivre, quand il lui intima d’un geste d’arrêter. Stupéfaite, elle s’arrêta, et regarda sa montre. Il était presque dix heures. Aran Valentine était passé dans la zone interdite du no man’s land entre la cantine et le reste du camp, et il lui restait peu de temps pour terminer de la franchir. Elle ne pouvait pas le tenter en courant. Etait-il fou ?! Elle resta de l’autre côté. Et tapa du pied, folle de rage.
Jour 2, 10h02, Fab :
Cette fois, c’était clair. Il avait déjà repéré les restes des munitions qui avaient servi à tuer Nina, et il en était sûr, l’arme qu’il tenait en main, retrouvée avec un chargeur vide dans les baraquements à l’entrée du camp, était celle qu’avait tenue le meurtrier. Un fusil d’assaut M4. Avec une portée pareille, l’assaillant avait eu une chance démoniaque de pouvoir toucher Nina au cœur. L’arme était peu précise, mais Fab n’excluait pas qu’il y ait pu avoir une lunette de visée, qu’on aurait fait disparaître en même temps qu’on se débarrasse petit à petit d’une arme devenue inutile pour mieux tromper l’ennemi. Lorsque, caché dans l’abri où il avait retrouvé l’arme, il avait pu scruter les alentours et repérer âme qui vive dans le camp, il avait enfin vu Aran, qu’il cherchait, mais pas seul. Avec lui était une femme que Fab connaissait bien, au moins par son nom, qui traînait une réputation de terreur derrière elle. Hilde. Hilde faisait partie de ces gens peu scrupuleux qui vivaient parmi les démons en en partageant les mauvaises mœurs et les coutumes barbares. Elle avait bien connu Aran Valentine, mais que faisait-elle à lui parler ? Aran avait le regard morne, et elle n’avait pas l’air d’une victime tout à fait ordinaire, avec ses sourires et ses moues dépitées. C’était une mauvaise actrice. Mais à quel point ? Qu’avait-elle fait depuis le début du jeu ? Que voulait-elle ?
Vers dix heures, au moment où Hilde regarda sa montre, il se rendit compte qu’il était également trop tard pour lui pour retrouver Aran Valentine aux cantines. Au moins était-il en sécurité, au moins pour un temps. D’ici là, il trouverait peut être une solution. Mais son attention était davantage concentrée sur le fait que Hilde s’approchait de l’endroit où il se cachait. D’abord un peu anxieux et se demandant ce qu’il allait faire pour éviter qu’elle ne l’attaquât, il réalisa qu’elle venait par ici en parfaite connaissance de cause. Elle n’avait pas attaqué Aran, elle était donc désarmée. Et si elle venait par là, c’était donc qu’il s’agissait de son refuge. Et dans la tête de Fab, les pièces du puzzle s’assemblaient. L’assassin de Nina venait vers lui, le sourire aux lèvres, après avoir tenté de séduire le fiancé éploré sans vergogne. Bien heureusement, il avait pu voir que la colère sourde d’Aran le protégeait de tout son environnement. Pour l’instant. Il sortit sa faucille et démonta l’arme à feu avec toutes les forces dont il pouvait faire preuve à ce moment. Puis il jeta les débris dans un coin, et se dissimula derrière la porte. Il était l’heure de payer l’addition.
Hysteric Fairy- Enorme floodeur
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Re: Cérémonie de clôture
Que devrais-je dire, alors!
Quand je pense que j'aurais ENFIN pu être utile à quelque chose et que tu m'as empêché de passer devant...j'aurais du te mordre.
Sinon, sérieux, les armes, c'était aléatoire? J'ai juste eu pas de bol avec mon drapeau blanc alors?
Quand je pense que j'aurais ENFIN pu être utile à quelque chose et que tu m'as empêché de passer devant...j'aurais du te mordre.
Sinon, sérieux, les armes, c'était aléatoire? J'ai juste eu pas de bol avec mon drapeau blanc alors?
Nina- Barbare floodeur
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Re: Cérémonie de clôture
Il est hors de question que je te fasse courir le moindre risque ! Et en plus, ça aurait marché si l'autre boulet avait pas stoppé la marche !
>_<
>_<
Re: Cérémonie de clôture
Nina > Oui, tu as eu aléatoirement un drapeau blanc... Désolée ^^"""
Aran > C'est toi qui as stoppé la marche je rappelle :p
Aran > C'est toi qui as stoppé la marche je rappelle :p
Hysteric Fairy- Enorme floodeur
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Re: Cérémonie de clôture
Parce qu'il contestait mes ordres, tiens !
J'aurais du le tuer. Ca m'aurait occupé trente secondes. Là, en plus, j'ai même pas finit le boulot, ça ne le fait pas.
J'aurais du le tuer. Ca m'aurait occupé trente secondes. Là, en plus, j'ai même pas finit le boulot, ça ne le fait pas.
Re: Cérémonie de clôture
Jour 2, 10h08, Squall :
De loin, il avait pu voir Hilde commencer à discuter avec Aran, puis ce dernier se rapprocher de la cantine. Un rapide coup d’œil à sa montre lui montra qu’il était trop tard pour tenter de rejoindre la cantine, mais bon, du moment qu’il était certain qu’Aran n’était pas un meurtrier en puissance. Certes il en avait déjà eu le pressentiment, mais la discussion apparemment froide et distante, mais surtout sans hémoglobine, l’avait convaincu que ni Hilde ni lui ne pouvaient être trop dangereux. Aran avait l’air particulièrement maussade, et il avait déjà vu cela quelque part. Il était probable que Nina ait été retrouvée sans vie, peu de temps auparavant. Il en conçut une certaine tristesse, mais ne put s’y attarder.
Squall connaissait Hilde, et la connaissait bien. Elle était mazoku, fière de l’être et défendait ses couleurs avec toute l’âpreté dont elle était capable. L’art de l’extorsion, de la torture, des ruses sournoises au combat était devenu sa spécialité, la révélation de sa vie. Cependant, s’il y avait bien une chose dont il était certain, c’était qu’elle ne tuerait personne sans y être obligée. Pour lui, elle chercherait une solution autre, ou torturerait les gens pour son bon plaisir, mais aucune raison d’aller expédier définitivement ad patres ceux de son entourage. Surtout quand on avait été si proches de cet entourage. C’est pourquoi, lorsqu’il vit Hilde être projetée hors de l’abri où il l’avait vue se rendre, son sang ne fit qu’un tour et il n’hésita pas.
Squall pesta contre lui-même. Il aurait dû intervenir bien avant. Il espérait ne pas avoir failli à la protection de quelqu’un. Encore.
Jour 2, 10h10, Fab :
« Tu l’as tuée ! Et après ça, tu oses encore te présenter à Aran ? Je ne sais pas quelle bêtise tu as pu lui raconter mais je te promets que je vais te le faire regretter.
-Qu’est-ce que tu racontes bon sang ?! hurla Hilde
-Fais pas l’andouille avec moi ! Tu l’as massacrée, et tu oses encore faire semblant ? Elle pourrit sous terre grâce à toi ! Je n’arrive pas à croire que des ordures comme toi puissent exister ! »
Hilde recula sur le parquet poussiéreux de l’abri, alors que Fab la tenait en respect avec un morceau métallique de son ancien fusil. Elle ne put s’empêcher de sourire, car malgré la faucille plantée dans l’arrière de sa tête, elle ne ressentait absolument rien.
« Tu parles de la jolie Nina ? T’étais amoureux d’elle ou quoi ?
-Tu n’as même pas le droit de prononcer son nom ! Pourriture ! »
Elle essuya sa joue du revers de sa main, comme s’il lui avait craché à la figure. Son sourire s’était effacé lorsqu’il avait lancé sa dernière insulte.
« Tout le monde va crever dans ce truc. Un seul survivra. Et je préfère être celle qui vit, déclara-t-elle lentement.
-Abject ! Tu n’as pas seulement tué les autres, Aran et moi on est vivant. Tu as arraché Nina à Aran pour essayer de satisfaire ton égocentrisme. En vrai, tu ne supportais pas la vue de ce que tu ne pourrais jamais avoir, hein ?
-La ferme ! »
Elle perdait son sang-froid. Lui comme elle n’avait plus d’arme pour combattre. Mais lui au moins, il avait encore de quoi aggraver suffisamment l’hémorragie cérébrale qu’il avait déjà provoquée chez elle.
« Tu n’as aucune idée de ce que j’ai subi dans ma vie.
-Et je m’en fous, rassure toi, rétorqua Fab.
-Vous allez tous mourir ! Je vais vous faire la peau ! »
Elle voulut se relever, il lui assena un violent coup dans la tête et la force qu’il y avait mise projeta Hilde hors de l’abri par la porte. Le corps s’écroula inerte, comme un pantin désarticulé. Nina était vengée désormais. Il s’approcha lentement du corps, sortant de l’abri, lorsqu’un coup de feu attira son attention. Un instant seulement, celui de tourner la tête et il vit le feu du jugement brûler le fond de ses rétines. La mort était fulgurante en fait. Dommage. Il avait tant espéré voir l’aube le lendemain.
Jour 2, 10h13, Squall :
Il regarda tristement le corps de Hilde, le crâne à demi arraché à l’arrière, puis celui de Fab tomber dessus. Hilde était déjà morte. Il était trop tard. Le sang des deux corps maculait le sable. Squall se dégoûtait. En faisant ce geste ultime de trop, dans le fol espoir qu’Hilde était encore vivante, il s’était trouvé une excuse pour faire ce qu’il n’avait pas autorisé son fils à faire la veille. Il était pitoyable.
Fille n°6, Hilde.
Garçon n°17, Fab. Reste 16.
Jour 2, 10h13, Aran Valentine :
Des cris et des coups de feu. De là où il était, il ne pouvait rien voir. Mais ce n’était pas son problème. Hilde finirait par mourir, il devait garder ses forces pour retrouver celui qui avait tué Nina, pas pour se battre à mains nues avec une démone qui finirait par être emportée par son ego surdimensionné ou une balle perdue. La preuve en était des bruits de lutte, à peine deux minutes après qu’il l’eût laissée là où elle était. La cantine n’était plus loin maintenant.
Jour 2, 10h17, Omega :
Elle avait trouvé un endroit où se souffler un peu. La nuit avait été longue. Atrocement longue. Quelque part, au fond de sa tête, les mêmes voix lui rappelaient ce qu’elle n’avait pas su protéger, ce qu’elle devait faire pour expier ses crimes, ce qu’elle devait payer. Une seule lui permettait de se lever pour continuer à se battre. Elle avait une promesse à tenir. Elle s’y était engagée, fermement. Et pour cela, elle n’avait pas droit à l’erreur. Après tout ce temps passé à se morfondre en silence pour la mort de l’être qu’elle avait chéri plus que tout au monde, elle ne pouvait plus se permettre de perdre. Même dans une situation comme celle-ci. Les autres soldats ? Ils n’avaient qu’à mourir, puisque cela enchantait la maîtresse des lieux. Ce qu’elle regretterait après ? Peut être la mort de son frère, son double, son alter-ego. Peut-être, ce n’était même pas sûr. Ce qui était certain, par contre, c’était qu’elle ne regretterait jamais rien plus que la mort de la jeune femme en rose. Morte pour l’humanité, tu parles. Elle avait été tuée par un groupe de fous furieux incapables de lui donner des soins corrects au moment où elle en avait eu le plus besoin. Elle avait été noyée par ceux en qui elle avait eu le plus confiance. Assassinée par l’humanité qu’elle tentait de protéger. Alors, des regrets, pour ce bas-monde, elle ne pouvait en avoir, sauf si elle continuait la procrastination et la recherche vaine de sentiments qu’elle ne pouvait plus se permettre d’avoir vis-à-vis de « ces gens ». Maintenant ils se cachaient comme des lapins dans leur terrier. Par peur. Parce qu’ils réalisaient que certains étaient mieux lotis par nature. Et de par son entraînement, elle faisait partie de ceux qui allaient vivre. Elle devait en faire partie.
Jour 2, 10h21, Kefka :
Quelqu’un approchait. Bien, qui était la future victime ?
Jour 2, 10h22, Rospheeriel :
Il n’avait pas prévu ça, mais alors pas du tout. Il hurla de rage en réalisant qu’il n’y arrivait plus. A viser. Tout son bras droit tremblait lorsqu’il tentait de mettre le carreau au centre des cibles. Et depuis qu’il s’était levé, c’était comme ça. Comme si son bras refusait de se réveiller. « C’est pas le moment de me lâcher » avait-il pensé, fou furieux contre ses membres douloureux. Il se servait maintenant de son bras gauche, moins engourdi apparemment, mais les résultats étaient à peine moins médiocres. Il avait horreur de ça. Il était dans une situation inextricable, et bien que protégé, il commençait à ressentir une angoisse palpable. L’air qu’il respirait le faisait suffoquer. Il avait peur. Et ce sentiment l’insupportait. La peur de mourir, la peur de souffrir, la volonté de survivre qui vacillait parce qu’il n’avait plus confiance en ses capacités. Les tremblements incontrôlables de ses mains. Le sentiment, malgré tout, que depuis le début, tout ce qu’il faisait ne servait à rien, surtout depuis que Squall l’avait détruit mentalement en réussissant à lui échapper et en lui plantant une graine de désespoir dans la jambe. Handicapé. Que ferait-il en continuant ainsi ? Comment pouvait-il espérer survivre à une attaque dans l’entrepôt ? Il était encore plus étonnant d’être encore en vie. S’il devait mourir, il voulait choisir sa mort. Mais lui voulait vivre, continuer sa vie, se moquer constamment de Dragon Noir… Ah, mais il était mort lui aussi. Terrassé dans la nuit, son compagnon de bataille d’Eltanin. Ce n’était pas comme s’il avait été un véritable ami. Bon sang, pourquoi Squall ne l’avait-il pas tué dès le début ? A quoi cela servait-il de le mutiler et le laisser là en plan ? La cruauté n’avait donc plus de limite ?
De loin, il avait pu voir Hilde commencer à discuter avec Aran, puis ce dernier se rapprocher de la cantine. Un rapide coup d’œil à sa montre lui montra qu’il était trop tard pour tenter de rejoindre la cantine, mais bon, du moment qu’il était certain qu’Aran n’était pas un meurtrier en puissance. Certes il en avait déjà eu le pressentiment, mais la discussion apparemment froide et distante, mais surtout sans hémoglobine, l’avait convaincu que ni Hilde ni lui ne pouvaient être trop dangereux. Aran avait l’air particulièrement maussade, et il avait déjà vu cela quelque part. Il était probable que Nina ait été retrouvée sans vie, peu de temps auparavant. Il en conçut une certaine tristesse, mais ne put s’y attarder.
Squall connaissait Hilde, et la connaissait bien. Elle était mazoku, fière de l’être et défendait ses couleurs avec toute l’âpreté dont elle était capable. L’art de l’extorsion, de la torture, des ruses sournoises au combat était devenu sa spécialité, la révélation de sa vie. Cependant, s’il y avait bien une chose dont il était certain, c’était qu’elle ne tuerait personne sans y être obligée. Pour lui, elle chercherait une solution autre, ou torturerait les gens pour son bon plaisir, mais aucune raison d’aller expédier définitivement ad patres ceux de son entourage. Surtout quand on avait été si proches de cet entourage. C’est pourquoi, lorsqu’il vit Hilde être projetée hors de l’abri où il l’avait vue se rendre, son sang ne fit qu’un tour et il n’hésita pas.
Squall pesta contre lui-même. Il aurait dû intervenir bien avant. Il espérait ne pas avoir failli à la protection de quelqu’un. Encore.
Jour 2, 10h10, Fab :
« Tu l’as tuée ! Et après ça, tu oses encore te présenter à Aran ? Je ne sais pas quelle bêtise tu as pu lui raconter mais je te promets que je vais te le faire regretter.
-Qu’est-ce que tu racontes bon sang ?! hurla Hilde
-Fais pas l’andouille avec moi ! Tu l’as massacrée, et tu oses encore faire semblant ? Elle pourrit sous terre grâce à toi ! Je n’arrive pas à croire que des ordures comme toi puissent exister ! »
Hilde recula sur le parquet poussiéreux de l’abri, alors que Fab la tenait en respect avec un morceau métallique de son ancien fusil. Elle ne put s’empêcher de sourire, car malgré la faucille plantée dans l’arrière de sa tête, elle ne ressentait absolument rien.
« Tu parles de la jolie Nina ? T’étais amoureux d’elle ou quoi ?
-Tu n’as même pas le droit de prononcer son nom ! Pourriture ! »
Elle essuya sa joue du revers de sa main, comme s’il lui avait craché à la figure. Son sourire s’était effacé lorsqu’il avait lancé sa dernière insulte.
« Tout le monde va crever dans ce truc. Un seul survivra. Et je préfère être celle qui vit, déclara-t-elle lentement.
-Abject ! Tu n’as pas seulement tué les autres, Aran et moi on est vivant. Tu as arraché Nina à Aran pour essayer de satisfaire ton égocentrisme. En vrai, tu ne supportais pas la vue de ce que tu ne pourrais jamais avoir, hein ?
-La ferme ! »
Elle perdait son sang-froid. Lui comme elle n’avait plus d’arme pour combattre. Mais lui au moins, il avait encore de quoi aggraver suffisamment l’hémorragie cérébrale qu’il avait déjà provoquée chez elle.
« Tu n’as aucune idée de ce que j’ai subi dans ma vie.
-Et je m’en fous, rassure toi, rétorqua Fab.
-Vous allez tous mourir ! Je vais vous faire la peau ! »
Elle voulut se relever, il lui assena un violent coup dans la tête et la force qu’il y avait mise projeta Hilde hors de l’abri par la porte. Le corps s’écroula inerte, comme un pantin désarticulé. Nina était vengée désormais. Il s’approcha lentement du corps, sortant de l’abri, lorsqu’un coup de feu attira son attention. Un instant seulement, celui de tourner la tête et il vit le feu du jugement brûler le fond de ses rétines. La mort était fulgurante en fait. Dommage. Il avait tant espéré voir l’aube le lendemain.
Jour 2, 10h13, Squall :
Il regarda tristement le corps de Hilde, le crâne à demi arraché à l’arrière, puis celui de Fab tomber dessus. Hilde était déjà morte. Il était trop tard. Le sang des deux corps maculait le sable. Squall se dégoûtait. En faisant ce geste ultime de trop, dans le fol espoir qu’Hilde était encore vivante, il s’était trouvé une excuse pour faire ce qu’il n’avait pas autorisé son fils à faire la veille. Il était pitoyable.
Fille n°6, Hilde.
Garçon n°17, Fab. Reste 16.
Jour 2, 10h13, Aran Valentine :
Des cris et des coups de feu. De là où il était, il ne pouvait rien voir. Mais ce n’était pas son problème. Hilde finirait par mourir, il devait garder ses forces pour retrouver celui qui avait tué Nina, pas pour se battre à mains nues avec une démone qui finirait par être emportée par son ego surdimensionné ou une balle perdue. La preuve en était des bruits de lutte, à peine deux minutes après qu’il l’eût laissée là où elle était. La cantine n’était plus loin maintenant.
Jour 2, 10h17, Omega :
Elle avait trouvé un endroit où se souffler un peu. La nuit avait été longue. Atrocement longue. Quelque part, au fond de sa tête, les mêmes voix lui rappelaient ce qu’elle n’avait pas su protéger, ce qu’elle devait faire pour expier ses crimes, ce qu’elle devait payer. Une seule lui permettait de se lever pour continuer à se battre. Elle avait une promesse à tenir. Elle s’y était engagée, fermement. Et pour cela, elle n’avait pas droit à l’erreur. Après tout ce temps passé à se morfondre en silence pour la mort de l’être qu’elle avait chéri plus que tout au monde, elle ne pouvait plus se permettre de perdre. Même dans une situation comme celle-ci. Les autres soldats ? Ils n’avaient qu’à mourir, puisque cela enchantait la maîtresse des lieux. Ce qu’elle regretterait après ? Peut être la mort de son frère, son double, son alter-ego. Peut-être, ce n’était même pas sûr. Ce qui était certain, par contre, c’était qu’elle ne regretterait jamais rien plus que la mort de la jeune femme en rose. Morte pour l’humanité, tu parles. Elle avait été tuée par un groupe de fous furieux incapables de lui donner des soins corrects au moment où elle en avait eu le plus besoin. Elle avait été noyée par ceux en qui elle avait eu le plus confiance. Assassinée par l’humanité qu’elle tentait de protéger. Alors, des regrets, pour ce bas-monde, elle ne pouvait en avoir, sauf si elle continuait la procrastination et la recherche vaine de sentiments qu’elle ne pouvait plus se permettre d’avoir vis-à-vis de « ces gens ». Maintenant ils se cachaient comme des lapins dans leur terrier. Par peur. Parce qu’ils réalisaient que certains étaient mieux lotis par nature. Et de par son entraînement, elle faisait partie de ceux qui allaient vivre. Elle devait en faire partie.
Jour 2, 10h21, Kefka :
Quelqu’un approchait. Bien, qui était la future victime ?
Jour 2, 10h22, Rospheeriel :
Il n’avait pas prévu ça, mais alors pas du tout. Il hurla de rage en réalisant qu’il n’y arrivait plus. A viser. Tout son bras droit tremblait lorsqu’il tentait de mettre le carreau au centre des cibles. Et depuis qu’il s’était levé, c’était comme ça. Comme si son bras refusait de se réveiller. « C’est pas le moment de me lâcher » avait-il pensé, fou furieux contre ses membres douloureux. Il se servait maintenant de son bras gauche, moins engourdi apparemment, mais les résultats étaient à peine moins médiocres. Il avait horreur de ça. Il était dans une situation inextricable, et bien que protégé, il commençait à ressentir une angoisse palpable. L’air qu’il respirait le faisait suffoquer. Il avait peur. Et ce sentiment l’insupportait. La peur de mourir, la peur de souffrir, la volonté de survivre qui vacillait parce qu’il n’avait plus confiance en ses capacités. Les tremblements incontrôlables de ses mains. Le sentiment, malgré tout, que depuis le début, tout ce qu’il faisait ne servait à rien, surtout depuis que Squall l’avait détruit mentalement en réussissant à lui échapper et en lui plantant une graine de désespoir dans la jambe. Handicapé. Que ferait-il en continuant ainsi ? Comment pouvait-il espérer survivre à une attaque dans l’entrepôt ? Il était encore plus étonnant d’être encore en vie. S’il devait mourir, il voulait choisir sa mort. Mais lui voulait vivre, continuer sa vie, se moquer constamment de Dragon Noir… Ah, mais il était mort lui aussi. Terrassé dans la nuit, son compagnon de bataille d’Eltanin. Ce n’était pas comme s’il avait été un véritable ami. Bon sang, pourquoi Squall ne l’avait-il pas tué dès le début ? A quoi cela servait-il de le mutiler et le laisser là en plan ? La cruauté n’avait donc plus de limite ?
Hysteric Fairy- Enorme floodeur
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Re: Cérémonie de clôture
Jour 2, 10h25, Hysteric Fairy :
« Tu t’en sors dis ? grommela Furioso 306 en répétant un énième mélange d’une couleur douteuse.
-Je fais ce que je peux ! Je n’ai jamais été très forte en électronique ! rétorqua-t-elle.
-Je n’aime pas du tout ce qu’on est en train de faire, reprit l’homme en continuant le mélange, qui commençait à prendre une teinte marron foncé, et dégageait une fumée blanche inquiétante.
-Tu crois que ça me plaît ? Et puis dis toi qu’on n’a pas trente-six solutions, zut à la fin ! Si tu continues de râler on ne va jamais s’en sortir !
-Maman ? fit Commy la poupée.
-Euh… oui ? répondit Hysteric Fairy, prise au dépourvu.
-Je peux t’aider ? »
Hysteric Fairy rit intérieurement en se disant qu’elle devait avoir une belle tête de poisson rouge. Elle ne s’attendait pas du tout à ce que « sa fille » lui proposât son aide, du moins, pas dans l’état actuel des choses, transformée en poupée de chiffon. Elle était en nage, à force de triturer les manettes de commande derrière le comptoir.
« Oui, il faut bien qu’on s’y mette tous, lança à son tour Dur Estel. Je vais voir ce que je peux faire.
-ça ira, merci, rétorqua sèchement Hysteric Fairy à l’elfe.
-Tu seras étonnée, mais j’ai certaines connaissances. »
Elle, pour sa part, avait peur que ces « connaissances » ne consistent à les faire tous sauter comme du bœuf découpé en morceaux dans une poêle. Il était déjà assez dangereux de demander à Furioso 306 d’effectuer des mélanges non homologués qu’il n’avait jamais testés lui-même. Cela dit, normalement, avec les matières premières que ce dernier possédait, il était peu probable qu’il pût faire autre chose qu’un grand « pschiiit » faisant sauter le toit du bar. Mais tant qu’il y avait de la vie, il y avait de l’espoir, n’est-ce pas ? Et s’occuper l’esprit était la meilleure solution qu’elle avait trouvée pour éviter une boucherie collective entre quatre personnes incapables de se faire confiance mutuellement. Elle céda finalement la place à Dur Estel, qui se mit à son tour à brancher certains fils. Accoudée au comptoir, elle l’observait avec circonspection. Commy la poupée s’installa près de Furioso 306 sans lui demander son avis. Elle prit un verre et se mit à composer avec des boissons dont les bouteilles étaient encore couvertes de poussières. Furioso 306 soupira bruyamment comme un homme obligé de garder une enfant turbulente cherchant à l’imiter.
« Tu veux faire quoi, Dur Estel ?
-Moi ? Bah reprendre ma vie normale, tout ça, tu sais…
-Non, là tout de suite, tu essaies de faire quoi ?
-Sortir le système armé du bar ?
-Je n’ai jamais dit qu’il y en avait un ! s’exclama Furioso 306.
-Il a raison, reprit Hysteric Fairy. Qu’est-ce que tu fiches là ? Je croyais qu’on essayait de rentrer dans le réseau du camp.
-Il y a un système de défense sous le camp, et c’est ça que j’essaie d’armer, déclara-t-il avec un léger sourire.
-Pourquoi on ne l’a pas fait directement quand on avait accès au souterrain du camp ? demanda Commy la poupée naïvement.
-C’est un différent réseau, répondit simplement Dur Estel. »
Elle le sentait mal. Peut être était-ce dû au sourire de Dur Estel. Ou à la lueur malsaine qui luisait dans ses yeux. Elle avait peut être eu tort de le laisser en vie avec eux. Maintenant que la machine était lancée, il fallait attendre de voir où l’individu les emmènerait.
Jour 2, 10h26, Kefka :
Accroupi derrière la porte de la cantine, il faisait face aux cadavres. Au premier abord, il s’était senti mal en les voyant, l’odeur lui avait donné la nausée. Ça ne s’était pas fait proprement, oh non. Contrairement à lui, qui avait nettement vidé son chargeur aux points vitaux, celui qui avait tué les trois individus étendus sur le sol l’avait fait manuellement, sans arme à feu. Et du coup, l’effusion de sang et d’hémoglobine en jetait bien fort au niveau effets spéciaux. Il aurait juste apprécié pour une fois de ne pas bénéficier de l’option odorama. Les murs étaient maculés de partout, le sol couvert d’une mare coagulée, et les mouches venaient de partout. Il avait reconnu parmi les corps Gorgon_Roo, le fils de K-ro. Oh oui… c’était donc d’ici qu’il avait fait son coup d’éclat avant de mourir comme un imbécile et de se faire dévorer par les vermines. Il n’avait pu se charger lui-même de son cas, dommage. En tout cas, l’endroit était une bonne planque. Au lieu de déplacer les corps, il avait décidé de les laisser sur place pour laisser la surprise au prochain qui ouvrirait la porte. Et lui donner largement le temps de le cueillir comme on cueillait un bourgeon à peine éclos à l’aube. Lui-même était resté hébété pendant près d’une minute devant le spectacle affligeant et horrifique de la mort donnée en face de lui, du massacre pur et simple, marqué d’une barbarie si froide et si méthodique qu’on ne pouvait pas lui donner de nom. Cela avait au moins le mérite de le servir. Il pouvait bien attendre là quelques heures, puis au prochain changement de zones interdites, comme des souris attirées par le fromage, certains finiraient par revenir à cet endroit mystifié. Et au moment où ils constateraient les dégâts monstrueux de la cérémonie de clôture, il en finirait pour de bon.
La porte s’ouvrit pour laisser passer un individu à la longue chevelure blonde, sale et éprouvée par les heures de « jeu ». Kefka savoura chacune de ses réactions. Lentement. Il voyait le carnage et en était troublé à tel point qu’il ne songeait pas à surveiller les alentours. Puis comme dans un songe, il avancerait vers les corps pour les identifier. Et là…
Kefka leva son arme. Elle croisa le poids de la masse cloutée, et il hurla de douleur lorsqu’elle le toucha au poignet. Il fut renversé sur le côté en gémissant sur sa main droite en sang. Comment avait-il pu le voir ? Comment avait-il pu seulement percevoir sa présence dans ce tableau de mort face à lui ? Il leva les yeux et croisa les pupilles bleu de glace d’Aran Valentine, le Prince lapin de l’armée de K-ro. Celui-ci tendait sa masse vers lui, soutenant son regard enflammé par la haine. Le feu de la vengeance contre la colère froide, curieuse ironie. Il ne comprenait même pas la lueur meurtrière qui était seule à animer le regard de l’homme.
« Ah tiens. Le larbin de K-ro revient sur les lieux du crime ? lança Kefka d’un air goguenard malgré la douleur.
-C’est toi qui l’as tuée ?
-Hein ? »
Kefka écarquilla les yeux, stupéfait. De qui parlait-il ? Et surtout pourquoi cette voix désincarnée ? La seconde suivante, il sentit le souffle de la masse arriver sur le côté gauche de sa tête et s’écarta vivement pour éviter le coup. Le métal effleura les quelques mèches de cheveux rebelles devant ses yeux. Bon sang, Aran Valentine n’était pas d’humeur et ça se voyait. Kefka roula en arrière, et saisit le pistolet mitrailleur Uzi de Cymaël au passage. Alors il fallait se battre. Il se battrait. Et il avait tous les avantages à ce niveau.
Jour 2, 10h28, Night Beast :
Malgré les estimations, ils avaient rencontré plus de difficultés que prévu. Arrivés dans une zone un peu plus découverte, ils avaient entendu des tirs, et estimé qu’il valait mieux choisir un autre chemin. Draco Dynasty ne décolérait pas. Il semblait assez fâché de la tournure des événements, puisqu’ils n’avaient toujours pas atteint leur but après plus d’une heure de marche. Mieux encore, il semblait que le trajet s’était rallongé du double lorsqu’ils avaient tenté de contourner la zone de tirs. Night Beast réalisait petit à petit qu’il était bien mieux armé que lui, et qu’en cas de souci, il serait sans doute le premier à y passer. Or, il voulait vivre. Pouvait-il lui faire confiance ? Draco Dynasty était une véritable masse lorsqu’il dormait, et donc, pour s’en débarrasser, il faudrait attendre la tombée du jour. C'est-à-dire, rester vivant jusqu’à ce moment au moins. Un seul geste suspect et la tension retomberait comme un soufflé raté. Un seul faux mouvement et il y passerait, criblé de balles en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire. Peut être retrouverait-il IL en Enfer. Peut être. Là-bas au moins, il pourrait s’amuser sans trop se poser de question sur comment sortir sans trop de heurt de l’abominable farce de K-ro. Il secoua la tête. Ce n’était pas le moment de se laisser aller. Il devait conserver sa vigilance intacte et continuer. Pour Cymael, pour IL, pour son frère. Pour vivre.
« Tu entends ? demanda soudain Draco Dynasty.
-Hein ? répondit Night Beast. Quoi ?
-Chut… attends… »
Il tendit l’oreille, par réflexe, avant de reculer vivement, en repensant au danger potentiel qui se trouvait à côté de lui. Draco Dynasty le regarda d’un drôle d’air.
« Qu’est-ce que tu fiches ? chuchota-t-il.
-Moi ? Euh rien… ça serait plutôt à moi de te poser la question. Qu’est-ce que tu as entendu ?
-Nan rien… je pensais avoir perçu un bruit, mais je crois que c’était juste le vent… »
Quelque part, autour d’eux, quelqu’un les observait. Qui ? Que voulait-il ? Etait-ce ce cher Dur Estel qui se terrait quelque part pour tenter de le piéger ? Après tout il n’avait jamais été bon qu’à cela. Ou alors, comme disait Draco Dynasty, c’était le simple effet de son imagination, qui finissait par lui donner des hallucinations sans substance illicite, par la seule angoisse permanente et bouillonnement de son esprit, à penser à chaque seconde à un plan de secours. Il avait beau y faire, il ne pouvait s’empêcher de se dire qu’il devrait quand même tuer ses anciens compagnons lui-même pour s’en sortir. Ça lui donnait la nausée. Il regarda ses mains. Il lui semblait qu’elles étaient couvertes de sang. Celui de GreatRedx3. Celui de IL. Pourquoi ne pouvait-il rien faire ?
« Tu t’en sors dis ? grommela Furioso 306 en répétant un énième mélange d’une couleur douteuse.
-Je fais ce que je peux ! Je n’ai jamais été très forte en électronique ! rétorqua-t-elle.
-Je n’aime pas du tout ce qu’on est en train de faire, reprit l’homme en continuant le mélange, qui commençait à prendre une teinte marron foncé, et dégageait une fumée blanche inquiétante.
-Tu crois que ça me plaît ? Et puis dis toi qu’on n’a pas trente-six solutions, zut à la fin ! Si tu continues de râler on ne va jamais s’en sortir !
-Maman ? fit Commy la poupée.
-Euh… oui ? répondit Hysteric Fairy, prise au dépourvu.
-Je peux t’aider ? »
Hysteric Fairy rit intérieurement en se disant qu’elle devait avoir une belle tête de poisson rouge. Elle ne s’attendait pas du tout à ce que « sa fille » lui proposât son aide, du moins, pas dans l’état actuel des choses, transformée en poupée de chiffon. Elle était en nage, à force de triturer les manettes de commande derrière le comptoir.
« Oui, il faut bien qu’on s’y mette tous, lança à son tour Dur Estel. Je vais voir ce que je peux faire.
-ça ira, merci, rétorqua sèchement Hysteric Fairy à l’elfe.
-Tu seras étonnée, mais j’ai certaines connaissances. »
Elle, pour sa part, avait peur que ces « connaissances » ne consistent à les faire tous sauter comme du bœuf découpé en morceaux dans une poêle. Il était déjà assez dangereux de demander à Furioso 306 d’effectuer des mélanges non homologués qu’il n’avait jamais testés lui-même. Cela dit, normalement, avec les matières premières que ce dernier possédait, il était peu probable qu’il pût faire autre chose qu’un grand « pschiiit » faisant sauter le toit du bar. Mais tant qu’il y avait de la vie, il y avait de l’espoir, n’est-ce pas ? Et s’occuper l’esprit était la meilleure solution qu’elle avait trouvée pour éviter une boucherie collective entre quatre personnes incapables de se faire confiance mutuellement. Elle céda finalement la place à Dur Estel, qui se mit à son tour à brancher certains fils. Accoudée au comptoir, elle l’observait avec circonspection. Commy la poupée s’installa près de Furioso 306 sans lui demander son avis. Elle prit un verre et se mit à composer avec des boissons dont les bouteilles étaient encore couvertes de poussières. Furioso 306 soupira bruyamment comme un homme obligé de garder une enfant turbulente cherchant à l’imiter.
« Tu veux faire quoi, Dur Estel ?
-Moi ? Bah reprendre ma vie normale, tout ça, tu sais…
-Non, là tout de suite, tu essaies de faire quoi ?
-Sortir le système armé du bar ?
-Je n’ai jamais dit qu’il y en avait un ! s’exclama Furioso 306.
-Il a raison, reprit Hysteric Fairy. Qu’est-ce que tu fiches là ? Je croyais qu’on essayait de rentrer dans le réseau du camp.
-Il y a un système de défense sous le camp, et c’est ça que j’essaie d’armer, déclara-t-il avec un léger sourire.
-Pourquoi on ne l’a pas fait directement quand on avait accès au souterrain du camp ? demanda Commy la poupée naïvement.
-C’est un différent réseau, répondit simplement Dur Estel. »
Elle le sentait mal. Peut être était-ce dû au sourire de Dur Estel. Ou à la lueur malsaine qui luisait dans ses yeux. Elle avait peut être eu tort de le laisser en vie avec eux. Maintenant que la machine était lancée, il fallait attendre de voir où l’individu les emmènerait.
Jour 2, 10h26, Kefka :
Accroupi derrière la porte de la cantine, il faisait face aux cadavres. Au premier abord, il s’était senti mal en les voyant, l’odeur lui avait donné la nausée. Ça ne s’était pas fait proprement, oh non. Contrairement à lui, qui avait nettement vidé son chargeur aux points vitaux, celui qui avait tué les trois individus étendus sur le sol l’avait fait manuellement, sans arme à feu. Et du coup, l’effusion de sang et d’hémoglobine en jetait bien fort au niveau effets spéciaux. Il aurait juste apprécié pour une fois de ne pas bénéficier de l’option odorama. Les murs étaient maculés de partout, le sol couvert d’une mare coagulée, et les mouches venaient de partout. Il avait reconnu parmi les corps Gorgon_Roo, le fils de K-ro. Oh oui… c’était donc d’ici qu’il avait fait son coup d’éclat avant de mourir comme un imbécile et de se faire dévorer par les vermines. Il n’avait pu se charger lui-même de son cas, dommage. En tout cas, l’endroit était une bonne planque. Au lieu de déplacer les corps, il avait décidé de les laisser sur place pour laisser la surprise au prochain qui ouvrirait la porte. Et lui donner largement le temps de le cueillir comme on cueillait un bourgeon à peine éclos à l’aube. Lui-même était resté hébété pendant près d’une minute devant le spectacle affligeant et horrifique de la mort donnée en face de lui, du massacre pur et simple, marqué d’une barbarie si froide et si méthodique qu’on ne pouvait pas lui donner de nom. Cela avait au moins le mérite de le servir. Il pouvait bien attendre là quelques heures, puis au prochain changement de zones interdites, comme des souris attirées par le fromage, certains finiraient par revenir à cet endroit mystifié. Et au moment où ils constateraient les dégâts monstrueux de la cérémonie de clôture, il en finirait pour de bon.
La porte s’ouvrit pour laisser passer un individu à la longue chevelure blonde, sale et éprouvée par les heures de « jeu ». Kefka savoura chacune de ses réactions. Lentement. Il voyait le carnage et en était troublé à tel point qu’il ne songeait pas à surveiller les alentours. Puis comme dans un songe, il avancerait vers les corps pour les identifier. Et là…
Kefka leva son arme. Elle croisa le poids de la masse cloutée, et il hurla de douleur lorsqu’elle le toucha au poignet. Il fut renversé sur le côté en gémissant sur sa main droite en sang. Comment avait-il pu le voir ? Comment avait-il pu seulement percevoir sa présence dans ce tableau de mort face à lui ? Il leva les yeux et croisa les pupilles bleu de glace d’Aran Valentine, le Prince lapin de l’armée de K-ro. Celui-ci tendait sa masse vers lui, soutenant son regard enflammé par la haine. Le feu de la vengeance contre la colère froide, curieuse ironie. Il ne comprenait même pas la lueur meurtrière qui était seule à animer le regard de l’homme.
« Ah tiens. Le larbin de K-ro revient sur les lieux du crime ? lança Kefka d’un air goguenard malgré la douleur.
-C’est toi qui l’as tuée ?
-Hein ? »
Kefka écarquilla les yeux, stupéfait. De qui parlait-il ? Et surtout pourquoi cette voix désincarnée ? La seconde suivante, il sentit le souffle de la masse arriver sur le côté gauche de sa tête et s’écarta vivement pour éviter le coup. Le métal effleura les quelques mèches de cheveux rebelles devant ses yeux. Bon sang, Aran Valentine n’était pas d’humeur et ça se voyait. Kefka roula en arrière, et saisit le pistolet mitrailleur Uzi de Cymaël au passage. Alors il fallait se battre. Il se battrait. Et il avait tous les avantages à ce niveau.
Jour 2, 10h28, Night Beast :
Malgré les estimations, ils avaient rencontré plus de difficultés que prévu. Arrivés dans une zone un peu plus découverte, ils avaient entendu des tirs, et estimé qu’il valait mieux choisir un autre chemin. Draco Dynasty ne décolérait pas. Il semblait assez fâché de la tournure des événements, puisqu’ils n’avaient toujours pas atteint leur but après plus d’une heure de marche. Mieux encore, il semblait que le trajet s’était rallongé du double lorsqu’ils avaient tenté de contourner la zone de tirs. Night Beast réalisait petit à petit qu’il était bien mieux armé que lui, et qu’en cas de souci, il serait sans doute le premier à y passer. Or, il voulait vivre. Pouvait-il lui faire confiance ? Draco Dynasty était une véritable masse lorsqu’il dormait, et donc, pour s’en débarrasser, il faudrait attendre la tombée du jour. C'est-à-dire, rester vivant jusqu’à ce moment au moins. Un seul geste suspect et la tension retomberait comme un soufflé raté. Un seul faux mouvement et il y passerait, criblé de balles en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire. Peut être retrouverait-il IL en Enfer. Peut être. Là-bas au moins, il pourrait s’amuser sans trop se poser de question sur comment sortir sans trop de heurt de l’abominable farce de K-ro. Il secoua la tête. Ce n’était pas le moment de se laisser aller. Il devait conserver sa vigilance intacte et continuer. Pour Cymael, pour IL, pour son frère. Pour vivre.
« Tu entends ? demanda soudain Draco Dynasty.
-Hein ? répondit Night Beast. Quoi ?
-Chut… attends… »
Il tendit l’oreille, par réflexe, avant de reculer vivement, en repensant au danger potentiel qui se trouvait à côté de lui. Draco Dynasty le regarda d’un drôle d’air.
« Qu’est-ce que tu fiches ? chuchota-t-il.
-Moi ? Euh rien… ça serait plutôt à moi de te poser la question. Qu’est-ce que tu as entendu ?
-Nan rien… je pensais avoir perçu un bruit, mais je crois que c’était juste le vent… »
Quelque part, autour d’eux, quelqu’un les observait. Qui ? Que voulait-il ? Etait-ce ce cher Dur Estel qui se terrait quelque part pour tenter de le piéger ? Après tout il n’avait jamais été bon qu’à cela. Ou alors, comme disait Draco Dynasty, c’était le simple effet de son imagination, qui finissait par lui donner des hallucinations sans substance illicite, par la seule angoisse permanente et bouillonnement de son esprit, à penser à chaque seconde à un plan de secours. Il avait beau y faire, il ne pouvait s’empêcher de se dire qu’il devrait quand même tuer ses anciens compagnons lui-même pour s’en sortir. Ça lui donnait la nausée. Il regarda ses mains. Il lui semblait qu’elles étaient couvertes de sang. Celui de GreatRedx3. Celui de IL. Pourquoi ne pouvait-il rien faire ?
Hysteric Fairy- Enorme floodeur
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Re: Cérémonie de clôture
Owi!! Aran VS Kefka!
Kefka: Heeeelp! >___<
Kefka: Heeeelp! >___<
K-ro- Maitre du mond..forum ^^
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Re: Cérémonie de clôture
Mmhm combat interessant mais pour Aran à court terme ça sent le sapin....Je suis émouvé que Night pense à moi tiens snif.
Re: Cérémonie de clôture
Jour 2, 10h30, Kefka :
« C’est toi, n’est-ce pas ? dit lentement Aran Valentine en levant à nouveau sa masse pour lui assener un coup. »
Il brandit sa nouvelle arme de sa main gauche et tira sans même chercher à viser. Son adversaire vacilla, puis abattit sa masse vers lui, avec un léger retard. Il roula sur le côté et tira à nouveau, avec un peu plus de précision. Aran Valentine sembla déstabilisé, puis se redressa pour tenir sa position. Kefka tira encore et encore jusqu’à ce que le chargeur soit vide. Il ne sentait même plus son poignet, bien trop occupé à lutter pour survivre. L’homme tenait toujours debout. Comment était-ce possible ? Kefka hurla alors qu’Aran lançait sa masse à son tour. Il attrapa la première chose qu’il trouva dans son sac et brandit le pistolet .32 devant lui en tirant à l’aveuglette. Et tout s’arrêta. Lorsqu’il ouvrit un œil, il eut juste le temps de voir la masse tomber lentement, presque au ralenti, directement vers lui. Il l’évita et le métal rencontra le carrelage dans un bruit dissonant qui lui déchirait les tympans. Le corps d’Aran Valentine s’effondra sur le sol. Kefka se releva en calmant comme il pouvait les palpitations irrégulières de son cœur. Il n’arrivait même pas à se réjouir d’avoir éliminé l’un de ses pires tortionnaires. La vue de la folie furieuse de ce dernier, du véritable désir de meurtre dans les yeux de l’ex général ne lui avait pas fait peur. Non… cela l’avait terrorisé. Etait-ce donc cela que K-ro voulait ? Les réduire tous à la démence ? Si Aran avait cédé, il y avait fort à parier que nombre d’autres personnes avaient sombré dans le même type de folie. Lui y échappait. Et encore, ce n’était pas sûr. On lui avait souvent répété qu’il était naturellement fou. Lui. Mais ce qui était important pour le moment, c’était de conserver un instinct de survie totalement intact.
« Ben, c’est plus un endroit pour manger maintenant, c’est un cimetière ! »
Il tenta de se donner une contenance, mais rien à faire. Le visage déformé par la fureur d’Aran lui revenait en tête. Et franchement, ce n’était pas tous les jours qu’il voyait ça. Infiniment, le sang continuait à couler de la plaie ouverte de son poignet.
Garçon n°3, Aran Valentine. Reste 15.
Jour 2, 10h32, Commy la poupée :
Cette fois, elle avait ressenti la douleur. Elle souffla sur son doigt et Furioso 306 soupira encore une fois, plongeant le doigt en tissu sous l’eau froide pour évacuer l’acide nitrique qu’elle venait d’isoler. Mais ce qu’elle avait ressenti n’était pas physique. Quelque part, dans le camp…
« Papa est mort. »
Hysteric Fairy tourna des yeux hagards vers elle, avant de baisser la tête. Elle s’affaissa sur son tabouret sans mot dire. Dur Estel ne put s’empêcher de marmonner pour lui-même un « enfin une bonne nouvelle », que seule Commy la poupée perçut. Cet homme dégageait réellement une aura mauvaise.
Jour 2, 10h45, Sephy Roshou :
Elle secoua sa longue chevelure argentée. Où étaient ses trois pères en fait ? Finalement K-ro ne les avait pas faits venir. Dans un sens ce n’était pas plus mal, elle aurait répugné à se débarrasser de ses propres mains de ses pères adorés. Cela dit, les membres de sa famille n’avaient pas manqué, surtout son clone, le volatile inutile. Son oncle, Aran Valentine, peut être encore vivant quelque part dans ce bourbier. Rien donc, dont elle ne pourrait se débarrasser sans état d’âme mièvre. Le cercle se réduisait maintenant. Au fur et à mesure, comme dans la nature, la mort s’emparait des plus faibles et ne laissait la vie qu’aux plus forts. Les plus endurants. Les plus résistants. Ceux qui survivraient seraient mieux protégés, et mieux parés face à l’avenir. Elle esquissa un sourire. Cela signifiait-il qu’en ressortant de cette tuerie sans précédent elle serait plus forte que jamais ? Que tous la craindraient désormais encore plus qu’ils ne le faisaient déjà ?
Etait-ce seulement possible ?
Elle qui était une reine de la destruction, déesse de terreur, fille des pires calamités des cieux que tout peuple avait jamais craints. Elle soupira. Vraiment, cette récréation n’était pas pour les gens de son niveau. Se retrouver privée de ses pouvoirs par un simple collier, elle qui ne craignait ni la mort, ni les méfaits du temps… Aucun poison ne pouvait lui faire effet. Se retrouver démunie à cause d’un simple objet de technologie. Ce qui l’ennuyait le plus dans cette cérémonie était l’absence de son lame Masamune divine à sept branches. Sans cela, elle ne ressentait ni l’appel du sang, ni les vibrations de l’air pour la diriger vers les futurs morceaux de viande froide. Un pistolet, aussi petit qu’il fût, était une alternative, mais bien moi avantageuse pour elle. Raison de plus pour en finir rapidement et retourner dans son royaume.
Jour 2, 10h54, Night Beast :
« Je sais ce qu’on va faire, lança Night Beast.
-Hein ?
-On va raconter des blagues. Tu vas voir, c’est très amusant.
-Ecoute, Night, j’ai pas la tête à ça…
-Tu connais l’histoire de l’elfe et de la machine à laver ? reprit Night Beast sans lui laisser le temps de continuer sa phrase.
-Non, mais ça ira mer–…
-C’est l’histoire d’un elfe, il va dans une laverie, et comme il a des grandes oreilles, il les coince dans le lave-linge. Du coup, il retire tous ses vêtements pour sortir, même ceux qu’il a sur lui ! Ha ha !
-C’était nul ! bougonna Draco en réprimant un sourire nerveux. »
N’empêche, ça aurait été bien plus drôle avec un elfe nommé plutôt qu’indéterminé ici. Night Beast enchaîna avec une autre plaisanterie. Au mieux, il détendrait l’atmosphère. Au pire, Draco serait moins enclin à le tuer.
« Tu sais quoi ? le coupa soudain Draco alors qu’il se lançait dans une nouvelle blague.
-Quoi ? marmonna Night Beast, vexé d’avoir été interrompu.
-On ferait bien de se concentrer. Surtout quand on est comme ça à l’extérieur, et donc à découvert. »
Jour 2, 10h56, Squall :
Squall s’était assis dans son poste de surveillance. Sa fierté d’homme ne lui permettait pas de pleurer. Il en avait vu d’autres, et bien pire, c’était certain. Mais à bien y repenser, qui était-il pour se permettre de choisir le destin des gens, les mutiler ou les tuer sous prétexte qu’ils étaient dangereux ? Il n’avait jamais vu Fab comme quelqu’un de potentiellement dangereux. Pouvait-il réellement avoir tué Hilde en pleine connaissance de cause, ou de manière préméditée ? Dans le simple but de ne pas mourir ? De sang froid ? Tout cela, il l’ignorait. Et c’était en ignorant tous ces appels à la raison qu’il avait tiré, lui-même, sur l’homme, sans lui laisser la moindre chance de faire comprendre son acte. Valait-il réellement mieux qu’un autre ? Ou cherchait-il simplement à se donner une excuse pour tromper sa propre conscience et comme tout un chacun, suivre son instinct primordial de survie ? Il ne restait tout au plus qu’une dizaine de personnes sur les quarante du début du jeu. Il avait tué, de sa propre main, deux personnes. L’une par nécessité, parce qu’il n’y avait plus rien à en tirer. L’autre… l’autre parce qu’il pensait qu’il pouvait encore éviter la mort de Hilde. Il n’avait pas encore vu, au moment où il avait tiré, l’arme tranchante plantée dans la tête de la jeune femme, et le flot de sang continu qui jaillissait de la blessure. Il pensait qu’ils se battaient tous les deux. Dans ce cas, pourquoi n’avait-il pas tiré sur l’arme de Fab au lieu de lui planter directement une balle dans le crâne ? Pourquoi avait-il visé la tête comme si cela avait été un dernier recours plutôt que de le désarmer simplement ? Et où était encore Rospheeriel ? Il l’avait blessé assez grièvement, mais à quel point ? Apparemment il n’était pas mort. Mais dans quel piteux état l’avait-il laissé ? N’aurait-il pas été mieux de l’éliminer directement plutôt que de le laisser agoniser sur place ?
Il avait eu tort. Il avait eu tort de se prendre pour un sauveur. Au mieux, que faisait-il ? Il s’assurait que tout le monde mourrait lorsque le temps de jeu se serait écoulé ? Il n’y avait plus aucune échappatoire. Mais quel intérêt pouvait-il avoir à continuer à vivre avec le poids de la mort de ses camarades ? Qu’est-ce que Hysteric Fairy lui avait dit qui lui semblait si important maintenant qu’il avait oublié ? Que devait-il faire ?
Il descendit du poste lorsqu’il fut assuré que la zone était presque déserte. Il entreprit d’inhumer les corps, il leur devait bien ça, maintenant qu’ils étaient tous au même point. Lorsque la dernière poignée de terre recouvrit le visage de Hilde, il eut une réminiscence fugace, sans arriver à en savoir plus sur son origine.
« Il faut que tu vives. »
Alors sa décision était prise. Parce que quelqu’un lui avait dit, il devait le faire. Pas pour lui. Mais… il devait continuer sa croisade. C’était l’objectif qu’il s’était fixé, il ne reculerait pas. Il n’était plus temps d’hésiter.
Jour 2, 11h04, Hysteric Fairy :
Aran était donc mort. Comment Commy la poupée avait-elle pu le savoir ? Son transfert d’âme vers un corps d’emprunt non nerveux lui avait sans doute conféré d’autres pouvoirs que ceux qu’elle avait eu l’habitude de leur montrer, et ses aptitudes musicales avaient été remplacées par une sensibilité accrue envers ceux dont elle ne se souvenait plus mais dont la présence était restée gravée au fond de son être. Son existence même était contre nature. Quoi d’étrange au fait qu’elle puisse utiliser des facultés seulement connues par les responsables de sa transformation ?
« Tu en es où ? demanda-t-elle d’un ton maussade à Dur Estel.
-J’ai forcé plusieurs protections installées par K-ro, mais on dirait que plus j’en lève, et plus le système se renforce… Ce doit être un leurre.
-Ou alors tu forces les leurres, répliqua Furioso 306.
-Alors tu veux dire qu’on n’aboutit pas ? reprit Hysteric Fairy, légèrement surprise.
-Euh… c'est-à-dire, pas tout à fait, on ne peut pas dire cela comme ça…
-Accouche, tu as avancé depuis tout à l’heure ou quoi ? lança Furioso 306.
-Euh… non…
-Ben ! Chapeau ! Depuis le temps qu’on te disait de rentrer directement dans les systèmes de K-ro et de laisser ce foutu mécanisme de défense.
-C’est pas faux, renchérit Hysteric Fairy. J’ai tendance à me demander ce que tu fais…
-Ce que je peux ! rétorqua Dur Estel, furieux.
-Concentre toi sur le système de K-ro bon sang de Dieu ! s’exclama Furioso 306.
-Je te demande si toi t’avances ? lança à son tour Dur Estel, fâché. »
Furioso 306 posa le breuvage qu’il était en train de préparer pour se lever et saisir son fusil.
« Fury ! Non ! s’exclama Hysteric Fairy.
-J’en peux plus de ce type ! Il passe son temps à critiquer tout ce qu’on fait, merde à la fin ! Tu as fait quoi, toi au juste pour nous aider, depuis que tu es arrivé ?
-Sans doute plus que Comet, railla Dur Estel d’un ton acide.
-Ferme la, Estel. »
L’elfe se tourna vers elle, interloqué. Elle ne daigna pas lui adresser un regard.
« Si tu veux rester avec nous, tu devras respecter la cohérence de l’équipe. Sinon, tu peux partir, la porte est grande ouverte. Je te garantis qu’on ne te tirera pas dans le dos, mais on ne peut pas se permettre de garder quelqu’un qui n’est pas capable de suivre une logique de survie de groupe. Si tu veux partir, c’est maintenant. »
Furioso 306 baissa son arme lentement, et conserva le silence, l’air tout aussi surpris que Dur Estel.
« On peut avoir une réponse rapide ? Histoire de ne pas perdre plus de temps ? »
Il hésita pendant un moment, puis se mordit la lèvre inférieure avant de lui lancer un regard d’incompréhension mêlé à de la colère.
« Je reste.
-Bien. On s’attelle donc à pirater le réseau pour le moment. Fury, t’en es où alors ?
-J’ai un mélange de propulsion, mais c’est tout. Les mélanges explosifs, là tout de suite, ça me dit pas trop grand-chose.
-Il faut quand même y aller. Sinon, on risque de se faire virer de la zone, et là ça sera trop tard. Comet, ça va mieux ?
-O… oui…
-Tu peux te remettre à la chimie avec Fury alors. »
C’était l’opération de la dernière chance. Si cela venait à échouer, alors, avant la nuit ils seraient tous condamnés.
Jour 2, 11h23, Attila2129 :
Il avait eu beau tourner et retourner dans ce coin, il n’y avait vraiment personne. Et pourtant, il le sentait : Dans le camp, il y avait encore assez de survivants pour les condamner tous à la mort par explosion de collier, et de la raison de K-ro par la même occasion. Il n’arrivait pas à les trouver. Il le pressentait, il devait aboutir, dans un certain temps. Mais pour le moment tous semblaient en mouvement, impossible de prévoir où iraient les autres, ni comment les surprendre sans être surpris soi-même. Avoir réussi à passer la nuit à découvert était déjà une belle performance. Il devait y avoir moyen de se resservir de ce stratagème. Pour éviter de s’attacher à quelqu’un. Pour éviter d’éprouver des sentiments qui n’avaient pas leur place dans cet endroit à ce moment.
Il avait tellement hâte de retrouver Mikaela. Et tellement heureux de savoir qu’elle n’avait pas été sélectionnée pour jouer au jeu de massacre. Cela lui donnait la force de continuer à se battre, et à vivre. Quand tout serait fini, il rentrerait chez lui, et, il le savait, elle l’attendrait avec un sourire aux lèvres, en lui reprochant son retard. Alors il tenterait de lui expliquer, et elle l’interromprait en disant que ce ne serait pas nécessaire. Et elle panserait ses blessures. Comme si ce passage aux frontières des abîmes infernaux, en plein cœur du fleuve Charon n’aurait été qu’un mauvais rêve. Un simple cauchemar. Elle le consolerait pour lui faire oublier la mort omniprésente, le sadisme morbide de son ancienne générale, les cadavres s’amoncelant les uns sur les autres sur la terre dérivant à l’infini au milieu de nulle part. Mais… il savait que cela ne pouvait pas être aussi simple. Quelque part, dans l’armée, traînaient des tueurs professionnels. Des personnes entraînées pour éliminer ce qui se dressait en travers de leur route. En l’occurrence, ce qui pourrait les empêcher de gagner. Il ne savait absolument rien de ces personnes, ni leur identité, ni leurs capacités. Donc pour éviter de se retrouver face à elles, il faudrait ruser et les surprendre par un coup traître. Mais qu’y pouvait-il ? La fin qu’il espérait justifiait ses moyens. Le jeu justifiait tout coup, aussi lâche fût-il.
« C’est toi, n’est-ce pas ? dit lentement Aran Valentine en levant à nouveau sa masse pour lui assener un coup. »
Il brandit sa nouvelle arme de sa main gauche et tira sans même chercher à viser. Son adversaire vacilla, puis abattit sa masse vers lui, avec un léger retard. Il roula sur le côté et tira à nouveau, avec un peu plus de précision. Aran Valentine sembla déstabilisé, puis se redressa pour tenir sa position. Kefka tira encore et encore jusqu’à ce que le chargeur soit vide. Il ne sentait même plus son poignet, bien trop occupé à lutter pour survivre. L’homme tenait toujours debout. Comment était-ce possible ? Kefka hurla alors qu’Aran lançait sa masse à son tour. Il attrapa la première chose qu’il trouva dans son sac et brandit le pistolet .32 devant lui en tirant à l’aveuglette. Et tout s’arrêta. Lorsqu’il ouvrit un œil, il eut juste le temps de voir la masse tomber lentement, presque au ralenti, directement vers lui. Il l’évita et le métal rencontra le carrelage dans un bruit dissonant qui lui déchirait les tympans. Le corps d’Aran Valentine s’effondra sur le sol. Kefka se releva en calmant comme il pouvait les palpitations irrégulières de son cœur. Il n’arrivait même pas à se réjouir d’avoir éliminé l’un de ses pires tortionnaires. La vue de la folie furieuse de ce dernier, du véritable désir de meurtre dans les yeux de l’ex général ne lui avait pas fait peur. Non… cela l’avait terrorisé. Etait-ce donc cela que K-ro voulait ? Les réduire tous à la démence ? Si Aran avait cédé, il y avait fort à parier que nombre d’autres personnes avaient sombré dans le même type de folie. Lui y échappait. Et encore, ce n’était pas sûr. On lui avait souvent répété qu’il était naturellement fou. Lui. Mais ce qui était important pour le moment, c’était de conserver un instinct de survie totalement intact.
« Ben, c’est plus un endroit pour manger maintenant, c’est un cimetière ! »
Il tenta de se donner une contenance, mais rien à faire. Le visage déformé par la fureur d’Aran lui revenait en tête. Et franchement, ce n’était pas tous les jours qu’il voyait ça. Infiniment, le sang continuait à couler de la plaie ouverte de son poignet.
Garçon n°3, Aran Valentine. Reste 15.
Jour 2, 10h32, Commy la poupée :
Cette fois, elle avait ressenti la douleur. Elle souffla sur son doigt et Furioso 306 soupira encore une fois, plongeant le doigt en tissu sous l’eau froide pour évacuer l’acide nitrique qu’elle venait d’isoler. Mais ce qu’elle avait ressenti n’était pas physique. Quelque part, dans le camp…
« Papa est mort. »
Hysteric Fairy tourna des yeux hagards vers elle, avant de baisser la tête. Elle s’affaissa sur son tabouret sans mot dire. Dur Estel ne put s’empêcher de marmonner pour lui-même un « enfin une bonne nouvelle », que seule Commy la poupée perçut. Cet homme dégageait réellement une aura mauvaise.
Jour 2, 10h45, Sephy Roshou :
Elle secoua sa longue chevelure argentée. Où étaient ses trois pères en fait ? Finalement K-ro ne les avait pas faits venir. Dans un sens ce n’était pas plus mal, elle aurait répugné à se débarrasser de ses propres mains de ses pères adorés. Cela dit, les membres de sa famille n’avaient pas manqué, surtout son clone, le volatile inutile. Son oncle, Aran Valentine, peut être encore vivant quelque part dans ce bourbier. Rien donc, dont elle ne pourrait se débarrasser sans état d’âme mièvre. Le cercle se réduisait maintenant. Au fur et à mesure, comme dans la nature, la mort s’emparait des plus faibles et ne laissait la vie qu’aux plus forts. Les plus endurants. Les plus résistants. Ceux qui survivraient seraient mieux protégés, et mieux parés face à l’avenir. Elle esquissa un sourire. Cela signifiait-il qu’en ressortant de cette tuerie sans précédent elle serait plus forte que jamais ? Que tous la craindraient désormais encore plus qu’ils ne le faisaient déjà ?
Etait-ce seulement possible ?
Elle qui était une reine de la destruction, déesse de terreur, fille des pires calamités des cieux que tout peuple avait jamais craints. Elle soupira. Vraiment, cette récréation n’était pas pour les gens de son niveau. Se retrouver privée de ses pouvoirs par un simple collier, elle qui ne craignait ni la mort, ni les méfaits du temps… Aucun poison ne pouvait lui faire effet. Se retrouver démunie à cause d’un simple objet de technologie. Ce qui l’ennuyait le plus dans cette cérémonie était l’absence de son lame Masamune divine à sept branches. Sans cela, elle ne ressentait ni l’appel du sang, ni les vibrations de l’air pour la diriger vers les futurs morceaux de viande froide. Un pistolet, aussi petit qu’il fût, était une alternative, mais bien moi avantageuse pour elle. Raison de plus pour en finir rapidement et retourner dans son royaume.
Jour 2, 10h54, Night Beast :
« Je sais ce qu’on va faire, lança Night Beast.
-Hein ?
-On va raconter des blagues. Tu vas voir, c’est très amusant.
-Ecoute, Night, j’ai pas la tête à ça…
-Tu connais l’histoire de l’elfe et de la machine à laver ? reprit Night Beast sans lui laisser le temps de continuer sa phrase.
-Non, mais ça ira mer–…
-C’est l’histoire d’un elfe, il va dans une laverie, et comme il a des grandes oreilles, il les coince dans le lave-linge. Du coup, il retire tous ses vêtements pour sortir, même ceux qu’il a sur lui ! Ha ha !
-C’était nul ! bougonna Draco en réprimant un sourire nerveux. »
N’empêche, ça aurait été bien plus drôle avec un elfe nommé plutôt qu’indéterminé ici. Night Beast enchaîna avec une autre plaisanterie. Au mieux, il détendrait l’atmosphère. Au pire, Draco serait moins enclin à le tuer.
« Tu sais quoi ? le coupa soudain Draco alors qu’il se lançait dans une nouvelle blague.
-Quoi ? marmonna Night Beast, vexé d’avoir été interrompu.
-On ferait bien de se concentrer. Surtout quand on est comme ça à l’extérieur, et donc à découvert. »
Jour 2, 10h56, Squall :
Squall s’était assis dans son poste de surveillance. Sa fierté d’homme ne lui permettait pas de pleurer. Il en avait vu d’autres, et bien pire, c’était certain. Mais à bien y repenser, qui était-il pour se permettre de choisir le destin des gens, les mutiler ou les tuer sous prétexte qu’ils étaient dangereux ? Il n’avait jamais vu Fab comme quelqu’un de potentiellement dangereux. Pouvait-il réellement avoir tué Hilde en pleine connaissance de cause, ou de manière préméditée ? Dans le simple but de ne pas mourir ? De sang froid ? Tout cela, il l’ignorait. Et c’était en ignorant tous ces appels à la raison qu’il avait tiré, lui-même, sur l’homme, sans lui laisser la moindre chance de faire comprendre son acte. Valait-il réellement mieux qu’un autre ? Ou cherchait-il simplement à se donner une excuse pour tromper sa propre conscience et comme tout un chacun, suivre son instinct primordial de survie ? Il ne restait tout au plus qu’une dizaine de personnes sur les quarante du début du jeu. Il avait tué, de sa propre main, deux personnes. L’une par nécessité, parce qu’il n’y avait plus rien à en tirer. L’autre… l’autre parce qu’il pensait qu’il pouvait encore éviter la mort de Hilde. Il n’avait pas encore vu, au moment où il avait tiré, l’arme tranchante plantée dans la tête de la jeune femme, et le flot de sang continu qui jaillissait de la blessure. Il pensait qu’ils se battaient tous les deux. Dans ce cas, pourquoi n’avait-il pas tiré sur l’arme de Fab au lieu de lui planter directement une balle dans le crâne ? Pourquoi avait-il visé la tête comme si cela avait été un dernier recours plutôt que de le désarmer simplement ? Et où était encore Rospheeriel ? Il l’avait blessé assez grièvement, mais à quel point ? Apparemment il n’était pas mort. Mais dans quel piteux état l’avait-il laissé ? N’aurait-il pas été mieux de l’éliminer directement plutôt que de le laisser agoniser sur place ?
Il avait eu tort. Il avait eu tort de se prendre pour un sauveur. Au mieux, que faisait-il ? Il s’assurait que tout le monde mourrait lorsque le temps de jeu se serait écoulé ? Il n’y avait plus aucune échappatoire. Mais quel intérêt pouvait-il avoir à continuer à vivre avec le poids de la mort de ses camarades ? Qu’est-ce que Hysteric Fairy lui avait dit qui lui semblait si important maintenant qu’il avait oublié ? Que devait-il faire ?
Il descendit du poste lorsqu’il fut assuré que la zone était presque déserte. Il entreprit d’inhumer les corps, il leur devait bien ça, maintenant qu’ils étaient tous au même point. Lorsque la dernière poignée de terre recouvrit le visage de Hilde, il eut une réminiscence fugace, sans arriver à en savoir plus sur son origine.
« Il faut que tu vives. »
Alors sa décision était prise. Parce que quelqu’un lui avait dit, il devait le faire. Pas pour lui. Mais… il devait continuer sa croisade. C’était l’objectif qu’il s’était fixé, il ne reculerait pas. Il n’était plus temps d’hésiter.
Jour 2, 11h04, Hysteric Fairy :
Aran était donc mort. Comment Commy la poupée avait-elle pu le savoir ? Son transfert d’âme vers un corps d’emprunt non nerveux lui avait sans doute conféré d’autres pouvoirs que ceux qu’elle avait eu l’habitude de leur montrer, et ses aptitudes musicales avaient été remplacées par une sensibilité accrue envers ceux dont elle ne se souvenait plus mais dont la présence était restée gravée au fond de son être. Son existence même était contre nature. Quoi d’étrange au fait qu’elle puisse utiliser des facultés seulement connues par les responsables de sa transformation ?
« Tu en es où ? demanda-t-elle d’un ton maussade à Dur Estel.
-J’ai forcé plusieurs protections installées par K-ro, mais on dirait que plus j’en lève, et plus le système se renforce… Ce doit être un leurre.
-Ou alors tu forces les leurres, répliqua Furioso 306.
-Alors tu veux dire qu’on n’aboutit pas ? reprit Hysteric Fairy, légèrement surprise.
-Euh… c'est-à-dire, pas tout à fait, on ne peut pas dire cela comme ça…
-Accouche, tu as avancé depuis tout à l’heure ou quoi ? lança Furioso 306.
-Euh… non…
-Ben ! Chapeau ! Depuis le temps qu’on te disait de rentrer directement dans les systèmes de K-ro et de laisser ce foutu mécanisme de défense.
-C’est pas faux, renchérit Hysteric Fairy. J’ai tendance à me demander ce que tu fais…
-Ce que je peux ! rétorqua Dur Estel, furieux.
-Concentre toi sur le système de K-ro bon sang de Dieu ! s’exclama Furioso 306.
-Je te demande si toi t’avances ? lança à son tour Dur Estel, fâché. »
Furioso 306 posa le breuvage qu’il était en train de préparer pour se lever et saisir son fusil.
« Fury ! Non ! s’exclama Hysteric Fairy.
-J’en peux plus de ce type ! Il passe son temps à critiquer tout ce qu’on fait, merde à la fin ! Tu as fait quoi, toi au juste pour nous aider, depuis que tu es arrivé ?
-Sans doute plus que Comet, railla Dur Estel d’un ton acide.
-Ferme la, Estel. »
L’elfe se tourna vers elle, interloqué. Elle ne daigna pas lui adresser un regard.
« Si tu veux rester avec nous, tu devras respecter la cohérence de l’équipe. Sinon, tu peux partir, la porte est grande ouverte. Je te garantis qu’on ne te tirera pas dans le dos, mais on ne peut pas se permettre de garder quelqu’un qui n’est pas capable de suivre une logique de survie de groupe. Si tu veux partir, c’est maintenant. »
Furioso 306 baissa son arme lentement, et conserva le silence, l’air tout aussi surpris que Dur Estel.
« On peut avoir une réponse rapide ? Histoire de ne pas perdre plus de temps ? »
Il hésita pendant un moment, puis se mordit la lèvre inférieure avant de lui lancer un regard d’incompréhension mêlé à de la colère.
« Je reste.
-Bien. On s’attelle donc à pirater le réseau pour le moment. Fury, t’en es où alors ?
-J’ai un mélange de propulsion, mais c’est tout. Les mélanges explosifs, là tout de suite, ça me dit pas trop grand-chose.
-Il faut quand même y aller. Sinon, on risque de se faire virer de la zone, et là ça sera trop tard. Comet, ça va mieux ?
-O… oui…
-Tu peux te remettre à la chimie avec Fury alors. »
C’était l’opération de la dernière chance. Si cela venait à échouer, alors, avant la nuit ils seraient tous condamnés.
Jour 2, 11h23, Attila2129 :
Il avait eu beau tourner et retourner dans ce coin, il n’y avait vraiment personne. Et pourtant, il le sentait : Dans le camp, il y avait encore assez de survivants pour les condamner tous à la mort par explosion de collier, et de la raison de K-ro par la même occasion. Il n’arrivait pas à les trouver. Il le pressentait, il devait aboutir, dans un certain temps. Mais pour le moment tous semblaient en mouvement, impossible de prévoir où iraient les autres, ni comment les surprendre sans être surpris soi-même. Avoir réussi à passer la nuit à découvert était déjà une belle performance. Il devait y avoir moyen de se resservir de ce stratagème. Pour éviter de s’attacher à quelqu’un. Pour éviter d’éprouver des sentiments qui n’avaient pas leur place dans cet endroit à ce moment.
Il avait tellement hâte de retrouver Mikaela. Et tellement heureux de savoir qu’elle n’avait pas été sélectionnée pour jouer au jeu de massacre. Cela lui donnait la force de continuer à se battre, et à vivre. Quand tout serait fini, il rentrerait chez lui, et, il le savait, elle l’attendrait avec un sourire aux lèvres, en lui reprochant son retard. Alors il tenterait de lui expliquer, et elle l’interromprait en disant que ce ne serait pas nécessaire. Et elle panserait ses blessures. Comme si ce passage aux frontières des abîmes infernaux, en plein cœur du fleuve Charon n’aurait été qu’un mauvais rêve. Un simple cauchemar. Elle le consolerait pour lui faire oublier la mort omniprésente, le sadisme morbide de son ancienne générale, les cadavres s’amoncelant les uns sur les autres sur la terre dérivant à l’infini au milieu de nulle part. Mais… il savait que cela ne pouvait pas être aussi simple. Quelque part, dans l’armée, traînaient des tueurs professionnels. Des personnes entraînées pour éliminer ce qui se dressait en travers de leur route. En l’occurrence, ce qui pourrait les empêcher de gagner. Il ne savait absolument rien de ces personnes, ni leur identité, ni leurs capacités. Donc pour éviter de se retrouver face à elles, il faudrait ruser et les surprendre par un coup traître. Mais qu’y pouvait-il ? La fin qu’il espérait justifiait ses moyens. Le jeu justifiait tout coup, aussi lâche fût-il.
Hysteric Fairy- Enorme floodeur
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Re: Cérémonie de clôture
Jour 2, 11h38, Draco Dynasty :
Et maintenant qu’ils avaient atteint leur but, il se sentait dépassé par la situation. Il était presque midi. A ce moment, si la zone devenait interdite, il allait sans doute fondre un plomb et éliminer tout ce qui se trouvait à portée, et plus particulièrement Night Beast. Remarque, tout bien pensé, ce n’aurait pas été une grande perte. Fallait-il se mettre à l’abri de suite et risquer de se faire jeter hors du refuge dans la demi-heure à venir ? Au moins aurait-il le temps de penser à un plan B parce que pour le moment il sentait qu’il n’était pas loin de laisser des instincts primaires de bête enfermée dans une cage trop petite pendant des mois prendre le dessus sur lui. Et à la vérité, cela ne le réjouissait pas plus que cela de se laisser dominer par des réactions primitives. Night Beast s’était déjà précipité vers le premier baraquement blindé.
« Alors, t’attends quoi, le déluge ? brailla Night Beast.
-La ferme ! Arrête de hurler ou on va se faire repérer, rétorqua Draco avec humeur. »
A quoi jouait K-ro ? Que voulait-elle réellement ? Exacerber leur paranoïa à tous ? Les rendre tous bons pour l’asile avant l’heure ? Leur mort ? Quelque part, il ne se leurrait pas : Le survivant, quel qu’il fût, mourrait sans doute de la main de K-ro elle-même, puisqu’elle ne semblait pas tenir plus que cela à leurs vies. Et si c’était bien une vengeance qu’elle menait, le terme logique de la cérémonie était un duel joué d’avance entre un survivant épuisé, éprouvé par les trois jours de combat et K-ro, l’instigatrice d’un massacre comme il n’en avait jamais vus que dans les films. Et un massacre, pas des moindres, puisqu’il réunissait la crème de la crème des personnages puissants venus d’ici ou d’autres dimensions. Si seulement elle avait vu ce que son camp avait pu apporter à la vie d’autrui avant de se lamenter sur son propre sort. Dans le camp, des personnes de toute sorte étaient venues s’inscrire pour participer à son grand projet, aussi chimérique qu’il eût été. Dans le camp, ils avaient vécu des moments mémorables ceux qui géraient des responsabilités importantes dans leurs différents mondes. Et puis pouvait-elle oublier qu’ils avaient tout fait pour la soutenir ? Dans un sens, il pouvait le dire : C’était de l’ingratitude. En réalité, c’était de l’ingratitude, dans un sens comme dans l’autre, sauf que dans leur sens, c’était excusable, mais dans l’autre, provoquer un massacre pour se venger n’était pas la solution appropriée.
Draco Dynasty s’avança vers le baraquement, et poussa la porte devant un Night Beast anxieux, tiens c’était bien la première fois, encore. Il se demandait bien qui avait pu vivre là, avant.
Jour 2, 11h51, Lord Firefly :
Le camp commençait à se vider. Restaient ceux qui avaient donné toute leur énergie pour éliminer les autres, et ceux qui avaient réussi à se cacher à peu près correctement. Comme lui pour le moment. Mais il faudrait bientôt y aller. Cela ne durerait pas infiniment, et la perspective de rendre tout son sang à la terre en l’expulsant par la gorge ouverte dans une agonie relativement longue ne l’enchantait pas du tout. Mais il n’y avait plus personne dans la zone qu’il occupait, et il se doutait, en effectuant un rapide compte mental depuis le début du jeu, que la lutte serait plus ardue désormais. Le message de K-ro lui permit de mettre à jour ses informations concernant le nombre de participants encore en lices.
« Soldats, c’est avec déception, croyez-le, que je vous annonce que je n’ai pas du tout été satisfaite par votre comportement sur les six dernières heures. Cependant, quelques uns de vos camarades sont tout de même tombés au combat, et voici la liste rituelle, que j’aurais quand même espéré plus longue. Dans l’ordre, sont tombés : Nina Valentine, Hilde, Fab et Aran Valentine. Bien sûr, pas des moindres, mais du nerf, bon sang ! Je vais finir par croire que vous avez été formés uniquement pour fuir, et cela ne me va pas du tout ! Pour la suite des opérations, j’interdis toujours les zones alentour du QG, à savoir A-4, A-5, C-6, ainsi que B-2. En plus de ces zones, qui comme vous le savez sont très stratégiques, j’interdis uniquement une zone, la F-3 à partir de treize heures. Profitez de votre liberté de mouvement durant ces six heures, pour en finir avec ceux dont vous estimez qu’ils le méritent, et n’hésitez pas plus longtemps. L’heure tourne. Soldats ! Il est temps d’agir ! »
Ils n’étaient plus que quinze à ce stade du jeu. Et Aran Valentine était tombé, ce qui augmentait ses chances de survie de deux fois. Il ne savait pas trop s’il devait prendre cela comme une bonne nouvelle ou non. Le fait était que le pire restait à venir.
Et maintenant qu’ils avaient atteint leur but, il se sentait dépassé par la situation. Il était presque midi. A ce moment, si la zone devenait interdite, il allait sans doute fondre un plomb et éliminer tout ce qui se trouvait à portée, et plus particulièrement Night Beast. Remarque, tout bien pensé, ce n’aurait pas été une grande perte. Fallait-il se mettre à l’abri de suite et risquer de se faire jeter hors du refuge dans la demi-heure à venir ? Au moins aurait-il le temps de penser à un plan B parce que pour le moment il sentait qu’il n’était pas loin de laisser des instincts primaires de bête enfermée dans une cage trop petite pendant des mois prendre le dessus sur lui. Et à la vérité, cela ne le réjouissait pas plus que cela de se laisser dominer par des réactions primitives. Night Beast s’était déjà précipité vers le premier baraquement blindé.
« Alors, t’attends quoi, le déluge ? brailla Night Beast.
-La ferme ! Arrête de hurler ou on va se faire repérer, rétorqua Draco avec humeur. »
A quoi jouait K-ro ? Que voulait-elle réellement ? Exacerber leur paranoïa à tous ? Les rendre tous bons pour l’asile avant l’heure ? Leur mort ? Quelque part, il ne se leurrait pas : Le survivant, quel qu’il fût, mourrait sans doute de la main de K-ro elle-même, puisqu’elle ne semblait pas tenir plus que cela à leurs vies. Et si c’était bien une vengeance qu’elle menait, le terme logique de la cérémonie était un duel joué d’avance entre un survivant épuisé, éprouvé par les trois jours de combat et K-ro, l’instigatrice d’un massacre comme il n’en avait jamais vus que dans les films. Et un massacre, pas des moindres, puisqu’il réunissait la crème de la crème des personnages puissants venus d’ici ou d’autres dimensions. Si seulement elle avait vu ce que son camp avait pu apporter à la vie d’autrui avant de se lamenter sur son propre sort. Dans le camp, des personnes de toute sorte étaient venues s’inscrire pour participer à son grand projet, aussi chimérique qu’il eût été. Dans le camp, ils avaient vécu des moments mémorables ceux qui géraient des responsabilités importantes dans leurs différents mondes. Et puis pouvait-elle oublier qu’ils avaient tout fait pour la soutenir ? Dans un sens, il pouvait le dire : C’était de l’ingratitude. En réalité, c’était de l’ingratitude, dans un sens comme dans l’autre, sauf que dans leur sens, c’était excusable, mais dans l’autre, provoquer un massacre pour se venger n’était pas la solution appropriée.
Draco Dynasty s’avança vers le baraquement, et poussa la porte devant un Night Beast anxieux, tiens c’était bien la première fois, encore. Il se demandait bien qui avait pu vivre là, avant.
Jour 2, 11h51, Lord Firefly :
Le camp commençait à se vider. Restaient ceux qui avaient donné toute leur énergie pour éliminer les autres, et ceux qui avaient réussi à se cacher à peu près correctement. Comme lui pour le moment. Mais il faudrait bientôt y aller. Cela ne durerait pas infiniment, et la perspective de rendre tout son sang à la terre en l’expulsant par la gorge ouverte dans une agonie relativement longue ne l’enchantait pas du tout. Mais il n’y avait plus personne dans la zone qu’il occupait, et il se doutait, en effectuant un rapide compte mental depuis le début du jeu, que la lutte serait plus ardue désormais. Le message de K-ro lui permit de mettre à jour ses informations concernant le nombre de participants encore en lices.
« Soldats, c’est avec déception, croyez-le, que je vous annonce que je n’ai pas du tout été satisfaite par votre comportement sur les six dernières heures. Cependant, quelques uns de vos camarades sont tout de même tombés au combat, et voici la liste rituelle, que j’aurais quand même espéré plus longue. Dans l’ordre, sont tombés : Nina Valentine, Hilde, Fab et Aran Valentine. Bien sûr, pas des moindres, mais du nerf, bon sang ! Je vais finir par croire que vous avez été formés uniquement pour fuir, et cela ne me va pas du tout ! Pour la suite des opérations, j’interdis toujours les zones alentour du QG, à savoir A-4, A-5, C-6, ainsi que B-2. En plus de ces zones, qui comme vous le savez sont très stratégiques, j’interdis uniquement une zone, la F-3 à partir de treize heures. Profitez de votre liberté de mouvement durant ces six heures, pour en finir avec ceux dont vous estimez qu’ils le méritent, et n’hésitez pas plus longtemps. L’heure tourne. Soldats ! Il est temps d’agir ! »
Ils n’étaient plus que quinze à ce stade du jeu. Et Aran Valentine était tombé, ce qui augmentait ses chances de survie de deux fois. Il ne savait pas trop s’il devait prendre cela comme une bonne nouvelle ou non. Le fait était que le pire restait à venir.
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Re: Cérémonie de clôture
On m'a dit que c'était bien alors je vais lire ce que cette chère demoiselle a écrit
Re: Cérémonie de clôture
Mais... mais...
mais c'est NIGHT BEAST ??!!
mais c'est NIGHT BEAST ??!!
Hysteric Fairy- Enorme floodeur
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Re: Cérémonie de clôture
Et il a fallu que j'égorge un poulet et écrive un texte avec une manette PS3 pour qu'il apparaisse..... :p
Re: Cérémonie de clôture
C'est le rituel d'invocation de NB ?
Ben zut tu casses mes plans, je lui réservais une mort atrooooocee
Mwahahaha... XD
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Re: Cérémonie de clôture
Jour 2, 12h02, Dur Estel :
Elle lui avait parlé. Elle lui avait parlé, certes en langage codé, mais c’était bien cela. Il devait éliminer son groupe pour s’en tirer. Ou alors ils le tueraient, et ils avaient déjà eu maintes fois l’occasion de lui signaler à quel point sa présence les indisposait. Quelque part, cela serait sans doute le seul sentiment qu’il aurait jamais inspiré chez les autres. Cependant dans la pièce, deux personnes étaient armées d’un fusil, et avec son colt, et au vu de sa dextérité limitée en ce qui concernait les armes à feu, il était peu probable qu’il réussît à éliminer les deux avant d’être refroidi lui-même. Il jeta un œil à Hysteric Fairy, qui le surveillait d’un air morne, tout en l’aidant à connecter les fils à un téléphone portable branché directement sur le groupement électrique.
De sa vie, il avait toujours suivi ce que lui dictait sa morale. Aider ses amis, toujours être à l’écoute, rendre les sentiments à tout un chacun… Il était certain d’avoir toujours bien agi. Mais le mal régnait en maître autour de lui, comme autour de chaque lumière. Tout ceux qui l’entouraient avaient cherché à lui faire du mal, à le blesser, par tous les moyens possibles et imaginables. La trahison, l’humiliation publique, les rumeurs… Comme à chaque fois que quelqu’un brillait par sa supériorité, il fallait forcément qu’il fût entouré par les pires démons, la loi fondamentale de l’équilibre faisant son effet. Hysteric Fairy, elle, était… différente. Elle lui avait fait beaucoup de mal, mais comme si elle ne le voulait pas. Elle avait sans doute été victime de tous les démons qui s’acharnaient sur lui, et du même coup sur elle qui avait voulu l’accompagner, le suivre, car il était brillant, et bien plus fort que n’importe quel autre individu qu’elle aurait pu connaître. Elle avait été « influencée ». Elle n’aurait jamais fait ça, sans l’incitation des vils pervers qui voulaient le blesser à tout prix. En fait, elle aussi était une victime. Et lorsqu’elle le soumettait à des épreuves, il voyait dans ses yeux une lueur d’encouragement, comme autrefois, quand ils se confiaient mutuellement leurs déboires dans la vie. Dans son regard, il y avait cet appel d’une femme qui croyait en lui, et qui le poussait à dépasser ses limites, car une fois cela accompli, il serait débarrassé de ses démons, et enfin libéré de leur étreinte mortelle. Hysteric Fairy n’était pas « mauvaise », elle était seulement « corrompue ». Donc il devait la ramener sur le droit chemin, une fois qu’il aurait prouvé qu’il était toujours aussi fort qu’avant.
Jour 2, 12h06, Sephy Roshou :
Tiens. Ils étaient morts. Pas qu’elle tint plus que ça à leurs pathétiques vies mais… Non, ce n’était même pas de la tristesse, puisqu’elle ne pouvait pas en éprouver, et surtout pas pour eux. Mais c’était la fin d’une époque. Et c’était aussi le signe que K-ro était en quelque sorte la seule à remporter la partie.
Jour 2, 12h06, Mr.Magnum :
Nina ? Morte ? Il secoua la tête plusieurs fois pour être sûr de bien avoir entendu. Nina et Aran étaient donc morts tous les deux. Suicide amoureux ? Non… ce n’était pas leur genre. Et puis dans ce cas, à quoi bon avoir tenu jusqu’à ce moment ? C’était impossible… S’il avait la certitude que personne ne s’était suicidé, c’était bien parce qu’il savait qu’au fond de chacun d’entre eux, il y avait l’espoir de l’énorme blague finale de K-ro. Mais non. Il avait vu les cadavres dévorés par les mouches et autres insectes anthropophages. Le spectacle était insoutenable. Comment réanimer la vie dans les corps ainsi détériorés ? Il avait l’impression que personne ne pourrait sortir d’ici. Au départ, ça n’avait été qu’une sensation fugace. Mais au fur et à mesure, ce point de vue s’était imposé dans son esprit, comme une vérité implacable. Ils allaient tous mourir ici comme des chiens, privés de leurs pouvoirs. Bien sûr, lui était bien moins touché que d’autres, mais était-ce important ? Les seuls amis, la seule famille qu’il avait étaient ici, réunis, bientôt dans la mort. Il ne pouvait pas l’accepter. Il n’avait pas peur, mais il n’admettait pas la réalité. L’une de ses filles était morte. L’autre avait sombré dans la démence. Qu’est-ce qu’il avait bien pu faire au bon Dieu pour en arriver là ? Seul son père était encore lucide. Et encore, l’était-il vraiment ? Songer une seule seconde à sauver les vies dans un environnement de mort et dans un jeu de meurtres et trahisons relevait du suicide. Nina était morte. Il devait se dépêcher, mais il ne rencontrait personne malgré ses efforts. Et puis, en avait-il vraiment envie ? Il se sentait… désespérément seul. Comme lors de cette lointaine période qu’il avait fini par oublier avec la joie de retrouver une vie relationnelle stable. Des amis. Un père. Des filles. Etre seul lui permettait d’avoir une efficacité quasi parfaite. Mais entre temps, la lame s’était émoussée et il n’était plus capable de tuer de sang froid. Tant qu’il pouvait, s’il pouvait éviter de tuer, il le faisait. Mais là… il n’avait pas le choix. Et il n’aimait pas, ne pas avoir le choix.
Jour 2, 12h53, Furioso 306 :
Il essuya son premier échec en se disant que ce ne serait sans doute pas le dernier. Fursioso 306 était épuisé par la courte nuit entrecoupée par des tours de garde. Furioso 306 était épuisé d’avoir sans cesse à se méfier de ses « compagnons de route ». Il se demanda même s’il n’aurait pas mieux fait de tous les éliminer une fois la nuit tombée. Mais il fallait avouer que jusqu’à maintenant, il n’y avait pas eu de tuerie, ni même de blessures, et tout cela depuis le début du jeu. Bien sûr il avait croisé la route de Yuri, et s’en était tiré in extremis avec Hysteric Fairy, mais cet accident mis à part, le groupe avait été préservé, là où d’autres personnes auraient fini mutilées. Elle devait avoir quelque chose qui la protégeait. Et de plus, elle semblait en être consciente : En prenant tout le monde sous son aile, elle étendait les limites de sa protection contre le mauvais sort. Encore que cela ne pouvait être qu’une simple coïncidence. Mais depuis le début du jeu, plus de la moitié des membres du camp avaient été purement et simplement réduits à l’état de chair froide bonne à être jetée pour les chiens. Et eux, ils s’en tiraient avec des blessures superficielles, même si Hysteric Fairy boitillait encore légèrement depuis le lancer de grenades de Yuri, et même si lui avait encore une plaie lancinante dans le dos.
Il n’avait jamais eu à faire ce genre de mélange, et ce n’était vraiment pas son rayon. En dehors des effets spectaculaires de feu d’artifice miniature, il ne savait pas faire grand-chose d’autre, et par ailleurs, cela ne l’intéressait pas du tout. Il était barman, pas artificier, et à part protéger son bar, il n’avait jamais songé à lever un système d’armement aussi perfectionné que celui du salon de thé. D’ailleurs, ce système avait été mis hors d’état de fonctionnement, puisqu’il n’y avait toujours rien de ce côté-là. Sephy Roshou n’avait pas pu décemment mettre de côté cet avantage indéniable dans une situation aussi périlleuse. K-ro avait donc pensé à désactiver cela. Et il paraissait normal que Dur Estel ne parvînt pas à atteindre le système central du camp, qui bénéficiait d’une structure anti piratage bien meilleure que leurs méthodes artisanales.
« Vous y arrivez ? demanda-t-il à Hysteric Fairy et Dur Estel.
-On avance. Mais K-ro a mis les moyens depuis la dernière sauterie avec Papy.
-Vous pensez y arriver ? reprit Furioso 306, légèrement inquiet.
-On sait pas. »
Hysteric Fairy lui fit un signe en haussant un sourcil de manière assez appuyée en même temps qu’elle lui répondait. Cela voulait dire quelque chose. Elle voulait lui transmettre un message à lui et lui seul, mais quoi ? Il n’avait jamais appris le langage des signes, et même pas le langage corporel.
« Je vais aux toilettes, lança-t-il à tout hasard.
-Si tu veux, répondit Hysteric Fairy, l’air surprise. »
Bon, elle ne voulait pas lui dire quelque chose en privé. Au mieux cela avait servi à le rendre ridicule.
Jour 2, 13h08, Kefka :
Il avait repris sa route dès le message de K-ro. Il ne pouvait pas perdre plus de temps. Il avait déjà du mal à stopper l’hémorragie de son poignet, et cela sans compter le fait que les odeurs de cadavres en putréfaction n’étaient pas vraiment son lot quotidien favori. Il s’était donc décidé à se remettre en marche pour en finir au plus vite, histoire de bénéficier d’une potion ou de quelque chose de plus valable qu’un bout de vêtement en guise de pansement. Il avait fini par comprendre ce qui avait mis Aran dans cet état. Lorsque K-ro avait annoncé tranquillement les noms, il avait compris. Nina était tombée sous les coups d’un assassin anonyme et incapable d’y survivre, l’avatard avait écumé le camp à la recherche de l’auteur du crime impardonnable. Et évidemment avec toutes ses armes à feu, il était tout désigné. Sauf qu’il visait atrocement mal à distance. Mais ça, qui pouvait le savoir à part lui ? Lui qui avait toujours été adepte de la magie ne pouvait pas être considéré comme génie des armes à feu. Il avait bien sûr reçu un enseignement adéquat, mais avait toujours excellé davantage en armes blanches et combat au corps à corps. Mais depuis ce temps là… Tout avait changé, il était devenu dieu, avait effectué un séjour chez les morts avant d’être maudit en signant un papier qu’il n’aurait jamais dû ne serait-ce que toucher. Il n’avait plus combattu depuis un moment déjà. Non. Le seul domaine dans lequel il s’était amélioré était celui des tâches ménagères. En regardant combattre les autres personnes dans le camp, il se rendait compte qu’il n’avait pas le niveau, et avait été ridiculisé. A chaque fois. Parce qu’il n’avait pas le niveau, parce qu’il avait des goûts vestimentaires et esthétiques discutables… Tout avait été bon pour l’humilier. Mais malgré tout… Il s’était attaché à K-ro. De manière ambigüe… mais attaché. Mais tout comme ses qualités au combat, qui s’en souciait ?
Il avait toujours été considéré comme un moins que rien. Maintenant que l’occasion se présentait de les écraser et de prendre sa revanche, il n’hésiterait pas. Il y avait un message pour lui dans la dernière intervention de K-ro. Si elle ne bloquait qu’une zone en dehors de celles auxquelles il avait eu accès dans la tranche horaire précédente, cela signifiait que derrière cette zone, ou aux alentours, il y avait du gibier. C’était l’une de ses techniques, prévues il y avait de cela déjà une semaine, pour les derniers moments du jeu. A l’époque il était encore en train de se battre avec sa conscience sur la question de savoir si participer au jeu en valait la chandelle.
Jour 2, 13h32, Sephy Roshou :
Elle s’ennuyait à tenir en embuscade derrière la forêt. Ce n’était pas digne de son rang. Mais vu qu’en parcourant le camp elle n’arrivait strictement à rien, il n’y avait plus que ce moyen : Attendre passer. Puisqu’ils semblaient bouger dans le camp en même temps qu’elle, elle les prendrait à revers en les attendant sagement en hauteur au dessus du petit chemin de forêt.
Jour 2, 13h44, K-ro :
« C’est long, soupira K-ro. Je commence à m’ennuyer.
-Mais Tata, ils sont largement dans les temps, le camp est gigantesque à parcourir et ils ne sont pas très organisés, commenta Angelo.
-Je m’en fiche de tout ça, reprit K-ro avec un nouveau soupir.
-C’est la bande de l’ange qui t’inquiète ? Avec leur idée d’explosifs ? lança Diabolo.
-Aucune chance. J’ai retiré tous les explosifs du camp avec les queux de phœnix et les potions. Quant aux mélanges préparés par Fury… J’ai ma petite idée sur la chose. De toute manière, ils n’en réchapperont pas. Mais bon. D’un autre côté ils font traîner le jeu en longueur. Avec leur foutue bonne étoile.
-Alors qu’est-ce qui t’embête ?
-Rien. Je m’ennuie. Je pensais qu’ils auraient été plus rapides.
-Ils sont peu nombreux maintenant, c’est normal d’avoir plus de mal pour se trouver à l’intérieur. Surtout que certains ne bougent plus, signala Angelo.
-Mais ça va bouger dans six heures s’ils ne se dépêchent pas.
-Oh, qu’as-tu prévu ? demanda Diabolo d’un ton ravi.
-Vous verrez bien. »
Dans moins de cinq heures maintenant, elle leur lancerait l’ultimatum final. Alors les scrupules s’envoleraient. Elle verrait enfin la véritable cérémonie de clôture et tous ses soldats offerts en pâture à sa grandeur passée. Au final, elle serait la seule vengée. Il fallait bien quarante morts pour cela. Et Diabolo continuait de prendre les paris. Et Angelo continuait de contempler les écrans, à mi-chemin entre l’horreur et la stupéfaction. K-ro ouvrit une nouvelle tablette de chocolat après avoir fini sa barre de céréales chocolatée. Sa réserve tombait en rade. Il fallait les dépêcher. Un contrat lui fournit quelques notes sur les armes actuelles de chacun. Elle y jeta un œil vague, sans s’y intéresser davantage, puis reporta son attention sur quelques points rouges qui se rapprochaient imperceptiblement. Finalement, peut être qu’elle n’aurait pas à intervenir. Peut être.
Elle lui avait parlé. Elle lui avait parlé, certes en langage codé, mais c’était bien cela. Il devait éliminer son groupe pour s’en tirer. Ou alors ils le tueraient, et ils avaient déjà eu maintes fois l’occasion de lui signaler à quel point sa présence les indisposait. Quelque part, cela serait sans doute le seul sentiment qu’il aurait jamais inspiré chez les autres. Cependant dans la pièce, deux personnes étaient armées d’un fusil, et avec son colt, et au vu de sa dextérité limitée en ce qui concernait les armes à feu, il était peu probable qu’il réussît à éliminer les deux avant d’être refroidi lui-même. Il jeta un œil à Hysteric Fairy, qui le surveillait d’un air morne, tout en l’aidant à connecter les fils à un téléphone portable branché directement sur le groupement électrique.
De sa vie, il avait toujours suivi ce que lui dictait sa morale. Aider ses amis, toujours être à l’écoute, rendre les sentiments à tout un chacun… Il était certain d’avoir toujours bien agi. Mais le mal régnait en maître autour de lui, comme autour de chaque lumière. Tout ceux qui l’entouraient avaient cherché à lui faire du mal, à le blesser, par tous les moyens possibles et imaginables. La trahison, l’humiliation publique, les rumeurs… Comme à chaque fois que quelqu’un brillait par sa supériorité, il fallait forcément qu’il fût entouré par les pires démons, la loi fondamentale de l’équilibre faisant son effet. Hysteric Fairy, elle, était… différente. Elle lui avait fait beaucoup de mal, mais comme si elle ne le voulait pas. Elle avait sans doute été victime de tous les démons qui s’acharnaient sur lui, et du même coup sur elle qui avait voulu l’accompagner, le suivre, car il était brillant, et bien plus fort que n’importe quel autre individu qu’elle aurait pu connaître. Elle avait été « influencée ». Elle n’aurait jamais fait ça, sans l’incitation des vils pervers qui voulaient le blesser à tout prix. En fait, elle aussi était une victime. Et lorsqu’elle le soumettait à des épreuves, il voyait dans ses yeux une lueur d’encouragement, comme autrefois, quand ils se confiaient mutuellement leurs déboires dans la vie. Dans son regard, il y avait cet appel d’une femme qui croyait en lui, et qui le poussait à dépasser ses limites, car une fois cela accompli, il serait débarrassé de ses démons, et enfin libéré de leur étreinte mortelle. Hysteric Fairy n’était pas « mauvaise », elle était seulement « corrompue ». Donc il devait la ramener sur le droit chemin, une fois qu’il aurait prouvé qu’il était toujours aussi fort qu’avant.
Jour 2, 12h06, Sephy Roshou :
Tiens. Ils étaient morts. Pas qu’elle tint plus que ça à leurs pathétiques vies mais… Non, ce n’était même pas de la tristesse, puisqu’elle ne pouvait pas en éprouver, et surtout pas pour eux. Mais c’était la fin d’une époque. Et c’était aussi le signe que K-ro était en quelque sorte la seule à remporter la partie.
Jour 2, 12h06, Mr.Magnum :
Nina ? Morte ? Il secoua la tête plusieurs fois pour être sûr de bien avoir entendu. Nina et Aran étaient donc morts tous les deux. Suicide amoureux ? Non… ce n’était pas leur genre. Et puis dans ce cas, à quoi bon avoir tenu jusqu’à ce moment ? C’était impossible… S’il avait la certitude que personne ne s’était suicidé, c’était bien parce qu’il savait qu’au fond de chacun d’entre eux, il y avait l’espoir de l’énorme blague finale de K-ro. Mais non. Il avait vu les cadavres dévorés par les mouches et autres insectes anthropophages. Le spectacle était insoutenable. Comment réanimer la vie dans les corps ainsi détériorés ? Il avait l’impression que personne ne pourrait sortir d’ici. Au départ, ça n’avait été qu’une sensation fugace. Mais au fur et à mesure, ce point de vue s’était imposé dans son esprit, comme une vérité implacable. Ils allaient tous mourir ici comme des chiens, privés de leurs pouvoirs. Bien sûr, lui était bien moins touché que d’autres, mais était-ce important ? Les seuls amis, la seule famille qu’il avait étaient ici, réunis, bientôt dans la mort. Il ne pouvait pas l’accepter. Il n’avait pas peur, mais il n’admettait pas la réalité. L’une de ses filles était morte. L’autre avait sombré dans la démence. Qu’est-ce qu’il avait bien pu faire au bon Dieu pour en arriver là ? Seul son père était encore lucide. Et encore, l’était-il vraiment ? Songer une seule seconde à sauver les vies dans un environnement de mort et dans un jeu de meurtres et trahisons relevait du suicide. Nina était morte. Il devait se dépêcher, mais il ne rencontrait personne malgré ses efforts. Et puis, en avait-il vraiment envie ? Il se sentait… désespérément seul. Comme lors de cette lointaine période qu’il avait fini par oublier avec la joie de retrouver une vie relationnelle stable. Des amis. Un père. Des filles. Etre seul lui permettait d’avoir une efficacité quasi parfaite. Mais entre temps, la lame s’était émoussée et il n’était plus capable de tuer de sang froid. Tant qu’il pouvait, s’il pouvait éviter de tuer, il le faisait. Mais là… il n’avait pas le choix. Et il n’aimait pas, ne pas avoir le choix.
Jour 2, 12h53, Furioso 306 :
Il essuya son premier échec en se disant que ce ne serait sans doute pas le dernier. Fursioso 306 était épuisé par la courte nuit entrecoupée par des tours de garde. Furioso 306 était épuisé d’avoir sans cesse à se méfier de ses « compagnons de route ». Il se demanda même s’il n’aurait pas mieux fait de tous les éliminer une fois la nuit tombée. Mais il fallait avouer que jusqu’à maintenant, il n’y avait pas eu de tuerie, ni même de blessures, et tout cela depuis le début du jeu. Bien sûr il avait croisé la route de Yuri, et s’en était tiré in extremis avec Hysteric Fairy, mais cet accident mis à part, le groupe avait été préservé, là où d’autres personnes auraient fini mutilées. Elle devait avoir quelque chose qui la protégeait. Et de plus, elle semblait en être consciente : En prenant tout le monde sous son aile, elle étendait les limites de sa protection contre le mauvais sort. Encore que cela ne pouvait être qu’une simple coïncidence. Mais depuis le début du jeu, plus de la moitié des membres du camp avaient été purement et simplement réduits à l’état de chair froide bonne à être jetée pour les chiens. Et eux, ils s’en tiraient avec des blessures superficielles, même si Hysteric Fairy boitillait encore légèrement depuis le lancer de grenades de Yuri, et même si lui avait encore une plaie lancinante dans le dos.
Il n’avait jamais eu à faire ce genre de mélange, et ce n’était vraiment pas son rayon. En dehors des effets spectaculaires de feu d’artifice miniature, il ne savait pas faire grand-chose d’autre, et par ailleurs, cela ne l’intéressait pas du tout. Il était barman, pas artificier, et à part protéger son bar, il n’avait jamais songé à lever un système d’armement aussi perfectionné que celui du salon de thé. D’ailleurs, ce système avait été mis hors d’état de fonctionnement, puisqu’il n’y avait toujours rien de ce côté-là. Sephy Roshou n’avait pas pu décemment mettre de côté cet avantage indéniable dans une situation aussi périlleuse. K-ro avait donc pensé à désactiver cela. Et il paraissait normal que Dur Estel ne parvînt pas à atteindre le système central du camp, qui bénéficiait d’une structure anti piratage bien meilleure que leurs méthodes artisanales.
« Vous y arrivez ? demanda-t-il à Hysteric Fairy et Dur Estel.
-On avance. Mais K-ro a mis les moyens depuis la dernière sauterie avec Papy.
-Vous pensez y arriver ? reprit Furioso 306, légèrement inquiet.
-On sait pas. »
Hysteric Fairy lui fit un signe en haussant un sourcil de manière assez appuyée en même temps qu’elle lui répondait. Cela voulait dire quelque chose. Elle voulait lui transmettre un message à lui et lui seul, mais quoi ? Il n’avait jamais appris le langage des signes, et même pas le langage corporel.
« Je vais aux toilettes, lança-t-il à tout hasard.
-Si tu veux, répondit Hysteric Fairy, l’air surprise. »
Bon, elle ne voulait pas lui dire quelque chose en privé. Au mieux cela avait servi à le rendre ridicule.
Jour 2, 13h08, Kefka :
Il avait repris sa route dès le message de K-ro. Il ne pouvait pas perdre plus de temps. Il avait déjà du mal à stopper l’hémorragie de son poignet, et cela sans compter le fait que les odeurs de cadavres en putréfaction n’étaient pas vraiment son lot quotidien favori. Il s’était donc décidé à se remettre en marche pour en finir au plus vite, histoire de bénéficier d’une potion ou de quelque chose de plus valable qu’un bout de vêtement en guise de pansement. Il avait fini par comprendre ce qui avait mis Aran dans cet état. Lorsque K-ro avait annoncé tranquillement les noms, il avait compris. Nina était tombée sous les coups d’un assassin anonyme et incapable d’y survivre, l’avatard avait écumé le camp à la recherche de l’auteur du crime impardonnable. Et évidemment avec toutes ses armes à feu, il était tout désigné. Sauf qu’il visait atrocement mal à distance. Mais ça, qui pouvait le savoir à part lui ? Lui qui avait toujours été adepte de la magie ne pouvait pas être considéré comme génie des armes à feu. Il avait bien sûr reçu un enseignement adéquat, mais avait toujours excellé davantage en armes blanches et combat au corps à corps. Mais depuis ce temps là… Tout avait changé, il était devenu dieu, avait effectué un séjour chez les morts avant d’être maudit en signant un papier qu’il n’aurait jamais dû ne serait-ce que toucher. Il n’avait plus combattu depuis un moment déjà. Non. Le seul domaine dans lequel il s’était amélioré était celui des tâches ménagères. En regardant combattre les autres personnes dans le camp, il se rendait compte qu’il n’avait pas le niveau, et avait été ridiculisé. A chaque fois. Parce qu’il n’avait pas le niveau, parce qu’il avait des goûts vestimentaires et esthétiques discutables… Tout avait été bon pour l’humilier. Mais malgré tout… Il s’était attaché à K-ro. De manière ambigüe… mais attaché. Mais tout comme ses qualités au combat, qui s’en souciait ?
Il avait toujours été considéré comme un moins que rien. Maintenant que l’occasion se présentait de les écraser et de prendre sa revanche, il n’hésiterait pas. Il y avait un message pour lui dans la dernière intervention de K-ro. Si elle ne bloquait qu’une zone en dehors de celles auxquelles il avait eu accès dans la tranche horaire précédente, cela signifiait que derrière cette zone, ou aux alentours, il y avait du gibier. C’était l’une de ses techniques, prévues il y avait de cela déjà une semaine, pour les derniers moments du jeu. A l’époque il était encore en train de se battre avec sa conscience sur la question de savoir si participer au jeu en valait la chandelle.
Jour 2, 13h32, Sephy Roshou :
Elle s’ennuyait à tenir en embuscade derrière la forêt. Ce n’était pas digne de son rang. Mais vu qu’en parcourant le camp elle n’arrivait strictement à rien, il n’y avait plus que ce moyen : Attendre passer. Puisqu’ils semblaient bouger dans le camp en même temps qu’elle, elle les prendrait à revers en les attendant sagement en hauteur au dessus du petit chemin de forêt.
Jour 2, 13h44, K-ro :
« C’est long, soupira K-ro. Je commence à m’ennuyer.
-Mais Tata, ils sont largement dans les temps, le camp est gigantesque à parcourir et ils ne sont pas très organisés, commenta Angelo.
-Je m’en fiche de tout ça, reprit K-ro avec un nouveau soupir.
-C’est la bande de l’ange qui t’inquiète ? Avec leur idée d’explosifs ? lança Diabolo.
-Aucune chance. J’ai retiré tous les explosifs du camp avec les queux de phœnix et les potions. Quant aux mélanges préparés par Fury… J’ai ma petite idée sur la chose. De toute manière, ils n’en réchapperont pas. Mais bon. D’un autre côté ils font traîner le jeu en longueur. Avec leur foutue bonne étoile.
-Alors qu’est-ce qui t’embête ?
-Rien. Je m’ennuie. Je pensais qu’ils auraient été plus rapides.
-Ils sont peu nombreux maintenant, c’est normal d’avoir plus de mal pour se trouver à l’intérieur. Surtout que certains ne bougent plus, signala Angelo.
-Mais ça va bouger dans six heures s’ils ne se dépêchent pas.
-Oh, qu’as-tu prévu ? demanda Diabolo d’un ton ravi.
-Vous verrez bien. »
Dans moins de cinq heures maintenant, elle leur lancerait l’ultimatum final. Alors les scrupules s’envoleraient. Elle verrait enfin la véritable cérémonie de clôture et tous ses soldats offerts en pâture à sa grandeur passée. Au final, elle serait la seule vengée. Il fallait bien quarante morts pour cela. Et Diabolo continuait de prendre les paris. Et Angelo continuait de contempler les écrans, à mi-chemin entre l’horreur et la stupéfaction. K-ro ouvrit une nouvelle tablette de chocolat après avoir fini sa barre de céréales chocolatée. Sa réserve tombait en rade. Il fallait les dépêcher. Un contrat lui fournit quelques notes sur les armes actuelles de chacun. Elle y jeta un œil vague, sans s’y intéresser davantage, puis reporta son attention sur quelques points rouges qui se rapprochaient imperceptiblement. Finalement, peut être qu’elle n’aurait pas à intervenir. Peut être.
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Re: Cérémonie de clôture
Jour 2, 13h56, Nyarla :
Depuis une heure ou deux, les deux ectoplasmes s’étaient calmés, et lui laissaient enfin la paix. Elle pouvait réfléchir à une stratégie pour s’en sortir sans trop de casse. S’allier à nouveau à quelqu’un ? Cela lui paraissait assez dangereux maintenant que la moitié du temps s’était écoulé et que tout le monde devait commencer à comprendre qu’il n’y aurait qu’un seul survivant. Remarque que s’allier à une personne assez naïve pour la croire inoffensive et l’empoisonner au dernier moment était une bonne alternative. Elle regrettait tout de même de ne pas avoir reçu de gilet pare balle lors de la distribution. Les figures fantomatiques des deux anciens suivants de IL flottaient doucement à côté d’elle, mais elle tenta de ne plus y prêter attention. De temps à autre l’un des deux disparaissaient, ou les deux en même, puis ils revenaient, toujours sans mot dire. Elle se mit à rire en se disant que son esprit lui jouait des tours, mais à ce moment Angel of fear reprit la parole.
« Pourquoi tu ris ?
-Hein ? Moi ? Pour rien…
-Laisse, elle se fout de notre gueule parce qu’on s’ennuie parce qu’on est morts… lança Vendetta d’un ton peiné.
-C’est pas gentil Nyarla, on fait tout pour toi ! reprit Angel of fear.
-Nan, mais c’est rien je vous dis. Je ris parce que je suis sacrément folle pour causer à des morts qui n’existent même pas.
-Qu’est-ce qu’il faut qu’on fasse pour te convaincre ? demanda Vendetta.
-Me laisser tranquille par exemple ? Je sais pas moi, allez chercher votre copain que j’ai eu tant de mal à expédier ad patres.
-Mais on te dit que IL… rétorqua Vendetta, piquée.
-Chut, Vendy, on n’a pas le droit de le dire, ça !!
-Ah oui j’avais oublié…
-Dire quoi ?
-Rien, laisse tomber… répondit Angel of fear. »
Pour attirer la confiance d’un quelconque soldat naïf, il fallait lui montrer une arme inoffensive. La cuillère. Pour tuer un soldat en le prenant par surprise, il fallait soit le frapper dans le dos, à l’aide du canif, soit lui proposer de l’eau, préalablement mélangée avec du cyanure de potassium. Mais pour attirer la confiance du soldat naïf, il fallait surtout se débarrasser du fusil à pompe. C’était là que ça devenait dangereux. Nyarla ne voulait surtout pas se séparer d’une arme à feu efficace à distance, sans avoir la certitude de sortir vivante des six prochaines heures. De toute manière, pour le moment elle n’avait croisé personne. Comment pouvait-elle espérer que la prochaine personne qu’elle rencontrerait serait assez stupide pour croire ses fables ? Dans ce cas là, il fallait peut-être garder le fusil en main, et se la jouer nettoyeuse pour éliminer les autres. Mais elle n’avait que peu d’expérience dans ce domaine. Trop peu sans doute. Il était clair qu’elle ne pourrait pas faire face à Lord Firefly si elle venait à le rencontrer à nouveau. Il avait d’excellents réflexes et maniait mieux qu’elle les armes à feu.
« J’ai une idée ! s’exclama soudain Vendetta en la faisant sursauter du même coup.
-Arrête de beugler comme ça ! rétorqua Nyarla, le cœur palpitant.
-Tu suis nos instructions et au bout de trois heures, tout sera résolu !!
-Je ne crois pas non, reprit Nyarla. Je ne vais pas ENCORE vous obéir et tomber dans un plan douteux, et surtout pas en pleine journée. Qui voulez-vous encore éliminer ?
-Personne, idiote ! On va te sortir de là en t’indiquant où il y a des gens, et comment les prendre par surprise !
-Non, c’est non. Je ne veux pas que ça recommence.
-Allez Nyarla !
-Non !
-Allez !
-Arrêtez ! Fermez la !
-Mais tu n’as rien à craindre ! »
Nyarla posa ses mains contre ses oreilles et ferma les yeux très fort en espérant être coupée de tout contact irréel. En vain.
Jour 2, 14h32, Draco Dynasty :
Il regarda à l’extérieur du baraquement, certain d’avoir encore entendu un bruit. Cette fois, ses sens ne l’avaient pas trahi. Un individu lourdement maquillé s’approchait.
« Kefka ! s’exclama Night Beast au comble de la surprise. Qu’est-ce qu’il fout là ce con ?!
-Je n’en sais rien, mais il vient par ici et il n’a pas l’air de spécialement vouloir faire ami-ami, répondit Draco d’un air sombre en armant la kalachnikov. »
Lorsqu’il commença à faire feu, une rafale de tirs lui répliqua, et il se baissa, pris au dépourvu. Il avait été légèrement touché à l’épaule, mais ne ressentait pas la douleur. Il ne comprenait pas pourquoi il ne l’avait pas touché du premier coup. Il n’avait sans doute pas été assez discret en se montrant, et repéré trop tôt.
Dieu qu’il aurait eu besoin de ces pouvoirs.
Night Beast se tint derrière la porte d’entrée, prêt à sauter pour faucher de la pointe de métal de son javelot celui qui entrerait. Les tirs se poursuivirent encore quelques secondes sur le baraquement bétonné, puis s’arrêtèrent net. Le silence qui s’installa devint lourd, puis inquiétant. Draco respirait lentement pour tenter de trouver une parade efficace. S’il entrait par la porte, c’aurait été trop simple. Non… Il ferait forcément le tour. S’il faisait le tour, Night Beast était complètement exposé par sa position, à l’autre porte. D’un autre côté, si c’était Night Beast qui était visé en premier, cela lui laissait largement le temps de riposter. Il lança un regard anxieux à l’autre porte, et à Night Beast qui effectuait mentalement à son tour sans doute le même calcul. Et si Night Beast le lâchait ? Et s’il avait trouvé une idée pour se dissimuler au moment où l’autre entrerait ? Leurs regards se croisèrent pendant un temps infime. Quelqu’un allait mourir. Lui, ou son compagnon d’infortune ? Ce n’était pas le moment pour les scrupules.
La porte d’entrée s’ouvrit soudain dans un grand bruit.
« J’vais vous faire la peau ! hurla Kefka en pénétrant dans le baraquement. »
Night Beast surgit de derrière la porte et lui planta le javelot dans la poitrine en beuglant comme un animal. Maintenant, il était totalement désarmé. Kefka lui jeta un regard méprisant, que le jeune homme soutînt. Le premier soldat de l’armée arracha le javelot et le jeta sur le côté, avant de lever sa propre arme et de la pointer vers Night Beast, qui était à terre. Ses lèvres s’étirèrent en un sourire déformé.
Et soudain Draco comprit. Il attrapa Night Beast par l’épaule et l’attira en arrière, se plaçant de front face à Kefka, qui lui sourit alors que Night Beast grognait des insultes sourdes derrière lui suite à sa chute.
« Eh bien, il y en a qui sont pressés de mourir, lança Kefka, goguenard. »
Draco le frappa avec une rapidité peu commune au poignet alors qu’il commençait à faire feu. La technique fonctionna, et il répliqua immédiatement avec la kalachnikov, sans même chercher à viser. Le corps d’une marionnette maquillée de manière outrancière, privée des fils de son marionnettiste, retomba sur le flanc. Draco souffla en regardant le cadavre. Lorsqu’il se retourna vers Night Beast, celui-ci semblait sourire d’un air soulagé. Lorsqu’il fronça les sourcils sans cesser de sourire, Draco pensa qu’il avait eu tort de le sauver. Night Beast lui arracha son arme des mains, et une violente douleur envahit son corps. Night Beast tirait. Draco ne savait pas où il tirait mais il tirait. Et dans peu de temps, il paierait sa confiance mal placée.
La douleur venait de l’arrière de son corps. En trouvant la force de se retourner, il vit Kefka, toujours armé, le bras tendu. Et Night Beast faisait feu, debout, le dominant de toute sa taille. Le corps du clown était secoué de spasmes nerveux, puis ne fut plus animé que par les coups qui le traversaient. Quel était cet être qui survivait à la douleur et aux blessures malgré tout ? Qu’était « Kefka » ? Lorsque Night Beast eut enfin vidé le chargeur de la kalachnikov, le corps cessa tout mouvement, et le sang envahit rapidement le parquet qui couvrait le sol de leur refuge. Night Beast se pencha sur Draco Dynasty, qui respirait difficilement. Chaque membre lui était douloureux. Il parvenait à peine à bouger les doigts. Quelle erreur de bleu. Au lieu de s’assurer que le cadavre était bien froid, il avait pensé vérifier d’abord si Night Beast n’allait pas le frapper dans le dos. Oui. Sa confiance avait vraiment été mal placée.
« ça va ? demanda Night Beast d’un ton badin sans doute pour cacher le fait qu’il était complètement dépassé par la situation.
-Comme une fleur. Tu vois bien que ça va pas ! rétorqua Draco Dynasty, la colère prenant le pas sur sa douleur. »
Toutes sortes de questions lui passaient par la tête, comme un antidote pour oublier sa douleur. Kefka était-il bel et bien mort ? Un chargeur entier de kalachnikov suffisait-il ? Comment allaient-ils s’en sortir maintenant ?
« Attends, je dois avoir de quoi arrêter l’hémorragie, fit Night Beast.
-Laisse moi crever là. De toute manière, c’est toi qui l’avais dit, on va tous mourir dans ce truc. Je savais que ça finirait par arriver.
-Tu m’as protégé. Je suis peut être un connard, mais j’ai de la gratitude quand même.
-Je peux plus bouger. Si tu m’aides je vais plus souffrir qu’autre chose.
-C’est ton problème. Moi je m’occupe de mon cas de conscience, un point c’est tout.
-Laisse tomber l’hémorragie. Il faut qu’on sorte d’ici, les bruits de tirs ont dû attirer les autres.
-Dans ton état et désarmés tous les deux ? Hors de question ! s’insurgea Night Beast. »
Et pourtant il le fallait. Il savait que d’un instant à un autre, rappliqueraient tous les vautours du coin pour cueillir le vainqueur du duel à l’arme à feu qui venait d’avoir lieu. Ce qu’ils ignoraient, c’était que le combat n’avait pas été un simple duel.
« Récupère l’arme de Kefka et ton javelot. On doit se tirer à tout prix. »
Garçon n°28, Kefka. Reste 14.
Jour 2, 14h46, Omega :
Ça y était. Quelqu’un avait décidé de repasser dans les quartiers des généraux. Elle l’entendait. L’échange de tirs. Le fou. Ou les fous, même. Ils n’avaient aucune chance sur ce terrain.
Jour 2, 14h46, Squall :
Il n’était plus loin des entrepôts de nourriture où Hysteric Fairy et son groupe avaient prévu de s’abriter la veille. A l’heure actuelle, ils ne devaient plus y être, vu que la zone avait été interdite dans le précédent demi-jour. Il repensa encore à Rospheeriel qu’il avait gravement blessé avant de repartir. Comment allait-il ? Avait-il réussi à repartir ou avait-il dû rester sur place à cause de la blessure ? Il pensa qu’il avait dû lui causer une souffrance pénible, tout du moins autant que la sienne. Mais lui arrivait à marcher. Mais lui s’était donné un but. Et il comptait bien respecter son engagement. Ce qu’il décidait, arbitrairement, la loi qu’il imposait à son tour, permettrait peut être de tous les sauver. Ou de tous les condamner. Dans ce cas, il devrait prendre suffisamment de temps pour agir. Avant l’heure fatidique. Il était le seul à pouvoir le faire. Ou plutôt, il était le seul à vouloir le faire. Il y avait forcément une solution. Et s’il n’y avait pas de solution, disait un vieux proverbe, il n’y avait pas de problème. Hysteric Fairy détenait « une partie de la solution » mais il ne se rappelait plus bien en quoi.
Jour 2, 14h46, Diabolo :
« Il va nous manquer celui-là, hein, Tata ? déclara Diabolo.
-C’est sûr que maintenant les locaux vont être un peu plus crades, renchérit Angelo en hochant la tête.
-Bof, il était motivé pour y aller, et j’ai fait pas mal de pognon sur sa tête. Moi aussi je pensais que ça irait mieux pour lui. Mais faut croire qu’un looser reste un looser. »
K-ro ne répondit jamais. Les yeux perdus dans le vague, elle continuait à contempler l’écran de contrôle à l’endroit précis où quelques secondes plus tôt, le signal vital de Kefka s’était éteint. Diabolo perçut quelque chose qui ressemblait à une larme unique glissant sur sa joue. Il secoua la tête sans vouloir y croire et regarda de nouveau. Il n’y en avait aucune trace. Il avait dû rêver.
Depuis une heure ou deux, les deux ectoplasmes s’étaient calmés, et lui laissaient enfin la paix. Elle pouvait réfléchir à une stratégie pour s’en sortir sans trop de casse. S’allier à nouveau à quelqu’un ? Cela lui paraissait assez dangereux maintenant que la moitié du temps s’était écoulé et que tout le monde devait commencer à comprendre qu’il n’y aurait qu’un seul survivant. Remarque que s’allier à une personne assez naïve pour la croire inoffensive et l’empoisonner au dernier moment était une bonne alternative. Elle regrettait tout de même de ne pas avoir reçu de gilet pare balle lors de la distribution. Les figures fantomatiques des deux anciens suivants de IL flottaient doucement à côté d’elle, mais elle tenta de ne plus y prêter attention. De temps à autre l’un des deux disparaissaient, ou les deux en même, puis ils revenaient, toujours sans mot dire. Elle se mit à rire en se disant que son esprit lui jouait des tours, mais à ce moment Angel of fear reprit la parole.
« Pourquoi tu ris ?
-Hein ? Moi ? Pour rien…
-Laisse, elle se fout de notre gueule parce qu’on s’ennuie parce qu’on est morts… lança Vendetta d’un ton peiné.
-C’est pas gentil Nyarla, on fait tout pour toi ! reprit Angel of fear.
-Nan, mais c’est rien je vous dis. Je ris parce que je suis sacrément folle pour causer à des morts qui n’existent même pas.
-Qu’est-ce qu’il faut qu’on fasse pour te convaincre ? demanda Vendetta.
-Me laisser tranquille par exemple ? Je sais pas moi, allez chercher votre copain que j’ai eu tant de mal à expédier ad patres.
-Mais on te dit que IL… rétorqua Vendetta, piquée.
-Chut, Vendy, on n’a pas le droit de le dire, ça !!
-Ah oui j’avais oublié…
-Dire quoi ?
-Rien, laisse tomber… répondit Angel of fear. »
Pour attirer la confiance d’un quelconque soldat naïf, il fallait lui montrer une arme inoffensive. La cuillère. Pour tuer un soldat en le prenant par surprise, il fallait soit le frapper dans le dos, à l’aide du canif, soit lui proposer de l’eau, préalablement mélangée avec du cyanure de potassium. Mais pour attirer la confiance du soldat naïf, il fallait surtout se débarrasser du fusil à pompe. C’était là que ça devenait dangereux. Nyarla ne voulait surtout pas se séparer d’une arme à feu efficace à distance, sans avoir la certitude de sortir vivante des six prochaines heures. De toute manière, pour le moment elle n’avait croisé personne. Comment pouvait-elle espérer que la prochaine personne qu’elle rencontrerait serait assez stupide pour croire ses fables ? Dans ce cas là, il fallait peut-être garder le fusil en main, et se la jouer nettoyeuse pour éliminer les autres. Mais elle n’avait que peu d’expérience dans ce domaine. Trop peu sans doute. Il était clair qu’elle ne pourrait pas faire face à Lord Firefly si elle venait à le rencontrer à nouveau. Il avait d’excellents réflexes et maniait mieux qu’elle les armes à feu.
« J’ai une idée ! s’exclama soudain Vendetta en la faisant sursauter du même coup.
-Arrête de beugler comme ça ! rétorqua Nyarla, le cœur palpitant.
-Tu suis nos instructions et au bout de trois heures, tout sera résolu !!
-Je ne crois pas non, reprit Nyarla. Je ne vais pas ENCORE vous obéir et tomber dans un plan douteux, et surtout pas en pleine journée. Qui voulez-vous encore éliminer ?
-Personne, idiote ! On va te sortir de là en t’indiquant où il y a des gens, et comment les prendre par surprise !
-Non, c’est non. Je ne veux pas que ça recommence.
-Allez Nyarla !
-Non !
-Allez !
-Arrêtez ! Fermez la !
-Mais tu n’as rien à craindre ! »
Nyarla posa ses mains contre ses oreilles et ferma les yeux très fort en espérant être coupée de tout contact irréel. En vain.
Jour 2, 14h32, Draco Dynasty :
Il regarda à l’extérieur du baraquement, certain d’avoir encore entendu un bruit. Cette fois, ses sens ne l’avaient pas trahi. Un individu lourdement maquillé s’approchait.
« Kefka ! s’exclama Night Beast au comble de la surprise. Qu’est-ce qu’il fout là ce con ?!
-Je n’en sais rien, mais il vient par ici et il n’a pas l’air de spécialement vouloir faire ami-ami, répondit Draco d’un air sombre en armant la kalachnikov. »
Lorsqu’il commença à faire feu, une rafale de tirs lui répliqua, et il se baissa, pris au dépourvu. Il avait été légèrement touché à l’épaule, mais ne ressentait pas la douleur. Il ne comprenait pas pourquoi il ne l’avait pas touché du premier coup. Il n’avait sans doute pas été assez discret en se montrant, et repéré trop tôt.
Dieu qu’il aurait eu besoin de ces pouvoirs.
Night Beast se tint derrière la porte d’entrée, prêt à sauter pour faucher de la pointe de métal de son javelot celui qui entrerait. Les tirs se poursuivirent encore quelques secondes sur le baraquement bétonné, puis s’arrêtèrent net. Le silence qui s’installa devint lourd, puis inquiétant. Draco respirait lentement pour tenter de trouver une parade efficace. S’il entrait par la porte, c’aurait été trop simple. Non… Il ferait forcément le tour. S’il faisait le tour, Night Beast était complètement exposé par sa position, à l’autre porte. D’un autre côté, si c’était Night Beast qui était visé en premier, cela lui laissait largement le temps de riposter. Il lança un regard anxieux à l’autre porte, et à Night Beast qui effectuait mentalement à son tour sans doute le même calcul. Et si Night Beast le lâchait ? Et s’il avait trouvé une idée pour se dissimuler au moment où l’autre entrerait ? Leurs regards se croisèrent pendant un temps infime. Quelqu’un allait mourir. Lui, ou son compagnon d’infortune ? Ce n’était pas le moment pour les scrupules.
La porte d’entrée s’ouvrit soudain dans un grand bruit.
« J’vais vous faire la peau ! hurla Kefka en pénétrant dans le baraquement. »
Night Beast surgit de derrière la porte et lui planta le javelot dans la poitrine en beuglant comme un animal. Maintenant, il était totalement désarmé. Kefka lui jeta un regard méprisant, que le jeune homme soutînt. Le premier soldat de l’armée arracha le javelot et le jeta sur le côté, avant de lever sa propre arme et de la pointer vers Night Beast, qui était à terre. Ses lèvres s’étirèrent en un sourire déformé.
Et soudain Draco comprit. Il attrapa Night Beast par l’épaule et l’attira en arrière, se plaçant de front face à Kefka, qui lui sourit alors que Night Beast grognait des insultes sourdes derrière lui suite à sa chute.
« Eh bien, il y en a qui sont pressés de mourir, lança Kefka, goguenard. »
Draco le frappa avec une rapidité peu commune au poignet alors qu’il commençait à faire feu. La technique fonctionna, et il répliqua immédiatement avec la kalachnikov, sans même chercher à viser. Le corps d’une marionnette maquillée de manière outrancière, privée des fils de son marionnettiste, retomba sur le flanc. Draco souffla en regardant le cadavre. Lorsqu’il se retourna vers Night Beast, celui-ci semblait sourire d’un air soulagé. Lorsqu’il fronça les sourcils sans cesser de sourire, Draco pensa qu’il avait eu tort de le sauver. Night Beast lui arracha son arme des mains, et une violente douleur envahit son corps. Night Beast tirait. Draco ne savait pas où il tirait mais il tirait. Et dans peu de temps, il paierait sa confiance mal placée.
La douleur venait de l’arrière de son corps. En trouvant la force de se retourner, il vit Kefka, toujours armé, le bras tendu. Et Night Beast faisait feu, debout, le dominant de toute sa taille. Le corps du clown était secoué de spasmes nerveux, puis ne fut plus animé que par les coups qui le traversaient. Quel était cet être qui survivait à la douleur et aux blessures malgré tout ? Qu’était « Kefka » ? Lorsque Night Beast eut enfin vidé le chargeur de la kalachnikov, le corps cessa tout mouvement, et le sang envahit rapidement le parquet qui couvrait le sol de leur refuge. Night Beast se pencha sur Draco Dynasty, qui respirait difficilement. Chaque membre lui était douloureux. Il parvenait à peine à bouger les doigts. Quelle erreur de bleu. Au lieu de s’assurer que le cadavre était bien froid, il avait pensé vérifier d’abord si Night Beast n’allait pas le frapper dans le dos. Oui. Sa confiance avait vraiment été mal placée.
« ça va ? demanda Night Beast d’un ton badin sans doute pour cacher le fait qu’il était complètement dépassé par la situation.
-Comme une fleur. Tu vois bien que ça va pas ! rétorqua Draco Dynasty, la colère prenant le pas sur sa douleur. »
Toutes sortes de questions lui passaient par la tête, comme un antidote pour oublier sa douleur. Kefka était-il bel et bien mort ? Un chargeur entier de kalachnikov suffisait-il ? Comment allaient-ils s’en sortir maintenant ?
« Attends, je dois avoir de quoi arrêter l’hémorragie, fit Night Beast.
-Laisse moi crever là. De toute manière, c’est toi qui l’avais dit, on va tous mourir dans ce truc. Je savais que ça finirait par arriver.
-Tu m’as protégé. Je suis peut être un connard, mais j’ai de la gratitude quand même.
-Je peux plus bouger. Si tu m’aides je vais plus souffrir qu’autre chose.
-C’est ton problème. Moi je m’occupe de mon cas de conscience, un point c’est tout.
-Laisse tomber l’hémorragie. Il faut qu’on sorte d’ici, les bruits de tirs ont dû attirer les autres.
-Dans ton état et désarmés tous les deux ? Hors de question ! s’insurgea Night Beast. »
Et pourtant il le fallait. Il savait que d’un instant à un autre, rappliqueraient tous les vautours du coin pour cueillir le vainqueur du duel à l’arme à feu qui venait d’avoir lieu. Ce qu’ils ignoraient, c’était que le combat n’avait pas été un simple duel.
« Récupère l’arme de Kefka et ton javelot. On doit se tirer à tout prix. »
Garçon n°28, Kefka. Reste 14.
Jour 2, 14h46, Omega :
Ça y était. Quelqu’un avait décidé de repasser dans les quartiers des généraux. Elle l’entendait. L’échange de tirs. Le fou. Ou les fous, même. Ils n’avaient aucune chance sur ce terrain.
Jour 2, 14h46, Squall :
Il n’était plus loin des entrepôts de nourriture où Hysteric Fairy et son groupe avaient prévu de s’abriter la veille. A l’heure actuelle, ils ne devaient plus y être, vu que la zone avait été interdite dans le précédent demi-jour. Il repensa encore à Rospheeriel qu’il avait gravement blessé avant de repartir. Comment allait-il ? Avait-il réussi à repartir ou avait-il dû rester sur place à cause de la blessure ? Il pensa qu’il avait dû lui causer une souffrance pénible, tout du moins autant que la sienne. Mais lui arrivait à marcher. Mais lui s’était donné un but. Et il comptait bien respecter son engagement. Ce qu’il décidait, arbitrairement, la loi qu’il imposait à son tour, permettrait peut être de tous les sauver. Ou de tous les condamner. Dans ce cas, il devrait prendre suffisamment de temps pour agir. Avant l’heure fatidique. Il était le seul à pouvoir le faire. Ou plutôt, il était le seul à vouloir le faire. Il y avait forcément une solution. Et s’il n’y avait pas de solution, disait un vieux proverbe, il n’y avait pas de problème. Hysteric Fairy détenait « une partie de la solution » mais il ne se rappelait plus bien en quoi.
Jour 2, 14h46, Diabolo :
« Il va nous manquer celui-là, hein, Tata ? déclara Diabolo.
-C’est sûr que maintenant les locaux vont être un peu plus crades, renchérit Angelo en hochant la tête.
-Bof, il était motivé pour y aller, et j’ai fait pas mal de pognon sur sa tête. Moi aussi je pensais que ça irait mieux pour lui. Mais faut croire qu’un looser reste un looser. »
K-ro ne répondit jamais. Les yeux perdus dans le vague, elle continuait à contempler l’écran de contrôle à l’endroit précis où quelques secondes plus tôt, le signal vital de Kefka s’était éteint. Diabolo perçut quelque chose qui ressemblait à une larme unique glissant sur sa joue. Il secoua la tête sans vouloir y croire et regarda de nouveau. Il n’y en avait aucune trace. Il avait dû rêver.
Hysteric Fairy- Enorme floodeur
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Re: Cérémonie de clôture
Kefka: OUAAAAAIS! Libre! Libre!
K-ro- Maitre du mond..forum ^^
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Re: Cérémonie de clôture
Hum, j'en doute, Kefka.
Je me demande si, là où tu te diriges, tu ne risques pas de retrouver IL.
Je me demande si, là où tu te diriges, tu ne risques pas de retrouver IL.
Gorgon_Roo- Général
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Date d'inscription : 13/01/2005
Re: Cérémonie de clôture
RIP Kefka :p
Bon, je fais court cette fois. J'ai pas mon quota d'avance.
Jour 2, 15h03, Night Beast :
« Est-ce que ça va aller ?
-Je sens plus mes membres. Je vois plus clair. Où tu comptes aller comme ça ?
-Je sais pas, j’y vais, c’est tout. Tu m’as dit qu’on devait se bouger.
-Pas trop vite.
-Je gère.
-T’as intérêt.
-Calme toi ou je te laisse au milieu de la route.
-C’est ce que je te répète depuis tout à l’heure.
-Fais pas chier, papy.
-Va vers le centre du camp. Il y a une salle dans un des locaux communs que j’avais occupée puis fermée, avec un verrou.
-Et tu as encore la clé ?
-Je la trimballais sur moi. Au cas où.
-Okay. Où c’est ?
-Tu pourras y aller quand je serai crevé.
-Où c’est ?
-La clé est dans ma poche arrière droite.
-Où ?!
-Je te le dirai quand on arrivera au camp.
-En fait, tu mens Papy, t’as quand même envie de vivre, déclara Night Beast sur un ton de reproche qui tentait de se faire passer pour moqueur. »
Draco ne lui répondit pas. Il continua à marcher lentement, en le soutenant comme il pouvait. Pourquoi faisait-il ça déjà ? Ah… oui… Parce qu’il n’avait plus aucune raison de cacher ses scrupules et plus rien à prouver à personne. A part qu’il était malgré tout un être humain. Autant laisser une image positive au moins chez une personne, qui allait de toute manière mourir.
Jour 2, 15h24, Omega :
Elle avait décidé de couper par la forêt pour atteindre le plus rapidement possible les quartiers des généraux. Elle le savait : Personne n’était assez stupide pour rester longtemps sur une zone de combat, il fallait donc très vite aller éliminer « les restes », avant qu’« ils » ne fuient. Par ailleurs, elle n’avait croisé personne de personne depuis déjà deux demi-jours entiers, douze heures voire même plus, il n’y avait donc aucune raison de s’inquiéter par rapport à une éventuelle embuscade. De plus, elle savait compter sur ses sens surdéveloppés pour parer à ce genre de fâcheux évènements. Elle avait pu prendre le temps de se reposer. De trouver toute la force mentale pour poursuivre le combat. Tenir sa promesse. C’était la seule chose qui lui importait. C’était sans doute la seule raison qui l’avait jamais motivée à vivre. En courant, elle avait senti un très léger bruit, tout juste aussi fort que le bruissement d’une feuille se détachant de sa branche. Elle n’avait pas le temps pour cela. Elle aviserait en cas d’attaque. Quelqu’un était caché là. Elle ne chercha même pas à savoir d’où cela provenait réellement. Ce ne fut que lorsqu’une balle effleura son cou, qu’elle bondit sur le côté dans les talus, pour enfin y prêter attention. Bien, cela ne signifiait qu’une seule chose. Certaines choses dans la vie n’attendaient pas. Elle passa la paume de sa main sur la blessure superficielle. Ses réflexes l’avaient sauvée d’un coup létal. Un nouveau coup dans le buisson derrière lequel elle se dissimulait et elle dû rouler sur le côté. Ça commençait bien. La personne face à elle était douée. Il y aurait au moins eu un intérêt dans ce jeu. Elle n’aurait pas eu à combattre son frère, cela lui aurait fait du mal même si elle refusait de se l’avouer, et elle aurait rencontré un adversaire capable de tenir plus de dix secondes face à elle. Et au moins, une fois le combat fini, elle aurait une arme à feu digne de ce nom.
Jour 2, 15h27, Sephy Roshou :
Mince, raté. Quelque chose lui disait qu’elle n’aurait plus jamais une occasion comme celle-ci, et elle hésita à peine quelques secondes de plus avant de tirer dans le fourré dans lequel Omega s’était dissimulée. Au moment où le coup partit, elle compris qu’elle avait fait le mauvais choix et pesta. Le coup allait la faire repérer et était trop facilement évitable pour une tueuse de son envergure. Il fallait attendre une erreur de sa part. Le buisson bougea légèrement et la silhouette de la jeune femme aux cheveux améthyste se dressa en plein milieu de sa ligne de mire. C’était trop beau. Sephy Roshou hésita à nouveau, mais ce n’était pas le moment. Elle ne pouvait pas douter. Elle visa la jambe pour plus de précautions. Si elle parvenait à l’atteindre là où l’autre ne s’y attendait pas…
Le coup fut dévié par la lame du katana et repartit aussi vite vers elle. Sephy Roshou évita de justesse la balle de son propre pistolet. Comment avait-elle pu faire preuve d’autant de précision en utilisant une arme blanche comme déflecteur ?! Il lui fallait cette lame. Absolument. Elle serait bien plus efficace avec. En plus elle paraissait de bonne facture. Omega s’approcha de l’endroit où elle se trouvait, lentement, en silence. Cette vision aurait été effrayante pour toute autre personne qu’elle. Mais elle n’était pas du genre impressionnable. Non. Elle était plutôt de celles qui impressionnaient. Et elle n’avait pas peur. Combattre à découvert, pourquoi pas. Elle avait encore des munitions et de quoi profiter de toute inattention d’Omega. Lorsqu’elle se redressa pour sortir de sa cachette, Omega sauta lestement et lança un coup précis et fluide vers elle. Elle connaissait la technique pour l’avoir utilisée contre certains soldats de basse catégorie. Elle fit un pas de côté, et tourna sur elle-même pour éviter le coup, puis tira à nouveau vers Omega. Cette fois un tir au cœur. Viser les points vitaux, maintenant qu’elle combattait frontalement était essentiel. Omega dévia à nouveau le coup, mais fut moins précise. La balle partir de côté. Sans lui laisser le temps de reprendre les tirs, elle se précipita vers elle et lança un coup horizontal, qu’elle put esquiver grâce à sa souplesse naturelle. Elle lança un sourire narquois à Omega en attrapant la lame du katana de sa main, et en l’écartant aussi simplement que le jouet d’un enfant. Le canon du pistolet toucha le menton d’Omega. Sephy Roshou jubilait. C’était terminé. Finalement cette tueuse n’aurait été qu’une gamine comme les autres.
Une mèche de ses cheveux retomba lentement devant ses yeux. Puis quelque chose de rouge. Elle tenta de ne pas se laisser déconcentrer par la blessure. Elle avait quand même été touchée alors ? Une seconde. Une seule d’inattention, qu’elle laissa filer, oubliant de presser la gâchette. Elle n’avait pas mal. Elle n’avait pas mal. Pas du tout. Alors pourquoi se laisser abuser par une telle mascarade ? Elle vit pendant la deuxième seconde son propre reflet. Dans une lame. Plus large que celle du katana. Quelle horrible et ridicule mascarade.
La main armée qui tenait en joue Omega se laissa tomber mollement. Et pourtant elle n’avait pas mal. Le trou au milieu de son avant bras était juste inesthétique.
Jour 2, 15h28, Hysteric Fairy :
« Tu n’as pas entendu quelque chose ? demanda Furioso 306.
-Hm, répondit-elle en tendant l’oreille. Non, je ne crois pas.
-Oh… j’dois finir par devenir comme Jeanne d’Arc à force…
-Tu entends des voix ? demanda Dur Estel.
-Oui et elles me disent de bouter les intrus hors de mon territoire. »
Hysteric Fairy baissa la tête, la mine défaite. Il fallait s’y attendre. Chacun perdait patience à force de privations forcées, de personnes peu recommandables dans l’entourage proche, et de solutions qui n’arrivaient pas. Elle-même commençait à désespérer de s’en sortir. Elle tritura nerveusement son pendentif. Furioso 306 devenait de plus en plus irritable à mesure que le temps passait. Et elle… Elle s’énervait en se rendant compte que le système était complètement immunisé à leurs attaques. Ça aussi, c’était attendu. Etant donné la première offensive lancée par Popolman et les autres, K-ro n’avait sans doute pas décemment pu se permettre de laisser des failles dans son contrôle. Seule Commy la poupée continuait ses mélanges, innocemment. Inconsciente de ce qui l’entourait. Dur Estel trouvait toutes les occasions possibles et imaginables pour lui provoquer des rapprochements tactiles. Elle lui avait intimé d’arrêter au bout d’une heure et demi, mais il prétendait ne pas faire exprès. Elle avait horreur de cela.
« J’y pense, lança Commy la poupée au milieu du silence qui s’était installé. K-ro a dit qu’on ne pouvait pas utiliser nos pouvoirs, mais on peut se servir de la magie, non ? »
Interloquée, Hysteric Fairy tourna son regard vers sa fille, de même que les deux hommes en présence.
« La magie noire, les invocations… Un cercle, des cristaux, des bougies… ça se trouve, non ? poursuivit Commy la poupée tout en continuant ses mélanges. »
L’idée est fantastique. Pourquoi n’y avaient-ils pas songé plus tôt ? Hysteric Fairy se leva pour aller serrer la poupée de chiffon contre elle. Sur le visage de Furioso 306 naquit un vague sourire, comme celui de quelqu’un qui n’osait pas trop y croire, ou y mettre son espoir, de peur qu’on se moquât de lui si cela venait à rater. Dur Estel se renfrogna.
« Vous savez, je crois que ça craint…
-Tu dis ça parce que t’as la trouille, rétorqua Furioso 306.
-Non, mais les forces occultes ne sont pas sujet à plaisanterie… répliqua Dur Estel.
-Oh, mais allons, Dur Estel, on fait ça tout le temps quand on a nos pouvoirs. Juste là, on va emprunter la force de quelqu’un d’autre, expliqua Hysteric Fairy d’un ton condescendant.
-Je n’aime pas trop ça.
-Evidemment, si nos facultés de sorcellerie sont aussi bridées par le collier, ça ne fonctionnera pas, reprit Commy la poupée, comme si elle n’avait pas entendu le reste de la conversation. »
Hysteric Fairy réfléchit. Elle n’avait pas envisagé cette possibilité. Jusqu’à quel point étaient-ils limités ? Etaient-ils réduits à l’état de simples humains ou conservaient-ils certaines aptitudes de naissance, qui par définition étaient inaliénables ? De toute manière il fallait tenter cette éventualité. Le temps restant ne leur permettait pas de remettre tout en cause systématiquement.
Bon, je fais court cette fois. J'ai pas mon quota d'avance.
Jour 2, 15h03, Night Beast :
« Est-ce que ça va aller ?
-Je sens plus mes membres. Je vois plus clair. Où tu comptes aller comme ça ?
-Je sais pas, j’y vais, c’est tout. Tu m’as dit qu’on devait se bouger.
-Pas trop vite.
-Je gère.
-T’as intérêt.
-Calme toi ou je te laisse au milieu de la route.
-C’est ce que je te répète depuis tout à l’heure.
-Fais pas chier, papy.
-Va vers le centre du camp. Il y a une salle dans un des locaux communs que j’avais occupée puis fermée, avec un verrou.
-Et tu as encore la clé ?
-Je la trimballais sur moi. Au cas où.
-Okay. Où c’est ?
-Tu pourras y aller quand je serai crevé.
-Où c’est ?
-La clé est dans ma poche arrière droite.
-Où ?!
-Je te le dirai quand on arrivera au camp.
-En fait, tu mens Papy, t’as quand même envie de vivre, déclara Night Beast sur un ton de reproche qui tentait de se faire passer pour moqueur. »
Draco ne lui répondit pas. Il continua à marcher lentement, en le soutenant comme il pouvait. Pourquoi faisait-il ça déjà ? Ah… oui… Parce qu’il n’avait plus aucune raison de cacher ses scrupules et plus rien à prouver à personne. A part qu’il était malgré tout un être humain. Autant laisser une image positive au moins chez une personne, qui allait de toute manière mourir.
Jour 2, 15h24, Omega :
Elle avait décidé de couper par la forêt pour atteindre le plus rapidement possible les quartiers des généraux. Elle le savait : Personne n’était assez stupide pour rester longtemps sur une zone de combat, il fallait donc très vite aller éliminer « les restes », avant qu’« ils » ne fuient. Par ailleurs, elle n’avait croisé personne de personne depuis déjà deux demi-jours entiers, douze heures voire même plus, il n’y avait donc aucune raison de s’inquiéter par rapport à une éventuelle embuscade. De plus, elle savait compter sur ses sens surdéveloppés pour parer à ce genre de fâcheux évènements. Elle avait pu prendre le temps de se reposer. De trouver toute la force mentale pour poursuivre le combat. Tenir sa promesse. C’était la seule chose qui lui importait. C’était sans doute la seule raison qui l’avait jamais motivée à vivre. En courant, elle avait senti un très léger bruit, tout juste aussi fort que le bruissement d’une feuille se détachant de sa branche. Elle n’avait pas le temps pour cela. Elle aviserait en cas d’attaque. Quelqu’un était caché là. Elle ne chercha même pas à savoir d’où cela provenait réellement. Ce ne fut que lorsqu’une balle effleura son cou, qu’elle bondit sur le côté dans les talus, pour enfin y prêter attention. Bien, cela ne signifiait qu’une seule chose. Certaines choses dans la vie n’attendaient pas. Elle passa la paume de sa main sur la blessure superficielle. Ses réflexes l’avaient sauvée d’un coup létal. Un nouveau coup dans le buisson derrière lequel elle se dissimulait et elle dû rouler sur le côté. Ça commençait bien. La personne face à elle était douée. Il y aurait au moins eu un intérêt dans ce jeu. Elle n’aurait pas eu à combattre son frère, cela lui aurait fait du mal même si elle refusait de se l’avouer, et elle aurait rencontré un adversaire capable de tenir plus de dix secondes face à elle. Et au moins, une fois le combat fini, elle aurait une arme à feu digne de ce nom.
Jour 2, 15h27, Sephy Roshou :
Mince, raté. Quelque chose lui disait qu’elle n’aurait plus jamais une occasion comme celle-ci, et elle hésita à peine quelques secondes de plus avant de tirer dans le fourré dans lequel Omega s’était dissimulée. Au moment où le coup partit, elle compris qu’elle avait fait le mauvais choix et pesta. Le coup allait la faire repérer et était trop facilement évitable pour une tueuse de son envergure. Il fallait attendre une erreur de sa part. Le buisson bougea légèrement et la silhouette de la jeune femme aux cheveux améthyste se dressa en plein milieu de sa ligne de mire. C’était trop beau. Sephy Roshou hésita à nouveau, mais ce n’était pas le moment. Elle ne pouvait pas douter. Elle visa la jambe pour plus de précautions. Si elle parvenait à l’atteindre là où l’autre ne s’y attendait pas…
Le coup fut dévié par la lame du katana et repartit aussi vite vers elle. Sephy Roshou évita de justesse la balle de son propre pistolet. Comment avait-elle pu faire preuve d’autant de précision en utilisant une arme blanche comme déflecteur ?! Il lui fallait cette lame. Absolument. Elle serait bien plus efficace avec. En plus elle paraissait de bonne facture. Omega s’approcha de l’endroit où elle se trouvait, lentement, en silence. Cette vision aurait été effrayante pour toute autre personne qu’elle. Mais elle n’était pas du genre impressionnable. Non. Elle était plutôt de celles qui impressionnaient. Et elle n’avait pas peur. Combattre à découvert, pourquoi pas. Elle avait encore des munitions et de quoi profiter de toute inattention d’Omega. Lorsqu’elle se redressa pour sortir de sa cachette, Omega sauta lestement et lança un coup précis et fluide vers elle. Elle connaissait la technique pour l’avoir utilisée contre certains soldats de basse catégorie. Elle fit un pas de côté, et tourna sur elle-même pour éviter le coup, puis tira à nouveau vers Omega. Cette fois un tir au cœur. Viser les points vitaux, maintenant qu’elle combattait frontalement était essentiel. Omega dévia à nouveau le coup, mais fut moins précise. La balle partir de côté. Sans lui laisser le temps de reprendre les tirs, elle se précipita vers elle et lança un coup horizontal, qu’elle put esquiver grâce à sa souplesse naturelle. Elle lança un sourire narquois à Omega en attrapant la lame du katana de sa main, et en l’écartant aussi simplement que le jouet d’un enfant. Le canon du pistolet toucha le menton d’Omega. Sephy Roshou jubilait. C’était terminé. Finalement cette tueuse n’aurait été qu’une gamine comme les autres.
Une mèche de ses cheveux retomba lentement devant ses yeux. Puis quelque chose de rouge. Elle tenta de ne pas se laisser déconcentrer par la blessure. Elle avait quand même été touchée alors ? Une seconde. Une seule d’inattention, qu’elle laissa filer, oubliant de presser la gâchette. Elle n’avait pas mal. Elle n’avait pas mal. Pas du tout. Alors pourquoi se laisser abuser par une telle mascarade ? Elle vit pendant la deuxième seconde son propre reflet. Dans une lame. Plus large que celle du katana. Quelle horrible et ridicule mascarade.
La main armée qui tenait en joue Omega se laissa tomber mollement. Et pourtant elle n’avait pas mal. Le trou au milieu de son avant bras était juste inesthétique.
Jour 2, 15h28, Hysteric Fairy :
« Tu n’as pas entendu quelque chose ? demanda Furioso 306.
-Hm, répondit-elle en tendant l’oreille. Non, je ne crois pas.
-Oh… j’dois finir par devenir comme Jeanne d’Arc à force…
-Tu entends des voix ? demanda Dur Estel.
-Oui et elles me disent de bouter les intrus hors de mon territoire. »
Hysteric Fairy baissa la tête, la mine défaite. Il fallait s’y attendre. Chacun perdait patience à force de privations forcées, de personnes peu recommandables dans l’entourage proche, et de solutions qui n’arrivaient pas. Elle-même commençait à désespérer de s’en sortir. Elle tritura nerveusement son pendentif. Furioso 306 devenait de plus en plus irritable à mesure que le temps passait. Et elle… Elle s’énervait en se rendant compte que le système était complètement immunisé à leurs attaques. Ça aussi, c’était attendu. Etant donné la première offensive lancée par Popolman et les autres, K-ro n’avait sans doute pas décemment pu se permettre de laisser des failles dans son contrôle. Seule Commy la poupée continuait ses mélanges, innocemment. Inconsciente de ce qui l’entourait. Dur Estel trouvait toutes les occasions possibles et imaginables pour lui provoquer des rapprochements tactiles. Elle lui avait intimé d’arrêter au bout d’une heure et demi, mais il prétendait ne pas faire exprès. Elle avait horreur de cela.
« J’y pense, lança Commy la poupée au milieu du silence qui s’était installé. K-ro a dit qu’on ne pouvait pas utiliser nos pouvoirs, mais on peut se servir de la magie, non ? »
Interloquée, Hysteric Fairy tourna son regard vers sa fille, de même que les deux hommes en présence.
« La magie noire, les invocations… Un cercle, des cristaux, des bougies… ça se trouve, non ? poursuivit Commy la poupée tout en continuant ses mélanges. »
L’idée est fantastique. Pourquoi n’y avaient-ils pas songé plus tôt ? Hysteric Fairy se leva pour aller serrer la poupée de chiffon contre elle. Sur le visage de Furioso 306 naquit un vague sourire, comme celui de quelqu’un qui n’osait pas trop y croire, ou y mettre son espoir, de peur qu’on se moquât de lui si cela venait à rater. Dur Estel se renfrogna.
« Vous savez, je crois que ça craint…
-Tu dis ça parce que t’as la trouille, rétorqua Furioso 306.
-Non, mais les forces occultes ne sont pas sujet à plaisanterie… répliqua Dur Estel.
-Oh, mais allons, Dur Estel, on fait ça tout le temps quand on a nos pouvoirs. Juste là, on va emprunter la force de quelqu’un d’autre, expliqua Hysteric Fairy d’un ton condescendant.
-Je n’aime pas trop ça.
-Evidemment, si nos facultés de sorcellerie sont aussi bridées par le collier, ça ne fonctionnera pas, reprit Commy la poupée, comme si elle n’avait pas entendu le reste de la conversation. »
Hysteric Fairy réfléchit. Elle n’avait pas envisagé cette possibilité. Jusqu’à quel point étaient-ils limités ? Etaient-ils réduits à l’état de simples humains ou conservaient-ils certaines aptitudes de naissance, qui par définition étaient inaliénables ? De toute manière il fallait tenter cette éventualité. Le temps restant ne leur permettait pas de remettre tout en cause systématiquement.
Hysteric Fairy- Enorme floodeur
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